Servette, si proche et si loin du déclic qu’il attend toujours… (TDG, mardi 2 avril 2013)

Les Grenat prennent un point à Sion.En sachant que, si c’est bien, ce n’est pas assez

TDG 2 avril 2013

C’est une mélopée lente et lourde, une musique entêtante et obsédante, une sorte de saudade dont les rythmes chaloupés collent à la destinée servettienne depuis un moment déjà. La saudade, c’est une forme de complainte où se mêlent autant les regrets que les espoirs et c’est bien, aujourd’hui, ce mélange des sentiments qui surnage chez les Grenat. Un point à Sion, c’est bien, oui, mais ce n’est pas assez. Et c’est dans la curiosité de ce double constat que la réalité insaisissable des Servettiens s’enfuit.

Après tout, peut-être qu’au final, au moment de faire les comptes, ce point-là revêtira toute son importance. De retour de Tourbillon, les vérités se dégagent difficilement pour un Servette qui a patienté jusqu’à hier pour se féliciter du carton de Bâle à Lucerne (0-4). Une bonne nouvelle: les Grenat grignotent donc un point sur les Lucernois. Ils sont désormais à cinq longueurs d’eux et à neuf points de Lausanne, la bonne opération étant faite par Thoune, vainqueur de GC.

Autant dire que dans un premier temps, les regards se concentrent donc sur Lucerne pour qui veut sauver sa place dans l’élite. Mais tout cela procède toujours de la fameuse saudade qui accompagne les efforts servettiens, de ce double message troublant.

Les regrets d’abord

Servette le sait, il a besoin de victoires pour s’en sortir, pour accrocher une neuvième place synonyme de maintien. C’est pour cela que les regrets sont grands au retour de Sion. Les Genevois ont dominé souvent, se sont créés des occasions et auraient dû, sans doute, mener au score à la pause. Pasche a eu une énorme chance, Vitkieviez a vu sa tête frôler le poteau: il a toujours manqué ce dernier geste définitivement efficace. Et ce n’est pas la première fois que les Grenat doivent se contenter de belles intentions.

On le sait, c’est le problème de Servette de ne pas posséder dans ses rangs un réel finisseur qui fait la différence. Les Genevois sauront-ils vivre cette fin de championnat en remédiant à cette lacune par un effort collectif?

Les espoirs ensuite

On le sait aussi: si les hommes de Fournier peuvent nourrir des regrets, c’est qu’ils ont des raisons d’espérer. C’est qu’ils se donnent les moyens d’y croire, sur le terrain. C’est tout le paradoxe de la destinée servettienne. Tout le monde s’accorde à dire, à Tourbillon comme ailleurs, qu’un réel potentiel existe, qui ne reflète pas le classement actuel des Genevois. Seulement voilà, il faut bien compter avec un début de saison catastrophique (13 matches, 3 points) qui pèse si lourd.

A Sion, Servette a bien joué. Jusqu’aux derniers vingt mètres adverses, là où il faut faire la différence, là où les choses se compliquent souvent pour les Grenat. C’est à force de courage que Servette a réussi à revenir au score à Sion, après l’expulsion logique d’Adailton (2e jaune), une action initiée par Rüfli et un centre malin pour Eudis. Une tête sur le poteau et c’est De Azevedo qui reprenait en force, la preuve que les deux «nouvelles recrues» de la Seleçao ont profité de leur stage auriverde . Des solutions offensives de plus pour une équipe qui doit marquer? Sans doute.

Mais pour cela, Servette doit aussi se montrer irréprochable en arrière.

Les détails enfin

Ce sont les détails qui font la différence. Et pour Servette, ils penchent trop souvent du mauvais côté. Indépendamment de la volonté des Grenat parfois. Injustement aussi. On pense au but de Pont annulé contre Zurich. Ou même à l’ouverture du score de Léo, à Sion. Personne ne remettra en question la pureté du geste du Brésilien, une bicyclette magique sous la latte. Mais un geste qui heurtait aussi la tête de Schneider et qui aurait pu valoir un coup de sifflet de l’arbitre pour jeu dangereux.

