Interviews croisées Niederhauser-Londono et analyse des EdS

Chaque spectateur a sa vision différente d’un match. Mais lorsque c’est le cas entre l’entraîneur et son assistant, on peut légitimement se poser des questions…Retour sur deux analyses à chaud, mais croisées.

londono-Niederhauser

William Niederhauser – entraineur principal

WN: Wohlen a 2 occasions, ça fait 2 buts. Nous avons eu beaucoup d’occasions en une mi-temps et quand on voit la deuxième mi-temps que nous avons faite, nous aurions dû être récompensés par 3 points. On a eu le poteau, les arrêts du gardien et c’est cela que l’on veut retenir. Ce match nul est frustrant.

Medias: Mais il y a quand même un but très très très chanceux en première mi-temps, avec une prestation très très décevante.

WN: C’est vrai que nous avons eu un peu de mal à trouver la solution dans les intervalles et on portait trop le ballon. Quand on porte trop le ballon contre une équipe comme Wohlen, très compact, il est difficile de trouver des solutions. On a trouvé plus de solutions en deuxième mi-temps. Il faut mettre plus de rythme dans le jeu.

EdS: Mais il y a quand même beaucoup de difficulté à pouvoir produire du jeu sur un match ?!

WN: Il faut arriver à imposer ce rythme sur un match et à mettre la pression sur l’équipe adverse. On a pressé haut et c’est ce que je voulais. Maintenant il faut être plus précis dans les 16 mètres. On a bien vu que Wohlen n’a pas eu une action de jeu avec une occasion en deuxième mi-temps quand on joue comme cela.

Medias: Il y a eu beaucoup d’imprécisions, notamment sur les coups-francs.

WN: Deux étaient dans le cadre, mais le gardien les arrêtent je ne sais pas comment. Donc ceux-là étaient bien tiré. Il faut bien comprendre que c’est dur de presser une équipe pendant 90 minutes comme on l’a fait en deuxième mi-temps.

Media: Mais vous n’êtes pas satisfait du résultat ?

WN: Je voulais absolument que l’on fasse les 3 points. Mais on va continuer à travailler. Il faut qu’il y ait un déclic qui s’opère. C’est rageant, car on se fabrique 2 goals, mais sur l’ensemble du match, on est vraiment très très proche de la victoire…

Oscar Londono – Entraineur-assistant (ndlr : cet interview a été retranscrite de mémoire de trois EDS en raison d’un problème technique d’enregistrement)

EdS: Oscar, comment analyses-tu ce match?

Oscar (exaspéré): C’est insuffiant. C’est très insuffisant. Il faut être réaliste, cela ne va pas. Il y a un problème et cela ne peut plus continuer comme cela. On ne peut pas continuer à faire des cadeaux pareils. Ce soir, on offre les deux buts ! Ca n’est plus possible.

EdS: Outre les deux buts, Wohlen tire sur le poteau en première mi-temps. Le SFC marque un but très chanceux, sans même avoir été dangereux. Le déchet technique a été très importants, notamment sur les balles arrêtées. On produit peu de jeu, non ?

Oscar (désormais plus énervé qu’exaspéré) : Oui, c’est juste. On ne peut pas jouer comme cela à la Praille. Les joueurs doivent se libérer en entrant sur le terrain. Ils doivent donner plus, être plus actifs sur le terrain, vouloir aller chercher la victoire dès le début du match et ne pas attendre d’être mené au score pour commencer à jouer. Ils sont mis en condition pour ça. On est chez nous, devant notre public, on n’a pas le droit de livrer de telles prestations. Les joueurs doivent être conscient du maillot qu’ils portent. C’est le maillot du Servette, bon sang !

EdS: Mais le problème n’est-il pas un manque de volonté chez les joueurs?

