Faut-il encore payer pour le Stade de Genève?

Alors que la Tribune de Genève nous apprenait, dans son édition du week-end, que le Conseil d’Etat veut octroyer 7,74 millions de subventions au Stade de Genève, le débat fait rage sur la pérénité d’un stade peu apprécié et…pas fini !

stade

Le stade, panier percé

On le sait depuis longtemps, le stade de Genève n’est pas rentable; il ne l’a d’ailleurs jamais été. Mais le sera t’il un jour ? A voir le plan de rentabilité originel, qui ne fait que mettre en lumière l’incompétence crasse de la gestion financière du projet, on peut en douter ! Petit rappel à la lecture de l’article précité : « Trois fois vingt! Cette multiplication résume à merveille l’infortune économique du Stade de Genève. Vingt matchs du club résident, le Servette FC, vingt matchs internationaux et vingt concerts par année: c’est ce que prévoyait initialement le plan financier. «Délirant», condamne Benoît Genecand, président de la FSG. Et, dans le cas des concerts, la prévision est en outre «illégale». Car les nuisances générées pour les riverains l’interdisent. L’an dernier, hormis les trois matchs de l’Euro qui ont finalement coûté plus qu’ils n’ont rapporté, un concert et deux rencontres amicales ont été à l’affiche. Cette année, deux matchs et trois concerts sont prévus. De quoi encaisser quelque 700 000 francs« .

La problématique servettienne

Actuellement, le Servette FC ne paierait que 8000 à 9000 francs par match, ce qui constituerait le minimum pour ouvrir le Stade sans perdre de l’argent. Mais le Servette devrait constituer la moitié de nos recettes», énonce le président de la FSG. D’après ses calculs, un Servette en Super League, en comptant 5’000 spectateurs payants à 30 francs la place, rapporterait au moins 25’000 francs par rencontre. Soit 500’000 francs par année. Même si l’on peut même douter que ces chiffres, qui semblent réalistes pour une équipe qui jouerait le millieu du tableau, soient suffisants pour permettre à la FSG de faire tourner « son » stade, les énormes problèmes financiers rencontrés par la FSG rappelle à tous que le destin du Servette et celui du stade sont intimement lié. Ou plutôt que le stade dépend du Servette FC, à long terme s’entend. En effet, le Servette, lui, pourrait très bien déménager (Carouge ?). Par contre, le Stade n’est pas prêt de voir pointer un candidat potentiel pour la Super League autre que le Servette FC. Cette problématique, trop longtemps ignorée par les millieux « compétents », soulève une question à laquelle la politique « gauche-caviar » de Genève a toujours répondu par la négative : faut-il subventionner le Servette FC ?

Tout ou rien

Aujourd’hui, le Servette FC et les propriétaires, notamment étatiques, du stade sont à la croisée des chemins : soit injecter à fond perdu de l’argent public dans un stade voué à l’abandon et au désert si M. Pishyard devait échouer dans son entreprise de remonter le Servette FC en Super League, soit aider ce dernier à retrouver, par tous les moyens, la Super League en vue d’un équilibre financier qui permettrait de retrouver le rayonnement de la Genève sportive, cité aujourd’hui honteusement orpheline de sa grandeur passée.

La réponse n’est en réalité pas très compliquée ; un seul des chemins mène à Rome : soit Genève se donne vraiment les moyens de réussir en épaulant le Servette FC, soit elle a meilleur temps de démolir son stade et d’oublier définitivement le football de haut niveau.

Mais que fait l’Etat ?

Le Servette FC communique beaucoup sur ses récents partenariats avec des sociétés privées. Mais, à part quelques belles promesses, aucun acte concret de rapprochement entre la Direction actuelle du club et les autorités étatiques ne semblent avoir été réalisés. Un malade, aussi motivé soit-il, a besoin de tout le monde pour s’en sortir. Aujourd’hui, le Servette FC est très malade : mal barré en championnat, sans attaquant, sans sponsors, sans public, il a besoin de l’aide de tous pour pouvoir aider à son tour. C’est un cercle vicieux duquel les intervenants ne pourront sortir qu’en tirant tous à la même corde. Aujourd’hui, on en est malheureusement très loin, puisque les solutions apportées au problème ne sont que ponctuelles, limitées dans le temps et ciblées sur les problèmes spécifiques de ces derniers plutôt que d’être globales.

La solution

En résumé, les propriétaires du Stade doivent, dans leur propre intérêt, aider le Servette FC a atteindre son objectif de remonter en Super League. Dans le cas contraire, ils peuvent toujours prier pour que cet objectif se réalise sans eux, avec tous les risques inhérants à cette solution boiteuse. Un sage a dit « on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre« . Il est temps que Genève comprenne qu’augmenter les recettes, partant pérenniser le Stade de Genève, resteront des vœux pieux tant que le Servette FC ne se retrouvera pas en Super League.

Par le Prince Igor

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.