Une aventure épique

Je suis dans la région depuis 14 ans, et j’ai le sentiment que la victoire du 2 juin signifie le retour du Servette Football Club au niveau de sa réputation légendaire.

Une nuit de fête 🏆🇱🇻

Retrouvez les mots de Michel sur l’aventure épique qu’il a vécue avec Servette, un chemin lié au grenat depuis de longues années…

Je suis dans la région depuis 14 ans, et j’ai le sentiment que la victoire du 2 juin signifie le retour du Servette Football Club au niveau de sa réputation légendaire.

On ne se lassera jamais de cette victoire. Source: X, site officiel.

Le « Servette de Genève » que je voyais sur Téléfoot dans les années 80 se montrait avec son exotisme, ses mystères et ses titres. Et si le mystère et l’exotisme se sont vite dissipés une fois dans la région, les titres ont manqué. Le purgatoire a été si long. Cependant, en ce 1er dimanche de juin, Servette a enfin ramené son trésor à la maison, la Coupe de Suisse. Et il la conquise sous mes yeux fascinés à Berne.

Mon premier match du SFC, c’était déjà un Servette – Lugano.

Lien sur l’Album du Servette FC

Le 11 avril 2010, l’amateur de football que j’étais s’est aventuré à La Praille. « Vingt balles quand même pour la deuxième division ». Une chose m’a toutefois épaté tout de suite, c’était l’amitié d’alors entre la SG et les Teste Matte. Une espèce de solidarité latine et symbolique dans un petit monde dominé par les alémaniques. C’était la Challenge League. Celle qui a duré trop longtemps. Avec même une rétrogradation en Promotion League pour 2015-2016.

La passion

Mais entre-temps, j’avais attrapé le virus. J’avais déjà un attachement historique Grenat, mais celui-ci serait d’adoption, puis de passion inédite. Celle d’un blog (l’Album du Servette FC), celle de l’amitié et de la collaboration avec les EdS, celle encore de l’équipe de Joao Alves puis, plus tard, d’Alain Geiger, et progressivement de quelques matchs légendaires.

Les premiers matchs légendaires

Ils sont un peu plus d’une poignée sur ces 14 ans. Selon l’Album du Servette FC, c’est 8 parties sur environ 160 rapportées (lien). D’abord, il y a eu un duel de promotion/relégation à couteaux tirés contre les autres tessinois de Bellinzone, avec son match retour inoubliable au Stade de Genève le 31 Mai 2011. L’enfer devait alors vite se terminer, sous la houlette d’un exubérant et sombre dirigeant iranien. Que nenni.

Lien sur l’Album du Servette FC

Un soir inoubliable de promotion, Servette 3 – Bellinzone 1.

Et pourtant, il y eu une qualification en Coupe d’Europe et un goal inoubliable lui-aussi d’Eudis, le 20 mai suivant. Le grand FC Bâle avait été terrassé à Praille !

Lien sur l’Album du Servette FC

A quelques minutes de la qualification en Coupe d’Europe, le 20 mai 2012.

Six saisons plus tard, une fois les enfers derrière nous, la rédemption a commencé à se dessiner. C’est notamment arrivé un soir enneigé d’avril 2019 et totalement épique à la Pontaise, avec une victoire 2-0. Arrivé là, Servette avait montré être sur la bonne voie pour revenir à sa place. Geiger était à la barre d’une équipe qui inexorablement allait effectivement progresser.

Lien sur l’Album du Servette FC

Un soir épique à la Pontaise, avec les amis des EdS, avril 2019.

Quelques semaines plus tard, c’était la promotion, toujours face au LS des milliardaires d’INEOS. Avec cette constante des équipes qui m’ont passionné. L’esprit de camaraderie visible sur le terrain et en coulisses de ce Servette qui grandissait. Celui de gars comme Sauthier, Routis, Frick, Stevanovic, Imeri ou Cognat. Des grands hommes, de super joueurs.
Quel titre de Champion épique après les années où rater le coche était devenu commun.

Lien sur l’Album du Servette FC

« Servette gravé dans la peau », dit la SG. La dernière promotion en Super League, en mai 2019.

La légende a continué cette saison

Recevoir le Glasgow Rangers en Coupe d’Europe, le 15 août dernier, était alors devenu un moment et un marqueur fort. Pas seulement, parce que c’était un grand match de Coupe d’Europe, mais parce que depuis mon vélo entre Meyrin et la Praille, j’ai vu toute la ville se mobiliser. J’ai vu l’ambiance des grands soirs, l’atmosphère grandiose et héroïque que les coéquipiers de Frick pouvaient créer dans l’enceinte du stade. Je m’étais convaincu de ce potentiel, mais sa réalisation s’était tellement faite attendre… Tout ça s’est encore confirmé par une bonne 3e place en Ligue Europa, et ce match presqu’aussi mythique contre l’équipe de Mourinho en décembre dans un chaudron incandescent, à même pas deux kilomètres du jet d’eau.

L’impressionnant cortège de la SG, symbole d’une mobilisation inédite contre Glasgow.

Le match contre Glasgow Rangers

Celui contre l’AS Rome

Le chaudron de la Praille contre l’AS Rome, en décembre 2023.

Et puis arriva la Finale de Berne.

Si le titre de Champion nous a filé entre les doigts durant la saison, il ne fallait pas rater le rendez-vous de cette fin de saison 2023-2024. Et l’équipe de Weiler vint à Berne avec 14’000 supporters pour marquer l’histoire. Celle d’un titre attendu 23 ans. En deuil depuis une semaine, la victoire de Berne m’a d’abord apporté une lueur d’espoir, puis une satisfaction compensatoire. Celle aussi de ces 14 longues années, comme le dénouement d’une aventure épique.

Lien vers l’Album du Servette FC

Le 2 Juin 2024. Un accomplissement pour l’histoire.

Place à de nouveaux challenges.

Désormais c’est « place à la suite », avec toujours plein de défis, mais une bonne case de cocher pour l’éternité. Il y a plein d’autres qui nous appellent, et viser le titre de Champion est l’ambition affichée naturelle qui s’impose. Pour ça, il faudra sûrement développer beaucoup de dimensions où Servette s’est un peu cantonné depuis tout ce temps. Si remplir le stade doit être une obsession de nos dirigeants (il y a tant de choses à faire au niveau marketing), éviter les relents d’amateurisme est une exigence absolue. Quant à l’équipe, elle doit se renforcer dans toutes les lignes, et surtout conserver l’esprit d’équipe de ces dernières années. Celui qui a contribué à animer les passions, dont la mienne désormais indélébile.

Merci Servette.

Ciao

Michel

Une réflexion sur « Une aventure épique »

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