2e journée : FC SION – SERVETTE FC 1-0 (0-0) : Le match sous la loupe

Le premier chapitre du derby du Rhône cuvée 2012-2013 accouche d’une défaite grenat, aussi cruelle que symptomatique des manques qui subsistent encore aujourd’hui chez cette équipe du Servette FC. Tentons d’en tirer les enseignements qui s’imposent…

Le système : des repères établis mais un manque de profondeur

On le sait maintenant, Joao Alves, adepte du 4-2-3-1, n’en démordra apparemment pas, ou difficilement. Les transferts ont d’ailleurs été réalisés dans ce sens, avec cette perspective-là en tête. Aussi, c’est à nouveau ce système, décliné dans sa configuration 4-1-4-1 qui fut reconduit à Tourbillon. Le druide portugais devant composer avec un énième blessé pour le coup (Tréand), c’est Karanovic qui fut reculé sur le couloir gauche, comme ce fut le cas parfois la saison passée. Gissi (l’autre attaquant disponible) étant ainsi aligné en position d’attaquant nominal, enregistrant du même coup sa première titularisation sous le maillot grenat. Pour qui s’efforce de vivre dans la tête de Joao Alves, rien de surprenant dans ce 11 de départ. Au contraire, un schéma bien respecté et totalement prévisible.

Les + :

– Les avantages de ce système, on l’a vu, résident dans le fait qu’il permet au Servette de jouer plus compact, avec un resserrement de ses lignes, notamment défensive et médiane. Encore une fois, et comme face au FC Bâle une semaine plus tôt, le Servette a ainsi souvent maîtrisé le jeu, imposant même une relative domination territoriale par moments. Le ballon circule bien, et remonte les lignes avec une certaine aisance. Contrairement à leur adversaire du jour, les Servettiens évoluent dans un système rodé, qu’ils connaissent et au sein duquel les repères sont établis. La discipline qui en découle rend, de surcroît, les grenat difficiles à contourner.

Les – :

– On le sait, là aussi : dans sa configuration actuelle, le système manque de profondeur et de percussion offensive. Les constats sont les mêmes que ceux tirés après le match contre les champions en titre. Ils sont révélateurs d’une cruelle vérité : sans ces manques, le Servette FC pourrait logiquement prétendre à, au moins, 2 points dans ce présent championnat. Un salaire minimum…

La défense : le point fort et la satisfaction première

Le point fort du Servette aujourd’hui. La paire axiale M’Fuy-Schneider se révèle parfaitement complémentaire. Le brio défensif du premier nommé s’articule merveilleusement avec la sobriété et l’expérience du second. La principale satisfaction à ce jour côté grenat.

Sur les côtés, les deux latéraux « maison » continuent à franchir des paliers. Excellents sur ce match, ils acquièrent progressivement cette expérience qui fait d’eux des joueurs affirmés à ce niveau. Des valeurs sûres autrement dit. Et des joueurs qui posent des problèmes à leurs adversaires. Moubandje par ses rushs offensifs, Ruefli par ses duels physiques et son intransigeance, bien souvent à la limite de la régularité, faut-il le reconnaître. Mais une équipe, et surtout ce Servette-là qui manque d’expérience, a bien besoin d’un tel joueur qui lui apporte du caractère.

Le milieu : quid du libéro avancé ? / à la recherche de percussion sur les côtés

Le triangle médian « inversé » est à la mode grenat en cet été. Le relayeur Pizzinat évoluant juste devant la défense et derrière les deux demis axiaux Pasche-Kouassi. Plus encore que contre Bâle, les deux compères évoluèrent vraiment sur la même ligne. Alors, oui, le regroupement des trois demis axiaux permet au jeu servettien de gagner en contrôle et en maîtrise. Mieux, d’évoluer d’un cran qualitatif par rapport à la saison passée. En revanche, il isole sensiblement l’attaquant nominal, lequel semble évoluer au niveau d’une ligne quasiment infranchissable (on exagère) pour le Servette d’aujourd’hui, soit celle qui se situe dans les trente derniers mètres.

