19ème journée : BSC YOUNG-BOYS – SERVETTE FC 3-1 (3-0). Les notes du match

Bien que les regards soient davantage tournés vers les coulisses en cette période marquée par les doutes et les incertitudes de tout bord, il va bien falloir malgré tout analyser la performance des joueurs servettiens, au-delà des frimas d’un premier match complètement raté… Histoire de se replonger, l’espace d’un instant, dans le domaine du sportif… Histoire aussi de meubler un week-end sans match pour notre équipe fanion…

Les notes :
(10 : classe mondiale / 9 : classe européenne / 8 : grand match / 7 : très bon / 6 : bon / 5 : moyen / 4 : insuffisant / 3 : faible / 2 : mauvais / 1 : pas le niveau, en-dessous).

Rappels importants pour nos fidèles lecteurs : cette évaluation et le barême qui y est lié sont à situer dans le contexte du championnat suisse. Par exemple, si un joueur a obtenu la note 9 au sein d’un match de SL, cela ne veut pas dire que sa performance hériterait de la même note si elle était réalisée de manière identique au sein d’un match de Liga espagnole par exemple (1). Autre élément à prendre en considération : la note d’un joueur est toujours subjective, et image sa performance sur ce match-là en particulier. Ce n’est donc pas un jugement global sur le joueur. Celui-ci peut obtenir ainsi un 9 un week-end, et un 2 la fois suivante, sans que cela ne remettre en question son potentiel de fond ainsi que sa valeur de base. Il se peut en effet qu’un joueur réalise un grand match, puis passe à côté la fois suivante, cela dépendant de tellement de paramètres. Si Joao Alves obtient un 9 une fois, puis le week-end prochain un 3, cela ne veut pas dire que sa note n’est qu’uniquement dépendante du résultat ou que notre druide est subitement devenu un coach incapable.

Dernier détail : la performance individuelle est également évaluée en fonction de son apport au sein du collectif et du système mis en place par l’entraîneur (2). Raison pour laquelle l’article concernant la note des joueurs est toujours rédigé après l’analyse du match dans la rubrique -le match sous la loupe-.
Pour ce match, par exemple, Vitkiviez obtient un 9, donc est crédité d’une performance -classe européenne-. Sa performance n’était peut-être pas aussi large potentiellement que ce que pourrait nous livrer un Villa sur la scène européenne (1). En revanche, Vitkiviez a fait la différence sur ce match et a contribué de manière importante à la large victoire de son équipe. Il a bonifié le système d’Alves, et a permis à celui-ci d’exprimer toute l’étendue de son potentiel et de ses possibilités stratégiques (2). Matias mérite donc un 9/10, et sa performance est à qualifier d’-européenne- au sein du contexte du championnat helvétique (1).

LA DEFENSE

Gonzalez (4) : David aura pu profiter d’une blessure pas encore rétablie du nouveau gardien numéro 1 grenat, Joao Barroca, pour s’afficher à nouveau dans les cages grenat. L’occasion pour lui de démontrer ses qualités et de s’imposer en redoutable rival du portugais? Pas vraiment sur cette rencontre, malheureusement pour lui. Le début de match cauchemardesque de son équipe, l’absence de rigueur de sa défense et le manque d’aressivité à tous les niveaux, l’aura très vite exposé aux puissantes offensives bernoises. Encaissant un but après à peine 4 minutes de jeu, David ne parviendra pas à retarder l’échéance. Auteur néanmoins de deux belles parades, il encaissera encore 2 buts et démontrera quelques hésitations dans ses sorties. Probablement insuffisant pour briguer une place de titulaire pour le prochain match (si match il y a..) face à Grasshopper.

Rüfli (5) : Le néo-international, à l’image de ses coéquipiers, aura manqué d’agressivité, de détermination et d’envie. Parfois large au marquage, il ne fit pas toujours preuve de la discipline attendue chez un latéral. Son côté droit restera toutefois le moins exposé face au rouleau-compresseur local. Vincent reste toujours intéressant sur le plan offensif, en témoigne sa bien belle réussite en demi-volée à quelques minutes du terme de la partie. Un exploit individuel, sous forme du seul rayon de soleil à se mettre sous les pupilles grenat en ce jour de match, qui lui vaut bien un 5.

