Sans complexe, Servette est mal payé face à Bâle (TDG, 14 juillet 2012)

En ouverture du championnat de Super League, les Genevois s’inclinent à domicile (0-1)

Le champion de Suisse en titre, grand favori de la nouvelle saison, aura dû attendre l’heure de jeu pour que Degen marque l’unique but de la rencontre.

C’est dire si les Servettiens n’ont pas tremblé face à un adversaire très bien payé au Stade de Genève. Il a en effet laissé le plus souvent l’initiative aux Grenat. Ce qui permet d’affirmer qu’il y a du positif dans la formation genevoise, et cela malgré la défaite. Notamment avec le retour au bercail d’un défenseur solide en la personne de Mfuyi. Pour leur part, Tréand et Lang ont beaucoup tenté sur les côtés, montrant de belles perspectives, mais malheureusement sans réussite. Car les Servettiens ont eu la fâcheuse tendance de perdre trop vite et trop souvent une balle qu’ils avaient récupérée! Toujours est-il que l’équipe d’Alves, bien organisée, a su poser de nombreux problèmes à des Bâlois gonflés dans leurs certitudes d’ogres.

Les Grenat ont quitté la pelouse la mine triste, avec des regrets, mais aussi avec des certitudes: «Nous sommes en phase de construction. L’expérience de Bâle a fait la différence», confiait Alves à l’issue de la rencontre.

Servette a peut-être perdu, mais il n’a pas à en rougir

Bâle fait parler l’expérience pour passer l’épaule, une action, un but. Mais il y a du positif pour les Grenat, malgré la défaite

Une odeur d’abord, envoûtante, troublante. Le parfum diffus d’une nouvelle saison qui donne son coup d’envoi. Le climat ensuite, lourd, chargé des espoirs des uns et des autres, appelés à confronter leurs ambitions sur la pelouse du Stade de Genève. Les acteurs enfin, ces Servettiens sauvés de la faillite il y a trois mois à peine et ces Bâlois champions en titre, ogres insatiables depuis un moment déjà. Une rencontre déséquilibrée, avec des Grenat au budget modeste (5 millions pour la première équipe) et des Rhénans sept fois mieux lotis financièrement? On aurait pu le croire. Le croire seulement, même si Bâle a su forcer la décision.

Sans complexe

Hier, pour ce premier choc, c’est un Servette sans complexe qui a regardé Bâle droit dans les yeux. On ne sait pas si le souvenir du dernier match de la saison passée, avec cette victoire servettienne contre Bâle, synonyme d’Europa League, trottait encore dans les esprits. Mais affronter le grand favori du championnat pour lancer la saison, c’est déjà une belle opportunité de se situer. Alors?

Alors s’il est trop tôt, bien sûr, pour tirer des enseignements définitifs, il y a déjà certaines perspectives qui se dessinent. Servette a sans doute perdu Broderick, retourné à Benfica, mais il a, avec le retour de Mfuyi au bercail, retrouvé un défenseur solide, efficace et sobre, en dépit de cette 59e minute et du but bâlois. Au milieu, Lang et Tréand ont immédiatement montré leurs intentions pour cette saison.

Il y a encore du travail, notamment sur la conservation du ballon. Bien organisé, Servette a sans doute tenu la dragée haute aux Bâlois, mais ils ont parfois eu cette fâcheuse tendance de perdre le ballon trop vite après l’avoir récupéré. Reste que le 4-1-4-1 mis en place par Joao Alves a posé bien des problèmes aux Bâlois, avec un Pizzinat libéro du milieu qui a montré que du haut de ses 34 ans, il est là et encore bien là.

Le problème face à Bâle, c’est que la machine rhénane est gonflée de ses certitudes d’ogre. La bande d’Heiko Vogel a beau avoir perdu Abraham, Huggel, Xhaka et Shaqiri, elle a conservé son assurance et sa patience. Hier, Bâle ne s’est pas créé beaucoup d’occasions. Mais une a suffi, quand Streller a accéléré à l’heure de jeu ou presque. Une fulgurance, une seule, mais son centre en retrait parfait avait trouvé David Degen, qui fusillait proprement Gonzalez.

Servette a tout tenté par la suite, dominant le champion, prenant des risques – c’est à ce moment seulement que Bâle, en contre, se montrait dangereux – mais les hommes de Vogel demeurent solides. Jusque dans leurs frayeurs. On pense à cette 87e minute, ce centre de Moutinho dévié et ce ballon, presque sur la ligne, que Steinhöfer sauvait comme il pouvait devant un Karanovic un brin attentiste ou en tout cas moins réactif que son adversaire. Dommage.

