Lucien Favre, faiseur de miracles

Ce n’est pas souvent que le journal L’Equipe met en avant le football suisse, et encore moins un ancien servettien. C’est pourtant ce qui est arrivé en décembre dernier avec un article consacré à Lucien Favre, faiseur de miracle. Retour sur un article élogieux envers « notre » Lulu!

« Après Yverdon, le Servette, Zürich et le Hertha, c’est au tour de Mönchengladbach de bénéficier du savoir-faire de Lucien Favre. Le Suisse, qui affronte Dortmund samedi (15h30), est coleader avec son Borussia. Lucien Favre a fait revenir ‘Gladbach sur le devant de la scène.

Avec Lucien Favre, on se trompe rarement. Et le directeur sportif de Mönchengladbach, coleader de la Bundesliga, l’a bien compris : «Nous jouons à un niveau incroyable. J’en suis très heureux. Mais il faut être humble et penser d’abord au maintien.» Au cours de sa carrière d’entraîneur, le Suisse a en effet réalisé des miracles partout. En 1999, il a fait monter Yverdon en D1 suisse avant de lui donner le meilleur classement de son histoire (5e). C’est ensuite au Servette qu’il a cartonné avec une Coupe nationale en 2001 et une participation aux 8es de finale de la C3. Entre 2005 et 2007, l’ancien milieu offensif de Toulouse remporte trois titres avec le FC Zürich (Coupe 2005, Championnats en 2006 et 2007). Sa réputation dépasse alors les frontières et le Hertha Berlin flaire le bon coup en l’engageant en juin 2007.

Stale Solbakken, coach de Cologne : «Actuellement, c’est la meilleure équipe du Championnat». Depuis, il est l’un des meilleurs entraîneurs d’Allemagne. Elu manager de l’année 2009, lorsqu’il avait terminé à la 4e place avec le club berlinois, il fait les beaux jours d’un Borussia qu’il a sauvé de la relégation l’an passée. Depuis le 14 février 2011, jour de sa nomination et de la Saint-Valentin, c’est le parfait amour entre le technicien de 54 ans et le club cinq fois vainqueur de la Bundesliga.

Le remplaçant de Frontzeck forge sa légende chaque jour un peu plus. Uli Hoeness, le président d’un Bayern rival de M’Gladbach, est même admiratif : «Le Borussia peut refaire le même coup que Kaiserslautern en 1998 ou Wolfsburg en 2009. Le club a enfin de la stabilité et leur groupe est très bon.» «Actuellement, c’est la meilleure équipe du Championnat», a lâché Solbakken, entraîneur d’un Cologne humilié 3-0 chez lui samedi dernier. Brême, écrasé 5-0 il y a deux semaines, ne dira pas le contraire…

Avec Favre, les jeunes ont leur chance. Tacticien hors-norme, il a notamment donné plusieurs fois des leçons au Bayern Munich comme en février 2009 lorsqu’il l’a emporté avec le Hertha (2-1). Son football offensif, passant beaucoup par les ailes, colle parfaitement avec l’image d’une Bundesliga spectaculaire. «Mais il faut surtout être d’abord solide derrière avant de bien jouer», n’oublie pas de rappeler le Suisse. «Il a su nous insuffler la culture de la gagne. Et celle de la solidarité», expliquait récemment le défenseur Dante. Pas avare, il donne souvent sa chance aux jeunes. Après avoir lancé les Suisses Dzemaili, Abdi ou Inler, qui évoluent tous aujourd’hui en Serie A, il laisse éclore les jeunes pousses du Borussia. Dans les buts, Ter-Stegen (19 ans) est désormais considéré comme l’un des gardiens les plus prometteurs du pays. Herrmann (20 ans), Jantschke, Nordtveit (21 ans), Neustädter (23 ans) s’éclatent derrière leur leader technique Reus (22 ans). Autre club à la jeunesse fougueuse, le champion Dortmund, qui se présente samedi à Mönchengladbach, va presque affronter son double.  »

Cyril OLIVÈS