Diallo (4) : Notre imposant défenseur central n’aura pas livré sa meilleure performance, loin s’en faut. Peinant à trouver ses repères, il aura éprouvé bien des difficultés à s’aligner, tantôt avec Routis dans l’axe, tantôt avec Moubandje sur sa gauche. Aura aussi manqué de rigueur sur certaines actions et laissé transparaître certaines limites à la relance. Reste malgré tout notre défenseur le plus robuste et le plus difficile à franchir dans le 1 contre 1.

Routis (3) : Comme toute sa défense, Christopher aura souffert de mille maux face à l’attaque locale. Malmené à de multiples reprises, il aura tenté de réagir et de faire parler une pointe d’orgueil, notamment en 2e mi-temps, lorsqu’il s’essayera à distribuer le jeu et à procéder à des ouvertures depuis l’arrière. Malheureusement, rarement inspiré…

Moubandje (2) : L’étoile montante grenat aura subi les assauts bernois durant toute la première mi-temps. Avec de nombreuses difficultés dans le placement, les interventions et la relance. YB ne se sera pas trompé, continuant à multiplier ses nombreux assauts sur le côté gauche. Dans le duel des anciens coéquipiers, l’ancien porte-drapeau grenat, Vitkieviez, aura remporté la mise haut la main. En marquant, au passage, deux buts en moins d’une demi-heure.

LE MILIEU

De Azevedo (4) : Jouant à la pointe du triangle médian, Marcos aura essayé, en vain, de prêter vie au jeu offensif genevois. Dans un rôle d’électron libre, il aura cherché à se déployer sur tous les fronts, tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt en position d’attaquant. Sa tâche aura été rendue particulièrement complexe par le manque d’automatismes affiché par une attaque servettienne peu inspirée.

Kouassi (2) : Probablement la plus mauvaise performance de notre précieux récupérateur depuis qu’il porte le maillot grenat. Son manque d’agressivité fut étonnant. L’air absent et peu concerné, il quittera d’ailleurs les lieux plus vite que prévu, victime d’une blessure que l’on ne souhaite que bénigne. Assez révélatrice par ailleurs d’un « match sans ». Avait-il la tête ailleurs? Sous d’autres cieux? Devant l’immobilisme et la disparition dans la nature des dirigeants grenats, on ne pourrait trop l’en blâmer. Toujours est-il que, encore une fois, lorsque son poumon s’enrhume, c’est toute l’équipe du Servette qui tousse. Il ne put jamais donner à son équipe l’impulsion attendue, le tempo nécessaire en terme d’agressivité.

 

Nater (3) : Positionné en relayeur, il n’uara jamais réussi à se montrer à son avantage. Accusant une certaine lenteur à la relance, il aura souffert de la comparaison avec ses adversaires directs, dont Farnerud et Silberbauer. N’a pas été en mesure, dans le rôle qui était le sien sur ce match, de s’élever au niveau de la Super League.

Yartey (4) : Le ghanéen possède deux facettes. Cela dépend de la forme du jour. Capable parfois de déjouer totalement une défense, par ses dribbles enjoués, il peut aussi tomber dans l’écueil de trop en abuser et, du même coup, de perdre en lucidité. Face à YB, Yartey fit un bon mélange de tout ça, pour ne dépeindre de son profil plus qu’une seule facette : celle d’un joueur par moments dangereux par sa vivacité, mais jamais réellement cohérent dans ses choix ni suffisamment expérimenté pour constituer un vrai danger.

L’ATTAQUE

Eudis (2) : Notre brésilien se sera efforcé… Mais, malheureusement pour lui, il n’est pas certain que cette position de « demi offensif – faux ailier », sur le côté droit, soit vraiment adaptée à ses caractéristiques de jeu. Probablement placé là pour palier l’absence, en raison d’une non-qualification(!), de Moutinho (merci les dirigeants!), il aura fait les frais des possibilités et alternatives offensives limitées au sein du contingent grenat. Karanovic revenant de blessure et n’étant probablement pas complètement prêt pour débuter la rencontre. Il est quand même incroyable qu’une équipe classée 4e du championnat, à 3 points de son adversaire du jour et d’une place européenne, débute le second tour (après 3 mois de pause!), dans la peau d’une équipe réduite et limitée, voire carrément affaiblie. Et qu’il faut finalement s’en résoudre à faire évoluer un joueur d’axe sur un couloir… Et dire que le club est censé avoir un directeur sportif, ancien grand joueur…

