En faisant les comptes, Servette mesure l’ampleur de la tâche (TDG, vendredi 19 octobre 2012)

Il faudra une sacrée reprise en main pour que les Grenat puissent envisager le maintien. Le point sur la situation comptable

Il n’y a, depuis un moment déjà, plus aucun mystère autour de la situation sportive du Servette FC: au mieux, les Grenat pourront se battre pour le maintien. Mais après l’amorce d’un réveil à Bâle et avant les venues de Saint-Gall (ce samedi) et de Grasshopper ensuite, il faut voir comment la mobilisation peur s’opérer et, surtout, ce qu’elle suppose concrètement: combien de points faut-il engranger pour survivre?

Pour le savoir, il faut se replonger dans les archives du championnat. Il y a dix équipes en Super League depuis la saison 2003-2004. Jusqu’à la saison passée, le dixième était relégué et le neuvième avait droit à un match de barrage. Cette année, plus de barrage, seul le dixième sera rétrogradé en Challenge League.

Au fond, cela ne change pas grand-chose: Servette doit terminer 9e à l’issue des 36 matches de la saison pour être sauvé. Directement. C’est un avantage, pour autant que les Grenat arrivent à se lancer et à viser cet objectif.

Première question: cet objectif est-il réalisable?

Un réveil obligatoire

Avant de commencer à compter, Servette doit réapprendre à marquer des points. Cette nécessité commence dès samedi soir, avec la venue d’un Saint-Gall peut-être moins insouciant qu’en début de saison.

Au classement, les Grenat sont toujours bloqués avec 2 points en 12 matches. Ce tragique rythme de croisière n’autorise aucun espoir sans réel réveil.

Pour cela, la priorité parmi les priorités est d’asseoir une forme de solidité défensive propre à redonner confiance. Les erreurs individuelles se sont multipliées depuis le mois de juillet. Sans une approche plus professionnelle de la chose défensive, Servette ne pourra pas s’en sortir. Cela concerne Gonzalez, la charnière centrale, les deux latéraux et les demis défensifs dans leurs replacements ou leurs prises de risques à mi-terrain. Tous doivent élever sérieusement leur niveau de jeu.

Avec 27 buts encaissés en 12 rencontres, les Genevois concèdent plus de deux buts par match. Ce rythme est intenable. Parce que s’il faut marquer trois buts sur la pelouse de Bâle pour au moins ramener un point, c’est qu’il y a un problème majeur qui a toutes les chances d’être insurmontable.

Faire les comptes

Ensuite, Servette doit calculer. L’exemple des neuf saisons passées avec dix équipes est riche d’enseignements. En incluant les particularités de la saison passée (Sion avec 36 points retirés, Xamax en faillite) et celles de 2005 (Servette en faillite), un chiffre apparaît: la neuvième place du classement, synonyme de maintien désormais, s’obtient avec une moyenne de 31 points.

Cette fameuse neuvième place, seul objectif grenat à moins d’un réel miracle, a été obtenue parfois avec 25 points (Bellinzone, saison 2009-2010), mais aussi, en des temps plus difficiles, avec 35 ou 36 points.

Le calcul est simple: il reste 72 points en jeu, pour 24 matches donc. Servette n’en a inscrit que deux jusque-là. Pour dépasser les trente points au final, il lui faut ainsi marquer au moins 29 points. Eu égard aux forces en présence (pas de Bellinzone, de Vaduz, d’Aarau, traditionnels candidats au yo-yo), il faudra même sans doute plus de 31 points pour être à l’abri. Bref: un sacré défi à relever pour Servette.

Un rush jusqu’en décembre

Autre réalité chiffrée: Servette est tenu de se reprendre immédiatement. Autrement dit, si Servette ne corrige pas le tir d’ici à décembre pour terminer avec plus de dix points au compteur, la mission sauvetage sera sérieusement hypothéquée.

Lors de la saison 2009-2010, Aarau avait ainsi fini la première phase avec 7 points en 18 matches: les Argoviens n’avaient pu éviter la relégation par la suite, en finissant 10es du classement avec 23 points.

