
Avant le Lucerne-Servette de dimanche (13 h 45), rencontre avec l’entraîneur grenat

Le bonhomme n’est pas du genre à douter, mais tout de même, il y a des circonstances qui fragilisent. On ne saura sans doute jamais combien Sébastien Fournier a été affecté par la situation, mais on devine que le temps a dû lui sembler long avant que Servette ne réponde enfin à ses attentes.
Il a repris l’équipe en main le 13 septembre mais a dû attendre le 20 octobre pour obtenir son premier point, contre Saint-Gall, avant la première victoire tant attendue, contre GC, dimanche passé. Un bail, donc, avant que la méthode Fournier ne porte ses fruits.
Avant un déplacement si important, dimanche à Lucerne, il est temps de voir avec l’entraîneur de Servette où en est son équipe. Comment il a vécu tout cela, comment il le vit encore et surtout comment il perçoit l’avenir. La projection est périlleuse pour un technicien qui n’a dans les faits que quelques mois d’expérience en Super League (à Sion d’abord puis au SFC). Mais Fournier, homme entier, regarde les choses avec calme. Presque serein.
Sébastien Fournier, cela fera bientôt deux mois que vous êtes à la tête de Servette: quel regard portez-vous sur le difficile chemin emprunté?
Comment dire… Avec le recul, je parlerais d’une bonne évolution. Notamment après avoir remis en place une assise physique, récupéré des blessés et travaillé aussi sur le plan tactique.
Pourtant, quand un nouvel entraîneur arrive, il y a souvent, au début au moins, le fameux choc psychologique qui permet de faire quelques points. Là, ce ne fut pas le cas pendant plus d’un mois…
C’est vrai. L’équipe voulait réagir mais n’en avait pas les moyens. Quand je suis arrivé, il y avait un immense déficit d’entraînement, aucune base physique solide. Avec ce que le club avait vécu en fin de saison passée, la Coupe d’Europe, des blessures ou pour d’autres raisons… Il a fallu un mois pour relancer la machine. Mon seul regret, c’est de n’avoir pas eu la chance de faire quelques points mérités plus tôt, contre Lausanne ou Bâle.
Contre Grasshopper, on a vu une équipe qui vous ressemblait: hargneuse, rageuse, dure, entière. C’est à cela que doit ressembler Servette?
Toutes les équipes qui veulent avoir des résultats doivent faire preuve de cet engagement, d’une agressivité qui doit être autant physique que mentale. C’est ce qu’on a vu dès les premières secondes de jeu contre GC, avec Eudis qui est allé chatouiller Salatic. C’est essentiel à la performance. Mais ce n’est pas une fin en soi. Après, dans l’idéal, il faut entretenir cet état d’esprit et à la fin, tout en gardant cela en tête, pouvoir ouvrir le jeu. Ce n’est pas encore possible, mais on construit dans ce sens. Quand il y aura plus de sécurité dans le groupe, plus de confiance, on évoluera.
Comment voyez-vous l’avenir de Servette?
Il y a maintenant une discipline, un sérieux, une organisation. L’investissement personnel sera l’une des clés du maintien. Mais je ne doute pas de mes joueurs. Quand il y a un jour de repos, ils viennent de leur propre chef pour des soins ou de la musculation. Ça tombe bien: en fait, c’est le minimum que je demande. Pour le reste, nous avons des réunions ces jours, pour définir les contours du futur. Cela concerne le fonctionnement de tout le club, avec notamment les jeunes. Genève a un grand potentiel. Nous devrons aussi prendre des décisions concernant la première équipe.
Des renforts?
Dans la mesure de nos moyens et de ce qui est disponible, oui. Je dois encore terminer des évaluations. La seule chose que je dirai pour l’instant, c’est que l’équipe manque de maturité dans certains temps forts des matches.
Plus personnellement, vous vivez un début de carrière d’entraîneur mouvementée, non?
Je ne regrette pas un jour des trois mois passés à la tête de Sion. Si c’était à refaire, je referais pareil.
Malgré la fin en queue de poisson, sur fond d’insultes?
Je suis un impulsif, quand ça me prend. C’est rare que je m’emporte, mais cela peut arriver. Et puis on n’est pas des poètes. Alors si je peux regretter certains mots, je ne regrette pas d’avoir dit les choses tout haut. Les gens qui paient leur place dans un stade ont le droit de savoir le comportement de certains.
Nourrissez-vous un sentiment d’injustice après tout cela, alors que vous faisiez de bons résultats?
Peut-être que je prenais trop de place.
Et que Christian Constantin ne le supportait pas?
Disons que je dérangeais.