Saleiro (4) : Cette note ne sera probablement pas partagée par tous. Notre « renfort » portugais n’y arrive pas, c’est un fait. Il lui manque un peu de tout. De la vitesse, du flair, le sens de la finition, pour parvenir vraiment à s’imposer à la pointe de l’attaque du Servette. En revanche, sur ce match, il aura réussi à se positionner parfois intelligemment dans un rôle de pivot, et se sera montré (légèrement) plus engagé et concerné que d’habitude. Il aura également su montrer certaines qualités techniques en gardant le ballon et en essayant de jouer juste. Il manque encore d’automatismes, de repères. Se chevauchant de surcroît souvent avec Eudis (bonjour la complémentarité au sein d’une telle configuration…). Arrivera-t-il un jour à s’imposer sous le maillot grenat? C’est probablement encore trop tôt pour se montrer affirmatif… Mais osons avancer que les feux auraient plutôt la fâcheuse tendance de virer au rouge… Allez Carlos, fais-nous mentir!

Les entrés

Pont (6) : Son entrée aura coïncidé avec un net regain de forme (et de fond) dans le jeu grenat. Certes, les données n’étaient pas les mêmes. Le trou était déjà creusé et l’écart de 3-0 plus que confortable. Les bernois ont ainsi volontairement baissé en intensité et laissé le soin aux visiteurs de tenter de produire du jeu, pour évoluer en contres et enfoncer le clou. Malgré tout, le valeureux Tibert aura été le seul servettien à démontrer sur ce match des aptitudes de leader, un esprit exemplaire. Malgré la situation perdue, il aura multplié les efforts, ne rechignant jamais à la tâche. Combatif, orgueilleux et fier. Montrant la direction, le chemin. Cette fierté de défendre ce maillot chargé d’histoire… Un exemple à suivre pour tous ses coéquipiers à l’avenir.

Karanovic (4) : N’aura joué que trop peu, entré à 20 minutes seulement du terme de la rencontre. Mais, dès son apparition, s’est montré immédiatement percutant. Multpiliant les appels de balle et apportant un net dynamisme au jeu offensif du Servette. Pas toujours très inspiré dans ses gestes, probablement pas encore suffisamment en confiance suite à sa blessure, il ne baissa malgré tout jamais la tête. Lui aussi est capable de faire preuve de fierté, prouvant par ailleurs son attachement au tricot grenat qui semble représenter quelque chose pour lui. Est en droit de briguer une place de titulaire lors du prochain match (si match il y a…).

L’entraîneur

Pereira (4) : Joao Perreira a dû composer avec les moyens du bord pour ce match. Le malheureux entraîneur portugais doit progressivement prendre conscience dans quel traquenard il est venu mettre ses pieds. Privé de son meilleur buteur et passeur Vitkieviez, se trouvant dans le camp opposé(!) , mais aussi du jeune et prometteur ailier Moutinho (pas encore qualifié…après 1 mois d’entraînement svp!), il n’aura pas disposé des alternatives nécessaires, ni du contingent pour être en mesure de réaliser un exploit face à cette intéressante équipe d’YB.

La différence entre Gross et Perreira aujourd’hui? L’un dispose d’un vrai contingent de SL, bâti avec intelligence par des dirigeants cohérents. L’autre? Il a tout juste le droit de se taire en conférence de presse, au sein de laquelle il fait fureur surtout par la veste de training qu’il porte et qui arbore un incroyable logo vert fluo…! Si, si, vous avez bien lu! Décidément, tout fout le camp…

Pour revenir sur les aspects purement tactiques, Perreira cultive en lui un objectif louable : celui de permettre au Servette de s’imposer davantage dans la possession du jeu. Cette intention est prometteuse. Malheureusement, il n’est pas certain que le mentor portugais, en choisissant une telle perspective, s’oriente dans le bon chemin. Le Servette de Joao Alves avait cela de puissant qu’il était capable de jouer en contres et de profiter de son jeu vertical et mené tambour battant pour par moments faire sauter les verrous adverses. N’avait-il d’ailleurs pas mis 4 buts à la solide défense sédunoise dans son antre-même de Tourbillon? Il n’est vraiment pas certain que le contingent actuel du Servette possède vraiment les éléments pour asseoir le jeu et permettre à l’objectif de Perreira de voir le jour. Avec la qualification, que l’on espère prochaine, de Moutinho, les retours de Kara et d’Esteban, gageons que le retour d’un système de jeu basé sur la verticalité et sur les contres serait à même de se révéler bien plus efficace.

