Les pieds sur terre

Steve revient sur cette saison qui avait commencé par quelques difficultés dans le jeu, quelques exploits, notamment contre Genk, une période faste durant l’hiver et un gros coup de mou actuellement… sa conclusion, soyons quand même positif !

La saison 2023-2024 touche gentiment à sa fin. Une saison d’une rare intensité qui a de la peine à se terminer comme l’aurait rêvé le peuple grenat. Le doublé ne sera pas une réalité, Servette terminera 3ème et même pas 2ème diront certains mais peu importe le contenu de cette saison remarquable mérite d’être rappelé à ceux qui ont la critique facile et oublient trop rapidement les exploits réalisés jusqu’ici.

Des problèmes, des solutions une élimination et aussi beaucoup de bonheur 

Comment cette équipe injouable au niveau Suisse, il y a encore 2 mois, a pu s’effondrer de la sorte dans le dernier ¼ du championnat. Les réponses résident surement à divers niveaux des erreurs entre autres oui, une baisse de régime due à la fatigue aussi, ou encore une perte de confiance.

Les erreurs, elles, ne sont pas le fruit des joueurs ou du staff technique, mais elles se situent à la direction et à la cellule de recrutement. L’affaire improbable du e-mail non envoyé est une raison, mais ce n’est pas tout, la perte de Bédia non remplacée, même si tout était mis en place avec l’entourage deNsamé pour que ce dernier prenne la place à la tête de l’attaque, Servette aurai dû se méfier de l’attitude de YB et avoir aussi anticipé et cherché un autre joueur capable de prendre le lead en attaque. La direction, doit se réorganiser. C’est en commettant des erreurs que l’on s’améliore. En cette fin de championnat, Fischer a d’ailleurs déjà lancé certaines restructurations au sein de la direction. Le plus important quand on se trompe, c’est de rebondir et nul doute que Servette va encore plus se professionnaliser dans ce secteur pour le futur et c’est une très bonne nouvelle. Finalement, si on avait eu des demi-couac, les choses ne seraient pas en train d’évoluer en coulisse, comme c’est le cas actuellement.

La fin de l’aventure en Europe aux pénaltys a été difficile à digérer pour Servette

L’élimination en 8ème de finale de Conférence League a laissé des traces. Et l’équipe a forcément été touchée mentalement après cette élimination assez dure et injuste. Cumulée avec la pause de l’équipe nationale, c’est toute la dynamique qui portait l’équipe qui s’est en partie éteinte. Mais en vouloir aux joueurs serait trop facile. Premièrement car c’est l’expérience de la gestion des émotions de coupe d’Europe qui doit rentrer. Et deuxièmement si je reprends le début de ce paraphage il est écrit : L’élimination en 8ème de finale de Conférence League a laissé des traces. Rien que cette phrase démontre l’exploit majuscule des grenats cette année, le dernier 8ème de finale, c’était en 2001, autant dire un bail revoir Servette à ce niveau en Europe démontre la grandeur de notre saison. Un énorme pallier été franchi cette année. On a rêvé, on a vu des matchs grandioses, vécu des émotions extraordinaires, rempli le stade à guichet fermé à deux reprises (excepté le match d’inauguration à la Praille, on n’a jamais fait). Il faut remonter au match de coupe d’Europe contre Bordeaux en 1993 aux Charmilles pour voir Servette recevoir dans un stade plein. Servette s’est redonné un nom qui traverse, à nouveau, les frontières. Quel plaisir d’entendre parler de Servette (même si nos amis français nous appel le Servette de Genève). Entendre parler de Servette sur Canal + lors de résumé de match, ou de voir des vidéos partager sur les réseaux par l’UEFA montrant des actions et buts grenats quel régal !!!

Kutesa vient d’ouvrir le score contre les Rangers dans un stade plein et en feu

Un rythme endiablé

La cassure mentale de cette élimination contre Plzen a aussi, bien entendu, eu un impact sur le physique de l’équipe. Servette était en surrégime, un contingent limité et un nombre de match affolant ça se paie aussi.

Je me suis amusé à faire le tour des équipes européennes, pour voir qui à jouer le plus de matchs cette saison et ce qui en ressort est à peine croyable et explique la fatigue dans laquelle l’équipe se trouve aujourd’hui.

Le classement des clubs ayant le plus joué cette saison :

1. Club Bruge : 63 matchs
2. Glasgow Rangers : 59 matchs
3. Servette FC : 58 matchs

On retrouve dans ce classement Manchester City avec aussi 58 matchs, l’Atalanta et Aston Villa avec 56 matchs, le Real Madrid, le Bayer Leverkusen ou encore le Barça avec 53 matchs. Servette est donc la 3ème équipe en Europe au niveau du nombre de matchs joués et si on compare avec les équipes précitées dans ce classement, le moins que l’on puisse dire c’est que notre effectif est largement moins étoffé que les autres équipes. Donc la fatigue physique est forcément justifiée pour expliquer la situation de l’équipe en cette fin de championnat. Pour faire une comparaison avec des autres équipes en Suisse, St-Gall c’est 40 matchs joués, le FC Zurich c’est 42 matchs, et le FC Lugano et YB 52 matchs joués. 

Si on va même encore plus loin, on remarque que Cognat est même le 3ème joueur (2ème en tant que joueur de champs) en Europe en termes de temps de jeux avec 4432 minutes sans compter les deux derniers matchs à jouer.

Une finale comme dernier match

Avec tout ceci, nous avons en plus pu jouer les premiers rôles dans le championnat et mettre YB dans ses petits souliers malgré un budget au moins trois fois moins important. Depuis notre retour en SL (et oui n’oublions pas qu’il y a 5ans, on jouait contre Kriens et Rapperswil) en 5 saisons nous sommes pour la troisième fois sur le podium. Qui a fait cela ces dernières années, exceptés YB et Bale ? L’équipe est en progression constante cette saison malgré des baisses de régime à aucun moment, nous avons coulé ces derniers matchs. Nos défaites sont, à chaque fois, d’un petit but d’écart. Fini les claques que l’on se prenait en fin de saison ces dernières années. Et je n’ai pas de doute que la saison prochaine Servette sera encore plus fort.

Pour terminer cette belle année, il nous reste encore une finale comme cerise sur le gâteau. La dernière fois, c’était en 2001. L’envie de gagner à nouveau un titre important dans notre pays est clairement présent chez les joueurs. Autant dire que l’équipe va retrouver les ressources mentales et physiques pour répondre présente pour cette dernière page de la saison.

Cognat marque contre Winti et propulse Servette en finale

Je suis tellement impatient d’être à Berne le 2 juin et d’ici là, quand je me retourne sur cette saison, je n’y vois que de magnifiques moments, de la joie de revoir un Servette qui retrouve petit à petit sa place qui était la sienne avant la faillite. 

Je n’ai qu’un mot pour décrire cette saison :

Merci !

Merci Servette !

Merci Servette de m’avoir fait rêver comme le gosse que j’étais il y plus de 30 ans.

Par Steve