Oscar: Ecoutez, non, je ne pense pas. Et ça serait grave si ça l’était. Mais les joueurs doivent maintenant prendre leurs responsabilités. Ils sont jeunes, mais ça n’est pas une excuse. Ils doivent apprendre à se libérer quand ils jouent à la Praille. Il faut agir et pas réagir. C’est une question d’état d’esprit, c’est tout. William les met dans les bonnes conditions, tout est réunis pour que cela marche. Mais ça ne marche quand-même pas. A un moment, il faut savoir ce que l’on veut dans la vie. Ici, c’est le Servette, un club qui a une histoire. Si les joueurs ne peuvent pas se libérer ou supporter la pression, il peuvent faire autre chose.

EdS: Autre chose ?

Oscar:  Que de jouer au Servette.

EdS: Mais Oscar, est-ce que l’on joue comme on s’entraîne ?

Oscar:  Non non ! A l’entrainement, les gars travaillent très bien. Même super bien. Venez à Balexert, vous verrez ! Par contre,  cela ne suit pas ici. Peut-être que le maillot est trop lourd à porter pour certains, je ne sais pas. Ca n’est pas toujours facile de porter le maillot grenat, mais si tu le fais, alors tu dois te montrer digne de ce maillot. Là, c’est plus possible de faire de tel match devant nos supporters.

EdS: Mais où est le problème alors ? Le mental ?

Oscar: Oui, c’est ça.

EdS: Mais comment vous allez le travailler pour le match de Locarno  ?

Oscar: Nous, on met les joueurs dans les meilleures conditions possibles. A eux de prendre leurs responsabilités maintenant.

Analyse des EdS

C’est le verre à moitié plein pour William et le verre à moitié vide pour Oscar. Ces 2 réactions opposées du banc servettien démontrent toutefois à quel point Servette se trouve dans une situation difficile et contradictoire.  La force de la vie vient souvent de savoir retirer le positif de situations compliquées, comme le fait William. Cependant, arrive un temps où cette méthode s’apparente plus à une perte d’objectivité qu’à un état d’esprit constructif. Maintenant, à savoir si tel n’est pas le cas en l’espèce, nous n’en mettrions pas notre main au feu.

Une victoire en 8 journée de championnat, qui plus est quand elle remonte à presque 3 mois contre le dernier annoncé, c’est objectivement très insuffisants et très mauvais, comme l’a souligné Oscar. Les joueurs semblent de plus en plus perdus sur le terrain, bien loin des combattants que l’on nous avait promis en début de saison.

Ce n’est pas être trop critique ou trop exigeant, mais simplement réaliste et objectif, que de dire que la situation ne peut plus continuer ainsi. Le stade se vide doucement et sûrement et la désillusion des supporters monte de jour en jour. Cela ne veut dire que William doit être congédié. Il a en effet beaucoup apporté au Servette et il a sa place dans la structure professionnel du club. Mais il reste un entraîneur jeune et sans expérience ; son analyse du match semble complètement décalée, non seulement de celle de son assistant, mais d’un public qui ne s’est pas fait prier pour manifester bruyammant son mécontentement pendant et à la fin du match. Si William devait perdre son poste, les joueurs en seraient en grande partie responsables. Mais l’idée du Président semblerait plutôt consister en un « soutien » par un entraineur plus expérimenté. Pourquoi pas? Mais la solution, comme le suggère Oscar, passe par un changement radical dans l’approche des matchs. Servette ne peut plus attendre. Le club, et c’est la responsabilité du Président Pishyar, se doit de réagir.

Par Oscar Obradovic et le Prince Igor

4 réflexions sur « Interviews croisées Niederhauser-Londono et analyse des EdS »

  1. Remettez Castella aux commandes, c’est un homme de terrain pas de bureau. Il connait Servette, son public, il saura remettre les choses à l’ordre et réconcilier Servette et ses supporters

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    1. maintenant que castella s’occupe de M20 suisse je vois pas comment servette pourra aller le chercher. Et je pense que lui avec la sécurité de l’emploi qu’il a à L’asf ne va pas prendre le risque de quitter son nouveau job.

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    2. Castella, on a vu ses limites avec une équipe de jeunes ambitieux dont la valeur du maillot ne veut dire grand chose. Il faut des methodes modernes de coaching.

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