Costinha (1) : Nous ne pouvions terminer cette analyse sans noter, une fois n’est pas coutume, notre « directeur sportif ». La défaite de ce jour, avant d’être individuelle ou collective, est avant tout la conséquence des terribles lacunes et incohérences qui demeurent aujourd’hui au sein des sphères dirigeantes de la maison grenat. Costinha, fort de sa carrère de joueur, a toujours cru bon de mettre son petit grain de sel dans les analyses d’après-match. Il ne s’est jamais privé de remettre en question les principes-mêmes de Joao Alves, les décrivant parfois comme démodés. C’est son avis, certes. Mais avant de critiquer les autres, peut-être ferait-il déjà mieux, dans un premier temps, de faire efficacement son travail, celui pour lequel il est censé être payé. Voyez plutôt :

– Servette, qui aurait dû logiquement se renforcer par des joueurs d’expérience cet hiver (dixit Costinha, dixit Pishyar), a perdu son meilleur buteur et passeur Vitkieviez. Résultat : celui-ci marque 2 buts en 30 minutes face à son ancienne équipe et coule sportivement le Servette.

– Il aurait dû être remplacé par le jeune et prometteur Moutinho, revenu de prêt. Celui-ci, bien que s’entraînant depuis plus d’1 mois avec le groupe, ne pouvait être aligné par l’entraîneur servettien, puisqu’il n’était toujours pas…qualifié. Bobadilla, le nouvel attaquant d’YB (qui possède déjà en Mayuka et en Vitkieviez deux des trois meilleurs buteurs du championnat), est arrivé à Berne 3 jours avant ce match. Lui a pu jouer… et il a marqué le 3e but, celui précipitant la défaite servettienne.

– En l’absence forcée de Moutinho, le Servette n’avait qu’un remplaçant offensif sur le banc, Karanovic, pas encore à 100%. Or, c’est Eudis qui a dû jouer ainsi à une place inhabituelle d’ailier, laquelle ne correspond de surcroît pas à ses aptitudes. Le fantôme de M’Futi planait dans les travées. Pourquoi l’avoir banni du contingent grenat cet hiver? N’est-il pas ailier? N’est-il pas, du haut de ses 30 ans et de ses nombreux matchs en SL, un joueur expérimenté? Le Servette a abordé ce match avec 3 licences encore libres dans son contingent. Pourquoi alors avoir enlevé un joueur du contingent et libéré ainsi une licence supplémentaire pour ne pas le remplacer?  M’Futi était de plus encore sous contrat. Il représente ainsi un salarié qu’il faut encore payer. Par conséquent, n’aurait-il pas été mieux sur le terrain (ou sur le banc) que devant sa tv à regarder le match? Tout le monde en aurait retiré un avantage, n’est-ce pas M. Costinha?

– Des renforts promis, aucun n’est arrivé. Même pas un xamaxien, pourtant laissé libre de tout contrat. Que faisiez-vous cet hiver durant le mercato, M. Costinha?

A la décharge malgré tout de Constinha, et c’est ce qui lui vaut par ailleurs la note 1 et non celle de 0 pointé, probablement n’avait-il pas les moyens à disposition que devait lui avoir « promis » son chef Majid Pishyar, qui au passage, hérite d’un 0,5. Le « ,5 » venant récompenser sa brillante…absence ce dimanche-là. C’est vrai, il devait sans doute faire trop froid à Berne… Ce n’est pas Dubaï…

Les remplaçants

Suspendu

Non convoqué

Blessés

GrenatDC

4 réflexions sur « 19ème journée : BSC YOUNG-BOYS – SERVETTE FC 3-1 (3-0). Les notes du match »

  1. Le logo vert ne serait-il pas un signe pour l’écologie comme l’a fait le Macdo ces dernières années?

    …Joke…

    Merci pour cette analyse cohérente comme bien souvent

    J’aime

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