La Section Grenat répond à vos questions

 

La grève de la SG il y a deux semaines aura engendré bons nombres d’interrogations chez les fans servettiens. Retrouvez les réponses de la Section Grenat aux questions que nos lecteurs.

1) Question de Mitch :

j’au pu lire que votre groupe était totalement solidaire envers ses membres. C’est fort louable, mais n’est ce pas un peu exagéré? si l’un de vous venait à « déraper » par exemple en pénétrant sur le terrain ou en sacageant le stade, allez-vous le protéger et rester ainsi solidaire? Pourquoi ne pas vous séparer d’un ou deux individus mal intentionés pour que votre groupe ne soit plus la cible de la sécurité et ne nuise pas au club? En outre un grand coup de chapeau pour votre soutien inconditionnel tout au long de la saison.

Section Grenat : Tout d’abord, pour répondre à cette question il est important de recadrer la problématique. Nous avons fait grève suite à 4 interdictions de stade. Deux à Schaffhouse ainsi que deux contre Lausanne et non pas en soutien aux incidents de fin de match contre Lausanne. Si ces cas sont défendus, c’est justement qu’ils sont litigieux. Aucun jugement n’a été rendu, aucune preuve n’a été fournie. À partir de là, pour répondre à ton cas précis, qui fait évidement référence à Lausanne : Interdire les gens connus qui calment le jeu parce que les responsables sont totalement inconnus, c’est nous utiliser comme bouc-émissaire. La majorité des personnes s’exprimant sur le sujet, médias y compris, n’étaient même pas présents au moment des faits. Lorsque des membres commettent un abus, quel qu’il soit, ils sont remis à l’ordre par le groupe lui-même mais en aucun nous n’avons à nous justifier devant la presse ou « l’opinion publique ». Les lynchages médiatiques pour contenter un public affamé de sensations fortes, très peu pour nous !

 

2) Question de Chris :

Bonjour à tous, La SG prévoit-elle de reconduire sa grève, ou était-ce juste pour un match?

Section Grenat : Comme indiqué dans notre communiqué, nous réfléchissons à la suite qu’il faut donner à notre grève. Nous sommes bien conscients de ce que ça implique, pour le club et les joueurs les premiers, mais reste que grève ou pas, des membres de la SG seront présents comme à tout les matchs du Servette FC, lundi à Aarau. (écrit avant le match de lundi…)

 

3) Question deTom :

Merci SG pour tous que vous avez fait pour le club. Cette grève est seulement pour les matches à La Praille ou aussi pour les déplacements? Lundi l’équipe a besoin de vous et nous à Aurau. Un grand merci

Section Grenat : Même réponse que précédemment.

 
 
4) Question de Cédric :

Est-ce que la SG avait imaginé que l’équipe puisse être déstabilisée par cette opération?

Section Grenat : Bien sûr. Quoi qu’il en soit, supporter le Servette est notre passion, rien ne nous oblige à le faire, week-ends après week-ends, il faut bien que chacun se le mette en tête. Nous sommes une association totalement indépendante et autogérée, nous n’avons aucune obligation à faire ce que nous faisons si ce n’est l’amour du Servette et de la Section Grenat. C’est un plus que nous offrons au club, en aucun cas ce n’est un dû.

Au contraire, cela devrait nous permettre d’avoir certaines « facilités » dans l’organisation de nos activités (pour les tifos, pour l’entrée de notre matériel, etc…).

Cette action a également été prévue tardivement, c’est un coup de gueule relativement spontané. En d’autres circonstances, nous aurions sûrement contacté préalablement le club et les joueurs, leur expliquant que notre démarche ne les vise en aucun cas.

Notre fidélité n’étant plus à démontrer, nous sommes certains qu’ils sauront nous pardonner rapidement malgré tout!

 

5) Question de Riones :

Si j’ai bien compris les capos qui sont les meneurs de chants (?) ont été interdits de stade. Si leur interdiction de stade se pronlongeait ou devenait irréversible, y aurait-il d’autres meneurs prêt à reprendre le rôle de « meneur de chant »?

Section Grenat : Les capos tachent de lancer et de coordonner les chants dans le kop, tout autant que les tifos et les animations que nous organisons régulièrement. Ils sont en quelque sorte « l’axe organisationnel » du kop.

