En panne dans tous les secteurs de jeu, Servette coule à pic face à Lausanne (TDG 30 Juillet 2012)

Emoussés physiquement et moralement, les Grenat sombrent à la Pontaise (5-1)! C’est déjà inquiétant.

Alexandre Pasche est dégoûté. Les Lausannois sont hilares. Quelle claque! LAFARGUE

Lanterne rouge du championnat après trois matches, trois défaites et toujours aucun but marqué – la seule réussite grenat d’hier était le fruit d’un autogoal de Katz – Servette va mal! Humilié hier à Lausanne par un sec 5-1 qui reflète parfaitement la piètre prestation des Genevois, le SFC en est quitte pour regarder la réalité en face: il a totalement raté son début de saison et devrait avoir toutes les raisons d’être inquiet.

Bien sûr, les circonstances atténuantes existent: les efforts fournis en Europa League moins de trois jours avant le derby ou l’incroyable liste des blessés. Mais toutes les meilleures excuses du monde n’ont jamais fait avancer une équipe.

Pizzinat reste lucide

Au-delà des lamentations, le constat demeure alarmant. Servette ne se crée plus d’occasions ou si peu et, hier, a même perdu ce qui entretenait un brin d’espoir: le fond de jeu. Pire, c’est aussi mentalement que les Servettiens ont flanché après la pause. Alors oui, la fatigue aidant, les ressources morales s’évanouissent plus facilement. Mais un soupçon d’autocritique ne ferait pas de mal, et Lionel Pizzinat l’avait immédiatement compris, juste après la gifle reçue à la Pontaise. «On peut trouver toutes les excuses que l’on veut, soufflait-il, il se trouve que nous avons perdu un derby 5-1 et que cela ne doit pas arriver. Il faut en faire plus, et c’est de cela dont nous devons maintenant parler entre nous. Parce que même si l’effectif est court, les matches continuent. Dès jeudi contre Rosenborg.»

Après deux belles prestations collectives contre Bâle et Sion, mais deux défaites, les Grenat voulaient se montrer efficaces. Le problème, c’est qu’entre l’intention et la réalité, il y avait hier un sacré décalage. On sait toutes les difficultés servettiennes pour composer un onze de base qui tienne la route, eu égard aux blessés et autres absents de marque (Tréand, Rüfli, Routis, Kusunga, Baumann, Diallo, Schlauri, Paratte, Esteban ou Ramizi). On mesure également le poids des efforts que supposent les éliminatoires de l’Europa League.

Moins de trois jours après un match sans doute facile en Arménie – mais disputé par 36 degrés – les organismes sont éprouvés. Dans ces conditions, c’est un Servette émoussé qui s’est présenté à la Pontaise dans un curieux dispositif. Un 3-1-4-2, une trouvaille de Joao Alves pour palier les absences des uns et des autres. Dans l’idée, ce système devait donner l’avantage au milieu et offrir peut-être des opportunités à Lang et De Azevedo, promus attaquants. Dans les faits, faute de jus, pas de jeu. Ou alors durant un petit quart d’heure seulement. Le temps pour Lausanne de s’adapter et de prendre la mesure de la stratégie grenat, vite figée, si statique surtout.

Un long calvaire

L’ouverture du score pour Servette dès la 2e minute, un autogoal de Katz sur un coup franc de Lang, relevait de la chance et ça, Lausanne l’aura vite constaté. La suite? Un pensum qui faisait la part belle aux hommes de Laurent Roussey. Bien plus percutants, les Vaudois profitaient des largesses d’un marquage approximatif, ou d’un manque d’automatismes pour boucler les côtés. Les occasions lausannoises pouvaient voir le jour trop facilement pour que cela ne paie pas.

C’est en passant par la gauche, du côté de Gomes lancé dans le bain, que Lausanne trouvait une première fois la faille. Grippo, propulsé libéro de cette défense, avait glissé sur un contrôle de Moussilou qui pouvait servir Sanogo. Servette craquera encore, plein axe cette fois, sur une action d’école qui laissait Malonga filer seul battre Gonzalez. Puis ce fut au tour de Roux de profiter d’une hésitation de Gonzalez en le lobant, avant que Moussilou ne l’imite, à nouveau seul devant le dernier rempart grenat. Sanogo en rajoutera même une couche, histoire d’enfoncer un peu plus le clou.

Epilogue d’un Servette qui doit sérieusement se reprendre en main.

QUELLES SOLUTIONS POUR LES GRENAT?

