Fin de match en queue de poisson: Servette fait du surplace (TDG, lundi 18 mars 2013)

Zurich marque à la 90e, Pont égalise à la 91e. Mais l’arbitre annule injustement la réussite. Rageant, frustrant. Les choses se compliquent.

lundi 18 mars 2013

Un match nul chanceux à Lucerne une semaine plus tôt, une défaite malheureuse samedi face à Zurich: le plan de marche grenat accuse un sérieux coup d’arrêt. A douze journées du verdict final, la situation est terriblement tendue. Servette est bien sûr toujours bon dernier du classement (à six points des Lucernois, auteurs d’un nul hier contre GC) et il n’a pas su battre Thoune ou Lucerne, ses concurrents directs à la relégation. Autant de points perdus qu’il faudrait idéalement grignoter contre des équipes plus fortes. Mais, samedi, cela n’a pas été possible…

A cela, plusieurs raisons. Celle qui surnageait, bouffie d’une colère noire, renvoyait aux dernières minutes de la rencontre. Les Zurichois venaient tout juste d’inscrire le 1-2, lorsque Pont profita d’un coup franc de De Azevedo pour égaliser de la tête. Un point, c’est déjà mieux que rien. Sauf que les Grenat devront se contenter… de rien! Car M. Jaccottet, arbitre de son état, s’évertuait à trouver une faute de Pont pour annuler le but là où il n’y avait qu’un contact banal entre Raphaël Koch et le Genevois. Rageant, frustrant. Servette a déjà fort à faire pour se maintenir sans devoir composer, en plus, avec des décisions arbitrales injustes.

Errements personnels

Mais n’expliquer cette défaite que par l’erreur d’un directeur de jeu bien mal inspiré serait un raccourci trop simple. Bien sûr que sa décision a coûté cher, mais les errements personnels de certains Genevois aussi, qui ont permis aux Zurichois de trouver la faille à deux reprises.

On pense d’abord à l’ouverture du score, où beaucoup de Servettiens avaient systématiquement un temps de retard. En premier lieu Schlauri. Le latéral gauche se lançait intempestivement sur Chikhaoui, qui n’en demandait pas tant pour éliminer d’un coup de patte le latéral gauche, s’ouvrant un boulevard. C’est ensuite Schönbächler qui avait un temps d’avance pour prolonger vers Chermiti, lequel devançait Diallo. Routis et Mfuyi, les deux défenseurs centraux? Pas là!

Dans son malheur, Servette a eu ensuite la chance de pouvoir égaliser sur un penalty consécutif à une faute de main de Raphaël Koch. Karanovic ne trembla pas. Et le match aurait pu se terminer sur ce nul qui se dessinait furieusement. Sauf qu’une nouvelle approximation générale de la défense, à la 90e minute, allait se payer cash. Avec Diallo qui ne s’aligne pas et coupe le hors-jeu, laissant Chikhaoui trouver Jahovic pendant que le duo Routis-Mfuyi s’égarait encore et que Barroca manquait sa sortie.

La colère de Marguerat

Privé de Rüfli, Moubandje et Schneider, trois titulaires en puissance de la défense (blessés et/ou suspendus), Servette a dû composer comme il le pouvait. Mais il reste condamné à l’excellence sur le terrain et les petites hésitations de samedi soir ont eu de grandes conséquences. C’est d’ailleurs ce qui poussa Pascal Marguerat, l’entraîneur des gardiens, à hurler à pleins poumons dans le vestiaire, furieux de ces erreurs coupables. Alors forcément, avec cette défaite frustrante, injuste dans son épilogue aussi, les choses se compliquent. Les Grenat ont maintenant deux semaines (pause internationale), pour remettre tout le monde sur pied, pour se préparer à un sprint final, celui de la survie.

Douze matches, c’est encore 36 points en jeu. Servette en a 16 à son compteur et il lui faudra sans doute marquer près de 18 points pour avoir au moins une chance de se maintenir. Cela suppose plus encore que l’excellence: il faudra une part de réussite aussi. Celle qui l’a fui dans les circonstances troubles que l’on sait à la 91e minute. Mais aussi avant, quand il s’agissait de se montrer irréprochable, notamment défensivement.

Alors oui, Servette va mieux qu’au premier tour, joue mieux, se bat bien, peut rivaliser avec Zurich ou même Bâle. Mais cela ne suffit toujours pas. De la possibilité des Grenat d’élever encore plus leur niveau de jeu et de concentration pour le sprint final dépend leur maintien en Super League. On le sait depuis longtemps, mais cela se confirme sensiblement: ce sera compliqué.

Daniel Visentini

«Un contact, rien de plus»

U  Il aurait pu être le héros de cette fin de match, mais M. Jaccottet, annulant sa tête égalisatrice à la surprise générale, en a décidé autrement. Mais que s’est-il donc passé? Tibert Pont s’est-il vraiment appuyé sur Raphaël Koch, comme a cru le voir l’arbitre? «Non, il y a un contact, rien de plus, répondait le Genevois. Un contact comme il en existe des dizaines par match, quand on se bat pour le ballon. Mais bon, voilà, c’est frustrant. Je ne veux pas m’occuper de l’arbitrage. Il faut travailler, ce ne sera pas facile, mais cette équipe ne mérite pas de descendre en Challenge League.»

