F. Vinas, le jugement dernier

Francisco Vinas : Ange ou démon ? Bienfaiteur incompris ou homme ayant perdu le sens du jugement ?

 

La page Vinas s’est tournée hier avec la reprise du club par Mr Pishyar. En marge de cet événement majeur, mais certainement pas une anecdote, Francisco Vinas a voulu réaffirmer sa rupture avec Genève et un retour certain aux pays de ses ancêtres, l’Espagne. Genève tolère- t-il tellement peu ses étrangers qui réussissent?

Décidemment, Mr Vinas a la défaite amère. Cet homme dont rien ne pouvait faire infléchir la ligne de conduite a quitté non seulement la direction du Servette mais quitte aussi Genève et la Suisse !!!! Lors de sa démission les mots étaient déjà très forts : « Il y a des limites à mon engagement. Celui-ci ne peut mettre en cause ma famille, sa sécurité et son honneur. Ces limites ont été franchies le week-end dernier. Des menaces physiques ont été exercées contre moi-même (cela avait déjà été le cas) et mon fils. Dans une telle situation, nous avons dû recourir à la protection de la Police.…Après avoir eu une discussion au sein de ma famille, j’ai pris la décision de mettre mon mandat de Président à disposition, de même que celui de membre de l’Association … Je vous indique cependant vouloir m’éloigner de Genève pour un certain temps. Vous comprendrez que je ne tiens pas à vivre sous protection. Pour ma part, je continuerai à m’intéresser au destin du Club, mais désormais de loin. »

Hier, l’homme, probablement fatigué, n’y va plus par quatre chemins sur son engagement par rapport à Servette : «J’ai sacrifié quatre ans de ma vie, de l’argent et beaucoup de temps. »   Jusqu’à preuve du contraire personne ne l’a obligé à garder les rênes du club à la faillite. Il était Président de l’Association et c’est retrouvé propulsé Président de la première équipe. Qui nous dit que personne n’était intéressé à en faire autant ?

«J’ai un sentiment d’amertume. Je demandais cinq ans, on ne m’en a laissé que trois. »   Depuis quand Mr Vinas demande quelque chose ? Il a statué depuis le début que le retour en Super League prendrait 5 ans. Personne ne peut le blâmer d’avoir été raisonnable après une période de surenchère. Dire que le contrat a été rompu est faux. C’est lui qui est venu avec le projet Pishyar et les espoirs qu’il pouvait susciter. C’est lui qui nous a fait comprendre que le budget actuel ne permettrait pas d’avoir les ambitions de remontée. Alors par quel tour de magie avait-il l’intention de réussir seul. Car seul il l’était ! Un à un, il a découragé les bonnes volontés. Un à un il a négligé les partenaires qui ont fini par quitter le bateau. Serait-ce trop vous demander, Mr Vinas, que de reconnaître la responsabilité de votre isolement ?

« …vous ne me verrez plus. Je vais quitter le pays et demander la nationalité espagnole car, avec mon accent, je serai toujours un étranger ici.»  « C’est une page de ma vie qui se tourne. Vous ne me verrez plus dans ce stade.»     « On ne veut pas de moi, aucun Genevois ne se présente, alors voilà. Je crois que je serai toujours un étranger à Genève… »   Ce discours de l’immigrant espagnol refoulé par le Genève helvétique semble vraiment ridicule quand on sait que Mr Pishyar, iranien, a été plébiscité malgré ses origines non-suisses et non européennes. On rappellera également que ce dernier est resté au chevet d’un club pour la reprise duquel les (anciens) dirigeants n’ont pas manqué de clamer qu’il fallait donner la priorité à une solution genevoise !  Bien sûr qu’il faut punir toute discrimination, M. Vinas ! Mais avant de se plaindre, il aurait peut-être fallu que vous n’en usiez pas vous-même ! On croit rêver ! L’arroseur est arrosé ! Avec 54% d’immigrés, Genève n’est certainement pas la ville qui porte le plus attention aux origines et aux accents. Transformer cette échec sportif historique (car c’est la réalité de la politique Vinas !) en une fronde anti-étranger l’ayant poussé à démissionner est une mascarade.

