La vision des vaudois du match nul dans le derby

Nos meilleurs ennemis vaudois ont vu le même match que nous samedi mais l’on regardé sous l’angle lausannois, c’est à dire 2 points de perdus et une dent très forte contre Contini qui n’a pas la cote à Lausanne :

« Par sa faute, le LS se retrouve dans une situation compliquée »

Samedi, dans un contexte pourtant idéal et devant plus de 8000 spectateurs qui ont passé une belle fin de journée, le LS a raté une grosse occasion de relancer le championnat. Une fois de plus. Mais, au moins, il a eu le mérite de lutter avec courage pour finalement réussir à empêcher son adversaire de s’envoler un peu plus encore au classement.

Mais si l’état d’esprit et le courage des Lausannois ont été ceux que l’on attend d’une équipe ambitieuse, on ne peut malheureusement pas en dire autant du contenu global, du fond de jeu proposé. Un domaine capital dans lequel la supériorité de Servette a été évidente. Car ce deuxième derby de la saison a été l’exact contraire du premier. À Genève, le 31 août, le LS avait, lors d’une 1re mi-temps parfaitement maîtrisée, su imposer une supériorité alors évidente pour prendre logiquement le dessus. Trois mois plus tard, on a la désagréable impression que tout a changé. Parce que Servette a beaucoup progressé et que, dans le même temps, le LS a régressé. Pour preuve, à l’aller, et malgré une seconde période au cours de laquelle l’équipe avait déjoué à 11 contre 9, les Vaudois avaient mérité leur succès. Alors que samedi, Giorgio Contini se réjouissait justement du petit point arraché. «Menés au score, nous avons pris beaucoup de risques et donc laissé quelques espaces de trop à un adversaire plus expérimenté, analysait le coach lausannois. Du coup, c’est un vrai bon point que nous avons pris. Ce sont plutôt ceux perdus auparavant que je regrette et qui font la différence en faveur de Servette aujourd’hui.»

L’autogoal de Contini

L’excuse de l’expérience prête plutôt à sourire de la part d’un coach qui décide de se priver volontairement de Monteiro et de Cabral. Les nombreux errements d’une défense trop souvent dépassée ne pouvaient d’ailleurs même pas être corrigés en cours de route puisque Monteiro et Asllani avaient été relégués en tribune! Quant à l’entrejeu lausannois, il n’a pas tenu le choc en 1re mi-temps. Dans ce contexte difficile, seule la formidable générosité d’Alex Pasche parvenait à colmater quelque peu les brèches. «On a perdu trop de ballons bêtement, c’est vrai, admettait Contini, mais des jeunes comme Pos et Puertas n’ont-ils pas le droit de perdre parfois un peu la boule? Ils ont ensuite compensé leurs erreurs en luttant comme ils le devaient.»

Entièrement d’accord, mais après une très bonne première sortie contre Winterthour, les deux espoirs lausannois avaient déjà marqué le pas à Aarau. N’aurait-il dès lors pas été préférable de les ménager face à un adversaire d’une consistance bien supérieure? Pour, bien sûr, les relancer, dans un contexte mieux adapté à leur progression, au printemps. «Pour un jeune, il est toujours facile de faire un ou deux bons premiers matches. La grande difficulté, c’est de les confirmer», soulignait justement Contini il y a quinze jours. À se demander si le Zurichois n’a pas la mémoire d’un poisson rouge…

Kukuruzovic déçoit

L’autre énorme déception de ce derby n’a en fait été qu’une confirmation de ce que l’on voit depuis trois mois. À nouveau mis en exil sur le côté droit, Stjepan Kukuruzovic – l’homme au pied gauche de velours qui devait servir caviar sur caviar aux attaquants lausannois –, a une fois de plus erré comme une âme en peine. Alors qu’ils devaient remplir le même rôle important sur leur flanc droit, la différence de rendement entre Kukuruzovic et Stevanovic résume presque à elle seule ce derby. D’une incomparable lenteur et imprécis dans ses passes, l’ex-milieu de Vaduz et Saint-Gall ne peut être utile au LS que dans une position axiale. Et à condition qu’il dispose d’un peu de temps pour distiller ses ballons. Raison pour laquelle le Bernois ne s’est presque exclusivement distingué que sur balles arrêtées depuis son arrivée à la Pontaise, fin août.

