Cinq spécialistes au chevet d’un Servette FC à l’agonie (TDG, 18 septembre 2012)

Ils connaissent tous le football sur le bout des doigts. Ils évoquent le malaise grenat en proposant leurs solutions.

La tête basse, Servette a touché le fond à Cham. Il faut maintenant trouver des solutions pour quitter ce marasme.

La tête basse, Servette a touché le fond à Cham. Il faut maintenant trouver des solutions pour quitter ce marasme.
Image: Xavier Lafargue

Tous les conseils sont bons à prendre, dit-on. C’est plus vrai que jamais pour un Servette à la dérive, égaré depuis le début de la saison, perclus de doutes et paralysé par la peur, même quand il s’agit de tenir un score contre Cham, comme dimanche en Coupe.

Alors cinq spécialistes – un ex-joueur, un psychologue du sport, un entraîneur, un président de club et un directeur sportif – se sont penchés au chevet de ce Servette si malade. De quoi donner des idées à Sébastien Fournier ou au président Quennec? Peut-être.

Le fait est que le malaise est profond et que le travail qui attend le nouvel entraîneur du Servette FC est colossal. Il n’y a sans doute pas de solution miracle pour redonner corps à un contingent si tourmenté. Mais les idées avancées sont loin d’être incongrues. Notamment celle concernant de possibles renforts. Servette a jusqu’au 30 septembre pour effectuer des transferts nationaux…


 

Lucio Bizzini: «Entretiens individuels»

 

Ex-international suisse et latéral du Servette, Lucio Bizzini est un psychologue qui sait ce que les Grenat traversent.

Le diagnostic: «Ce match à Cham, qui suit les résultats que l’on sait, montre que Servette n’est plus compétitif. Alors il faut recoller les morceaux. Mettre l’accent sur la responsabilisation individuelle. Il faut redonner des repères aux joueurs, pour retrouver une forme de joie sur le terrain. En travaillant non pas sur la punition, mais sur la construction.»

Le remède: «Dans la situation actuelle, il faudrait passer par des entretiens individuels. Sébastien Fournier a l’expérience pour les conduire, je ne pense pas qu’il faille un psychologue, c’est toujours compliqué d’amener quelqu’un de l’extérieur. Il faudrait aussi former des groupes peut-être, entre les défenseurs, les attaquant, les milieux. Tous ne voient pas les choses de la même manière, cela permet de gérer les frustrations.»


 

Christian Constantin: «Zambrella et Yoda»

 

Le président du FC Sion connaît les situations de crise, il les gère à sa manière, avec sa poigne. Mais il a des idées et de la mémoire. Notamment quand il s’agit de parler de Servette.

Le diagnostic: «C’est simple. Lors du deuxième match de la saison, nous avons reçu Servette et nous avons gagné sur un penalty, en souffrant. Fournier était l’entraîneur de Sion et il disait que le contingent grenat était supérieur au sien. Alors il faut redérouler le film jusqu’à ce moment pour repartir de là. En oubliant le premier tour, en arrêtant de trop se dévaloriser.»

Le remède: «Je peux facilement penser que renforcer le contingent servettien pourrait rendre service. Cela redynamiserait le groupe, apporterait de nouvelles ambitions. Moi, si j’étais Servette, je m’empresserais de demander à Sion de me prêter Yoda et Zambrella. Et puis sachant que le président du FC Sion aime Servette et les derbys, je suis persuadé qu’il ferait le nécessaire pour qu’un arrangement soit trouvé…»


 

Gilbert Gress: «Repères Tactiques»

 

L’expérimenté entraîneur qu’il est a déjà été confronté aux crises sportives et de confiance. Mais comment Gilbert Gress procède-t-il pour réveiller un contingent à la dérive?

Le diagnostic: «D’abord, je me pose la question du contingent. Servette a 29 joueurs? C’est trop. Cela pose aussi la question du recrutement et de la préparation, car c’est là que tout se joue, en fait. Alors arriver en cours de route, ce n’est pas simple. Je le sais, j’ai connu ça à Aarau ou à Sion notamment.»

Le remède: «Il faut sans doute une part de chance. Mais une chance que l’on provoque. Il faut parfois changer quelques joueurs. Mais dans tous les cas, il faut mettre en place des repères tactiques solides, clairs et nets. L’organisation d’une équipe et sa discipline font la différence, c’est essentiel pour que les joueurs sachent à quoi se raccrocher. Il faut ces lignes directrices fortes, parce que s’entraîner plus dur sans les avoir, cela ne servirait finalement à rien.»


