Le talent éclaboussant d’une jeunesse 

Depuis des décennies le public genevois rumine à voir des mercenaires venus de partout qui ne délivrent pas sur le terrain. L’ère HQ, dont Joao Alves avait ouvert la voie, semble marquer un autre temps. Celui d’une jeunesse sur qui on peut compter!

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Photo EdS: A l’image de Besnard qui rentre pour son premier match à la Praille contre Chiasso, la jeunesse, bien encadrée par des joueurs d’expérience,  apporte le SFC au sommet

Les années « fastes »

Pour ceux qui se rappellent de la période pré-faillite, ils se rappèleront des Zambrella, Mesbah et autres qui ont quitté le Servette FC avant même d’apporter quelque chose à l’équipe. Ils ne connaissent pas tous les autres qui ne pouvaient compter sur la première équipe pour sortir de l’anonymat. A la période Canal Plus ou Luescher et encore pire Marc Roger, l’avenir de l’équipe fanion ne pouvait se conjuguer qu’en portugais ou espagnol. Même sous Pishyar, pourtant sans argent, les jeunes servettiens désespéraient de voir la porte de la première équipe s’ouvrir. Les EdS étaient régulièrement contactés par des jeunes dont le spleen tenaient à s’exprimer. Sans espoir le talent ne peut s’épanouir et la porte de la première équipe verrouillée à double tour tué cet espoir.

La réalité économique comme modèle de succès 

Le football helvétique est pauvre. En droit TV particulièrement. Quand un club suisse touche 1 million, un club français en touche 50 et un club espagnol ou anglais plus de 100 millions. Comment pratiquer le même sport avec de telles disparités? Comment être compétitif si vos meilleurs joueurs ne peuvent pas rendre à leur club formateur un retour juste sur l’investissement qui a été fait pour les former? Le club du Président Quennec a fait le choix de la formation et surtout de sa valorisation. Peu importe si la cause est la réalité économique qui l’oblige à puiser dans le vivier local, c’est maintenant une réalité. Si tu as du talent et une mentalité qui va avec, alors les portes de la première équipe te sont ouvertes. La liste est maintenant beaucoup trop longue pour être une coïncidence: Kursner, Bytyqi, Rodrigues, Dominguez, Paratte, Gazetta, Bua, Cespedes et maintenant Besnard (qui est un jeune de la région) ont eu la chance de porter le maillot Grenat. Zakaria et Kutesa ont intégré la première équipe. Et quand le moment n’est pas encore choisi, ces jeunes partent se bonifier à Etoile Carouge comme Gazetta l’année dernière et Bytyqi et Cespedes cette année.

La réalité du terrain et la présence indispensable des joueurs expérimentés

Ajoutons un peu de pragmatisme à notre analyse. Contre Lugano, un joueur a fait pencher la balance vers la victoire: Kevin Bua. Contre Schaffhausen c’est encore ce même Kevin qui donne la victoire sur un assist de Besnard. Contre Chiasso et Lausanne, c’est Benjamin Besnard qui donne la victoire sur un corner tiré par Bua. Samedi contre Winterthur, Gazetta marque un but suite à une action de Besnard et Vonlanthen marque sur un assist de Gazetta.

Mais tout ce succès ne serait pas possible sans l’apport de joueurs d’expérience comme M’Fuyi, Dams, Pasche, Roux, Pont, Sauthier pour ne citer qu’eux qui font de cette équipe un savant mélange de fougue, de talent et de sérénité. Alors on peut le dire. Le présent et l’avenir du Servette FC se conjuguent avec sa jeunesse. Comme quoi le manque d’argent peut être un cadeau!!!

Par Oscar Obradovic

32 réflexions sur « Le talent éclaboussant d’une jeunesse  »

  1. Bel article Obradovic !

    Tout ça est très-à-propos. On peut même compléter que des Pont ou Sauthier (voire Mfuyi et Roux), que l’on peut considérer dans les cadres de l’équipe, apportent eux aussi leur pièce à l’édifice construit sur la jeunesse servettienne, puisqu’ils sont issus de la formation genevoise.

    C’est de toute évidence la seule stratégie qui marchera correctement sur la durée, et qui devrait amener le public à s’identifier davantage et à venir au stade.
    Tout ça est bien loin des fastes très artificiels de la Champions League, mais pour ce qui me concerne je trouve ça d’autant plus honorable et… beau.

    Allez Servette !

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  2. Merci pour l’article. Rien à voir, mais ca fait partie de ‘jeunesse:

    les m 21 ont perdu le premier match, et j’ai vu que Daniel Soares est meilleur buter de… deuxième ligue. C’est le ‘notre’?

    J’avais lu il y a une année que UGS avait plus d’argent et pas de spectacteurs, mais il s’en sortent pas mal j’ai vu. Quelqu’un en sait un peu plus? Mai, je suis un peu loin pour trouver des articles du foot régio de genève.

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    1. Ces dernières années, UGS a connu des moments difficiles tel que le changement de président, des problèmes à l’interne (j’avais fait à l’époque un essai chez eux et on m’a dit qu’il y avait des problèmes)…

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  3. Cher Mister Obradovic
    Bravo et merci pour ces lignes bien réalistes. 👏👏
    Je partage ton point de vue et reste toujours positive et pleine d’espoir pour l’avenir de nos chers Grenat.
    A Baulmes, dimanche : on y sera ! Près des vaches.
    Qui vient ?

