
Ex-vice-président du club, Olivier Maus refuse d’en régler les dettes seul. Et il appelle au procès l’ancien président Christian Lüscher
Servette en première page
Servette joue ce soir à Zürich un match très important pour la suite de la saison. Sachant que Bâle ira à Thoune, un succès servettien sur les bords de la Limmat et une défaite bernoise permaittrait au SFC de se rapprocher à 4 points de Thoune, qu’il recevra dimanche prochain!
Dans la TDG du jour, Servette est en première page et le journal genevois a décidé de parler de ce match pour soutenir le club, car en tant que partenaire média, la TDG veut soutenir le Servette FC. Mais non une fois, et même non deux fois, cela se passerait comme cela dans un monde idéal, dans le monde des Bisounours, Car si Servette est en première page aujourd’hui, ce n’est pas pour soutenir le football genevois, ni pour parler de la relève, mais pour revenir sur la faillite du club datant de l’ère Marc Roger.
Néfaste pour le Servette actuel et son image, néfaste pour la reconstruction débutée en février par Hugh Quennec est ses hommes, néfaste pour Genève et tellement normal de la part d’un partenaire du club. Désolant, tout simplement.
Reste à savoir si le SFC sera à nouveau en première page la semaine prochaine et si la TDG jouera vraiment son rôle de partenaire en promouvant le match contre Thoune…autrement qu’avec le seul petit article « samedical »
Julian Karembeu
Retrouvez ci-dessous l’article de la TDG :
Presque huit ans après la faillite du Servette Football Club présidé par Marc Roger, et dix mois de négociations avec l’ex-vice-président Olivier Maus, l’avocat des joueurs de l’époque, François Canonica, déterre la hache de guerre. Faute d’accord avec la partie adverse, il estime que le procès doit aller de l’avant. L’action civile en responsabilité, intentée par la masse en faillite en décembre 2011, devrait donc reprendre son cours. Une somme de 16 546 478 francs est exigée de l’ex-administrateur Olivier Maus et de Marc Roger. A ce montant s’ajoutent des intérêts à 5% l’an, dès le 5 février 2005 (date du dépôt de bilan), autrement dit plus de 20 millions de francs.
Mais la seule personne solvable assignée dans cette affaire, Olivier Maus, n’est pas du tout disposée à s’acquitter de cette somme. Le richissime Genevois requiert en plus, par la voie de l’appel en cause, la participation au procès de l’ancien président du club Christian Lüscher, des ex-administrateurs Olivier Carrard et Alain Rolland, de SPS Immobilien AG et de l’organe de révision, la fiduciaire Firel & Mandaco SA.
Comment en est-on arrivé là? Olivier Maus a d’abord été condamné au pénal pour gestion fautive, le 10 septembre 2008, par la Cour correctionnelle. Puis la Cour de justice, instance civile, a admis les créances produites par les joueurs, emmenés par Me François Canonica, le 16 janvier 2009. Leur montant, cumulant les salaires et les droits à l’image, dépassait alors les 16 millions de francs.
Echanges tendus
Un réel processus de négociations a commencé fin 2011. D’un côté les ex-salariés de Servette FC, de l’autre Olivier Maus, ancien administrateur du club doté d’une solvabilité notoire. Aidé de son conseil Christophe Emonet, l’actionnaire du groupe Maus Frères SA s’est efforcé de trouver un compromis avec la partie adverse. En substance: «Déterminons un montant à verser pour solde de tout compte.» On parle de 3 millions de francs, mais sans recevoir de confirmation. Au-delà des chiffres, les propositions d’Olivier Maus visaient en fait à obtenir un accord permettant d’éteindre toute prétention contre lui, «mais aussi contre les autres responsables de la société épargnés jusque-là, y compris Christian Lüscher et Olivier Carrard».
Les réunions et les courriers entre les parties ont parfois suscité des échanges tendus. A l’instar de cette flèche toute récente de Me François Canonica: «Lorsque je vois que le groupe Maus est sur le point d’acquérir pour près de 350 millions de francs une part du capital-actions de Lacoste alors que, de mon côté, je représente les employés du club qui attendent le versement de leurs salaires depuis sept ans, je me demande si l’on ne pourrait pas, de l’autre côté de la barre, songer aussi à faire un petit effort.»
Considérant les négociations avec Olivier Maus et son avocat comme «un échec», Me François Canonica décide le 30 octobre dernier d’y mettre un terme. Il estime que «le procès doit aller de l’avant» et recommande à son confrère Me Guy Stanislas, avocat de la masse en faillite, de transmettre sa décision au conseil d’Olivier Maus. Me Guy Stanislas s’exécute dans une lettre expédiée quarante-huit heures plus tard.
