Notre ami Romain Molina a pu rencontrer Kevin Mbabu, aujourd’hui à Newcastle. Retrouvez son intreview de l’ancien servettien…
Formé au Servette FC, Kevin Mbabu (18 ans) a rapidement fait parler de lui. Pour ses qualités athlétiques ahurissantes pour son âge et sa maturité, le Genevois a même hérité du capitanat avec la sélection suisse M18. Convoité par Arsenal à 16 ans, le latéral avait finalement refusé de s’engager avec les Gunners, s’estimant trop jeune. Mais l’hiver dernier, lorsque Newcastle a fait une offre, le Servettien n’a pas hésité. Arrivé le 31 janvier dans un relatif anonymat, Mbabu a découvert un univers complétement différent de l’élite helvétique. En attendant d’intégrer définitivement la première, il a retracé tout son parcours avec son habituel sourire.
Quand as-tu réellement senti que Servette croyait en toi ? Depuis des années, les compliments pleuvent sur toi…
En fait, c’est surtout par un entraîneur : William Niederhauser (ndlr, qui travaille toujours dans le secteur formation à Servette) Il a commencé à vraiment placer des espoirs en moi. Il a voulu me prendre en M18 alors que j’étais encore en M16. Il me disait : « Je m’en fous de l’âge que tu as. Tant que tu es bon, tu joues ! » Je me rappelle de mon premier match en M18, on jouait contre Bâle. J’étais tellement stressé que j’avais peur de me louper, même sur une passe (rires). Mais ça allait. Il m’avait mis latéral gauche en plus alors que je suis droitier. Bon, je peux jouer à gauche, je l’ai pas mal fait l’an passé.
Tu as toujours été défenseur ou tu as commencé attaquant comme beaucoup ?
Au tout début, j’étais devant. On jouait encore à 9 à l’époque. On a eu la sélection genevoise et on m’a mis défenseur d’un coup. Ce n’était même pas à cause de mon physique. Je n’étais pas très grand et trop imposant à l’époque, c’est ça le pire ! J’ai commencé à vraiment grandir en M14/15.
Toutes les personnes à Servette avec qui j’ai pu discuter m’ont justement parlé de ton physique. Tu avais même la réputation de bouger plus d’un professionnel quand tu étais avec la première. On m’a notamment raconté un duel bien musclé avec Goran Karanovic (aujourd’hui à Saint-Gall)…
(Rires) Je me souviens que j’étais allé au contact avec lui une fois et qu’il s’était retourné en me disant : « Fais attention ! » On m’a toujours dit que physiquement, j’étais très, très avancé par rapport à ceux de mon âge. Ça se voyait aussi quand je faisais les tests physiques.
« J’ai fait beaucoup de vélo pendant ma blessure et j’ai pris beaucoup de cuisse. J’ai même un peu de vergetures à cause de ça ! »
Est-ce que tu tiens cette musculature d’un travail spécifique ou d’un genre d’héritage familial ?
En fait, j’ai commencé à vraiment prendre physiquement en fin de M14. J’ai eu une blessure au dos pendant cinq mois et demi qui m’a obligé à avoir un corset. J’ai fait beaucoup de vélo pendant ce temps et j’ai pris beaucoup de cuisse. J’ai même un peu de vergetures à cause de ça (rires). J’ai fait aussi beaucoup de musculation. Quand j’ai repris l’entraînement, même-moi j’étais choqué de ma vitesse. Je me sentais bizarre, bien plus rapide. J’avais tellement pris des cuisses, tu n’imagines pas. Un pote m’a dit : « Mais qu’est-ce que t’a fait pendant ta préparation ? » Je lui disais : « Du vélo et du haut du corps, c’est tout (rires) ! » Depuis, je travaille trois fois par semaine à la musculation.
International dans sa catégorie d’âge, Mbabu est un latéral dur sur l’homme qui aime bien monter. Droitier, il peut également évoluer à gauche
Au fil de ton adolescence, avais-tu vraiment conscience de tout ce qui se tramait autour de toi ? On a lu de tout, notamment de l’intérêt plus que prononcé d’Arsenal…
Tous les gens autour de moi me disaient : « Putain, il y a un grand club qui te veut ! » Mais ça n’a jamais vraiment changé ma façon d’être. Je jouais au foot, le reste…
Tu t’en foutais ?
