Et si le SFC restait encore un an en Challenge League ?

Un titre légèrement provocateur, pour une éventualité qu’il ne faut pas écarter.

Ascension vers la RSL

L’élan de la victoire dans le derby lémanique et plus largement des 3 victoires d’affilée en championnat ne doit pour autant pas faire oublier les enjeux de cette saison pour le Servette FC, ni même les faiblesses demeurant au niveau du club.
Oui, certes, Servette va mieux en ce mois de Novembre et a plus de certitudes que cet été, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut succomber à l’euphorie d’une petite série de succès. Les difficultés sont encore multiples, une très longue trêve arrive, et le jeune contingent servettien n’est peut-être pas encore armé pour des joutes plus intenses… La patience comme la prudence restent de rigueur en cette fin d’automne !

De lourds handicaps

Au-delà du public défaillant à domicile (lien), l’exploitation même du stade de la Praille pose un problème-clé évoqué de manière récurrente par les commentateurs des articles des EdS; problème critique pour les finances du club, en termes de dépenses récurrentes mais aussi d’investissements nécessaires. Le club ne communique évidemment pas directement sur le sujet, mais il demeure avec certitude dans l’attente de décision partagée notamment avec les instances politiques locales.

Aussi les jeunes pousses servettiennes sont pour la plupart encore bien jeunes (Dominguez, Rodrigues, Kursner, Cespedes, Gazzetta ou Hasanovic n’ont pas encore 20 ans), et les griller dès 2015 dans un Super League dont la sélectivité ne régresse pas est un risque bien lourd à prendre pour l’équipe d’abord et leur carrière ensuite. De même, les structures du club ne sont pas installées depuis longtemps. L’éviction de Loïc Favre étant encore sujet de conflit devant la justice, le reste du staff est très jeune sur les terres servettiennes. A part José Sinval, les autres sont là depuis 6 à 18 mois à peine. Au-delà de cela, les méthodes de Cooper et de son staff ne sont pas encore complètement éprouvées.

Par ailleurs, ces temps de crises économique voire diplomatique, ou encore régionale dans le football romand, ne favorisent pas vraiment l’arrivée d’investisseurs et de grands sponsors nécessaires à la viabilité d’un grand club à Genève. Et pourtant, peut-être faut-il remonter en Super League pour les faire revenir…

Et les autres handicaps sont multiples, parmi lesquels une relative faiblesse des clubs partenaires avec Carouge et Meyrin notamment, l’absence d’un partenariat avec un grand d’Europe (ou du Brésil 😉 pour se faire prêter des grands talents en devenir à moindre frais, un (micro-)merchandizing indigne d’un club professionnel, ou des engagements symboliques qui restent lettre-morte ou inachevés faute de je-ne-sais-quoi. La finalisation du mur de la solidarité étant un exemple qui nous tient à cœur, tant le symbole est lourd.
Est-ce alors vraiment le moment de viser un sommet peut-être un peu trop haut pour les petites jambes du soldat Servette ?

Un vrai challenge sportif !

Par ailleurs, accrocher une promotion est désormais un défi bien difficile à relever. Il faut être premier, et seulement premier (à moins d’une défaillance administrative) – de quoi faire regretter pour certains dont nous sommes le match de barrage de promotion/relégation (rappel). Il faut donc être régulier et solide sur une longue période, non seulement pour effectivement figurer tout en haut du classement, mais aussi pour prouver sa solidité en vue de la saison suivante.
Viser publiquement le titre n’est donc possible que si on est sûr de sa force. Sinon, il faut faire profil bas, et espérer demeurer dans la course jusque dans la dernière ligne droite avant finalement de révéler plus ambitieusement ses velléités d’accessit. Et gérer comme on peut ensuite.

L’ambition en question

Le « gagner un match après l’autre » est donc une stratégie de raison, ambitieuse a minima sur le moment et assez prudente sur le moyen terme. Cependant tout concorde dans les discours : Servette veut revenir parmi les grands de Suisse assez rapidement; et les récentes interviews de grandes figures comme Zuberbühler (lien) ou Vonlanthen (sur Léman Bleu) laissent entendre qu’il faudrait que ce soit assez prochainement. C’est d’ailleurs ce que défendront sûrement une majorité de supporters.

Dilemme qui, en fait, n’en est peut-être pas un.

Rester en Challenge League pour 2015-2016 sera sans doute « fatal » pour quelques joueurs ou membres du staff en fin de contrat ou en mal d’aventures plus huppées. Cela demandera une n-ième reconstruction de l’effectif, mais qui pourrait être de même envergure dans le cas contraire, et qui permettra surtout aux meilleurs espoirs de prendre encore un an d’expérience avant d’affronter de dures réalités. Cela donnera sans doute aussi un peu plus de temps pour régler les problèmes de fond qui plombe les perspectives, comme cette prise en charge du satané Stade de Genève – mais ils pourraient aussi être traités plus vite depuis l’élite.

