Interview de David Pivoda – 3ème partie- « J’ai reçu le maillot du Servette comme celui de Tottenham quand j’avais 6 ans »

Nous voulions vous présenter l’autre visage de David Pivoda en interview. David nous parle de son arrivée au Servette, comment il a su créer une grande complicité avec Le Président Pishyar et les projets de marque pour le futur.

David Pivoda, un vice-Président différent au service du club Grenat

EdS : David, tu ne le sais peut-être pas mais beaucoup de questions se posent sur toi. Il parait que tu serais Vaudois?

David Pivoda : C’est beaucoup plus compliqué. Je suis de père Tchèque et de mère Anglaise mais j’ai grandi à Lausanne où j’y ai fait 10 ans d’études. Je viens d’une famille qui a baigné dans le sport et mes parents étaient profs de sport. J’ai aussi joué à un petit niveau en deuxième Ligue.

EdS : Mais d’où te viens cette passion pour le Servette FC

David Pivoda : On sait que l’amour pour un club est souvent une question de filiation soit par son père ou son grand-père ou quelqu’un de son entourage. Moi j’ai reçu le maillot du Servette et de Totenham quand j’avais 6 ans et j’ai toujours été un fervent supporter de ces clubs.

EdS : J’imagine que tu n’aurais jamais pensé devenir le numéro deux du Servette FC et même le numéro un médiatique si on considère le temps à affronter les médias.

David Pivoda : Mr Pishyar reste clairement le numéro un. Moi j’essaye de défendre les valeurs du Servette FC et l’avancée du projet. La mentalité du Président, et aussi la mienne, est de faire profil bas et de mettre le club en avant. Après 3 ans au Servette FC et un an en temps que salarié, je suis très fier de faire partie de ce défi de relancer le SFC sur tous ces aspects. C’est ce qui me prend par les tripes.

EdS : Et toi tu travailles comment avec le Président? C’est un contact quotidien, hebdomadaire, mensuel?

David Pivoda : Comme tu le sais bien il voyage beaucoup. On se contacte donc presque quotidiennement par téléphone. On se voit dès qu’il est à Genève ou je me déplace de temps en temps à Paris ou au Moyen-Orient. On fait souvent un travail en ping-pong sur des choix et des décisions à prendre pour le club.

EdS : Venons à un sujet très différent concernant le nouveau maillot où du bleu est apparu alors que le maillot précédent grenat et blanc faisait l’unanimité. Comment est arrivé ce bleu ?

David Pivoda : Le bleu fait forcément référence à la plus belle saison de notre club 78-79. J’ai essayé de creuser pour connaitre les raisons de l’époque du bleu. Il n’y a en fait aucune raison esthétique mais plus un choix instinctif qui a coïncidé avec beaucoup de bonheur pour les supporters. Notre objectif était de faire  un clin d’œil à cette époque. Dans le S-mag, il s’agissait d’une maquette et les shorts et maillots sont en cours de fabrication. Le bleu sera un bleu roi très très foncé qui se marie très bien avec le grenat. Ce sera pour les matchs à la maison. A l’extérieur ce sera noir-noir ou blanc-blanc. Nous espérons que nos supporters ne seront pas déçus quand ils vont les découvrir portés par nos joueurs.

EdS : Il y aura-t-il des surprises au niveau des produits ?

David Pivoda : Oui, nous avons aussi l’idée de faire pour les festivités des 120 ans un maillot « vintage 1929 » et qui sera porté par les joueurs pour un ou deux matchs à domicile. Au niveau stylistique on voit qu’en ce qui concerne les coupes ou la qualité des matériaux, il se faisait des choses extraordinaires qui se sont un peu perdues au cours des 15-20 dernières années et c’est un peu le concept Trentadue de revisiter chaque fois le passé d’une façon contemporaine. Nous avons aussi entendu nos supporters concernant le nom sur les maillots qui seront suffisamment visibles cette saison.

EdS : Est-ce que c’est toi qui t’occupe du design ?

David Pivoda : Oui c’est moi. Ce sont mes premiers amours et notamment quand je travaillais à Milan dans la mode. Mon métier de base est directeur de création avec mon agence que j’ai créé il y a maintenant 10 ans. Avec Trentadue, je suis revenu à ma première passion.

EdS : Les nouveaux maillots seront prêts pour le premier match contre Bienne ? Ils seront aussi prêts à la « consommation » ?

David Pivoda : Oui ils seront prêts normalement pour le premier match et à la consommation pour fin Août pour nos supporters.

EdS : Vous vouliez utiliser Servette comme rampe de lancement pour cette marque. Où en êtes-vous dans ce processus ?

David Pivoda : J’ai fait un salon à Philadelphie au mois de Février et nous sommes en train de finaliser des contrats avec des clubs de soccer aux USA. On a pris des contacts avec des groupes de distribution et on va établir aussi un raiseau de distribution européen. Cela va se faire étape par étape car c’est long de mettre en place une marque.  Après une année, nous avons appris et nous allons muscler la partie commerciale.

EdS : Ou est basée la société ?

David Pivoda : La production se fait en Italie et la société est enregistrée en Hollande.  

EdS : Et au niveau des clubs de foot professionnels ?

David Pivoda : Nous sommes en négociation avec un très beau club africain qui serait intéressé à avoir notre marque. Mais nous resterons dans notre concept avec l’idée du col échancré et ensuite d’apporter quelque chose de différent. Nous ne ferons pas le même maillot d’une couleur différente et nous essaierons de nous aligner sur l’ADN du club.

EdS : Dernier question, comment trouves tu le temps de faire tout cela ?

David Pivoda : J’ai une femme qui est assez compréhensive. J’ai 2 enfants en bas âges avec une petite de 3 ans et un petit garçon de 5 mois. Heureusement elle m’a toujours connu en train de travailler à des rythmes soutenus.

EdS : J’espère qu’elle aime le foot quand même.

David Pivoda :  Ecoute, elle est italienne et elle adore le football.  Mais c’est vrai que j’aime bien faire la séparation entre ma vie professionnelle et ma vie privée. Elle n’est pas encore venue voir un match du Servette FC.

Propos recueillis par Oscar Obradovic