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  4. Tout ceci me rappelle le Servette de 1959/60 et le renouveau du club avec l’arrivée du « chef » Jean Snella qui faisait confiance à une très jeune équipe encadrée par quelques « vieux », dont Roesch, Mantula, et Fatton (un par ligne, tiens, tiens…) qui avait mis fin à l’hégémonie des Young-Boys, champions suisses 4 ans de suite…

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  5. Tu aurais pu ajouter que M’Fuyi, Pont et Sauthier sont issus de nos rangs. Roux est certes Genevois, mais comme Besnard, il n’est pas sorti de chez nous. Et Frick a fait également partie de nos jeunes.

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    1. C’est à moitié juste pour Roux,il effectué sa préformation en U13 au SFC à cette époque il jouait avec Julian Esteban devant,mais les deux étaient petits pour leur âge.Julian est resté,Jocelyn est parti à Carouge.
      Il y a toujours eu à Genève des talents précoces,mais beaucoup ont eu de la difficulté à passer l’épaule chez les pros.
      Si la tendance actuelle perdure,on pourrait avoir de belles surprises.

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  6. Comme l’a dit Jean (De La Fontaine) : Patience et longueur de temps font plus que…..
    Ce poète n’était cependant pas issu de notre école de formation !!!

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      1. Wolhen marque deux seules occasions (dont un penalty) que cette équipe s’est procure alors Le Mont a loupe trois occasions nettes. Sans être impressionnant, Wohlen a fait preuve du réalisme suisse-allemand face a un adversaire qui domine la partie sans concrétiser ses occasions. Servette ne peut pas se permettre de lâcher même un point ce dimanche a Baulmes. A deux-zéro, je vous mal Le Mont revenir a la hauteur de Wohlen qui est loin d’être une foudre de guerre. A trois-zéro, je rentre quand même chez moi a Sté-Croix!

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  7. Ça fera 3 points de plus pour « super » Wohlen…. aïe ça commence à devenir chaud en haut du classement.
    Une victoire dimanche devient indispensable.
    Allez ! on s’accroche HOP SERVETTE !

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  8. Wohlen ne craque pas et joue en champion ! Ça va être dur jusqu’à la fin, on va peut être regretter nos points égarés au premier tour

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    1. est-ce vraiment une surprise actuellement ? On verra s’ils tiennent sur la durée (et nous aussi au passage). Si on veut être promus, il faut le mériter. rien de neuf sous le soleil.

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  9. Heureux d’avoir soutenu Quennec sur ce projet, de ne pas avoir douté de sa volonté de construire par le bas, avec les jeunes.
    J’ai eu l’occasion de discuter longuement avec Zuberbühler il y a un an de cela, son discours était (malheureusement pour certains) juste: poser les fondations, mettre en avant les jeunes, faire des choix drastiques pour le bien du club … Il savaient tous ce qu’ils voulaient faire, mais ne voulaient pas tout divulguer non plus. L’arrivée de Cooper, le travail de fond sur le physique, la mise en place de plusieurs jeunes dans le contingent… Cela était prevu mais les supporters sont trop impatients. Je préfère avoir volontairement soutenu ce projet et avoir attendu plus d’une année pour arriver à la satisfaction de voir des jeunes du coin briller et s’amuser sur le terrain que d’avoir le faux espoir de monter une équipe compétitive avec des vieux briscards de L2 française…

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    1. Donc, finalement, c’est grâce à Zubi qu’on en est là ?!

      Je n’ai aucun souci avec le fait qu’il fallait changer des choses, donner la chance aux jeunes, etc.. je me borne à constater plusieurs choses :
      -Zubi avait commencé à placer ses petits copains (Cantaluppi, Muller et Bruggmann).
      -Zubi s’est fait jeter de partout (YB, Xamax)
      -Aeby qui assurait l’interim s’est fait traiter comme une merde.

      Alors Zubi, il part quand il veut. Un entraîneur des gardiens, on le trouve quand on veut.

      Quant à Quennec, je continue à rester dans l’expectative. On verra comment il va gérer la fin de saison, puis la promotion ou la non-promotion.

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      1. Certes j’évoque les choix drastiques mais derrière j’insiste beaucoup sur la mise en avant des jeunes du club en tant fondation même du SFC. Dès son arrivée, Zubi a milité pour ca (pour avoir eu son impression en septembre 2013 deja). Je ne glorifie pas l’ex-gardien de la Nati mais je pense qu’il a quand même joué un rôle dans le succès du club vis à vis de sa politique des jeunes joueurs du cru. Après, j’avoue que les décisions concernant Cantalupi ou Aeby m’échappent…
        De toute manière NF, depuis le début on a un avis divergent et ca ne va pas changer de sitôt à mon avis 😉

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    2. Nb: je voulais dire « ils savaient tous » dans le premier message, ce qui signifie que ce résultat n’est pas que le travail du seul Zubi (ce que tu semble insinuer). Je pense juste qu’il a joué un rôle a un moment donné dans l’engrenage. Aeby a pu aussi très bien être un des fondateurs. (Pour préciser un peu plus ma pensée)

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      1. Aeby est un conservateur, il n’était pas l’homme pour lancer des jeunes, c’est certain.

        Pour Zubi, j’ai peut-être mal compris. Mais tu semblais insinuer qu’il est à l’origine de la politique actuelle. Mea culpa si ce n’est pas le sens de ton message.

        Un avis divergeant, on s’en fiche, du moment qu’on échange nos idées de façon saine, ce qui est le cas.

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