Interview de David Pivoda – 2ème partie « Le Président est venu comme entrepreneur et pas comme mécène. »

Le Vice-Président David Pivoda nous parle du Grand projet du Président et du graal de rendre le club rentable à moyen terme.

 

EdS : Parlons de la construction de l’avenir. Il y avait ce partenariat avec l’Académie Domoraud qui nous a amené Kouassi et il était prévu l’arrivée d’autres joueurs. Est-ce que ce partenariat existe toujours ?

David Pivoda : On a mis un terme à ce partenariat il y a trois mois avec Cyril Domoraud. Il y a eu des soucis dans le monde de fonctionnement entre le club et l’académie. Il y eu des modes de fonctionnement dont le club n’a pas voulu être garant. Cela ne remet pas du tout en question notre volonté d’avoir un partenariat extrêmement fort avec une académie. On a rencontré pas mal de monde et on va établir un nouveau partenariat avec une académie dans un avenir proche.

EdS : Quittons l’aspect effectif et joueurs pour parler des finances du Servette FC. Mr Pishyar paye tout depuis son arrivée et le sponsor maillot est 32 Group. Y-a-til d’autres sponsors pour la saison qui vient ?

David Pivoda : Les choses évoluent mais pas à vitesse grand V. D’ici 2 à 3 semaines nous allons muscler le département commercial du club. Nous allons faire une grosse action envers les entreprises pour des abonnements et du sponsoring. L’autre chantier est l’objectif du Président qui veut ouvrir le capital à des partenaires et aux supporters. On a fait 19 mois de travail par rapport à notre bible que l’on ouvre presque tous les jours pour faire l’état des lieux par rapport à nos objectifs. On estime que nous avons un produit et une marque qui commencent à être attirant et, comme le dirait le Président, nous continuons à polir le diamant et nous arrivons à une étape où Servette soulève l’intérêt.

EdS :  Cela veut-il dire que Servette va ouvrir le capital à tous les supporters et avoir un club de socios ou alors le ticket d’entrer sera trop élevé et il s’agira d’investisseurs ?

David Pivoda : L’idée est de ne pas être trop élitiste sans négliger la valeur intrinsèque du club. On va essayer d’avoir un prix public qui ne sera pas trop restrictif auprès de nos supporters mais c’est clair que l’on recherche un soutien financier. Nous sommes entrain de faire un travail d’évaluation pour proposer quelques choses de réalistes.

EdS : La gestion du stade fait parti de ce calcul de valeur ? Servette veut-il toujours l’exploiter ?

David Pivoda : Je l’ai dit et je le redis, sans l’exploitation du stade un club perd de l’argent. Nous voulons reprendre l’exploitation et être très dynamique par rapport aux aspects événementiels pour que tous les jours tombent de l’argent dans l’escarcelle de la société d’exploitation. Nous sommes les garants de l’histoire du Servette FC et de son futur qui nous est confié et sans un Servette fort avec une académie forte et l’exploitation du stade nous ne pouvons pas y parvenir. Le Président est venu comme entrepreneur et pas comme mécène. Il a fait des investissements et continuera à en faire mais cela doit se faire dans un contexte favorable pour la survie du club.

EdS : Le Président est-il prêt à investir dans la reprise du stade et de son exploitation ?

David Pivoda : Oui c’est un objectif stratégique. A moyen terme, sur le modèle des Young Boys nous devons être capable de générer des revenus qui soient significatifs pour le club afin qu’il soit pérenne. Je suis persuadé que l’on peut y arriver.

EdS : Quel est le délai que vous vous accordez pour acquérir l’exploitation du stade qui est indispensable pour la survie du club ?

David Pivoda : On s’est fixé courant de l’année 2011. J’ai encore vu la semaine passée Manuel Tornare pour qu’il comprenne que notre position sur le besoin d’exploitation du stade est vital. On veut travailler avec lui et il est à notre écoute. Ilest prêt à nous aider. Nous avons maintenant des soutiens autant du conseil d’état que du conseil administratif de la ville de Genève. Le potentiel public lors du deuxième tour avec plus de 6’000 personnes a montré que le club génère de l’intérêt. On cherche un soutien financier de la ville pour l’académie et la formation et ce sera discuté dans les prochains mois.

