Servette, je t’aime moi non plus. Telle est la relation entre le supporter genevois, plus souvent spectateur « ronchon » que fan inconditionnel, et le club Grenat. La preuve, depuis la faillite, la majeure partie de ses supporters ne montrait plus aucun signe d’intérêt malgré l’agonie du club de leur coeur. Mais comment tous ces Enfants du Servette ont-ils bien pu retrouver le chemin de la maison après de si longues années d’ignorance? Par quelle magie?
Tout cela a commencé par le cadeau que la nouvelle direction du club voulait faire aux supporters grenats en les invitant gratuitement. Par le passé, ces actions ce sont toujours soldées par des demi-succès ou des demi-échecs . Cette fois-ci, l’information a été bien relayée par les médias durant toute la semaine et des frémissements commençaient à se faire sentir chez les supporters grenats. Aux EdS (la rédaction), cela fait bien longtemps que nous n’avions pas ressenti une « pression » si positive avant un match et les grévistes du 26 Juillet (date de la défaite mortifiante contre Lugano) étaient prêts à user toute la frustration des derniers mois pour mobiliser le canton…Quel plaisir de voir à nouveau de l’enthousiasme dans nos yeux d’ « Enfants »…
Nous avions le secret espoir que les Genevois soient nombreux en ce dimanche après-midi afin de montrer à Messieurs Pishyar et Henriod que les amoureux du ballon rond étaient prêts à les soutenir dans leur projet de redonner un avenir au SFC.
3, 4, 5 ou 6’000 spectateurs? Nous n’en n’avions, il est vrai, aucune idée…Notre coeur nous disait que 5’000, ce serait déjà super! Notre raison tablait plutôt sur 3’000. Un peu plus que le maximum atteind durant les derniers mois.
Premier étonnement à notre arrivée au stade peu après 15h00 : il y a déjà du monde sur l’esplanade! Les coursives de la tribune principale sont également bien remplies, et le stand de saucisses à l’entrée attire la foule!!! Nous arrivons à nos places aux alentours de 15h30 et force est de constater que le secteur est déjà presque plein, les nouveaux arrivants devant déjà se diriger vers les côtés de la tribune pour trouver où s’assoir! Est-ce que Mr Pishyar aurait payé des figurants? Pas possible. Trop cher à Genève!…
A 16h00, c’est l’extase. Le bonheur extrême. Les nombreux souvenirs qui ressurgissent. le stade est plein comme une oeuf ou plutôt une moitié d’oeuf, même si de nombreuses personnes sont encore à l’extérieur…il faut dire que les genevois arrivent toujours à la dernière seconde. Imaginer la surprise des rétardataires!!!! Ben, ils grognent comme des Genevois! Pourquoi le club il ne les a pas prévenu qu’il y aurait autant de monde!!!!!!! C’est une honte!…
Quel bonheur indescriptible de revoir des tribunes pleines à la Praille pour un match du Servette! Après tant de souffrance, aurions-nous pu espérer un plus grand plaisir?
17h50, c’est le coup de sifflet final. Mais pas de sifflet général!!!! Oui! Malgré la petite prestation (c’est le moins que l’on puisse dire!) des Grenats, contrairement aux habitudes du canton, les gens applaudissent ou tout du moins on le sourire. Incroyable non?
Hier, parmi les 9’988 âmes présentes dans l’enceinte de la Praille, se sont cotoyés les irréductibles fans, les supporters de la première heure ou encore les déçus de la faillite. Tous avaient répondu présents à l’invitation de la nouvelle direction du SFC. Nos nouveaux dirigeants voulaient un peu « tâter le terrain » de la popularité du Servette FC, afin de savoir si le club avait encore un avenir à Genève. La réponse a été plus que cinglante et des plus belles comme toutes les histoires d’amour: OUI, LES GENEVOIS AIMENT POUR TOUJOURS LE SERVETTE FC !
Fierté, espoir, ambition, nous revoilà!
La rédaction des EDS
Les Enfants du Servette 
