Hugh Quennec: «Ma main au feu: Servette n’est pas en danger de faillite» (TDG, vendredi 12 avril 2013)

Le président fait le point sur les soucis financiers actuels. S’il le faut, il se dit prêt à vendre le club pour lui assurer un avenir

TDG vendredi 12 avril 2013

Le contraste est saisissant. Au moment même où la situation sportive s’éclaircit enfin, après un brillant succès à Berne qui regonfle les espoirs de maintien, c’est un Servette en proie à de sérieuses difficultés financières qui s’agite en coulisses. Les salaires de février n’ont été payés que les 7 et 8 mars. Ceux de mars, justement, sont toujours en souffrance et ce déficit de trésorerie touche aussi des prestataires de services et autres fournisseurs, obligés de se serrer la ceinture.

La situation n’est pas sans rappeler le début… de la fin de l’ère Pishyar, sans y ressembler vraiment, question de proportions. Mais enfin, du côté des joueurs, il est possible d’entendre désormais un bruit de fond. «On croyait que cela était derrière», dit l’un. «Ouais, ça recommence», soupire l’autre. Pas de démobilisation, non. Mais un soupçon d’inquiétude qui grandit, oui. Idem chez certains créanciers du club, eux aussi dans l’attente.

A la veille d’un Servette – Saint-Gall qui peut confirmer le vrai redressement sportif, il faut évoquer sans tabou toutes ces questions. Avec Hugh Quennec bien sûr, le président qui est au cœur de ces tourments financiers.

Hugh Quennec, Servette rencontre de sérieuses difficultés financières. Qu’en  est-il?

Comme je l’ai toujours dit, après une faillite financière et structurelle, la situation est fragile. Oui, le Servette FC a des problèmes de trésorerie. Mais je suis sur le point boucler des partenariats qui devraient permettre de terminer la saison et d’assurer déjà la prochaine, sans plus être obligé de ramer chaque mois pour verser les salaires. On parle là de plusieurs millions.

En plus des salaires (joueurs et administration), plusieurs fournisseurs n’ont pas été payés; la situation est-elle grave?

Oui… enfin, disons qu’il y a un problème de liquidités et que c’est problématique. C’est un moment désagréable pour moi. Je n’aime pas vivre ça, parler aux joueurs pour leur dire de patienter, idem avec les fournisseurs. Je comprends évidemment leurs inquiétudes. Mais la situation actuelle n’est pas «toxique» comme l’année dernière. J’ai des solutions, elles existent vraiment. Je reste confiant.

Mais pourquoi ce problème financier ce printemps: des «cadavres» de l’ère Pishyar existent-ils encore?

Oui, il y en a. Nous nettoyons encore des problèmes qui remontent à l’ère Pishyar et cela prend du temps. Mais ce n’est pas ce qui pose problème. En fait, contractuellement, j’ai des rentrées qui sont prévues pour mai et juin, je ne crains pas pour l’équilibre du budget. De plus, certains partenaires qui sont déjà à nos côtés sont prêts à faire un effort financier. Les soucis actuels, c’est un problème de trésorerie. Et dans l’idéal, j’aimerais le régler avec la venue de nouveaux partenaires, pour assurer l’avenir de Servette.

Mais le temps presse: et si ces contacts ne se finalisaient pas?

Il y a d’autres solutions. Plusieurs personnes se sont manifestées pour reprendre le Servette FC. Mon souhait serait de finaliser avec les personnes avec lesquelles je parle actuellement. Je pourrais alors rester et continuer de conduire le projet qui me tient à cœur pour Servette et Genève. Je pense que c’est ce qui a le plus de chances de se produire. Maintenant, comme je dis souvent: les cimetières sont plein de gens irremplaçables. Tout cela pour dire que je n’ai pas d’ego démesuré et qu’en dernière extrémité, je pourrais vendre le club.

Vous êtes-vous donné une «deadline», un moment au-delà duquel il faudrait effectivement vendre si les nouveaux partenariats ne fonctionnaient pas?

Cela doit se faire dans les prochaines semaines. Parce que c’est maintenant qu’il faut pouvoir boucler le budget et assurer celui de la saison prochaine. Donc j’ai ces deux options: finaliser avec les partenaires, j’ai quatre ou cinq pistes très intéressantes. Ou, en dernière extrémité, céder le club à un repreneur. Sur près de vingt personnes qui se sont déjà manifestées, j’ai quatre dossiers très sérieux. Le cas échéant, je choisirai alors celui qui offrira le plus de garanties pour le bien du Servette FC. Mais nous n’en sommes pas encore là.

