« Alors, auteurs ? » (première partie : genèse et motivation)

L’ouvrage  „Un peu d`Histoire…“ n’est pas tombé du ciel : ses auteurs publient en effet régulièrement sur notre blog des textes historiques. Ils reviennent ici sur la genèse de l’ouvrage et leurs motivations. Mais Germinal et Jacky ne sont pas simplement de fervents supporters grenats férus d’histoire, ce sont des gens comme nous, qui aiment la bonne bouffe, les bons livres, le foot…et le Servette! Rencontre…

Jacky et Germinal, votre livre «Un peu d`Histoire…», fruit de près de deux ans de travail historique, est disponible depuis un mois. Pourquoi un livre sur Servette? Quelle est votre motivation?

Jacky : Les motivations sont légion. Bien entendu, la riche Histoire de Servette doit rester vivante pour le jeune public et ne pas être oubliée. De plus, pour moi, il aurait été dommage que les textes de la chronique „un peu d’Histoire…“ tombent dans l’oubli. De nombreux Servettiens ne s’informent pas chaque jour sur le site des EdS, ils ont maintenant la possibilité de lire ce livre. Qu’en penses-tu Germinal ?

Germinal : Exactement, pour montrer qu’au-delà des titres, à différents moments de son Histoire, le SFC a joué un rôle extrêmement novateur dans le football suisse voire au-delà. J’ajouterais aussi que lorsque l’on suit une équipe de football, il y a à la fois des moments très gratifiants et des phases extrêmement frustrantes. Quand l’équipe perd, on peut se consoler en se disant que c’est la loi du sport et passer outre. Par contre, lorsqu’un club évolue sur le fil du rasoir de la faillite et que sa survie dépend par exemple d’un président despotique en cavale ou du bon-vouloir d’un investisseur que l’on ne connaitra jamais, on se sent franchement dépossédé de quelque chose qui est lié à nos souvenirs, à notre vécu et à nos espoirs. Face à ce sentiment d’impuissance, publier un livre est aussi une façon de se réapproprier une petite partie de notre club. Dans la limite de nos possibilités, avec ce bouquin, nous avons réalisé quelque chose que nous pouvons plus ou moins maîtriser, un insubmersible minuscule morceau de Servette qui nous appartient „en propre“ même si notre plus grand souhait est bien sûr que le plaisir de la lecture soit partagé et que le club en bénéficie.

Pourquoi ne pas avoir publié ce livre sous vos vrais noms ? Vous avez conservé vos pseudos du blog des EdS… 

Jacky: L’essentiel est Servette. L’amour et la passion pour le Servette passent au premier plan. Personnellement, il m’est égal que mon nom figure ou ne figure pas sur le livre. Et toi Germinal ? Veux-tu devenir célèbre avec ce livre ? (rires)

Germinal : Pour moi, c’est aussi un peu un tribut aux possibilités offertes par Internet. C’est amusant, vous parlez de pseudos et non pas de noms de plume… Cela montre bien que ce livre découle d’une tendance rendue possible par Internet. Sans le blog des EdS, il n’y aurait pas eu les chroniques; sans les commentaires et encouragements des lecteurs, les chroniques se seraient peut-être arrêtées; sans la possibilité d’échanger des informations à distance et d’accéder à certaines informations en ligne, la rédaction des chroniques aurait été entravée. Sans la possibilité de promouvoir et vendre le livre sur Internet, nous ne nous serions peut-être pas lancés dans cette aventure. Bref, Internet peut être à la fois un catalyseur d’énergies et une caisse de résonnance pour un projet tel que ce livre.

Le livre contient une grosse quantité d’anecdotes et d’informations historiques mais ne suit pas une chronologie rigoureuse. Pourquoi avoir fait le choix de cette formule ?

Jacky : Je pense que ce style reflète simplement les chroniques hebdomadaires. Avec les interviews „atemporelles“ et le portrait d’un Servette fictif nous y avons rajouté une certaine créativité. Je pense que c’est un avantage que le livre puisse se lire par morceaux, en pouvant  commencer à n’importe quelle page.

Le moment choisi pour publier un livre sur Servette aurait pu être mieux choisi. Pourquoi cette décision ?