En pratique, nous serions bien obligés de trouver un moyen alternatif. Il est bien entendu loin d’être aisé de trouver un remplaçant, (c’est un poste délicat, demandant énormément d’investissement et de motivation) et obligatoirement cela diminuerait grandement la qualité de nos activités. Quoi qu’il en soit, il est de toute façon hors de question d’y penser actuellement, d’autant plus vu le coté douteux de ces interdictions.

 

6) Question de Artic :

Allez vous denoncer les vrais auteurs de ces faits?

Section Grenat : Il n’y a absolument aucune raison que nous fassions cela. La Section Grenat est un groupe de supporters, un groupe ultra, elle regroupe des fidèles servettiens, organise une vie communautaire mais en aucun cas nous ne sommes là pour assurer la sécurité du stade de la Praille et encore moins pour organiser la délation.  
 
 

7) Question de Obradovic :

Bravo tout d’abord pour votre soutien à l’équipe ces dernières années. Vous nous rendez très fier d’être supporter du Servette! Ma question porte sur la méthode que vous avez choisi qui pénalise le club alors qu’il est votre principalement soutien. Pourquoi ne pas choisir une méthode plus consensuelle?

Section Grenat : Tout d’abord, ne nous trompons pas de sens, nous sommes le soutien principal du club et non pas l’inverse. Il nous est arrivé de ne pas être les bienvenus à la Praille ou aux Charmilles, nous n’avons pourtant jamais arrêté nos activités mais franchis ces tempêtes. Actuellement, nous avons de bons rapports avec le club, c’est un fait et c’est positif. Quoi qu’il en soit, il y a d’autres entités qui jouent un rôle dans la nébuleuse répressif de l’univers footballistique. C’est à eux que s’adresse notre coup de gueule.

Comme à chaque fois que des gens se mettent en grève, c’est bien qu’ils ont épuisés les moyens consensuels et qu’ils décident de taper du poing sur la table. C’est ce que nous avons fait.

De nouveau, il est particulièrement hypocrite de venir nous reprocher de faire du mal à notre club par notre absence, comme si notre présence et nos activités sont un devoir envers tout le monde. Tout cela ne fonctionne que par la bienveillance bénévole d’un certains nombre de personnes, poussées par la passion et la ferveur grenat.

Tout ceci fut un mouvement organisé en dernière minute, du au ras le bol de certaines décisions apparues courant de la semaine et personne ne peut nous interdire d’en avoir marre ! Comment aller animer le stade alors que les deux capos sont interdits de stade en même temps pour trois ans ?

 Il faut également bien se mettre en tête que les 4 interdictions de stade sont dues à deux histoires bien distinctes, une lors du déplacement un lundi à Schaffhouse (concernant un capo et un ancien membre du comité) et l’autre qui est Lausanne (concernant un capo et un membre actif du groupe). De plus, nous ne défendons que 2 cas litigieux parmis les 6  interdictions de stade actuellement données (à notre connaissance) pour cette histoire de la Praille et les deux cas encore plus litigieux de Schaffhouse.

 

8) Question de Agalette :

après vous avoir un peu allumé sur le forum, je me réjouis de lire vos réactions à ces questions 😉
meme question que mitch. je comprend la notion de groupe et d’attachement à chaque membre mais le groupe doit être plus fort que l’individu. s’il y a qqes brebies galeuses, bah faut les recadrer… ou plus.
bref, sinon je tiens à vous félicitez et remerciez de faire chanter et lever la tribune nord à chaque match à la praille et ailleurs

Section Grenat : Pas bien plus à rajouter que pour la réponse 1. Le groupe est plus fort que l’individu par le fait que chacun pense au collectif avant de penser à lui-même. Cette action va par excellence dans ce sens.

 

9) Questions de Migou :

a) qu’est-il reprocher aux personnes interdites de stade?

b) les interdictions ont-elles été prononcées/écrites par la police, un juge, le club, la ligue ou une entreprise de sécurité privée?

c) les personnes interdites de stade ont-elles été auditionnées pour pouvoir se défendre avant de se faire notifier la sanction?

d) est-ce que des preuves formelles (photo/vidéo) de culpabilité ont été produites? est-ce que des témoigagnes ont été cités?

e) y a-t-il eu une graduation de la peine selon la gravité des actes? ou est-ce 3 ans d’IDS pour tout le monde quel que soit les actes reprochés?

f) est-il possible de faire recours et comment?