Servette est-il peu ou prou en danger de faillite?

Non. Ma main au feu: Servette n’est pas en danger de faillite. On parle encore de montants très raisonnables, il n’y a rien de catastrophique. Cela est aussi dû à cette année de transition. Ça ressemble à ce que j’ai connu en arrivant à Genève-Servette. Mais l’année prochaine, tout sera différent, organisé de manière efficace, pour ne pas revivre ça.

Quand la situation redeviendra-t-elle saine sur le plan financier? Autrement dit: quand pourrez-vous régler les salaires et payer les fournisseurs?

Le plus vite possible. Nous n’arriverons pas à deux mois de salaires impayés. On est très loin du gros problème de l’année dernière. Mais je ne veux pas faire de promesses et donner une date ou un délai. Je dirais donc prochainement. Parce que je veux envoyer ensuite un signe fort et clair pour le futur de ce club qui me tient à cœur.

Daniel Visentini

«Fournier a reçu une proposition»

U  Parlons de la gestion sportive: aucune anticipation, des discussions trop tardives avec quinze joueurs en fin de contrat qui pourraient partir sans indemnités de transfert pour Servette, pas de vraie direction. Ne trouvez-vous pas que tout cela fait un peu «amateur»?

C’est sûr que cela ne ressemble pas forcément à la situation idéale. Je pense aussi au fait d’avoir vu certain jeunes, comme Mbabu notamment, partir pour presque rien. Il y a effectivement des choses à mettre en place pour ne pas revivre cela.

Pour avoir par exemple des discussions sérieuses et concrètes plus tôt qu’au mois d’avril avec joueurs et entraîneur?

M. Piero Bobbio avait déjà eu des discussions avant, je tiens à le rappeler. Là, nous sommes dans une phase plus précise. Par exemple, Sébastien Fournier a reçu une proposition pour la saison prochaine. Je suis totalement satisfait du travail qu’il fournit ici, il a su améliorer l’équipe dans tous les domaines. Cette proposition d’un an supplémentaire va dans le sens de l’option que nous avions avec lui et elle concerne la Super League, donc le cas où Servette se maintient dans l’élite. En cas de relégation, il faudrait alors rediscuter, mais je veux tout faire pour poursuivre la collaboration avec Sébastien Fournier, quoi qu’il arrive.

Et côté joueurs, là aussi les discussions ont tant tardé…

Peut-être, oui. On peut dire que c’est dommage, qu’il aurait fallu faire mieux, différemment, plus professionnellement. C’est vrai, d’accord. Et nous travaillons pour corriger ces choses. Mais la situation est ce qu’elle est, nous avons fait de notre mieux étant donné les circonstances. Et même si certains devaient partir, nous saurons les remplacer. On a déjà des contacts, Piero Bobbio a fait un gros travail.

Pourtant, Servette fonctionne sans directeur sportif à 100% et sans recruteurs. Des postes essentiels dans tous les clubs professionnels…

C’est juste, et étoffer la direction sportive est une priorité. Quelqu’un doit nous rejoindre, pour nous faire partager ses contacts dans le milieu du football bien sûr. L’objectif, c’est d’avoir des partenariats avec certains clubs et de travailler aussi avec certains agents de joueurs. De développer cela très sérieusement. A terme, je pense à un directeur sportif, oui. Sans oublier le «scoutisme», la détection de ceux qui pourraient devenir de futur Servettiens. En fait, il faudrait pouvoir fonctionner avec l’apport de l’académie, les jeunes Grenat. Et aussi le recrutement de joueurs essentiels. Je veux tendre vers cela. Mais on ne passe pas de zéro à cent d’un coup. Donc, je veux d’abord évoluer vers un mieux dans la direction sportive. Et en attendant, c’est surtout une victoire contre Saint-Gall demain que j’aimerais.

D.V.

44 réflexions sur « Hugh Quennec: «Ma main au feu: Servette n’est pas en danger de faillite» (TDG, vendredi 12 avril 2013) »

  1. HQ:0! qu il parte si il y a des repreneurs comme il le dit et qu il s eloigne du sfc le plus loin possible! on peut se sauver mais qu il se casse par pitié!

