Les légendes du SFC : Eugène Walascheck – un sans-papier à Servette

En référence à Matthias Sindelar, le milieu de terrain star de l’Autriche à l’époque, Walaschek fut nommé le „sans papiers“ car, pour permettre son arrivée en Suisse, il avait été déclaré comme fils de sa grand-mère Morel, ce qui lui a valu ensuite le retrait du passeport à croix blanche! Avec lui, Servette est devenu champion en 1940 sans perdre le moindre match de tout le championnat…

 

Genia Walaschek est né à Moscou d’un père d’origine tchèque et d’une mère d’origine allemande. Il est arrivé à Genève à l’âge de trois ans, sans ses parents qu’il ne reverra qu’un demi-siècle plus tard. Il a joué pour les juniors de Servette. A 16 ans, il a fait une première apparition en Série A avec UGS. A partir de 1935, il a à nouveau évolué sous le maillot grenat.

C’était un numéro 10 idéal. A tout juste 21 ans, il était déjà un élément de poids dans l’attaque de Servette ainsi que de la Nati. Avec lui, Servette est devenu champion en 1940 sans perdre le moindre match de tout le championnat. L’entraîneur était alors André „Trello“ Abegglen. Genia Walaschek était un inter intelligent et très doué techniquement, gardant toujours un oeil sur le coéquipier le mieux positionné. Le buteur Georges Aeby put souvent profiter de la maîtrise du ballon de Walaschek et de ses idées. Walaschek dégageait beaucoup de personnalité. Il a connu sa meilleure période de footballeur durant ses huit années à Servette.

De 1943 à 1948, Genia Walaschek a joué pour Young Boys. En référence à Matthias Sindelar, le milieu de terrain star de l’Autriche à l’époque, Walaschek fut nommé le „sans papiers“ car pour permettre son arrivée en Suisse, il avait été déclaré comme fils de sa grand-mère Morel, ce qui lui a valu ensuite le retrait du passeport à croix blanche ! Il a donc joué ses premiers matchs internationaux pour la Suisse en tant qu’apatride. Au total, il a été aligné 26 fois en équipe de Suisse.

En 1938, il faisait partie de la Nati qui réalisa un Championnat du monde très convaincant et a atteint les quarts de finale. Il était membre de l’équipe qui a remporté 4:2 le match d’appui contre la Grande Allemagne. Alors que la Suisse était menée, Walaschek a marqué le but du 2:1. Cette victoire a marqué la percée définitive du football comme sport de masse en Suisse. Quant aux joueurs, ils étaient considérés comme des héros nationaux. Le buteur grenat a pris part à son dernier match international à l’occasion d’une victoire 1:0 contre la France en 1945.

Walaschek n’a pas tout sacrifié au football. Pendant la Seconde guerre mondiale, il a travaillé pour les services fiscaux de la Confédération à Berne. A partir de 1971, il fut directeur du contrôle des finances de la Ville de Genève. A côté de cela, il a encore été entraîneur d’Étoile La Chaux-de-Fonds et d’UGS. Walaschek a exercé une grosse fascination sur ses contemporains, il est ainsi le seul footballeur suisse auquel est consacré un roman et un film – „le rêve de Walaschek“- du Tessinois Giovani Orelli. Le tableau de Paul Klee „Alphabet I“ a également  Walaschek comme sujet. A sa mort en 2007, Walaschek était le dernier survivant des héros de 1938.

Jacky Pasteur et Germinal Walaschek

www.super-servette.ch

10 réflexions sur « Les légendes du SFC : Eugène Walascheck – un sans-papier à Servette »

  1. Bravo, moi ça me touche que la jeune génération des supporters du Servette n’oublie pas les aînés qui ont vibré pour le même club des décennies avant….Cela prouve que le SFC vit au travers des époques, de la population genevoise, métissée et accueillante, tous unis autour d’une couleur; le grenat!

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