 

Eric Pédat:« Objectifs revus…»

 

Capitaine du dernier Servette champion de Suisse (2 juin 1999, victoire 5-2 à Lausanne), l’ancien gardien genevois connaît la culture de la gagne. Mais comment faire quand tout tourne mal? Eric Pédat a son idée.

Le diagnostic: «Avant la solution, il faut se pencher sur le pourquoi. Je crois que Servette a traversé deux dernières saisons lourdes en émotions et que le groupe a dû composer avec. Je constate maintenant que les batteries sont archivides et qu’avant de les recharger, pour que cela prenne, il faut mettre les choses à plat pour repartir du bon pied.»

Le remède: «Cela fait rire tout le monde, mais un ministage de trois jours peut faire du bien pour parler ensemble, pour se dire les choses, pour tourner la page. Après, il faut fixer de nouveaux objectifs, même s’ils sont considérablement revus à la baisse. Cela aidera les joueurs à ne pas plier sous la pression des résultats. Et il faudra ensuite revoir le tout à Noël.»


 

Georg Heitz: «Garder son calme»

 

A Bâle, on ne gère plus les crises sportives depuis bien longtemps. Mais le directeur sportif du club rhénan reste attentif, c’est son rôle.

Le diagnostic: «Je crois que Servette a laissé beaucoup d’énergie, à tous les niveaux, lors du sauvetage. Peut-être aussi a-t-il manqué un peu d’argent au moment de construire une équipe pour cette saison? Et dans le football, tout va ensuite très vite.»

Le remède: «Il faut surtout garder son calme dans une telle situation, c’est la chose la plus importante. Je crois que le rôle des dirigeants et d’un directeur sportif, c’est d’entourer l’entraîneur. De montrer à tout le monde qu’il y a une réelle union autour de lui, parce que ce n’est pas simple pour Fournier aujourd’hui, il vient à peine d’arriver. Il faut donc parler avec lui, travailler ensemble, l’encourager. Et peut-être se souvenir de l’enthousiasme qui était celui de Servette il n’y a pas si longtemps.»

Daniel Visentini

33 réflexions sur « Cinq spécialistes au chevet d’un Servette FC à l’agonie (TDG, 18 septembre 2012) »

  1. M. Pedat,
    Pour ma part cela me fait pas rire de penser qu’un mini stage serait le bienvenu. Au contraire je trouve trise que vous soyez le seul à proposer ce genre d’action. Espérons qu’au sein du club on vous écoute, qu’on vous écouté TOUS d’ailleurs.

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      1. Ho tu sais…. Ça ne peut leurs faire que le plus grand bien. Nos gars on besoin de retrouver une certaine confiance en eux. Alors se retrouver en petit comité loin de tout je trouve ça une excellente idée.

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      2. Ouais… quand mon patron et mes clients sont déçus de mes prestations, ils m’offrent un p’tit stage histoire que je décompresse 🙂

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  2. Ça fait juste doucement sourir de savoir que 5 « sages » pensent en gros comme quasi tous les supporters.
    Alors Messieus les dirigeants, plus d’excuses. On vous sert les soluces’ sur un plateau. On sert le poing dans sa poche et on écoute les anciens OK.

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    1. Le seul article en vente c’est le T-Shirt de la montée que la plus part des gens on jamais reçu après leur commande… On va droit dans le mur moi je dis…

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      1. Meme juste la boutique d un autre club de SuperLeague … C est fou je comprend tjs pas…. C est pas le premier post que j écris concernant marketing/boutique ….

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      2. Ce qui me dérange le plus, c est qu il y a pas un mot concernant ce problème de la part du club… Au boulot on m a deja propose un maillot du LS et de Sion… Au secours, sortez moi de la …:-)

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  3. Sa vous dirait pas de faire une plainte collective au niveau de tout ce qui est équipements ? Sérieusement c’est du gros foulage de gueule cette histoire . On a quoi en vente ? des maillots et des polos , Waouw . Pas moyen de s’acheter une echarpe et j’en passe ce qui est quand meme ridicule … On peut meme pas acheter les 3 artices disponibles sur le site off !!! Moi perso j’en ai un peu ras le c**. Dites moi ce que vous en pensez svp .

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      1. t as raison, on y comprend plus rien, ras le cul. Le seul bon commentaire est Gress, quant il dit qu il faut réduire le contingent. 29 joueurs, 6-7 langues, ca marche pas. Alors je dis: MDA, Eudis, Schlauri, Pont, Pizzinat, et encore 1-2 remplacants dehors. On en garde 20, les moins chèvres, pour une opréation sauvetage

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      2. et pour le matos je te suis, plainte collective avec plaisir, sutout quand on voit avec quel succès le président vend les produits GSHC!

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