EdS : As-tu un message à faire passer aux supporters avant le début de la saison ?

David Pivoda : On a senti, notamment avec votre site, une certaine impatience par rapport au recrutement. Si on prend notamment le cas Esteban et cette somme de 200’000 CHF qui n’est d’ailleurs pas vraiment exacte, les supporters ont beaucoup commenté. Il faut se rappeler que 200’000 CHF c’est environ 500 abonnements. Il faut donc remettre en rapport cette somme avec les réalités du club. Un sponsor maillot c’est entre 150’000 et 300’000 CHF. On a conscience qu’Esteban est un joueur extraordinaire qui peut débloquer des situations mais il faut rappeler à nos supporters que dans le contexte du Servette FC, 200’000 CHF est une somme importante et on préfère l’investir sur notre académie et consolider nos objectifs. On garde l’objectif Super League, c’est certain, mais nos choix ne se font pas uniquement sur le court terme mais aussi sur la durée pour les 7 ou 8 prochaines années.  L’académie et la formation resteront notre priorité pour former des joueurs qui un jour joueront en équipe national et dans les grands championnats. Nous dépenserons en relation avec nos rentrées d’argent qui sont de plus en plus importantes mais encore modestes.

EdS : Le Président avait prononcé deux messages forts qui le suivent partout. Le premier c’était de gèrer Servette comme une entreprise rentable et le deuxième c’est que l’argent n’est pas un problème. Il fallait comprendre dans ce deuxième message que l’argent ne sera pas un problème car le club sera bien géré.

David Pivoda : Le message est double. Sa puissance financière fait que Servette ne sera jamais plus sous le risque de problèmes financiers comme peut l’être le hockey sans le soutien de la ville . Le deuxième message est celui de l’entrepreneur. Nous sommes persuadés que le club peut être rentable et sans que cela soit pris comme de l’arrogance, c’est le meilleur service que l’on peut rendre au Servette. Nos supporters doivent comprendre que le Président veut travailler sur le long terme.

Propos recueillis par Oscar Obradovic

11 réflexions sur « Interview de David Pivoda – 2ème partie « Le Président est venu comme entrepreneur et pas comme mécène. » »

  1. J’ai bien compris le message, mais ça va être compliqué d’être champion en 2014 si on n’est pas prêt à poser 200’000 ou 300’000 balles pour un joueur comme Julian. Sans oublier que ce type de joueur fait gagner des matchs et attire, à lui seul, des spectateurs qui rentabilisent déjà en tout ou en partie l’investissement initial… Sans Esteban, on ne bat ni Lugano ni Thoune… C’est lui qui débloque et fait parfois plus de spectacle en 20 que tous ses coéquipiers en 90 min. Le risque de blessure est grand, certes, mais le risque financier reste limité.

    Je respecte la politique du Président, mais elle me semble parfois un peu en contradiction avec les déclarations, voire, à mes yeux parfois inopportune. Mais comme c’est lui qui paie, c’est lui qui décide, c’est normal.

    Mais c’est aussi normal que les supporters du SFC se sentent un peu floué que la sensationnelle équipe du second tour ait perdu ses meilleures éléments.

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    1. Je suis d’accord avec toi le prix s’il est correcte vaut la peine d’être dépensé pour un joueur comme Esteban, mais à ton à ton avis combien de spectateurs faut il pour rentabiliser 200 à 300’000 balles? et combien de spectateurs se rendent fidèlement à la Praille pour voir le Servette. Ok on a l’impression de se sentir floué par le président avec ces belles paroles rassurantes. Mais je pense sincèrement que nous serons en haut cette année. Il n’y avait pas de stars à thoune et ils sont montés, il y avait peut-être Rama mais il venait de 3 ou 4ème bundesliga donc… Nous devons y croire et être nombreux au stade plus les entrés seront nombreuse plus les finances permettront de faire venir des joueurs importants.