(Rires) Voilà ! Je suis allé dix jours avec Arsenal par contre. On a fait un tournoi en Italie. A la fin, ils m’ont dit qu’ils me voulaient et qu’ils allaient discuter avec Servette. J’étais ok, puis j’ai réfléchi et j’ai dit non. Je ne me sentais pas prêt à partir. Tout le monde me parlait de l’exemple de Djourou, mais aujourd’hui, je ne regrette pas.
Ce qui n’a pas été du goût de Majid Pishyar, l’ancien propriétaire sulfureux de Servette…
Il était très fâche car il voulait l’argent. Et à cause de moi, il ne l’a pas eu (rires). Costinha (ndlr, ancien directeur sportif) ne savait même pas qu’un joueur du club devait partir. Enfin bref, ils m’ont obligé à signer un contrat, sinon je ne pouvais pas m’entraîner. Il y avait une clause libératoire de 500 000 CHF. Ma mère ne voulait pas que je signe à cause de cette clause. Mon agent disait aussi : « Il n’y a pas beaucoup de clubs qui vont mettre 500 000 CHF sur un jeune de Servette. » A moins d’être un très grand talent d’Europe (rires). J’ai galéré pendant un mois et demi. Je faisais un entraînement tout seul à côté avec Adrian Ursea pour garder un minimum de forme.
Tu avais donc 16 ans et Pishyar t’interdisait de t’entraîner au club car tu as voulu rester à Servette en gros !
J’avais interdiction de m’entraîner par le président alors que j’avais 16 ans, oui.
Finalement, tu as dû signer leur contrat pour gagner quelques clopinettes…
Ma mère me donnait limite plus par mois (rires). Mais oui, j’avais signé un contrat portant jusqu’à la fin de cette saison. J’ai donc pu m’entraîner à nouveau.
Avant de signer à Newcastle, Mbabu avait réussi un des rêves, jouer au moins un match pour le Servette. C’était contre Lausanne, le 26 septembre 2012 (défaite 0-1 des Genevois)
Beaucoup de Suisses, et surtout des Genevois, sont aussi demandés par l’Olympique Lyonnais. Ça n’a pas été ton cas ?
Si, bien sûr. Ils me voulaient encore en juin dernier. Mais c’est surtout mon agent et ma maman qui s’en chargaient. Moi, je m’occupais de jouer. D’ailleurs, ma mère me disait toujours « de faire très attention à qui tu parles et de quoi tu parles, car on ne sait jamais ce que les gens peuvent faire. » Au tout début, quand les convoitises ont commencé, elle n’y croyait pas vraiment : « Mon fils, il est si fort que ça au foot ? »
Et tu vas finalement t’engager à Newcastle ce 31 janvier. Souhaitais-tu vraiment quitter Servette rapidement ou cette offre a bousculé tes plans ?
Je voulais partir depuis un petit moment. J’ai eu cette opportunité, je n’ai même pas réfléchi. Quand je suis allé visiter les installations en décembre, j’ai tout de suite pensé : « C’est le club parfait, c’est celui qu’il me faut ! »
As-tu fait un test avant de signer ?
En décembre, je suis parti quelques jours voir comment ça se passe. J’ai dû faire quelques tests physiques, notamment d’explosivité. Je me suis entraîné avec la première et les M21. Et j’ai signé trois ans et demi avec deux ans en option.
Pourquoi avoir signé le dernier jour du mercato hivernal si tout était prêt en décembre ?
J’aurais dû signer entre le 1 et le 5 janvier normalement, mais Servette demandait beaucoup, beaucoup d’argent. On voyait même dans les journaux 1 million. Ça me faisait marrer car des amis me disaient : « Ah, tu vaux 1 million maintenant ? » (Rires) Je n’avais même pas vu ça. J’étais sorti en ville et j’ai croisé un pote qui m’a dit ça. Il m’a montré le truc dans Le Matin. Après, j’ai encore dû attendre six semaines pour avoir ma licence car j’avais moins de 18 ans. La FIFA devait contrôler plein de trucs. Je m’entraînais avec les M21 et une ou deux fois par semaine avec la première. Et j’ai pu ensuite jouer avec les M21 jusqu’à la fin de saison.