Servette s’accroche donc à l’espoir. Le seul moyen de ne pas perdre pied. Sébastien Fournier sait aussi qu’il a maintenant deux semaines pour remobiliser ses troupes. «Avant cette pause, le point du nul aurait été mérité pour l’équipe, expliquait-il. Mais il y a eu cette décision arbitrale contre nous. Mon rôle, c’est maintenant d’entretenir la dynamique qui existe néanmoins, de récupérer les blessés, de travailler pour éviter certaines erreurs… disons tactiques. Et même si le programme est compliqué.»

Servette a en effet deux déplacements agendés dès la reprise dans deux semaines. A Sion, puis à Berne contre Young Boys. Non, rien ne sera simple…

D.V.

Servette FC -FC Zurich : 1-2 (0-0)

Stade de Genève,  5944 spectateurs.

Arbitre:  M. Jaccottet.

Buts:  63e Chermiti 0-1,  73e (pen.) Karanovic 1-1,  90e Jahovic 1-2.

Servette FC: Barroca; Diallo, Routis, Mfuyi, Schlauri  (69e De Azevedo); Pasche, Kouassi; Kossoko (88e Pont), Vitkieviez, Lang; Karanovic.

FC Zurich: Da Costa; P. Koch,  R. Koch, Djimsiti, Glarner; Gajic; Schönbächler (81e Mariani), Buff, Chikhaoui, Drmic  (75e Chiumento); Chermiti  (84e Jahovic).

Avertissements:  38e P. Koch (jeu dur), 66e Drmic (jeu dur), 82e Gajic (jeu dur).

15 réflexions sur « Fin de match en queue de poisson: Servette fait du surplace (TDG, lundi 18 mars 2013) »

  1. vu que Lucerne joue contre Bâle dans 2 semaine..faudra vraiment gagner contre le FC Sion pour revenir sur eux !
    Puisse Fournier ne pas trop attendre avant de faire jouer les remplaçants et vu le retour de Moubandje on espère revoir Rüfli sur son coté droit ou il est bien meilleur.
    c’est quitte ou double contre les Valaisans.

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    1. Ça ne va pas être de la rigolade à Tourbillon où il va falloir vous farcir le Catenaccio version Gattuso.

      Le jeu ? aux oubliettes ! Les goals ? connait pas ! La défense ? maman au secours !

      Je sens que ça va être un monument d’ennui et de morosité.

      Pffffff…….

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      1. L’ennui je m’en contrefous (pour reprendre Brian) tant qu’on a 3 points à la sortie. Il y a moyen d’obtenir la victoire mais il faudra la vouloir et y croire !

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  2. Tout à fait, tout pour la victoire à Sion. Une victoire serait fédératrice et redonnerait un peu de courage pour les autres défis qui arrivent.
    Allez Servette FC !

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  3. YB et Sion ne sont pas du tout meilleurs (ou moins mauvais) que nous ces dernières semaines.
    ce que Piquet n’a pas compris (ou n’ose faire), c’est de prendre des risques. dans notre situation de points de retard on n’a pas le choix.
    faire 2 matchs nuls rapporte 2 points (insuffisant pour s’en sortir).
    perdre un match par 3 buts d’écart, car on a pris des risques, puis en gagner 1 , rapporte 3 points (50% de plus).
    c’est la seule manière de pouvoir éventuellement y arriver.

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    1. C’est justement en pressant pour tenter de décrocher la victoire en fin de match qu’on prend le contre qui amène le deuxième but de Zurich. Crois-moi, tout le monde sait faire les calculs.

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      1. Et tu penses que c’est mieux d’attendre en défense ? Jusqu’à présent Fournier à toujours opté pour une tactique défensive et résultat, on est la pire attaque et la pire défense du championnat. Empêcher l’equipe adverse de construire permet d’avoir un sacré avantage et dans notre situation on a plus vraiment le choix les matchs nul ne changeront pas grand chose

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      2. @ Didier :
        Faux, on ne pressait rien en fin de match. C’est le FCZ qui cherchât le deuxième, pas le SFC.
        On a commencé à presser à chaque fois qu’on a été mené. Et on a marqué 2 fois…
        ABE

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      3. Je rejoins le Prince, Fournier n’ose pas assez. On n’est jamais meilleur quand toute l’équipe presse. On a récupérer un nombre incalculables de ballons contre Lausanne et contre Lucerne (en 1ère période) même si on en fait rarement bon usage c’est le meilleur moyen d’inquiéter l’adversaire. Inconvénient, cela demande de l’énergie et de la rigueur. En 2e mi-temps on arrive moins à maintenir le même pressing mais à voir la réaction de l’équipe après le 2e but de Zurich ça laisse à penser qu’on avait encore de l’énergie pour aller chercher à marquer. L’équipe a simplement attendu pour préserver ce 1-1 pour finalement se faire mettre… J’ai clairement vu Fournier demander à Kouassi de ne pas aller soutenir certaines attaque pour éviter un contre. C’est un choix mais il faut assumer ensuite.

        Je préfère me prendre un tôle contre un adversaire du haut du classement pour ensuite l’emporter contre un autre que de faire 2 matchs nuls ridicules qui ne nous apportent rien ou presque.

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  4. Il faut revenir a 2 pts de lucerne, donc leur prendre 4pts d’ici le dernier match… Sfc-lucerne!!! Et finir sur une victoire devant plus de 20’000 personnes!!! Dedieu se serrait beau!! Allez servette!!

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  5. « Une procédure ouverte contre Fournier
    La Commission de discipline de la Swiss Football League a ouvert une procédure contre l‘entraîneur du Servette FC Sébastien Fournier suite à son comportement au terme du match de championnat de samedi dernier face au FC Zurich. »

    Sait-on quelques chose par rapport à cela ?

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