Tout ça…pour ça !

Ainsi donc Marc Roger, Olivier Maus et Marguerite Fauconnet ont été condamnés. Une nouvelle fois, la presse en son entier nous aura fait un foin inimaginable sur un sujet dont la médiatisation aura été proportionnelle à l’incompétence de « journaleux » guidés par la seule odeur du sang grenat. Les vampires vont pourtant rester sur leur soif…Une (sombre) page de l’histoire de notre club se ferme aujourd’hui. Pour quel avenir ?

Photo: Tribune de Genève et Grenats.ch

La Cour avec jury n’a pas suivi la sévérité du Ministère public genevois, estimant cependant que les trois accusés portaient une part de responsabilité dans la faillite du club de football :

– Marc Roger a été reconnu coupable de gestion fautive et faux dans les titres, tandis que les infractions plus graves de banqueroute frauduleuse et d’escroquerie ont été abandonnées;

– Olivier Maus a été reconnu coupable de gestion fautive;

– Marguerite Fauconnet a quant à elle été reconnue coupable de faux dans les titres.

Marc Roger a donc été condamné mercredi à deux ans de prison avec sursis pour gestion fautive et faux dans les titres par la Cour correctionnelle de Genève. Olivier Maus a écopé de 240 jours-amende à 2.000 francs par jour avec sursis et Marguerite Fauconnet de 300 jours-amende à 300 francs par jour avec sursis.

Quelles conséquences ?

Les commentaires sur ce jugement, qui n’est pas encore définitif et exécutoire, sont très contrastés : certains crient à l’imposture, au scandale devant tant de mansuétude. D’autres ont un avis plus éclairés…

En effet, d’un point de vue purement juridique, les peines infligées correspondent en tous cas à la jurisprudence rendue en relation avec les infractrions retenues. Ce qui choque plutôt, c’est le nombre de mois (ndlr : 22) passés par MR en détention préventive ; certes, il s’est enfui en France. Mais n’était-il pas en droit de douter de l’impartialité de la justice genevoise alors qu’il avait déjà passé près d’une année à l’ombre ? Sir Luecher et Rolland, en bons notables de la place, n’ont pas été inquiétés, eux. Pas plus qu’Hediger et ses « complices » qui ont réussi à se faire « enfisiquer » un stade avec près de 50 millions de dépassement, comme le soulevait Me Marti dans sa plaidoirie (c’est bien la seule chose intelligente qu’il ait dite depuis 3 ans qu’il représente MR…).

 La lumière n’a ainsi pas été faite. Elle s’est malheureusement trop portée sur un Servette qui en ressort aujourd’hui comme le grand perdant de la semaine. Déjà que sur le terrain, c’est la catastrophe…

Et maintenant ?

En tout cas, si un repreneur pouvait être intéressé à investir dans le club, il aura appris aujoued’hui :

-que le club perd en moyenne 5 mio par an;

– que son dernier président a fait 22 mois de détention préventive…pour être finalement condamné à 24 mois d’emprisonnement avec sursis;

– que son investisseur le plus fidèle depuis 30 ans a lui aussi été condamné, avec sursis il est vrai, à une peine pécuniaire de près de 500’000.-;

– que son avocate, dont l’Etude part semble t’il en lambeau, risque une radiation du barreau de Paris

– que le Servette actuel sera, selon les déclaration de son président actuel, dans les chiffres rouges à la fin de la présente saison;

– que les joueurs se plaignent, à presque 36 (!) ans, d’avoir dû se reconvertir professionnellement du jour au lendemain (Cravero pour ne pas le citer)… Il aimerait pas non plus retourner à la maternelle ?

Après ça, qui serait assez fou pour vouloir reprendre ce club ? Pour mettre 20 millions sur la table avec la garantie de ne pas pouvoir commander ? Qui donc, mon cher Paco ? Le salut viendra t’il de l’Etat ? J’en doute, même si les autorités ont enfin compris que le destin du stade est intimement lié à celui du SFC…

Un jour, je me suis demandé, en voyant jouer le Prince Igor aux Charmilles contre le LS devant 18’500 personnes, comment il était possible d’être un supporet (au vrai sens du terme s’entend) d’Yverdon Sports… Ce brave Lucien m’avait quelque peu fait réviser mon jugement par la suite. Aujourd’hui, la question inverse se pose à moi : comment est-ce que je fais pour encore supporter le SFC ? Je n’en ai pas la réponse, mais à la réflexion, j’en veux autant à Vinas et à Fournier qu’à MR. Car si l’un a précipité la chute du SFC en quelques mois, les derniers nommés sont en train de le tuer à petit feu et le laissent agoniser.

En définitive, Servette a payé, mais c’était le risque à prendre pour vivre de belles émotions.

Et maintenant ?

  

Le Prince Igor

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.