Sur les côtés, le Servette FC est orphelin de Vitkieviez et de Yartey. Les deux ex-grenat étaient capables de percussion offensive et cherchaient la profondeur. Leur vivacité faisaient des dégâts. Leur tranchant aussi. Lang évolue dans un registre différent. Tréand également. Seul Karanovic semble pouvoir se rapprocher du registre dans lequel évoluaient nos (regrettés) anciens ailiers. Mais faut-il encore que celui-ci retrouve sa forme, et sa confiance. Malgré tout, et c’est là le point faible de la campagne de recrutement des dirigeants grenat : il manque encore clairement un joueur offensif capable d’évoluer sur les côtés pour remplacer le départ de Yartey. Alors qu’Arpad Soos et Joao Alves semblent mettre la priorité sur un attaquant, il apparaîtrait encore plus judicieux de trouver en priorité un vrai substitut à Yartey. Retrouver de la percussion sur les côtés bonfierait le fameux 4-1-4-1 d’Alves et lui permettrait de trouver tout son éclat.

L’attaque : mission impossible

L’attaquant nominal est toujours aussi isolé. Alors oui, il faut engager un attaquant. Mais, et à moins d’engager un attaquant capable de passer en revue 2-3 défenseurs par une puissance et une explosivité de haut niveau, le problème demeurera. Gissi s’est trouvé confronté aux mêmes difficultés que Karanovic une semaine plus tôt. Courir dans le vide et s’époumonner (sous un soleil de plomb qui plus est) pour ne toucher que 2-3 ballons du match. Forcément difficile, dans un tel contexte, de prendre confiance et de répondre présent au moment opportun. De plus, et comme une semaine plus tôt, l’attaquant nominal se sera trouvé encerclé par des défenseurs au gabarit imposant et à la rigueur démontrée qui fait d’eux l’une des deux meilleures défenses du pays.

Le bilan : frustration

Frustrant. Le Servette FC ne méritait jamais de perdre ce match. Sans l’erreur malheureuse de son portier Gonzalez, les Grenat seraient repartis du Valais avec un premier point dans leurs bagages. Mais, et cela n’engage que nous, gageons qu’avec Yartey et Vitkieviez en grenat, ils auraient à nouveau fait la Une des quoitidiens sportifs avec une suprenante victoire (confortable?) face à leurs rivaux historiques. Un remake de la saison passée, en gros.

Le prochain match : une énigme qui doit déboucher sur des solutions attendues

En attendant les fameux renforts offensifs souhaités, qui DOIVENT toujours demeurer d’actualité malgré l’engagement récent du jeune Ramizi, Joao Alves se trouve déjà confronté à une énigme : comment conserver les avantages d’un système aux repères établis, tout en lui apportant davantage de profondeur et de percussion offensive? Comment y remédier?

a) Essayer, pourquoi pas jeudi, de se priver une fois d’un libéro avancé pour abandonner le 4-1-4-1 et évoluer en 4-2-3-1. Pour retrouver un triangle médian avec une pointe à son sommet, comme la saison passée. Le problème : De Azevedo n’est pas en forme, Paratte et Esteban sont blessés. Le retour de ce dernier semble à ce jour la solution miracle, et la plus réaliste. Mais faut-il encore que Joao Alves décide d’apporter des changements à une configuration à laquelle il semble s’appuyer pour construire tout son édifice.

b) Tendre vers davantage de fantaisie et tenter de passer en 4-4-2. Gageons que si Karanovic était associé au niveau de la 3e ligne avec le remuant Gissi, il pourrait retrouver des espaces plus haut dans le terrain, espaces qu’il affectionne particulièrement. Un premier pas vers une confiance nécessaire à retrouver, tant notre attaquant a besoin d’un peu d’euphorie et d’un moral au beau fixe pour élever son niveau de jeu et exploiter au mieux ses qualités. Les deux premiers matches de ce championnat montrent que Karanovic est un joueur particulièrement sensible, qui peut gamberger, ou à l’opposé, se révéler irrésistible.