Après ce derby de très bonne qualité, la position de leader de Servette sort considérablement renforcée. Et même si Giorgio Contini ne cesse de répéter qu’un nouveau championnat «où l’on repartira de zéro» commencera le 2 février prochain, force est de constater que les Genevois l’aborderont avec des certitudes que les Vaudois n’ont pas. Tout cela sans oublier que le LS n’a déjà plus son destin entre les pieds. Pour ce qui concerne, bien entendu, cette promotion directe qui est (était?) l’objectif déclaré du club.

Si le LS ne pointe pas aujourd’hui à dix longueurs de Servette, il peut remercier Andi Zeqiri. Comme en deux autres occasions déjà, à Rapperswil et à Kriens, le prometteur attaquant lausannois (19 ans) a inscrit un but qui a permis à son équipe d’éviter la défaite. Mais, malgré cette contribution offensive toujours plus déterminante, Giorgio Contini s’échine à considérer Zeqiri comme un simple joker (six titularisations seulement). Un rôle à temps très partiel (593 minutes de jeu seulement) que l’intéressé accepte avec le sourire. Du moins face à la presse. «Je suis très content d’avoir marqué. Si le coach m’a donné quelques minutes de jeu, c’est pour que je fasse la différence. Et je suis fier d’avoir justifié sa confiance.» Lorsqu’on lui demande si, au vu de sa forme et de la qualité de ses performances depuis deux mois, il ne se sent pas un peu frustré par son temps de jeu réduit, l’attaquant demeure aussi calme et lucide que face à Frick un quart d’heure plus tôt. «Bien sûr que j’aimerais jouer davantage mais c’est le choix de l’entraîneur et je dois l’accepter. Je vais continuer de travailler dur la semaine pour lui montrer que je mérite mieux. Ce qui m’a surtout pénalisé, cette saison, ce sont les quatre petites blessures qui m’ont freiné aux mauvais moments. J’ai encore le défaut d’en faire parfois un peu trop à l’entraînement.»

Une lucidité qui contraste avec les propos d’un coach qui a, à nouveau, attendu… 77 minutes avant d’effectuer le premier des quatre changements autorisés. Et cela alors que son équipe ne parvenait pas à vraiment inquiéter la défense adverse. «Si je fais entrer un joker sur le terrain et qu’il marque, c’est que j’ai fait tout juste, non?» se félicitait pourtant Giorgio Contini. À défaut d’avoir permis à une seule individualité lausannoise de progresser durant les désormais six mois passés à la tête de son équipe, le technicien zurichois maîtrise au moins à la perfection l’art de transformer un coup de chance en coup de maître. Il en faudra malheureusement beaucoup d’autres pour que le LS fête avec Contini cette promotion tant attendue en juin prochain. » article du 24heures du lundi 10 décembre 2018

Par les EdS et le 24heures

7 réflexions sur « La vision des vaudois du match nul dans le derby »

  1. Faut l’envoyer à Dominguez !

    Quelle bonheur de passer la trêve champion 😉 Merci Geiger et tous le staff…Et pourtant je faisais bien partie des sceptiques, mais me suis planté en beauté et ça fais plaisir 😉

    Aimé par 2 personnes

  2. Que de réalisme, que de vérité et de lucidité dans ce propos médiatique pourtant porté dans le sens du LS et ses parties de pêche en général…

    A se demander ce que le staff et ses pollueurs de patrons doivent penser des déclarations de Contini emplies de légèreté et de clownerie phenomenale!. Visentini n’aurait pas signé tant de réalisme peut-être. Quoique, son article TDG est bien torché aujourd’hui.

    Tous à la Praille vendredi pour je l’espère une belle victoire contre la jeunesse du pays des Knie! 🤡

    Bien à tous 😉

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