Jacky : Existe-t-il vraiment un moment idéal pour publier un livre ? Lorsque Eric Lafargue a sorti „Servette Champion 99“, le lendemain, Gérard Castella était licencié. Il y a certaines influences qu’on ne peut pas éviter. C’est tombé comme cela.

Germinal : Lorsque nous avons couvé le livre pendant l’hiver, nous avons bien entendu secrètement espéré qu’il puisse surfer sur un redressement enthousiasmant du SFC. Finalement, le contexte sportif est plutôt déprimant même si l’espoir demeure. Je pense toutefois que les lecteurs savent que la valeur du livre ne dépend pas des résultats sur le terrain. Peut-être même que ce livre est un petit réconfort pour certains : notre club a une grande Histoire et il intéresse toujours bien des gens qui vont au stade, suivent le club à l’extérieur, rédigent des livres, animent des blogs ou se mobilisent de différentes autres façons pour le SFC.

Quelle est votre méthode de travail ? Existe-t-il un schéma particulier ?

Jacky : Oui. Germinal fourmille d’idées. Il planifie les thèmes intéressants puis je cherche dans mes archives les différents documents utiles. En gros, je livre et il écrit… je ne sais pas comment d’ailleurs !

Germinal : Disons qu’il s’agit d’un processus créateur, un mix de souvenirs et de recherches pour les thèmes des trois dernières décennies et effectivement un travail de compilation de sources pour les thématiques plus anciennes.

Dans la deuxième partie de cet entretien, Jacky Pasteur et Germinal Walaschek aborderont les coulisses de la vente du livre et leurs projets pour le futur.

A côté de la plaque !

Une interview des EdS ne serait pas une interview des EdS sans quelques questions joliment à côté de la plaque. Les voici !

Quelle est votre plat favori  et pourquoi ?

Jacky : Cela varie beaucoup. Actuellement j’aime la moussaka ou les falafels maison. Je suis un grand amateur de menus espagnols : Tortilla de patatas ou Arroz con Conejo. Pour un bon repas, deux verres de vin rouge sont un must pour moi. Pourquoi cette inclination vers l’Espagne ? Ma compagne est espagnole.

Germinal : Les crêpes à la caroube, les pâtes, le caviar d’aubergines et l’houmous, les thalis avec des kashmiri naan ou des parrathas, le tiramisu. Un mix italo-libano-indien quoi ! Pourquoi ? Parce que c’est super bon !

Une autre passion à part Servette ?

Jacky : Oui, je visite régulièrement des mégalithes… mais c’est une tout autre histoire

Germinal : Les livres, la lecture en général. Tout se tient.

Vous vivez loin de Genève. Tristes ?

Jacky : Bien entendu, la route est plus courte pour moi lors des matchs à l’extérieur… mais, oui, Genève pourrait être un peu plus proche. Cette saison, le chemin du retour après les matchs à la Praille est encore plus long que d’habitude… Objectivement, , Genève est à la fois une bénédiction et une malédiction pour Servette. Pourquoi cette ville ne réussit-elle jamais à unir les différents partis, les différentes forces et toutes les énergies au service du club ?

Germinal : Difficile à dire. En fait, avec ce livre par exemple, je ne me sens pas si loin de Genève. J’aime surtout vivre un peu dans plusieurs lieux, plusieurs langues et plusieurs époques à la fois…

Slip ou caleçon ?

Jacky : Shorts ONLY

Germinal : La première chose qui me tombe sous la main dans le tiroir.

Quelle question auriez-vous voulu qu’on vous pose ?

Jacky : Pourquoi je n’achète jamais de produits du Valais.

Germinal : Hum,… Revenons à nos marottes : „le premier match de Servette que vous avez vu ?“. C’était contre Xamax, à la fin de l’automne 1981, dans la tribune CFF des Charmilles qui n’était pas encore couverte. Le SFC était étincelant et caracolait en tête. J’avais pitié du gardien neuchâtelois Engel (ex-Servettien !) et de ses genoux tout sales, de son regard triste en repêchant quatre fois le ballon dans les filets. Mais ce que j’aime surtout au sujet de ce match, c’est que près de 30 ans après, en essayant de retrouver sa date exacte, je suis tombé sur le site Jacky (Réd. www.super-servette.ch), c’est comme cela que toute l’histoire du livre a commencé…