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  2. Vous vous attendez à quoi ? 10’000 spectateurs ? Arrêtez de rêver, il y aura les 4000-5000 de d’habitude et c’est tout. Moi aussi je rêve de voir « Servette Football Club » sorti d’une boule lors d’un tirage au sort pour la Champions League, mais j’ai bien peur ne jamais voir ça.

    Tant pis, samedi il faut gagner pour enfin quitter cette saleté de place rouge !

    ALLEZ LES GARS !

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    1. Faux. Les genevois marchent à l’émotion et à l’environnement. Il fera beau et chaud, il n’y a pas de vacances, St-Gall joue bien au foot et surtout Servette après cette belle victoire à Berne est à deux points de Lucerne. Il y aura à nouveau du monde (+10’000) parce que les genevois sont comme ça…

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  3. Quelqu’un peut-il confirmer ou infirmer: les détenteurs d’un abonnement TPG annuel ont droit à une entrée gratuite pour le match de demain soir… j’ai cru voir une pub dans le bus, mais je ne suis pas sûr.. j’ai cherché sur le site officiel, mais je n’ai rien trouvé..

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  4. On va voir maintenant que Hugh est prêt à vendre le club qui va se « précipiter » au portillon…je pense qu’on risque d’attendre bien longtemps avant qu’un groupe ou mecene n’arrive. Et la les mauvaises langues qui critiquent sans cesse notre president vont peut être mettre de l’eau dans leur vin et enfin comprendre que Quennec est l’homme dont nous avons besoin! Laissons lui du temps!!!

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    1. Tu as raison, c’est pas demain que l’on verra Gigi Oeri ou autre venir. Pas assez de soutient populaire pour véritablement intéresser quelqu’un

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  5. du temps justement c’est ce dont nous n’avons plus…
    Muri ne pas attendre 1 mois avant de nous retirer des points..
    soit on paye les joueurs en début de semaine prochaine soit on écopera d’un amende (au mieux) et d’un tretraits de points ensuite si cela perdure.
    faudra vraiment pas trop attendre…

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    1. Oui on risque de se retrouver comme l’AC Bellinzone à qui l’on vient de retirer des points. Cela serait vraiment dommage que l’on retire des points à cette équipe alors qu’elle est sur le point de s’en sortir.

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  6. Pas de doute, on est dans une période charnière pour le club. La meilleure chose à faire et de venir au stade, soutenir l’équipe et gagner à domicile samedi soir !
    Quand Servette gagnera, les choses ne pourront que s’améliorer sur tous les plans, notamment celui de cette satanée trésorerie.

    Allez Servette !

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  7. C’est qui qui nous parle de repreneurs sérieux pour le club?
    c’est ne pas HQ par hasard.Il n’y pas longtemps,HQ nous
    faisait l’éloge de Bobbio et de ces célèbres réseaux,on dirait
    que le vent change.Cela confirme encore la grande…..crédibilité de notre président.

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    1. Ne pas confondre crédibilité et remise en question… Cette une bonne chose, il est ouvert et comprend ce qu’il y a a changer… Il faut arrêter de le critiquer sans cesse…

      Il fait tout pour faire bouger le sport en général a Genève, est entrain de développer un réseau de clubs genevois autour du servette, de négocier avec les autorités pour des fonds, l’arcademy et le stade… Trouver des partenaires… Et en faire un club solide pour les prochaines années… Il peut, faire comme Roger l’a fait : avoir une équipe avec de jolis noms, etc. Etc… Mais c’est pas pour autant que les résultats suivront… Et ça il peux le faire en un été également… Mais ou est l’intérêt? Il la toujours dit, il vise les 10 prochaines années… Il souhaite que ce club soit vivable, une fois que ça sera le cas, ça sera possible de faire des « folies »…
      Mais je pense que le club est dans une situation telle, financièrement, qu’il y a des priorité , et que beaucoup de monde ici ont de la peine a le comprendre

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  8. Vous êtes fatiguant ! M. Quennec fait un travail monstrueux mais vous êtes trop impatient, vous ne le méritez pas ! Trop de critiques, le genevois veut tout et tout de suite! Vous ne comprenez pas la difficulté de la tâche !! Regardez simplement dans la newsletter la page des partenaires ! C’est déjà monstrueux le travail accompli pour une ville sans passion réel pour notre club !!
    Sinon Kossoko toujours forfait pour ce week-end !! Allez Sfc !!