Le difficile début de saison des Servettiens s’est accompagné, hier, d’une gifle majuscule administrée par Lausanne. Laurent Roussey avait toutefois le triomphe modeste: «Servette sort d’une série de cinq matches en quinze jours, nous le savions et nous avons mis suffisamment de pression pour en profiter. Il faut rester conscient de cela aussi, au-delà du score.»

Il n’en demeure pas moins que dans le clan grenat, il faut maintenant trouver des solutions. «C’est exactement cela, soufflait Joao Alves. Cela fait un moment que je dis que ce début de championnat sera très difficile pour Servette. C’est le cas. Maintenant, il faut savoir réagir, c’est cela le plus important.» Réagir oui, mais comment? Hier, Mfuyi a quitté les siens à la pause, touché aux adducteurs. Une IRM est prévue aujourd’hui. Un blessé de plus à l’infirmerie? Difficile de faire des miracles dans ces conditions. Avant l’écueil de la Pontaise, Servette savait au moins se montrer compact dans son jeu défensif. Hier, tout cela a volé en éclats et l’addition aurait pu être bien plus lourde.

Alors? Alors, Servette croise les doigts. Pour qu’Esteban soit de retour très vite. Pour que le jeune Paratte offre une solution de plus au milieu. Pour que Kusunga soit lui aussi prêt ou pour que Ramizi obtienne enfin le permis de travail qui l’autoriserait à jouer.

Les solutions sont encore minces. «Mais je savais, en reprenant Servette, qu’il faudrait reconstruire avec les moyens du bord», explique Joao Alves. Il est effectivement confronté à cette réalité-là.

Daniel Visentini

16 réflexions sur « En panne dans tous les secteurs de jeu, Servette coule à pic face à Lausanne (TDG 30 Juillet 2012) »

  1. Ramizi est encore très jeune et n’a aucun fait d’armes au plus haut niveau. Je ne pense pas qu’il faut espérer en lui un sauveur. Idem pour Paratte et Gissi. Ce sont des jeunes qui doivent encore progresser et s’aguerrir, si possible au sein d’une équipe avec des repères et des joueurs plus chevronnés.
    Le Servette a besoin de plus. Ou quand l’on parlait de ce besoin de joueurs d’expérience…

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  2. C’est clair que sans un réel renfort offensif de qualité, on peut se poser des questions vis-à-vis du maintien.
    Wietkiewitz, Yartey et même Eudis n’ont pas été remplacés.
    L’euphorie de la promotion est passée.
    A mon sens, des fonds sont impératifs pour un joueur…

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      1. Ahahaha bien vu !

        À part ça, c’est incroyable comme pizzinat nous est indispensable… On ne peut pas se passer de lui et j’ai peur qu’il n’arrive sur la fin, si on a pas les moyens, on risque un après-pizzinat assez violent…

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  3. on parle de problème de budget…….
    QQN peut m’expliquer pourquoi engager autant de directeurs !!! qui font quoi exactement???? les problèmes de billeterie, d’abos,… sont toujours identiques et pourtant ils sont 4 ou 5?! avec l’argent utilisé pour ses bras cassés on pourrait engager un attaquant et un milieu off. Le fils à papa (personne ne s’est demandé pourquoi il a été le premier a signé??) qu’il aille jouer avec une équipe de son niveau.
    Faut arrêter de parler de fatigue, de budget, etc…toutes les équipes jouant l’europa league ne perdent pas 5 à 1…..faut être réaliste, ils sont payer pour jouer, du repos??? ils s’entraînent le matin et/ou l’après-midi et ils ont des heures et des heures de repos…si elles sont considérées comme heures de récupération et repos…et pas des heures ou les joueurs vont faire les guignols à la piscine ou en boîte…ça s’appelle de l’amateurisme…un joueur qui doit voir du repos ne va pas en boîte le samedi soir avant de jouer le dimanche…en espérant que notre druide ne se fasse pas marcher dessus…et qu’il nous sorte de ce mauvais pas.