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  2. Merci pour ce que vous faites pour le Club, vous avez surement assimilé le fait que Genève et les genevois sont exigeants, votre stratégie me semble néanmoins pertinente et convaincante. L’investissement sur Esteban me paraît toutefois essentiel car à lui seul, il est un formidable moteur F1 pour l’ensemble de l’équipe. Est-ce à dire qu’il ne viendra pas ? Sachez en tous les cas que vous avez une majorité de genevois qui sont derrière vous et qui vous soutiennent, c’est d’ailleurs à mon sens l’élément le plus important, ALLEZ SERVETTE !!!!

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  3. Il refroidit le climat Pivoda.On peut monter en sl
    cette année c’est clair,mais quand on voit qu’on ne peut pas mettre 200.000 milles balles pour
    Esteban,la sl cela serait pour y tenir quel rôle?.
    Il y a quelques temps,notre président nous disait
    que Esteban était un enfant du club,mais peut être
    que c’est comme avec Bastos,c’était aussi une erreur de traduction.

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  4. Ils ne comprennent donc pas que les 200’000 chf investis peuvent vite se transformer en un transfert de plusieurs millions. Il a déjà été vendu plus de 2 millions. Il vaudra bien plus demain, il en a le potentiel et les blessures ne sont pas éternelles (dixit les médecins de la Tour). Je ne comprends pas.

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  5. Merci pour cette interview. Très intéressant de lire les propos de M. Pivoda.

    A la lumière de ses propos, je ne parlerai pour ma part plus d’un recrutement insuffisant, mais plutôt d’un bon recrutement, réfléchi, construit et prospecté, mais fait avec les moyens du bord, qui sont apparemment, à ce jour, très maigres.

    Pour ma part, j’aimerais que M. Pishyar accepte davantage le rôle de mécène par moments, ne serait-ce que pour favoriser, faciliter, et accélérer ses projets enthousiastes et intéressants d’entrepreneur.

    Peut-être que, momentanément, en dépensant davantage que le club ne génère comme revenus, il donnerait la chance au club d’avancer plus vite dans son projet, et pourquoi pas, lui donnerait le coup de pouce juste nécessaire pour lui permettre de décoller.

    Il est indispensable que le Servette monte en Sl dès la saison prochaine. La promotion est donc incontournable. Un échec serait lourd de conséquences. Non seulement, la déception chez tous les supporters serait immense, mais le club se doit de quitter cette ligue, pour pouvoir réellement tirer le meilleur de sa formation, garder et conserver ses meilleurs éléments, attirer les sponsors et les partenaires, redevenir une adresse attrayante. Dans ce sens, il est dommage que M. Pishyar n’investisse pas plus de mécénat pour monter un groupe qui puisse réellement se positionner en pole position dès l’entame du championnat. Il en a les moyens et, surtout, il s’assurerait ainsi de favoriser, à tous les niveaux, la réalisation de son projet. Aussi, en ce moment et momentanément, il m’apparaîtrait plus essentiel d’investir dans la construction d’un contingent solide pour la 1e équipe, que dans la formation. Seulement momentanément s’entend.

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  6. @grenat de coeur

    Je crois que l’on a tous envie de revoir du foot de première division voire de coupe d’Europe à Genève, mais je ne vois pas en quoi il est « indispensable » que Servette remonte cette saison.

    Ca fait maintenant plus de six ans depuis la faillite, le club est (encore) là, il reste pas mal de gens intéressés, et la ChL, ce n’est pas la mort non plus.

    Il y a un club de hockey à Genève qui a passé environ 25 ans entre la LNB et la première ligue, et sa vigueur actuelle montre qu’il n’était pas « indispensable » que le club remonte dans un délai donné pour rester ou redevenir populaire.

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  7. Nous avions 4 joueurs non seulelement
    importants, mais également prometteurs
    qui ont quittés le club libres.

    En proposant à ces joueurs des contrats de 2-3 ans,ils seraient restés (c’est eux qui l’ont dit.)
    Exemple : eninvestissant 250’000.- sur Esteban,
    en faisant 1-2 bonne saison, il peut-être »revendu »
    (j’aime pas ce terme, mais..) environ 10 X plus chère..)
    Et il amènerai crertainement des spectateurs au stade.
    Idem pour Tréand et notre ex-charnière défense.

    Ce sont des bons « investissements » (encore un terme…) qui ont été gâchés.(Guy Roux..)

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