Les deux chemins du destin représentent des stratégies qui se défendent, plus ou moins. De quoi relativiser (très) légèrement les variations de forme de l’équipe grenat. Ce n’est en tout cas pas la fin du monde si Servette perd la prochaine rencontre.

Reste, et ce n’est pas rien, qu’on joue d’abord au football professionnel pour gagner. Le prochain match, comme, si possible, toute la compétition. Et que l’impatience (voire l’incrédulité) des suiveurs pourrait être trop grande devant la lointaine perspective de l’été 2016, ruinant finalement les plus grandes ambitions d’à moyen-terme.
Encore un enjeu de management et de communication pour l’équipe dirigeante du Servette FC.

Ciao
Michel

11 réflexions sur « Et si le SFC restait encore un an en Challenge League ? »

  1. Tres bon texte! Un gros dilemme en effet. Des fois je me dit rester encore un an en CL pour bonnifier ce groupe ca serai bien, mais pour quel adversaire? GC? Lucerne? Est-ce que les cadres voudront faire une pige en plus egallement? Ou bien monter, essayer de se maintenir et sans faire le yoyo chaque saison.

    Losrqu’on est descendu certains parlais d’une periode de 3 ans avant de remonter. Elle est là (enfin c’est la prochaine justement ^^)

    Donc wait and see comme dirais l’autre. Next vs Schaffouse en plus avec une defaite de wohlen.

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  2. Perso je pense que l’ont joue un championnat pour le gagner. Magic était une pive qui n’a pas préparer la promotion. Jenkins est pas une pive. Alors jouons le championnat à fond et montons dans la ligue qui est la place de notre club et pas ailleurs.

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    1. +1 you play to win….

      2015 maybe back to SL. There could be an opportunity now….

      No stress. Keep calm and be grenats 🙂

      Allez les gars. And hopefully all financial support behind.

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  3. Le truc, c’est qu’un SFC en CL n’intéresse que les acharnés comme nous…on l’a bien vu durant les 2 saisons en SL, les affluences étaient beaucoup, beaucoup plus élevées.

    Ceci dit, les affluences d’aujourd’hui sont comparables à celles de nos précédentes années en CL, année de la montée exceptée. Il n’y a donc pas de désamour particulier des genevois à l’égard du club, c’est juste qu’ils n’en ont rien à carrer de la CL…ce qui démontre bien au passage leur fidélité au club 😦

    Donc, à mon avis, rester en CL n’est pas vraiment une option.

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  4. Très bon article qui résume, pour moi, bien la situation.

    Ne serait-ce que du point de vue financier, monter en SL au plus vite serait le mieux pour Servette. Car première division dit plus de sponsors (et de facilité à en trouver), meilleure visibilité, plus de revenus de la part de la ligue ainsi que plus de public (billeterie, et consommations au stade). Même si les charges augmenteront et que des travaux seront nécessaires (la pelouse chauffante est obligatoire je crois), je pense qu’ils pourraient être compensés par les entrées d’argent ingérantes à la SL. De plus, Jenkins se dit prêt du point de vue administratif pour la montée dans l’article de vendredi dans la TdG.

    Après, les jeunes ont encore au moins 8 mois pour muscler leur jeu. Si ils ne sont pas prêt à 17-18 ans, ils pourraient être prêtés en PL ou CL. Si ils ne le sont toujours pas à 19-20 ans, leur carrière au haut niveau pourrait être remis en question.

    Du point de vue de l’effectif je suis aussi d’accord avec Michel. Si le club ne monte pas cette année, je ne vois malheureusement pas comment il pourrait retenir des joueurs comme Doumbia, Dams ou Pasche voir un ou des jeunes internationaux genevois qui exploseraient réellement lors du second tour.

    Sans parler que pour l’heure, l’année prochaine il devrait y avoir Xamax et Lucerne ou Sion en CL. Hormis la perspective d’avoir 2 ou 3 fois plus de derbys romands, la promotion serait plus difficile.

    Il est prématuré de dire que Servette sera promu en juin, par contre comme beaucoup l’ont souligné, cette saison est une occasion à ne pas manquer.

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  5. Le club est-il capable de réunir un budget de 10 mio (uniquement pour la 1ère équipe) pour s’établir durablement en LNA ?
    Et deuxième interrogation, la ligue acceptera-t-elle cette promotion, sachant que nos comptes sont toujours sous sa surveillance ?
    Après faut jouer le coup à fond, mais je crains un manque total de soutien du tissus économique genevois même en cas de promotion…

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  6. Bonjour à vous tous,

    De façon très brève la montée la saison prochaine sera encore plus difficile à obtenir, car il y aura soit Lucerne, Vaduz, Sion, voire même GC.

    Alors tous en avant pour la montée cette année.

    La 1ère place avec Lugano se joue ce soir.

    Bonne journée

    Bob-super-Star

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