Les parties au litige ne sont donc pas parvenues à trouver un compromis à l’amiable. Selon plusieurs experts consultés, l’avocat de la masse en faillite va vraisemblablement s’adresser au Tribunal de première instance et la procédure actuellement en suspens reprendra son cours normal. L’assaut contre le milliardaire Olivier Maus paraît dès lors programmé. Même si l’étude Jacquemoud Stanislas, Me Canonica, Me Emonet et Me Lüscher ont refusé de se prononcer sur nos informations, du fait de leurs obligations de confidentialité.
Quoi qu’il advienne, Olivier Maus dispose d’une arme redoutable, ressortant du jugement prononcé le 10 septembre 2008 par la Cour correctionnelle: «La requête d’Olivier Maus (l’appel en cause d’autres responsables du club) tire de prime abord sa légitimité du dossier et des responsabilités partagées dans la débâcle financière du Servette FC.» Second atout majeur pour l’homme d’affaires: la masse en faillite, c’est-à-dire Me Stanislas, prévoyait lui-même récemment de ne pas limiter son action civile en responsabilité à la seule personne d’Olivier Maus.
Des données chronologiques tendraient en outre à confirmer le bien-fondé de l’appel en cause de Christian Lüscher et Olivier Carrard. Ces deux avocats siégeaient ainsi au sein du conseil d’administration lorsque le Servette FC a été cédé à Marc Roger le 28 février 2004. Ils l’ont quitté le 15 juin 2004. Entre ces deux dates, Christian Luscher, Olivier Carrard, Marc Roger et l’avocate française Marguerite Fauconnet ont cosigné un bilan permettant au club, sur le papier, de sortir d’une situation de surendettement, de participer à la saison 2004-2005 du championnat suisse, mais qui a valu plus tard à Marc Roger une condamnation pour faux dans les titres.
Grosse légèreté
Olivier Maus entre pour sa part dans le conseil d’administration du club le 29 mars 2004 et il en est sorti en janvier 2005. Entre ces deux dates, il a activement soutenu une opération perçue plus tard par beaucoup comme une grosse légèreté: l’engagement de l’ex-champion du monde Christian Karembeu pour 3 millions de francs sur trois ans, sans compter les droits à l’image.
Philippe Rodrik
Chronologie
4 février 2005 La faillite du Servette FC est prononcée.
10 septembre 2008 La Cour correctionnelle condamne Marc Roger, l’avocate Marguerite Fauconnet et Olivier Maus.
16 janvier 2009 La Cour de justice admet les créances produites par les joueurs. Leur montant dépasse 16 millions de francs.
Décembre 2011 La masse en faillite assigne devant les juges civils Marc Roger et Olivier Maus. Ce dernier adresse au même moment un commandement de payer à l’Etat portant sur plus de 16 millions de francs (voir notre édition du 14 mars 2012) .
Débile, populiste, opportuniste…quand j’ai vu la manchette j’ai flippé, je me suis dit: « merde, c’est cuit, encore une emmerde », comme celles que l’on connait quand on a payé les impôts et qu’une dernière facture vient ternir le paysage, assombrir le portefeuille et définitivement plomber le budget cadeaux de Noël…
Mais non, on parle d’une vieille affaire, d’un temps où les moins de 20 ans…. tu connais la musique…
Moi j’ai 50 ans. Mon fils 21. Quand il venait au stade des Charmilles, enfant, il ne regardait pas le match mais tapait le ballon en bas des tribunes. Aujourd’hui, fidèle à la section grenat, il perpetue la tradition. Moi, je supporte comme je peux avec la « section prostate…(mdr)… »
En lisant la manchette ce matin, en me faisant piéger en achetant le journal, inquiet des infos, je me suis dit que ce métier de journaliste était comme notre monde aujourd’hui, privilégiant le sensationnel à l’information… J’aime Servette bien sûr mais je suis quelqu’un de posé, de réfléchi…Alors je me demande pourquoi faut-il exciter les foules, les inquiéter, faire en sorte que les hommes se détestent pour mieux exister??? Je rêve d’un journalisme d’information, posé, objectif, sans sensationalisme… Malheureusement, à part le Courrier il n’y en a plus à Genève et la TDG est devenu ce que Paris Match est pour les people…on le plie en trois couches et on se torche avec… A+
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Tout à fait d’accord avec toi gatito.
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Nous aussi on est totalement d’accord ! Pourquoi remuer la m… au moment où le Servette actuel a besoin de soutien ? DSIB
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