Servette montre un autre visage mais se voit mal récompensé (TDG 20 août 2012)

Auteurs d’un match intéressant hier,  les Grenat auraient mérité de prendre plus qu’un point face à Zurich

Que se serait-il passé, hier au Stade de Genève, si, dans le temps additionnel de la première mi-temps, Vincent Rüfli n’avait pas bêtement perdu un ballon sur une percée offensive avant de manquer son replacement défensif et de laisser la possibilité au FC Zurich d’égaliser?

Vingt-quatre heures plus tard, la question trotte encore dans les têtes servettiennes. Peut-être les Grenat auraient-ils signé leur premier succès de l’exercice en Super League. Peut-être auraient-ils pris la mesure d’un FCZ face auquel ils paraissaient supérieurs. Au lieu de cela, ils ont dû se contenter d’un match nul (1-1) qui ne les satisfaisait pas complètement au sortir de la douche. «C’est deux points de perdus, a pesté Alexandre Pasche. On aurait pu et dû mieux faire.» «Disons que c’est un point de gagné, mais aussi deux d’égarés», a pour sa part ironisé un Xavier Kouassi «monstrueux» dans l’entrejeu.

Un trio épatant

Les propos de l’Ivoirien sont le reflet d’un Servette FC qui, hier, n’a gagné qu’une chose: le droit de renaître petit à petit à l’ambition. Car ce qu’il a montré contre les hommes de Rolf Fringer, à défaut d’être exceptionnel, laisse augurer de belles choses, tant le contraste était saisissant avec l’équipe apathique aperçue le dimanche précédent contre GC (défaite 1-0), face auquel tout ne fut alors qu’à jeter.

Devant un peu plus de 5 000 spectateurs, les Genevois ont cette fois-ci proposé du jeu, ont cherché à aller de l’avant avec intelligence. Ceci sans se précipiter ni exploser sous la canicule. Les retours d’Esteban et de Tréand, ainsi que la titularisation de Ramizi – tous les trois à créditer d’un très bon match – ont dynamisé l’équipe, réveillé le groupe. «Avec eux, le niveau augmente», se félicite Kouassi.

Le bonjour d’Eudis

Cela se vérifia dès le quart d’heure de jeu, lorsque, profitant d’un mauvais tacle de Buff, Eudis s’en alla remporter son duel avec Da Costa pour ouvrir la marque. Il s’agissait alors du premier but d’un Servettien sur une action construite cette saison en championnat. Celui-ci convoquait les espoirs les plus fous, d’autant plus que le SFC semblait accompagné de ce brin de chance qui fait parfois les beaux succès; Buff n’avait-il pas ajusté la transversale sur un coup franc (7e)? Teixeira (22e), Chiumiento (31e) et Gavranovic (40e) n’avaient-ils pas manqué de belles occasions?

Juste avant la pause, les Grenat allaient avoir le 2-0 au bout du pied, mais l’essai de Ramizi, superbement servi par Tréand, passa légèrement à côté. Il semblait écrit que les deux formations allaient rejoindre le vestiaire sur ce 1-0. C’était sans compter sur ce maudit cuir perdu par Rüfli, qui profita à Chiumiento.

Rüfli a failli tout sauver

«On ne sait pas trop d’où est venue cette égalisation, mais nous étions évidemment frustrés au moment de la mi-temps, un peu abattus, même», relevait Genséric Kusunga. Abattus peut-être, mais pas battus, les protégés de Joao Alves remirent l’ouvrage sur le métier en deuxième mi-temps. Mais, à chaque fois, ils se montraient un peu nonchalants dans la dernière passe. Ils manquèrent également de présence dans les vingt derniers mètres pour réellement faire douter Zurich. Les frappes d’Esteban (65e) puis de Tréand (66e) étaient trop molles pour affoler Da Costa.

En toute fin de rencontre, le coaching du Portugais faillit toutefois s’avérer gagnant. L’action de la 77e, initiée par le nouvel entrant Karanovic, puis relayée par Ramizi, aurait pu être conclue victorieusement par un autre remplaçant, De Azevedo. Hélas, le Brésilien, légèrement en déséquilibre, manqua à son tour de puissance. Il ne fut ensuite pas aidé par la chance à la 91e. Entretemps, Drmic (84e) avait donné des frissons à l’arrière-garde genevoise, puis Rüfli (87e) ne fut pas loin de se faire pardonner, sa frappe effleurant le montant de Da Costa.

Reste que, décidément, un tiens vaut toujours mieux que deux tu l’auras. Même si Servette demeure, ce matin, lanterne rouge du championnat.

Arnaud Cerutti

Hommage à Olivier Breisacher

Touché par la disparation tragique de notre collègue et ami Olivier Breisacher survenue la semaine dernière, le Servette FC a tenu, hier, à lui rendre un hommage émouvant à travers une minute de silence observée avant le coup d’envoi du match contre le FC Zurich (photo Eric Lafargue) . Rappelons qu’Olivier, passionné d’échecs, travaillait depuis douze ans à la Tribune de Genève  et avait notamment couvert de très près l’actualité du Genève-Servette Hockey Club et du Servette FC. L’émotion était palpable sur et en dehors du terrain, notamment sur le visage du défenseur grenat Vincent Rüfli, qu’Olivier avait longuement rencontré lors de la saison de la promotion afin de lui consacrer un portrait. Nul doute que tous auraient souhaité lui dédier une victoire. Salut Oli, salut l’ami! A.CE.

Servette – FC Zurich : 1-1 (1-1)

Stade de Genève, 5125 spect. Arbitre:  M. Graf.  Buts:  15e Eudis 1-0, 45e Chiumiento 1-1.

Servette: Barroca; Rüfli, Kusunga, Mfuyi, Moubandje; Kouassi, Grippo (58e Pasche); Tréand, Esteban (72e De Azevedo), Ramizi; Eudis (76e Karanovic).

Zurich:  Da Costa; P. Koch (65e R. Koch), Béda, Teixeira, Benito; Glarner, Buff, Kukuruzovic, Chiumiento (83e Brunner); Gavranovic (69e Schönbächler), Drmic.

Avertissements:  41e Kusunga, 48e Kouassi, 68e R. Koch, 71e Glarner, 82e Buff.

3 réflexions sur « Servette montre un autre visage mais se voit mal récompensé (TDG 20 août 2012) »

  1. Content pour Ramizi,tellement décrier a son arriver,on voit
    qu’il a le niveau Sl.Une preuve supplémentaire du flair de
    notre druide.

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    1. Tant mieux si Ramizi, mais je revendique en quelques sortes mon scepticisme. Je lui ai trouvé un engagement trop faible dans les duels et une incapacité de conclure hier et dans les autres matchs où je l’ai vu, que je ne demande qu’une chose c’est que mon impression soit fausse.

      J’étais un peu sceptique aussi (et je le demeure !) concernant Grippo, mais je lui trouve des qualités physiques qui doivent pouvoir servir le groupe.

      C’est pour ça que j’espère qu’Alves en tirera le meilleur. Après-tout ce sont ses choix et son job.

      Allez Servette !

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