« On m’avait fait une faute, je suis resté un peu par terre, comme en Suisse. Mon entraîneur m’a hurlé dessus : Lève-toi ! Ne reste pas par terre ! »
Trouves-tu que tu as progressé depuis ton arrivée en Angleterre ?
Physiquement, oui. J’ai perdu un peu de graisse. Je n’en avais pas beaucoup, mais j’ai séché. On a une balance spéciale et on a des objectifs à ne pas dépasser pour la présaison, etc. Sinon, j’ai pris le rythme du jeu. Au début pff… (Rires) Je me rappelle encore de mon premier match. Ça ne s’arrêtait pas, j’étais trop essoufflé ! Je pensais : « Il n’y a pas quelqu’un qui puisse se blesser pour que je récupère (rires) » J’étais vraiment surpris, ça joue tellement vite. Admettons qu’il y a une faute, le gars ne reste pas par terre, il se lève tout de suite. On m’avait fait une faute, je suis resté un peu par terre, comme en Suisse. Mon entraîneur m’a hurlé dessus : « Lève-toi ! Ne reste pas par terre ! »
J’imagine que l’intensité des entraînements a dû te changer également…
Au début, c’est simple, j’étais fatigué tous les jours à cause des entraînements. Après un mois, j’ai compris qu’il fallait que je fasse des siestes. Et le pire, c’est que je n’avais pas encore commencé les matchs (rires) ! Avant de signer, j’ai eu un début de pubalgie. J’ai été arrêté deux mois et demi. Je venais de reprendre en janvier, pas à 100%, donc ça a dû jouer. Mais c’est vraiment très intensif. Il n’y aura jamais des séances de 2 heures. C’est entre 1h et 1h20. J’ai quand même été choqué au début car quand je mettais un coup à un pote en Suisse, il me disait : « Tranquille, c’est le début. » Là, on te rentre dedans, c’est normal. Et si tu n’y vas pas, tu te fais mal. Puis, personne ne s’arrête de courir. Tu cours, cours, cours… On fait aussi beaucoup de conservation, des jeux de ballon au sol. Une fois, j’ai été surpris par un exercice que je ne l’avais jamais fait. On n’avait pas le droit de passer la balle à l’arrière. Il fallait uniquement jouer vers l’avant. Et vu que j’ai le réflexe de repasser vers l’arrière quand je n’ai pas de solutions…
Est-ce que les principes d’entraînement sont les mêmes quand tu montes avec la première ?
Ça se ressemble, c’est l’intensité qui change. J’ai été vraiment choqué ! Surtout par Cabaye. La première fois où je l’ai vu à l’entraînement, j’ai vraiment été impressionné. Gouffran et Coloccini aussi. J’ai fait : « Olala, ils sont vraiment forts ceux-là ! » Sinon, c’était un peu difficile pour mes premiers entraînements. J’étais un peu stressé, gêné, je n’osais pas me montrer. C’est comme si j’avais un peu trop de respect pour eux. Je n’osais pas mettre le pied de peur de les blesser. Et il ne faut pas ! Tu dois avoir du respect mais il faut aller au contact. J’ai aussi vraiment bien aimé l’attitude des joueurs français. Ils mettent en confiance, surtout Mapou Yanga-Mbiwa. Il est souvent là à dire : « Continue comme ça, c’est bien ! »
Si tu étais réputé pour tes qualités physiques à Servette, tu as dû trouver de sacrés bœufs à Newcastle…
(Rires) Mapou au duel…. J’ai voulu allé lui prendre la balle. Il m’a mis le bras, j’étais bloqué. Complétement bloqué (rires). Tioté, c’est un monstre ! Béton armé lui.
Et que dire de Shola Ameobi (31 ans, 1m91 pour près de 100 kg) !
