Interview « cacahuètes » d’Alexandre Comisetti

Réalisé entre deux cacahuètes dans l’avion du retour d’une visite d’un sous-marin nucléaire en Basse Normandie avec quelques décideurs vaudois, les EDS sont heureux de vous proposer un second interview d’Alexandre Comisetti, ancien joueur grenat aujourd’hui entraîneur des M21 du Team Vaud. Le hasard a décidément une nouvelle fois bien fait les choses avant le derby à ne perdre sous aucun prétexte cet après-midi. 

Alex sous les couleurs grenats

EDS : Salut Alex, deuxième interview sur les EDS, rebelotte dans les mêmes (agréables) circonstances, mais cette fois avec un LS et un Servette en Super League.

Alexandre Comisetti : On en avais parlé d’ailleurs la dernière fois, mais je n’avais pas eu la présence d’esprit qu’éventuellement les deux clubs pourraient être en haut, même si les deux se tiraient la bourre en tête du classement à l’époque, juste avant le choc de la Praille. J’avais dit Lausanne, évidemment, parce que je n’avais pas pensé au barragiste. Mais les choses ont bien été faites, dans les circonstances qu’on connaît. Mais qui l’eût cru car à ce moment-là, tout restait utopique, surtout après ce qu’avaient vécu les deux clubs dans un passé pas si lointain. C’est bien, je trouve ça très positif.

EDS : Comment les Lausannois ont-ils vécu la montée du SFC, en barrages, devant près de 24’000 spectateurs à la Praille ? Avec un peu d’envie pour les émotions vécues par le SFC ou avec de la satisfaction d’avoir terminé premier et d’avoir été promu directement ?

Alexandre Comisetti : Je pense quand-même qu’il y a une satisfaction du travail accompli quand tu finis champion de ligue B, même si j’ai un peu vécu ça de loin. Après, que Servette monte devant 24’000 spectateurs, c’est magnifique, c’est une sorte d’apothéose. Surtout que c’était largement mérité sur les deux matchs de barrages. Pour Lausanne, c’était pas mal aussi. C’est un final en apothéose pour les deux clubs, surtout que, a priori, c’était mort deux mois avant. Les deux clubs ont su s’accrocher et être constants sur une saison. C’est dur sur une saison entière. Ce que n’ont pas su faire Lugano et Vaduz.

EDS : En ce début de saison, les deux clubs lémaniques vivent un début de saison un peu opposé, avec un Servette qui fait un bon début de championnat et un LS qui peine et se retrouve en dernière position. Quelle est ton point de vue sur les deux équipes ?

Alexandre Comisetti : Ecoute, je n’ai pas vu jouer Servette, si ce n’est contre Lausanne, match qu’ils avaient à mon avis dominé et gagné de manière méritée. Ils avaient su emballer le match. Après, j’ai le sentiment que Servette surfe sur une certaine dynamique, la vraie euphorie du néo-promu. Ils ont eu, à YB notamment ou même à Zürich, un peu de chance en obtenant des points pas forcément de manière miraculeuse, mais grâce à cette dynamique. Après, il faut toujours faire attention, car un grain de sable peut enrayer la machine et casser cette dynamique. Par expérience, ça peut arriver, le poteau devient sortant, des soucis d’effectif peuvent arriver ou le contre devenir défavorable…

EDS : C’est ce qui manque à Lausanne ?

Alexandre Comisetti : Non, je pense qu’à Lausanne, ils sont déjà redescendus de leur nuage. Deux faits ont été importants : la défaite contre Lucerne (ndlr : tiens donc…) qui n’a pas permis d’enchaîner la victoire contre le FCZ, puis la défaite contre Servette, malgré les possibilités de revenir au score. Et puis aussi finalement l’explusion à Thun…

EDS : Mais n’y a-t’il pas un manque de qualité dans l’effectif ?

Alexandre Comisetti : C’est claire que si tu compares les effectifs avec d’autres clubs, il peut y avoir un problème de qualité. Il y a trop de buts pris sur des erreurs essentielles. Naïveté, niveau tactique, niveau de jeu, difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que quand tu perds la balle à 30 mètres en SL, c’est but. Fini le championnat où l’attaquant s’encouble dans le ballon. Maintenant, dans chaque équipe, si tu perds le ballon et que tu es un peu désorganisé, il y aura un joueur qui la mettra au fond. C’est vrai que le LS n’a pas encore franchi ce petit pallier. Après, difficile à dire si c’est une question de qualité. Mais il manque des points sur le tableau de marche.

EDS : Ce soir, au moment de l’interview (ndlr : mercredi à 20h00), Lausanne joue à Bâle, avant que le SFC ne recoive le leader Lucerne demain à la Praille. Comment vois-tu le match du LS à Bâle et à quel derby t’attends-tu pour dimanche ?

Alexandre Comisetti : Ecoute, le match du LS à Bâle, ouai… C’est relativement compliqué et ce n’est pas là-bàs qu’il faut compter faire le plus de points. D’un autre côté, tu n’as rien à perdre. A voir, mais ramener un point serait une bonne nouvelle et permettrait de bien préparer le derby. Après, le derby… Le SFC a gagné les deux derniers à la Pontaise. Le dernier s’était joué sur pas grand chose, le LS avait peu tenté et on sentait que tôt ou tard le SFC allait marquer… Il faudra que le LS emballe le match, mais ça peut dépendre de tellement de choses.

EDS : Peut-on s’attendre à une Pontaise bondée, le match étant fixé à nouveau en plein Comptoire ?

Alexandre Comisetti : Je ne pense pas. Ca c’était il y a vingt ans !!! Le Comptoire où les paysans venaient regarder ce qu’il se passait en ville, c’est quand-même bien révolu. Mais espérons qu’il y a ait du monde, même si c’est toujours difficile tellement le Vaudois a peur de la honte de perdre. C’est pour ça que souvent il préfère rester à la maison. Mais le but est qu’on puisse vivre un bon match.

EDS : Je ne te demanderai pas si tu as un pronostic pour dimanche, mais as-tu un message à faire passer aux supporters du Servette ?

Alexandre Comisetti : Ahhhh… Je n’ai pas le sentiment d’avoir laissé un bon souvenir au SFC, en tout cas pas les deux dernières années. Mais je ne suis pas parti aigri ou en mauvais termes. Ca n’a pas été mes meilleures années de carrière, mais ça n’était pas lié au couleurs du Servette, mais à la situation de faillite et … (biiiiiiiiiiiiiip) qui rendaient la situation assez difficile. Aux supporters, je leur dis de continuer à se déplacer en masse à la Praille et  aussi à l’extérieur. C’est beau de voir entre 800 et 1’500 personnes prendre leur bagnole et voir un match du SFC à l’extérieur, parfois à l’autre bout de la Suisse. C’est très important pour les joueurs, notamment s’agissant de la dynamique dont on a parlé auparavant. Les supporters ont clairement un rôle très important là dedans. 

EDS : Ok merci et bon match pour dimanche

Alexandre Comisetti : Merci à toi aussi !

Propos recueillis par le Prince Igor

Une réflexion sur « Interview « cacahuètes » d’Alexandre Comisetti »

  1. Alex n’a pas connu les meilleures années de sa vie au SFC c’est sûr. Je me rappelle d’une anecdote où on m’a dit qu’il était complètement au fond du trou et où il pleurait dans les vestiaires. Cela en dit long sur l’ambiance du moment.

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