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    1. entièrement d’accord
      arrêtez de vous comporter en enfants gâtés, on peut pas tout vouloir tout de suite
      on a été sauvés de la faillite, on avance à petits pas, peut-être, mais on avance !
      pour les miracles, appelez Joséphine, elle claquera des doigts….

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      1. Quand il parlait de gros investisseurs étrangers
        attiré par le Genève international ou des
        repreneurs sérieux pour le club,et autres….
        J’ai pensé que Joséphine s’était transformé
        en HQ,mais cela n’a pas l’air d’être cela.

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  9. pour moi une chose est clair, l’avenir à long terme ne peut se faire qu’avec un homme comme HQ. il a montré avec le GSHC qu’il sait gérer un club, et qu’il ne cherche pas un enrichissement personnel, que ceux qui le critique parfois très agressivement se souviennent des repreneurs passés, Canal +
    Roger, Pishyar,ça suffit, avec Quennec on a un homme intègre
    c’est clair que ça n’est pas Gigi, mais avec lui Servette existera
    et c’est là l’essentiel.

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    1. La clé se n’est pas « avec ou sans » Quennec mais plutôt « qui » pour accompagner Quennec (soutien financier et postes clés – DS notamment). C’est là que le bas blesse actuellement.

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    2. Un homme intègre peut être?,mais qui a la fin du premier tour de contacts de gros investisseurs
      étrangers attirés par le Genève international pour la saison prochaine?qui a parler de ses contacts avec
      des grands clubs étrangers pour faire venir des joueurs?des repreneurs sérieux pour le club?ect…
      la liste est tellement longue que l’on pourrait continuer
      très longtemps.Au lieu de toutes ces balivernes pourquoi na t’il pas eu un langage de la vérité dés
      le début,il aurait put garder une certaine crédibilité
      surtout dans la situation actuelle,mais maintenant
      avec toutes les belles histoires qu’il nous a déja
      raconter depuis le début de saison,qui veut encore
      croire en ce monsieur?.

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  10. faudrait surtout arrêter de dire non aux potentiels repreneurs ou investisseurs si vraiment il y en autant que dit HQ faut arrêter de faire le difficile si vraiment il y en a…
    car on va droit dans le mur..
    et s’entourer de vrais professionnels (pas comme Bobbio) pour en arriver là ..car 2 mois de pause et incapacité à nous trouver 1 attaquant (plus 15 joueurs en fin de contrats faut quand même le faire.
    faudra quand même que certains prennent leurs responsabilités et partent!! pour le bien du club.

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    1. Droit dans le mur? Vous avez dis MUR? Nan, ça va. Il a pris au moins le soin de ne pas l’avoir bâti… Ok je sors… ^^

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  11. Super newsletter. Plein de sponsors on est sur la bonne voie financièrement.

    Sportivement, il y a encore énormément de travail (centre de formation, directeur sportif, scouts, renouvellement de contrat…) mais il faut y croire !

    Pourquoi ?
    Parce qu’ on est servettien et qu’on est pas encore mort !!!

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    1. C’est quoi l’intérêt de nous remettre une émission de 2012, manière subtile de nous dire que l’histoire est un éternel recommencement c’est ça ?
      Je trouve ça assez petit personnellement.

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      1. Non, pas un recommencement, un simple rappel d où nous venons… Je ne trouve rien de petit dans ce qui a été fait par Hugh, je regrette le manque de transparence.

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  12. net changement de discours de Quennec. Mauvais ou bon signe j’en sais rien. le style est plus hésitant, il reconnaît des erreurs pour la 1ère fois, et surtout pour la première fois il dit être prêt à passer la main. personnellement ça m’inquiète plus que ça ne me rassure

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    1. Ce qui est le plus frappant à la lecture de cet article, et qu’etonnamment personne ne mentionne, c’est cette nette impression qui se dégage comme quoi Quennec semble découvrir la réalité du milieu du football.

      Je préfère cet interview à ses précédents, oui. Car il semble vouloir se remettre en questions et s’améliorer. Mais…

      En a-t-il les moyens..?! Il est permis d’en douter..

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