«J’ai reçu des lettres très touchantes des joueurs. Et samedi, ils m’ont appelé de Wil en me disant: Président, on a gagné pour vous.»    J’aimerai connaître le nom des hypocrites qui ont attendu sa démission pour commencer à courir. Ou alors, une fois de plus, l’égo de Mr Vinas cherche à s’autocongratuler en nous faisant croire que les joueurs regrettent son départ.

Pour la toute dernière fois, nous ne pouvons que souligner la misérable sortie de Mr Vinas. Son passage à la tête du Servette était une erreur de casting. Il était d’un autre temps et nous ne pouvons qu’espérer qu’il emporte avec lui cette façon de gérer un club. Après tout, l’épisode Vinas n’aura durant que 3 ans. Qu’est-ce à côté de 120 ans d’histoire ?

Oscar Obradovic

5 réflexions sur « F. Vinas, le jugement dernier »

  1. Le nom des hypocrites qui ont attendu sa démission avant de commencer à courir ? Et s’il s’agissait tout bonnement de l’effet Castella ? De source sûre (un des joueurs) l’envie de bien faire était déjà là depuis longtemps mais la manière de s’entraîner n’était, disons, pas un modèle de professionnalisme. Dès l’arrivée de Castella ça a changé. De plus ce dernier semble avoir la réussite qui faisait défaut à son prédecesseur. A Wil, ça a été une occasion un but alors que les Saint-Gallois ont tiré sur la latte et se sont vu refuser un but pour hors-jeu. Or sur les six défaites enregistrées par Sauthier beaucoup se sont jouées sur des petits détails.

    Toujours est-il que cet article me donne l’impression que l’on tire sur un corbillard. Les erreurs de Viñas ont certes été nombreuses mais l’homme avait également des qualités, telles son honnêteté, son attachement au club. De plus il s’est retrouvé sous le feu des projecteurs à un moment où personne d’autre ne voulait prendre cette lourde responsabilité. Où étaient les Grange & Co. au moment de la faillite ? Pour ma part, quelles qu’aient été ses erreurs je préfère garder de Viñas l’image positive de celui qui s’est dépensé sans compter pour remettre Servette sur les bons rails. Car sans ce boulot accompli en amont (avec notamment la promotion en Challenge League) on n’entendrait pas beaucoup parler des Pishyar aujourd’hui. Alors laissons à Viñas sa dignité. Il ne mérite en tout cas pas d’être aussi haï que ses prédecesseurs qui, eux, n’agissaient que pour leur gloire personnelle et se moquaient du bien du club comme de leur première chemise.

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  2. de mémoire… je ne pense pas que Monsieur Weiler rentre dans ta liste de prédécesseurs à oublier…
    sinon, tout à fait d’accord avec toi Olaf

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  3. Non je ne faisais certainement pas allusion à Monsieur Weiller. Plutôt à ceux qui se sont succédés entre le désengagement de Canal+ et la faillite.

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  4. Mais tout le monde a le droit d’avoir ses rêves. Moi je connais simplement trop de monde qui ont travaillé avec lui et qui ne m’ont pas parlé de cet ange que tu sembles idéaliser. Bien au contraire

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  5. Un ange que je semble idéaliser ? Nullement. Mais il n’est pas non plus le Prince des Ténèbres en personne comme ton article le dépeint. L’homme a ses qualités et ses défauts et malgré une fin de règne difficile il faut aussi lui reconnaître certains côtés positifs. Et maintenant qu’il a définitivement passé la main j’estime que les supporters servettiens pourraient se montrer un peu seigneuriax et lui accorder autre chose qu’une sortie par la petite porte. Car en dépit de tous ses défauts et de toutes ses erreurs il a assez fait la preuve de son attachement à Servette pour que nous lui laissions sa dignité. C’est tout.

    Et, étant moi-même depuis quelques temps un collaborateur au site officiel de Servette je connais également pas mal de monde qui travaillait avec lui. En effet les gens ne parlent pas de lui comme d’un ange mais tout le monde le respecte.

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