Ameobi, je l’avais oublié lui ! C’est un monstre aussi ! Heureusement, je ne l’ai jamais eu au marquage, il était toujours dans mon équipe (rires). Il est vraiment massif.
As-tu été surpris par l’engouement généré par le football en dehors des matchs ?
Ça…. J’ai signé un jeudi, je crois. Mon meilleur ami est venu du vendredi au dimanche. On est allé en ville et des gens nous ont souhaité bienvenue. Certains m’ont même demandé si on pouvait prendre une photo avec moi ! Depuis deux mois et demi que j’ai Twitter, j’ai déjà plus de 3 000 abonnés. En plus, à chaque fois que je sors, quelqu’un me regarde bizarrement ou me demande si je suis Kévin. C’est juste fou ! En Suisse, quand je disais que je jouais à Servette, des gens en avaient complétement rien à foutre. D’autres disaient : « Servette ? C’est quoi ça ? » Ici, tu n’as déjà pas forcément besoin de dire que tu joues à Newcastle car des gens te reconnaissent. Mais si tu le dis, ils sont presque émerveillés. Si moi c’est comme ça, je n’ose pas imaginer pour Cabaye !
En somme, on peut dire que tu es un homme heureux à Newcastle ?
Très heureux même ! Très, très heureux.
Du tac au tac
Les meilleurs éléments en M21
Lubomir Satka (17 ans), défenseur slovène. Il est très, très propre dans ses interventions. Il a une relance très précise. Dans les statistiques, il est toujours à 90, 95% de passes réussies en match. Sinon, Alex Gilliead (17 ans), il est en équipe d’Angleterre. C’est un 96 qui a presque toujours été titulaire au deuxième tour, il est attaquant ou ailier. On a aussi le Jamaïcain Rolando (Aarons, 17 ans), super ailier. Mais il y en a plein d’autres !
La personne qui t’a le plus aidé
J’habite dans une famille d’accueil donc j’ai moins eu besoin d’aide. La personne chez qui je suis travaille pour le club. J’ai voulu en prendre une car c’est mieux pour s’intégrer, apprendre la langue plus vite. Sinon, je mange souvent avec les joueurs de la première à midi et je demandais quelques conseils à Cabaye, Mapou et Gouffran.
Le plus impressionnant
Cabaye. Puis Coloccini et Gouffran. Entre la télé et la réalité, ça change beaucoup. Ben Arfa aussi, il a une très grosse frappe. Je me rappelle qu’une fois, j’étais contre lui et j’avais gagné le duel, j’étais tout content (rires).
Le plus bourrin
Tioté ! Lui, il ne rigole pas. J’avais demandé si ça se rentrait dedans à l’entraînement. On m’a répondu : « Personne, à part Tioté (rires) ! »
Romain Molina
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Super interview, mais c’est moche de le copier-coller sans citer la source: http://kickoff.blogs.lequipe.fr/?p=887
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Tiens, oui, j’ai oublié de remettre le lien!
Je vais le rajouter, mercer Vinas.
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h.s qui a des news sur le nouveau maillot
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Selon les dernières rumeurs de ces derniers jours, même maillot que l’année derniere
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Ce n’est pas une rumeur, ça ma été confirmé par un ami proche qui joue dans le première équipe désormais, les maillots ne seront pas changés, peut être au 2ème tour et encore….
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Tant que le nouveau partenaire/sponsor maillot n’aura pas signé il n’y aura pas de nouveau maillot.
Les négociations avec les grosses boîte, cela prend du temps…
Mais il est effectivement dommage, voire incompréhensible, que Fourteen ne change pas le maillot…
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HS : http://www.servettefc.ch/m/article-5260.html
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D’accord avec toi julian, servette est en plein renouveau et restructuration et c’est vraiment dommage de pas avoir de nouveau maillots, concernant fourteen et la qualitė de leurs produits laissent à désirer, nike etc c’est pas possible ? Même des equipes juniors et actif de la régions genevoise sont mieux equipės… Malheureux pour notre beau cfc
D’ailleurs je verrai bien comme à Marseille un concours pour que les supporters crėe le maillot 🙂
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Notre beau SFC *
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