Les détails ne s’arrêtent pas à cela. Ils s’inscrivent également dans les petits gestes qui font la différence. Diallo doit ainsi une fière chandelle à Barroca, irréprochable à la 45e à deux reprises, pour sauver devant Bühler puis Vanczak, après une faute stupide de son latéral droit, qui s’était emmêlé les pinceaux sur un contrôle raté. Un Diallo qui dépanne à ce poste et qui rata aussi son interception de la tête juste avant le retourné de Léo. Le retour attendu de Moubandje, à gauche, et donc de Rüfli à droite sera-t-il la solution derrière? C’est possible, les détails, c’est aussi cela. Servette en est donc là aujourd’hui. Il peut garder la tête haute, il se bat, il fait preuve de courage. Mais il sent bien aussi que cela ne suffit toujours pas. Et qu’il faudra bien, très vite, gagner. Le seul horizon. Dès dimanche prochain à Berne contre Young Boys? Ce serait le moment, oui.

Daniel Visentini Sion

Un Tourbillon de curiosités

Curiosité No 1: samedi soir, c’était de voir Arno Rossini sur le banc de touche du FC Sion. Officiellement, le monsieur est le nouvel entraîneur des Valaisans. Une belle mascarade qui s’est vérifiée durant toute la partie: Arno Rossini est resté sagement immobile, les bras croisés, pendant que Gennaro Gattuso (suspendu samedi) houspillait les siens activement depuis la zone réservée au staff technique.

C’est évidemment l’Italien, entraîneur-joueur, qui tire toutes les ficelles. Mais la Ligue ne pourra pas le démontrer. Après tout, Gattuso pourrait bien n’être qu’un assistant très actif. Ce qu’il sera aussi à l’entraînement et ce que ne pourra que constater la Ligue quand elle tentera de le vérifier. Passons.

Curiosité No 2: c’est le but de Léo. Et le témoignage de Schneider, dont la tête a été percutée après le ballon: «Bon, il touche la balle avant, c’est vrai, explique le défenseur. Mais je crois bien que si une telle scène se déroule au milieu du terrain, étant donné la hauteur du pied et le fait qu’il heurte ma tête, eh bien je crois que l’arbitre aurait sifflé faute pour jeu dangereux.»

Curiosité No 3: c’est la scène du bisou. C’était en rentrant aux vestiaires. Christian Constantin a pris Fournier sous son bras, le serrant pour l’embrasser affectueusement. Le président l’avait pourtant viré après huit journées, alors que Sion réalisait le meilleur départ de son histoire. Tout cela parce que Fournier avait osé donner les noms de trois «tricheurs» qui ne s’étaient pas comportés professionnellement. On rappellera que Fournier est en fin de contrat au mois de juin avec Servette.

Mais qu’apparemment une clause existe selon laquelle, en cas de maintien, une prolongation est prévue. L’homme fait du bon boulot avec Servette. Il faut espérer qu’il puisse continuer et cela passerait donc par un maintien en Super League. Parce qu’en cas de relégation peut-être bien que Constantin pourrait déjà avoir une idée derrière la tête…

D. V.

Sion – Servette1-1 (0-0)

Stade de Tourbillon, 11 800 spectateurs.

Arbitre: M. Bieri.

Buts: 61e Léo 1-0; 77e De Azevedo 1-1.

Sion: Vanins; Vanczak, Adailton, Dingsdag, Lacroix, Bühler; Fernandes, Darragi (90e Regazzoni), Crettenand (83e Laferty); Ndjeng (73e Basha), Léo.

Servette: Barocca; Diallo, Mfuyi, Schneider, Rüfli (85e Routis); Kouassi, Pasche; Lang (63e De Azevedo) Vitkieviez (74e Eudis), Tréand; Karanovic.

Avertissements: 23e Adailton (jeu dur), 35e Dingsdag (antijeu), 44e Diallo (jeu dur), 45e Vanczak (antijeu), 56e Léo (réclamation), 88e Laferty (jeu dur), 90e Mfuyi (jeu dur). Expulsion: 63e Adailton (2e jaune, jeu dur).

