Fournier de retour à Servette pour stopper l’hémorragie (TDG, 14 septembre 2012)

Il a quitté la première équipe de Sion il y a dix jours, avec 16 points. Il est désormais à la tête du SFC, avec 2 points.

En dix jours, Sébastien Fournier a perdu 14 points au classement! Il était encore entraîneur du FC Sion le 3 septembre, avec 16 unités au compteur: il se retrouve depuis hier à la tête du Servette FC, lanterne rouge, avec deux minuscules points. Les arcanes du football sont impénétrables. Mais cela n’effraie en rien le nouvel entraîneur du club grenat.

Au contraire. Sébastien Fournier est un homme de défis. Et il sait où il met les pieds: il y a neuf mois, il s’occupait encore de la formation des jeunes servettiens des M21. C’est d’ailleurs ce poste de patron de la relève qu’il avait embrassé à Sion avant de prendre la direction de la première équipe. Il faut croire que cette expérience, qui s’est achevée il y a dix jours dans la colère, voire les insultes (trois Sédunois avaient trahi l’équipe en sortant très tard deux jours avant un match), n’a pas refroidi le plus Genevois des Valaisans.

Après tout, en trois mois et en construisant un Sion performant (16 points donc), Fournier avait pour lui un bilan sportif irréprochable. Et puis, s’il y a sans doute eu des soucis dans la forme, il ne renie pas le fond de ce qu’il a pu dire à certains de ses joueurs qui ne jouaient pas le jeu.

Un homme entier

C’est donc cet homme-là, entier, qui a passé quinze ans de sa vie en grenat (1997-2012), qui a pour mission de stopper l’hémorragie. Deux points, la pire attaque, la plus mauvaise défense: comment s’y prendre?

«J’ai déjà dit aux joueurs que je voulais un engagement sans limites, explique-t-il. Cela vaut pour l’entraînement et le terrain. Mais aussi pour le reste, en dehors. Je serai attentif à tous les petits détails. J’ai déjà vu Servette plusieurs fois cette saison: si je suis là aujourd’hui, c’est que je suis persuadé que cette équipe peut s’en sortir. Dans un premier temps, je vais discuter avec mes assistants, qui restent Anthony Braizat et Ricardo Dionisio. Je vais sentir les choses aussi. Je ne sais pas s’il faudra taper du poing sur la table, mais s’il le faut, je peux le faire, j’ai assez de personnalité pour cela.»

Un an et une option

Sébastien Fournier a signé un contrat qui court jusqu’en juin, avec une option que le club peut lever pour prolonger le bail. Beaucoup de candidats se sont manifestés, les pistes les plus sérieuses étant celles que la Tribune de Genève  a listées ces derniers jours en primeur, Schällibaum, Iglesias ou Schürmann par exemple. «Je suis reconnaissant de la confiance que me témoignent les dirigeants servettiens, souligne Fournier. C’est aussi une fierté pour moi de revenir ici, au Servette FC. J’ai vécu une belle expérience sportive avec Sion, en Super League, cela me servira pour Servette désormais. Je suis parti il y a neuf mois de cela, je reviens et je retrouve des joueurs que je connais bien pour la grande majorité. C’est un peu comme si je revenais d’un voyage, l’avantage c’est de bien connaître la maison. Et puis pour ce qui est de la fin avec Sion, il faut rester calme: certaines choses n’auraient jamais dû sortir du vestiaire, mais je n’ai pas de problème avec ce qui s’est passé, j’ai ma conscience pour moi. Parce que dans un groupe, il faut garder le respect des gens, de ceux qui viennent au stade, des coéquipiers aussi.»

Sébastien Fournier dirigera son premier entraînement cet après-midi aux Evaux. Il doit préparer le match de Coupe de dimanche à Cham. Et penser déjà au championnat, la semaine prochaine à Saint-Gall. Hasard du calendrier, il sera opposé, avec Servette, à la dernière équipe qu’il a affrontée en tant qu’entraîneur de Sion.

Daniel Visentini

Près de 80 propositions

C’est donc le président Hugh Quennec qui, in fine, a tranché. Il a dû faire son choix, avec Arpad Soos (le directeur sportif) parmi des dizaines de dossiers.

Hugh Quennec, beaucoup de monde semblait donc intéressé?

Oui, c’est la preuve que le nom du Servette FC est très attractif. Nous avons pris le temps de la réflexion car nous avons eu près de 80 dossiers. De toutes parts, de tous niveaux. L’intérêt pour ce club est vraiment énorme.

Alors pourquoi Sébastien Fournier et pas un autre?

J’ai eu plusieurs entretiens avec lui, j’ai pu cerner ses qualités de battant, de gagnant, de réflexion aussi. Et le courant est très vite passé entre nous. Je sens le courage, le travail, la passion. Il ne possède peut-être pas une grande expérience en Super League, mais il a l’honnêteté de le reconnaître et d’être prêt à bosser plus dur encore. Il sera l’homme de la situation.

Vous n’avez pas été échaudé par les débordements qui ont conduit à son départ de Sion?

Non. Je ne suis pas un supporter de la vulgarité, mais qu’un entraîneur décide de mettre sous pression des joueurs qui le méritent, cela fait partie de la gestion d’un groupe. Et puis le vestiaire appartient à l’entraîneur.

Et financièrement, pas de problème non plus au moment de trouver un arrangement?

Non, tout s’est fait très vite en fait, car Sébastien comprend notre situation.

D.V.

Les priorités

Sébastien Fournier est aujourd’hui le nouvel entraîneur du Servette FC. Il aura fallu dix jours aux dirigeants grenat pour trouver un remplaçant à Joao Alves. Si Fournier fait l’unanimité dans le vestiaire, il fait toutefois face à plusieurs priorités.

1. Redonner confiance Le déficit de résultats a ébranlé le groupe. Servette est aujourd’hui en crise de confiance. Fournier doit redonner des armes psychologiques à une équipe qui s’égare. Cela peut passer par la discussion. Mais aussi par une sérieuse reprise en main. Cela ne ferait pas de mal.

2. Redonner une assise Servette a la plus mauvaise défense de la ligue. Il faut y remédier immédiatement. Trouver des automatismes et une forme de sécurité. Cela concerne tout le groupe, un schéma défensif concernant tous les blocs.

3. Redonner de la vigueur Entre les blessés, les convalescents et ceux qui accusent le coup, le contingent grenat s’est enfermé dans une sorte de léthargie. Fournier doit réveiller tout ce beau monde. Vite. D.V.

4 réflexions sur « Fournier de retour à Servette pour stopper l’hémorragie (TDG, 14 septembre 2012) »

  1. VU LA DéFAITE MORTIFIANTE à CHAM NON CELA NE SUFFIT PAS!!!!!IL FAUT MNT UN GRAND COUP DE GUEULE DU PRéSIDENT QUENNEC!!! ET FOURNIER DOIT FAIRE SES CHOIX!!!!MARRE DE VOIR DES CHèVRES SUR LE TERRAIN

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.