Regrets et satisfaction

Oui, dommage pour ce Servette qui, en dépit de la défaite, a quitté la pelouse avec des regrets mais une forme de satisfaction aussi. Celle d’avoir pu bousculer le grand Bâle, de lui avoir posé bien des problèmes avec une stratégie compacte et une défense jouant assez haut.

Alors, évidemment, cela ne sert à rien, Servette a perdu, c’est vrai. «Mais nous sommes encore en phase de construction, expliquait Alves. Et malgré ça, nous avons pu jouer. Il nous manque des petites choses, l’expérience de Bâle qui a su faire la différence. Mais j’ai des sources de satisfaction malgré la défaite.»

L’arrivée prévue de Kelvin (l’attaquant brésilien de Porto) et le transfert de Grippo (pour trois ans) offriront de nouvelles possibilités à Alves.

Daniel Visentini

Mfuyi: «C’est rageant»

Rageant, c’est le mot qui était sur toutes les lèvres servettiennes, hier soir, après la défaite. Et sur celles de Christopher Mfuyi en particulier. De retour de Valenciennes, le défenseur central n’a pas manqué ses débuts en Super League. Mais il s’en veut quand il repense à la 59e minute et à l’accélération de Streller

«Ouais, c’est frustrant, bougonnait-il. Je suis un peu sur mes talons et comme Streller est un joueur intelligent, il le voit, il pousse le ballon devant lui et il accélère pour faire la différence. C’est rageant parce que nous étions bien, compacts, organisés. Mais on apprend encore. Et j’espère que cela nous servira à l’avenir.»

Supporteur de marque, Christian Karembeu était là, lui aussi. Pour voir Servette étrenner les maillots de «sa» marque Fourteen. Pour déplorer aussi cette défaite. «Je suis content de poursuivre l’aventure avec Servette et ces maillots et équipements, mais c’est dommage, cette courte défaite. Nous (sic) avons eu notre chance, notamment en première période, mais j’ai l’impression que nous nous sommes trop précipités parfois. Cela dit, c’était Bâle en face, avec un duo très expérimenté devant. Et il y a pas mal de positif malgré tout pour Servette.»

D.V.

Servette – Bâle : 0-1 (0-0)

Stade de Genève, 8132 spectateurs.

Arbitre: M. Kever.

Buts: 59e D. Degen 0-1.

Servette: Gonzalez; Routis, Mfuyi, Schneider, Moubandje; Pizzinat; Tréand, Pasche (59e De Azevedo), Kouassi (82e Gissi), Lang (67e Moutinho); Karanovic.

Bâle: Sommer; Steinhöfer, Dragovic, Kovac, Park; D. Degen (77e Zoua), Cabral, Yapi (93e Grether), Stocker (85e Ph. Degen); Frei, Streller.

Avertissements: 55e Steinhöfer (jeu dur), 57e Lang (jeu dur), 81e De Azevedo (jeu dur).

12 réflexions sur « Sans complexe, Servette est mal payé face à Bâle (TDG, 14 juillet 2012) »

  1. Il manque l’avertissement de Ph. Degen pour anti-jeu ( perte de temps) dans les arrêts de jeu. C’est notoire tant les bâlois ont mérité quelques autres cartons pour comédie caractérisée…

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    1. C’est limite mais pas réellement scandaleux comme article. Le FC Bâle a été plus réaliste, plus efficace et plus chanceux. C’est la réalité, et c’est une bonne opération pour le Champion en ce début de saison.

      Notre équipe aura souvent à faire face à ce genre d’approche, comme contre Sion, YB ou probablement Lucerne et FCZ, ces équipes qui sont plus fortes de réputation, sur le papier, et souvent sur le terrain – aux Servettiens de relever ces défis correctement !

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  2. J aimerais bien que OBRADOVIC notre tes cher rédacteur change de pseudo !! ca fait pas tres cédrible d écire sous le nom d un joueur qui dit ouvertement qu il ne jouera plus jamais par Servette par Respect pour le fc SION et ses supporter !! quand on pense que c est grace a Servette qu il est devenu connu en Suisse …. ca fait mal au cul ….

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  3. Petite question concernant les maillots ? Y’a plus les noms des joueurs c’est une première ca je trouve ca vraiment nulle !
    C’est provisoire ou c’est pour les économie comme ca quand un joueur change de numéro ben pas besoin d’en refaire un ….

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    1. Logiquement un joueur ne change pas de numéro car le club doit inscrire X joueurs auprès de la ligue avec son numéro officiel… Pareil auprès des autres instances, X jours avant le début de l’Europa league officielle servette devra inscrire X joueurs chacun avec un numéro inéchangeable… Si la liste n’est pas complète, servette peux par la suite la compléter avec de nouveaux joueurs et des numéro « libres…

      Pour répondre à ta question, je n’ai pas d’explication pourquoi il n’y a pas de nom derrière les maillots

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