Section Grenat : Un certains nombre de points sont très litigieux mais nous ne rentrerons pas dans les détails ici. 

10) Questions de Greg :

Salut la SG,
Bravo pour toute l’ambiance que vs apportez à chaque match.
Comme vous l’avez peut être lu/vu je suis un ancien de la SG il y a une quinzaine d’année malheureusement je vous ai quitté à car à l’époque il y avait déjà des dérives.
Mes questions sont les suivantes:
-Pourquoi ne pas faire le tri parmi ceux qui respecte le club et les règlements une majeure partie je suppose et ainsi ne plus avoir ce genre de débordement dans et en DEHORS des stade???
-Etant également ancien membre de la sécu des vernets est-ce que les ids ont été identifiés via les caméras ? si oui leurs interdictions a été notifiée dans le registre global pour toutes les manifestations sportives, je doute fortement et là le cas échéant la sanction est purement arbitraire à mes yeux.
 
Section Grenat : Tout d’abord, nous demander de faire le tri des « bons » et des « pas bons » au stade est extrêmement simpliste et discriminatoire. La sphère du stade est très hétéroclite. Au stade, comme ailleurs, le schéma du « gentil » et du « méchant » ne marche pas. Cela ne fonctionne que pour les gros titres du Matin (et autres).

Comme nous l’avons dis dans notre communiqué, nous ne pouvons pas être plus clairs :

« La SG ne souhaite toutefois nullement  justifier les événements qui se sont produits durant le derby face au Lausanne Sport. Nous ne revendiquons pas les débordements de fin de match et laissons aux individus y ayant pris part la responsabilité de leurs actes. »

Notre grève, n’étant pas axée sur la défense des événements de Lausanne, nous nous exprimons dans un cadre plus large.

Si des membres de notre groupe se font interdire de stade, ils seront responsables de leurs actes, point final. Notre groupe se retrouve toutefois souvent confronté au règlement de la ligue suisse de football. Tout simplement parce que nous ne nous reconnaissons pas dans les grandes lignes de ces règlements. Le « foot-business », dont on entend parler à droite et à gauche (dont souvent chez les supporters) n’est pas une illusion. Ces messieurs veulent des spectateurs qui paient leur entrée et acceptent tout sans conditions. Ils veulent tout cadrer et régulariser. Ils veulent l’ambiance et les tifos mais ils ne veulent pas de nos fumigènes. En d’autre temps, la Section Grenat allumait quantité de torches et autres artifices, dans un total accord entre les différents partis, ne provoquant jamais aucun souci. Aujourd’hui, cette même activité est condamnée de l’odieux crime de hooliganisme. En d’autre temps, les kop n’était pas peuplés de sièges, pour entraver la passion. La Section Grenat, comme de nombreux supporters européens combattait son introduction généralisée (cf Eurostand 1998). Aujourd’hui, on nous reproche de ne pas assez prendre soin des merveilleux sièges roses qui peuplent notre secteur…  

Avoir la ferveur et l’exaltation sans avoir occasionnellement des débordements est illusoire. La passion est excès de joie et peut aussi tourner à l’excès de colère. Le bon vouloir de la Section Grenat n’est pas toujours suffisant pour maîtriser des événements comme ceux de Lausanne qui ne sont pas de notre ressort, alors même que la sécurité était complètement débordée (ce que bien sûr, elle ne reconnaîtra jamais).

Même si nous n’aimons pas faire la police, nous faisons en sorte de calmer les esprits et de rétablir l’ordre dans la tribune, lorsque c’est possible. Pour preuve, l’intervention de plusieurs membres actifs du groupe pour sortir le stadier du kop, en bien mauvaise situation, ainsi que l’escorte et l’assistance qu’ils ont eu pour mener à bien leurs opérations. Qu’ils osent dire le contraire.

Pour conclure, les professions sécuritaires étant très loin de notre mentalité, il peu apparaître normal que tu ne t y sois pas senti à l’aise. Nous acceptons tout le monde dans le groupe, quelque soit son statut social et sa vie, malgré tout, sécurités et supporters ne font que très rarement bon ménage !