Il eût été possible d’appliquer une telle configuration à Tourbillon, en faisant évoluer Pont sur la droite, et en repiquant Karanovic dans l’axe. Certes, le Servette aurait probablement perdu de sa domination territoirale dans l’entrejeu. Mais, cela n’aurait peut-être été qu’un moindre mal face à un FC Sion pas encore rodé et incapable de créer du jeu, évoluant surtout en ruptures et en contres. En gros, leur laisser davantage de prise d’initiatives pour ensuite mieux les contrer et retrouver ce jeu davantage vertical qui avait fait des étincelles il y a une année (0-4). Les prendre à leur propre piège plutôt que de tendre la joue.

c) N’en déplaise à Arpad Soos, le Servette FC a besoin encore de deux joueurs offensifs, en plus de Ramizi. Un ailier et un attaquant. Alors, certes, le Servette FC est tenu à un budget de toute évidence particulièrement réduit, en témoigne la manière dont les contrats sont reconduits (on ne parle pas de saisons, mais de…mois(!)). N’empêche que si les dirigeants veulent permettre à leur club de se sauver, il faudra passer par là. L’arrivée de deux joueurs de ce type permettrait d’ailleurs à cette équipe du Servette de jouer bien mieux que le maintien, voire même de s’affirmer comme l’équipe trouble-fête de ce championnat et la nouvelle bonne surprise. Et tout cela, sans toucher au fameux système 4-1-4-1 de Joao Alves, lequel est bien en place et rodé.

Mais, la question s’impose : après un sauvetage magnifique et incroyable ce printemps, où en sont les dirigeants dans leur recherche de nouveaux sponsors, de nouveaux partenaires?

GrenatDC

10 réflexions sur « 2e journée : FC SION – SERVETTE FC 1-0 (0-0) : Le match sous la loupe »

  1. Très bonne question mon ami.salutation et bravo pour ce travail effectué sur ce site que je ne peux m empêcher d y aller 15x par jour minimum

    J’aime

  2. Mr.Quennec avait déjà dit qu’il était à la recherche
    de nouveaux sponsors. Il en a déjà amené beaucoup et
    çelà devient plus difficile maintenant.
    Quand à Soos, il fait avec le budjet qu’il a, et les
    tranfères jusqu’à présent ont été considérés bons, y
    compris par les Eds eux-mêmes. (a part peut-être le
    nouveau centre-avant ?).
    Quand au système de jeux, on peut dire qu’Alves
    en est encore à faire des essais, vu le nombre
    de nouveaux et le nombre de blessés !!!
    Les retours de Paratte, Tréand, et Esteban peuvent faire
    des dégats contre n’importe quelle équipe de S.L. !
    Il faut laisser cette équipe trouvé ces repères, et
    vu les occasions de buts ça commence à prendre
    tournure.
    Alves a dailleurs averti qu’il faudra encore plusieurs matchs
    avant d’être à 100%.
    Gageons qu’une qualif jeudi va booster encore l’
    équipe et amener de nouveaux sponsor, qui sait……

    J’aime

  3. Quant à l’effectif, tous les posts sont doublés (voir pour certains triplés), avec la campagne de transfert qu’on a eu je me demande si toutes ces arrivées ne laissent pas en vue des départs pour renflouer les caisses du club (que je bien entamées)…?

    Bref, moi je vois bien Servette gagner par 3 ou 4 buts d’écart demain :)!

    J’aime

  4. plus qu’un véritable buteur et d’un ailier supplémentaire, je trouve qu’il nous manque un régisseur, un 9.5 ou un 10 (même si cela n’existe quasi plus) capable de distiller la dernière passe, de joueur dans les intervalles, doté d’une énorme vision de jeu, d’une bonne frappe et d’une excellente conservation du ballon. Un Margairaz (si mal utilisé à Sion) nous ferait beaucoup de bien. Plus abordable et jeune, Schulz m’a toujours beaucoup plus. MDA n’est pas cet homme (aucune influence sur le jeu). Pasche a plus un rôle de milieu axial/défensif mais il a une belle frappe et propose un jeu « directe ». En attendant un Simao ou le retour d’Esteban c’est la meilleure alternative.

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.