Vous avez donc retrouvé Genève, Servette, là où vous avez déjà passé quinze ans de votre vie…
Je ne serais pas venu si je pensais le maintien impossible. J’ai trouvé un contingent qui est sain. Et puis j’ai gagné un président qui fait dans la simplicité et dans l’humilité.
Daniel Visentini
Au cœur de l’actualité
Le Geneva Indoors revient
Ala mi-janvier, quand il fera bien froid et que le championnat de Suisse de football sera en hibernation, il y aura encore des raisons de voir du football à Genève. Parce que le Geneva Indoors est de retour.
Après quatre ans d’absence, la manifestation reprend ses droits aux Vernets et il faut donc réserver les dates des 11, 12 et 13 janvier 2013.
L’événement se déroulera sur trois jours, avec trois thèmes bien définis. Pour le vendredi 11, c’est un tournoi corporatif de 16 équipes qui prend forme. Le dimanche 13, place à un tournoi de football féminin, avec 24 équipes réparties en deux catégories, les M13 et les M15.
Vous l’avez compris, la soirée du samedi 12 sera placée sous le signe des paillettes. Il y aura d’abord un tournoi juniors (D-E-F) avec des équipes en provenance de toutes les communes genevoises. Mais la soirée aura tout d’un gala.
On se souvient qu’à l’époque, des stars comme Djorkaeff, Zola, Karembeu, Barthez, Sheringham ou encore Ginola, Papin et Schumacher avaient foulé le gazon synthétique des Vernets.
Eh bien, c’est vers ce genre de match de gala – il y en aura plusieurs d’ailleurs – que l’on se dirige à nouveau. La première équipe du Servette participera elle aussi à l’événement.
Le but du Genève Indoors 2013? Faire revivre un rendez-vous très apprécié des Genevois, donner l’occasion à la Genève du foot de se réunir aussi, au chaud et en plein hiver, pour une soirée sympa. Et pour marquer le soutien au Servette FC et à son association, qui organise la manifestation. D.V.
Sébastien Fournier, c’est…
Pour savoir qui est vraiment Sébastien Fournier, il faut se rappeler de qui il a été. Cela donne un aperçu de ce qu’il attend.
Fournier, c’est… d’abord un ex-joueur, ex-international suisse. Sur un terrain, il a toujours tout donné, jamais triché. En sélection suisse, on lui demandait souvent de jouer latéral gauche, alors qu’il évoluait au milieu en club. Il n’a jamais rechigné à la tâche. C’est logique, sans doute. Mais c’est une manière de fonctionner aussi. Il demande la même chose aux Servettiens.
Fournier, c’est… un certain 2 juin 1999. Fournier, touché au genou, terminait la saison en serrant les dents lors d’une véritable finale du championnat. Il marquera l’histoire avec le 5-2 à la Pontaise, face à un Lausanne dépassé. Tout cela pour un titre, le dernier de Servette. Fournier avait mal, mais il a joué, ouvrant même une balle de 40 mètres pour une volée historique de Vurens (le 1-2 pour Servette). Jouer en serrant les dents, physiquement ou moralement: c’est ce genre d’implication qu’il attend aussi des siens, quand il faut se mobiliser et inverser le cours des choses.
Fournier, c’est… l’homme qui était là, aux côtés de Francisco Vinas, au premier jour après la faillite de février 2005. Pour reprendre les choses en main. Pour faire vivre Servette. Pour qu’un futur soit possible. Fournier est un clubiste. Il veut que le moindre de ses joueurs soit pareillement un clubiste.
Fournier, c’est… quelqu’un d’entier. Ce n’est pas un saint, il ne s’en cache pas. Mais il veut la même franchise de la part de ses joueurs. Pas de tricheurs dans son groupe, trois joueurs de Sion l’ont compris.
Fournier, c’est… un entraîneur tout neuf dans le métier. Il fait ses classes avec les M21 de Servette. Il rejoint ensuite l’académie de Sion avant d’être propulsé entraîneur de l’équipe de Super League puis poussé à la démission par Constantin. Il a accepté la mission sauvetage à Servette dans la foulée. Après que Servette a perdu dix jours avant de l’engager (n’en déplaise à Arpad Soos, l’ex-directeur sportif, Pablo Iglesias avait été contacté par Servette), il s’est mis au travail. Avec tout son enthousiasme. Il en veut autant des siens. D.V.
Vraiment un gars bien,avec son intrensigence et sa rigeur
c’est l’homme qu’il fallait pour sauver le club.Le chemin est
encore long,mais son travail commence a porter ses fruits.
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En tout cas moi cela me plaît de voir un Servette argneux, travailleur et solidaire.
Si cen n’est pour l’heure pas aussi beau que le Servette d’Alves, il faut bien une base de travail. J’espère que Piquet aura autant de succès au SFC que sa motivation est grande!
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