Le plus petit nombre de points engrangés lors d’une première phase mais qui a permis à l’équipe de terminer neuvième à la fin de la saison est encore le fait d’Aarau, lors de la saison 2006-2007. Lors de cet exercice, les Argoviens avaient 10 points en décembre. Ils finissaient 9es six mois plus tard avec 26 points en devançant Schaffhouse (25 points). Cela signifie clairement que les Grenat sont déjà dos au mur. Pour se donner une chance, ils doivent dans l’idéal réaliser une fin de premier tour canon. Il reste six matches. Il faudrait que les Grenat engrangent en fait au moins dix points, pour arriver à douze unités avant la pause, comme un certain Lucerne en 2008-2009 (lire ci-dessous) . Cela signifie trois victoires et un nul (quatre résultats positifs sur six) ou alors deux victoires et quatre nuls (plus aucune défaite au programme!).

Les fragiles espoirs grenat se confrontent aux chiffres. Il est vrai que tout peut aller très vite en football, que les Servettiens se souviennent avoir eu 14 points de retard au printemps 2011, avant de dépasser Lugano et Vaduz pour être finalement promus. Mais les miracles, par définition, sont rares. Alors plutôt que de compter sur un improbable effondrement d’un adversaire direct, Servette va être obligé de se reprendre et de compter sur lui.

Dès demain soir contre Saint-Gall? Ce serait déjà un signe fort…

Daniel Visentini

Servette doit faire comme Lucerne il y a quatre ans

Servette a au moins une raison d’y croire: il y a un précédent. Lors de la saison 2008-2009, Lucerne était dans les mêmes draps, avec deux points en douze matches. Les Lucernois bouclèrent la première phase, en décembre, avec 12 points: première réaction. Avant d’aller bien mieux et de terminer neuvièmes avec 35 points, devant le dernier, Vaduz. Les Lucernois se sauvèrent en barrage contre Lugano (0-1, 5-0).

Lucerne avait épuisé deux entraîneurs, Morinini et Sforza, avant que Rolf Fringer n’arrive pour l’opération maintien. Deux points en douze matches et un sauvetage sportif, c’est donc possible. Mais cela, c’est Rolf Fringer, héros de ce réel exploit, qui en parle le mieux. L’homme est à la tête du FC Zurich actuellement (8e avec 11 points), mais il n’a pas oublié le sauvetage lucernois.

«Oui, reprendre une équipe avec deux points en douze journées, ce n’est pas simple, explique-t-il. Le plus important, c’est de rapidement gagner des matches. Parce que la confiance qui revient, cela peut faire la différence. A Lucerne, nous avons aussi établi un plan de travail global, qui comprenait les 24 matches qui restaient. Nous avons fait un pacte, en haut du Mont-Pilatus, avec toute l’équipe. Une photo a immortalisé cela. Nous avons affiché ce poster du groupe soudé et uni dans le vestiaire, symbole de notre volonté de remonter. Il y a eu aussi un gros travail psychologique pour contrer le dynamisme négatif qui s’installe forcément. Pour digérer aussi le fait que sur les 24 matches, il y aurait encore des défaites, plusieurs, mais que cela ne devrait pas remettre en question notre combat. Alors voilà: Servette ne doit pas désespérer. Mais il doit gagner des matches, vite, pour que le dynamisme change…»

Le message est clair.

D.V.

6 réflexions sur « En faisant les comptes, Servette mesure l’ampleur de la tâche (TDG, vendredi 19 octobre 2012) »

    1. Distribution de billet a gogo plus invitation plus 1 abonné 1 invité plus le public fidele des st gallois : on sera 4 ou 5 mille… je suis cynique, le club parlait de 11000 en debut de semaine je pense qu ils visent le stade a moitie plein env. 15000… je me rejoui de retrouver la praille…

      Et por ce retour le match ne sera pas que sur le terrain il va falloir leur montrer qu ICI C EST GENEVE! Un vrai 13 eme homme au stade ce w-e.

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