23 réflexions sur « Servette, si proche et si loin du déclic qu’il attend toujours… (TDG, mardi 2 avril 2013) »

  1. le problème avec Fournier c’est qu’il n’ose pas..il se contente de ne pas encaisser trop de buts.il fait sortir un Matthias alors que c’est un joueur offensif et que d’autres étaient bien plus cramés (Diallo).
    voudrait bien voir Moubandjé sur la gauche et Rüfli à droite..on aurait des latéraux plus offensifs..car c’est bien joli la possession de balle..encore faut-t-il marquer..faut vraiment
    jouer avec plus de joueurs offensifs et 2 attaquants plutôt qu’avec le seul Karanovic en pointe.
    Puisse Sion ne pas perdre contre Lucerne car Sion a toujours relancé nos adversaires directs jusque là…
    1 point cela ne suffira pas…victoire impérative !!!
    faut changer quelque chose…

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    1. « Puisse Sion ne pas perdre contre Lucerne car Sion a toujours relancé nos adversaires directs jusque là… »

      Ne comptez que sur vous ! Tel doit être votre crédo. Vous avez pu vous en rendre compte par vous-mêmes pas plus tard que samedi. Même si j’espère avoir tord…

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      1. Je ne peux que donner raison à cette affirmation pleine de bon sens et peut-être d’expérience. Je répète ici quelques fois que Servette ne doit attendre de l’aide de personne; ni de ses adversaires, ni des arbitres, ni de la ligue, ni des médias…

        Si le club veut se sauver de la relégation, il doit être soudé dans toutes ses composantes (et il y a du boulot…) et tout tenter sur le terrain d’autant plus que la situation est franchement difficile !

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    2. Quand on regarde un matche on a tous des yeux
      différends.Mathias sort contre Sion,sur la tsr on ne
      comprends pas ce choix,et en même temps avec
      les commentaires en direct sur les Eds on crie au
      bonheur sur ce changement,n’est ce pas monsieur
      Servétakis?,Contre Sion on avait quand même au
      niveau offensif,Kara,Lang,Tréand et Mathias aucuns
      n’a été très performant pendant ce matche,Il me semble
      que c’est plus au niveau de la qualité offensive qu’on
      souffre.

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  2. le problème c’est qu’on a tellement de points de retards qu’on est obligé de regarder ce que font les autres (surtout Lucerne et Lausanne)..donc si Sion peut nous aider..lol
    ce d’autant que pour le SFC gagner à Bâle et à St-Gall sera super dur..moralité..faudra que nos adversaires directs perdent des plumes

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  3. au dernière nouvelles ils disaient qu’il manquerait encore normalement le match contre YB mais qu’il serait là contre St-Gall. (avec un peu de bol..pourra-t-il jouer quelques minutes contre YB ??)
    pourvu qu’il se rétablisse vite…on aurait bien besoin de son apport offfensif.
    tout comme Moubandje d’ailleurs.

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  4. Il faut absolument qu’on réduise l’écart à 2pts avec Lucerne (si possible ce weekend) sachant que le dernier match de la saison est Servette-Lucerne.
    On a presque pris 2 points sur Lucerne ce weekend. Ils ont plus qu’un goal average de +5 sur nous. Ce qui est 3x rien.
    Thoune et Lausanne vont se sauver malheureusement. L’écart a été creusé.

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  5. pasn vraiment le bon fil mais quelqu’un sait quel secteur prendre à berne pour les visiteurs? …. enfin dès que ce sera posssible …

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    1. le secteur visiteurs est en tribune B. dans le coin formé avec le tribune C. autrement dit à l’angle entre la sempachstrasse et le stade d’athlétisme.

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      1. pour le secteur visiteurs, tu n’auras aucune difficulté pour acheter tes billets au stade le jour-même. il y a une caisse spéciale au bout de l’esplanade réservée pour les visiteurs.

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  6. Ne comptez que sur vous !! ce qu on est con! on a compté sur vous, par dépit, un moment, rèsultat 4 à Thounne! 0-1 contre LS, sure que vous allez ramasser contre Lucerne, samedi, mais t inquète pas….. on va compter que sur nous,depuis 1555 on compte que sur nous !

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  7. Moi j’imagine bien deux points de différence entre les grenats et Luzern avant le dernier match…et le 1er juin, dernier match et victoire de Servette, 3-0, 27’000 personnes…un stade en délire et le public envahissant la pelouse comme pour la montée en SL….

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  8. gagner 3-0?? alors qu’on arrive pas en mettre 2 contre Sion (la plus faible équipe du 2ème tour) et qui jouait à 10.
    Ce sera déjà un miracle si on finit devant Lucerne vu la gestion désastreuse de Soos et Bobbio qui ont été incapables de nous trouver 2 attaquants (au moins 1) durant les 2 mois de la pause hivernale).

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