Tribune de Genève du 14 Octobre 2008: En référence aux performances des joueurs et à sa vision du nouveau Servette: « J’ai affaire à des professionnels? Très bien, je les traiterai comme tels et demanderai des performances en rapport. Je ne veux pas entendre: «C’est difficile pour nous en raison de ceci ou cela…» Parce que je paierai chaque mois tout le monde sans trouver d’excuses de mon côté. «

Dans une interview accordée à la Tribune de Genève, Majid Pishyar dévoile une partie de sa politique future pour la construction d’un nouveau Servette. Empreint d’humilité, d’ambition et de réalisme, son discours tranche catégoriquement avec les 2 présidences précédentes de Marc Roger et Francisco Vinas. Les grandes lignes de son projet s’articulent autour de 3 grandes idées:
- Faire de Servette un club « profitable: Cet objectif est essentiel à la pérennité du club. Le mécénat, trop souvent pratiqué en Suisse mais aussi dans d’autres pays d’Europe comme en Angleterre avec Chelsea ou encore tout récemment avec Manchester City, rend les clubs dépendants du bon vouloir d’un seul homme ou d’un groupe. Ces clubs sont maintenus en vie artificiellement (il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’entreprises qui doivent équilibrer leur budget à un moment donné) jusqu’au retrait du mécène. La volonté de Mr Pishyar de rendre viable une structure professionnelle de football à Genève va certainement à l’encontre des idées de l’ancien Président Vinas ou encore récemment de Mr Warluzel, lui aussi ancien Président du Servette FC. Mais peut être que ces personnes n’ont pas été assez loin de leur analyse de la rentabilité d’un club de foot en Suisse. Certes, les droits TV sont ridicules. Certes, le marchandising reste limité. Certes, cela parait compliqué. Mr Pishyar connait le foot professionnel, la réalité Suisse et les différents du business. Laissons le mettre en place sa stratégie car rien n’est impossible quand on a des idées novatrices.
- Une structure performante: Mr Pishyar veut construire un Servette fort en s’appuyant sur une base financière solide qui devra être gérée et valorisée par un management conscient des impératifs du monde du football. Cela passe aussi par la mise en place une équipe performante pour jouer les premiers rôles. Tout ceci devra être suppporté par une région qui englobe le public, les médias et les décideurs politiques aux niveaux Cantonal et communal. Il faudra bien sûr convaincre par des actes concrets et surtout des résultats sportifs.
- La responsabilité à tous les étages: L’interview de Mr Pishyar révèle une des pierres angulaires de son système et même de sa philosophie de vie: La responsabilisation de chacun. Tout d’abord le management d’où l’exemple doit venir, mais aussi des joueurs qui se cachent bien trop souvent derrière l’entraineur alors qu’eux aussi ont une responsabilité en tant que salarié d’une entreprise. Le message de Mr Pishyar à leur encontre est très clair (voir titre de cet article)
Une page se tourne, non seulement pour Servette, mais aussi pour le football Suisse. Mr Pishyar veut amener une nouvelle façon de penser et le grand succès populaire de Dimanche en dit long sur les attentes et les espoirs qu’il suscite au sein de la région Genevoise et de tous les supporters Grenats. Avec un tel programme et une telle philosophie, il sera attirer les meilleurs personnes. Bien loin de tout l’opportunisme qui a trop souvent parasité notre club durant les dernières décénies.
Oscar Obradovic