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    1. Désolé, mais les plages de récupération dans le sport de haut niveau sont essentielles. Ces mecs ne font pas une partie de tennis amateur d’1h. Ni une petite balade en famille. Ils font un match de foot pro de 90 minutes qui exige une dépense d’énergie maximale. Ils perdent d’ailleurs quelques kilos durant ces 90 minutes. Cela nécessite des plages de récupération. Et enchaîner 5 matches en 15 jours laissent des traces, inévitablement. Tout médecin du sport le dira. Dans toutes les équipes. Pas qu’au Servette. Par ailleurs, ils s’entraînent quasi quotidiennement. Maintenant, le truc, c’est que dans les autres équipes, il y a des solutions de rechange. Nous, on joue sur deux tableaux et dans deux compétitions, avec même pas le contingent suffisant pour jouer dans une seule. Il ne faut pas oublier que dans le déplacement européen, il n’y a pas que le match, mais aussi le voyage. Ca laisse des traces. Maintenant, nous avons en ce moment un contingent déséquilibré qui plus est. Nous avons besoin d’engager encore 2 joueurs offensifs. Et vite. Ca ira déjà tout de suite mieux après. C’est là qu’il FAUT trouver des solutions. Ca ne peut plus continuer comme ça dans ce registre-là.
      Ensuite, le problème de budget est réel. Nous sommes juste incapables de faire un vrai transfert. Nous sommes donc très pauvres et avons davantage un budget pour jouer les premiers rôles en Chl que pour jouer en SL. C’est la réalité actuelle, malheureusement. Et c’est là aussi qu’il faut que ça change. Quelles sont les démarches entreprises à ce niveau par les nouveaux dirigeants? Quid des potentiels investisseurs?
      Faut arrêter de parler d’Alves-ci, d’Alves-ça. Le druide n’a pas fait un bon match hier. Il a essayé un dispositif en fonction de joueurs qu’il avait à disposition. Cela n’a pas fonctionné du tout et il s’est planté. Mais le rendre responsable de cette déroute, non et non. Il y a 2 mois, c’était un Dieu. Vous mettez n’importe quel entraîneur dans ce bourbier actuel, que fera-t-il?! Encore une fois, les vrais manques sont ailleurs. Le contingent est insuffisant à ce jour et déséquilibré, et le budget est trop faible. Voilà les 2 urgences à régler. Les 2 priorités.

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  4. Sharkfoot (très lucide):
    Toutefois, pourquoi Joao Alves n’avait-il pas davantage fait tourner son contingent, notamment en Arménie ? Car il ne pouvait pas, suite à la cascade d’absences ? Avec la plupart des jeunes renvoyés à leurs études ou à Carouge, le banc est forcément dégarni, surtout avec les innombrables blessures. Il ne faut pas dégobiller sur ce Servette, ni sur son druide. Toutefois, il faut simplement s’interroger sur la politique sportive d’un club qui se veut « formateur » et qui a laissé Gross, Hempler, Pasquier, Pomevor, Torres ou Mazamay partir et qui n’a toujours pas utilisé le polyvalent Poceiro. En aucun cas, ces espoirs sont des stars. Mais ils ont cette envie de se battre et cette possibilité de faire souffler des titulaires. Un grave manque des Grenat aujourd’hui.

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    1. C’est clair qu’avec 10 blessés ils ne pouvaient pas faire tourner grand chose(!).

      Mais l’envie de se battre ne devrait pas dépendre de leur « fatigue », pendant les entraînements ils vont plus récupérer que faire des exercices physiques…

      Bref, il manque aussi la moitié des possibles titulaires, je me demande comment auraient fait les autres équipes dans notre cas et avec notre calendrier. Il y aura 3 match en 5 jours à la praille, le terrain ne devrait logiquement pas être top contre YB, mais pas d’excuse! Il faut gagner le premier match du championnat ce weekend et que l’équipe prouve que ces 3 dernières défaites ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir!

      Allez Servette

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    2. Voilà effectif réduit, les aréméniens nous ont tué parce qu’on ne leur a pas mis 8-0 à l’aller et on aurait pu envoyé les M-21 là-bas pour le retour.
      Les joueurs aurait eu un gros repos, on aurait claqué LS… Mais bon avec des « si » on refait le monde… 😉

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    1. Beaucoup de docteur es foot après ce mauvais passage. Certes nous aurions tous aimé une victoire à la pontaise, mais je trouve vos critiques plus que sévères et surtout écrites dans l’émotion et sans véritable analyse. Lors des matchs contre Bâle et à Sion l’équipe était solide derrière et avec un bon fond de jeu, ces qualités sont toujours la mais le déplacement en Arménie à vidé les joueurs. Avec la moitié de l’effectif à l’infirmerie et beaucoup de nouveau joueurs, plus la répétition des matchs, et bien faut pas rêver. Alves c’est planté contre LS, il ne devait pas toucher le système de jeu, mais combien de fois ces coups de poker nous ont bien réussi « 0-4 à Sion par ex » je trouve gonflé de lui jeter la pierre. Soyez confiant et encouragez nos joueurs au lieu de jouer les pleureuses !!!!

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