12 ème journée : SERVETTE FC-FC SION : 0-2 (0-1). Le match sous la loupe!

Voilà 9 ans que Genève attendait le retour du fameux derby romand. Le seul, l’unique, le vrai. L’affiche alléchante ne manquait assurément pas de piquants et promettait même monts et merveilles…

Fin de la magie

Encore plus après le dernier affrontement entre ces deux formations, moment magique d’un après-midi d’août qui restera dans les mémoires de chaque fan grenat. Le 0-4 infligé alors à ce meilleur ennemi était l’apothéose du parcours de cette équipe servettienne radieuse, jeune et au capital sympathie énorme. Celle du magique druide portugais Alves. Mais les chefs d’oeuvre représentent parfois un aboutissement, la limite atteinte, celle qu’il ne devient plus possible de franchir à nouveau. Ils laissent parfois irrémédiablement place au chant du signe. La gloire de cette équipe grenat a peut-être bien pris fin, paradoxalement, en ce même après-midi d’août. Comme si tout ce qui pouvait se présenter au-delà de cet auhentique exploit ne pourrait, inévitablement, plus avoir la même saveur. Les instants magiques ont ce petit quelque chose qui les projètent hors des normes de la réalité, les rendant uniques, légendaires.

Les supporters grenats l’avaient bien senti. Eux qui se sont déplacés en tout petit nombre, à peine 10’000 spectateurs, pour assister pourtant à l’affiche de la saison. Celle qui devait se jouer, disait-on lors de la sortie du calendrier, devant un stade à son comble. Or, les jours, les semaines et les mois ont passé. Et l’histoire servettienne a décidé d’épouser un scénario aux tournures bien différentes. Après l’euphorie d’une promotion inespérée, la réalité, froide et implacable, a rattrapé le promu. Le constat est dur et amer. Mais la vérité s’impose d’elle-même. Aujourd’hui le Servette se retrouve face à ses limites. Elle sont importantes, conséquentes même, et résultent de plusieurs facteurs. Cette défaite concédée 0-2 à domicile contre un FC Sion pourtant pâlot et sans idée, est révélateur de tous les maux grenats actuels. Ceux-ci sont nombreux. Comme d’habitude, la rubrique du match sous la loupe propose de les passer en revue en s’attachant à décortiquer l’ensemble des différents secteurs du jeu grenat.

Le système

Joao Alves a pris l’habitude de changer presque à chaque fois son système et la composition de celui-ci, cela depuis plusieurs semaines maintenant. Si on pourra reprocher au technicien portugais un manque de constance dans ses choix, ce besoin de rechercher la solution miracle après les récentes défaites enregistrées par son équipe est somme toute légitime. C’est bien connu, on change difficilement une équipe qui gagne. En revanche, celle qui se met à perdre souvent est rarement reconduite. Cette fois-ci, le druide avait décidé de miser sur un 4-2-3-1 présentant l’idée de se reposer sur deux axiaux derrière (et non trois), de maintenir le triangle médian et d’y amener un triangle offensif avec la présence de deux ailiers et d’un attaquant nominal. L’idée, comme toujours, de défendait et présentait même des arguments intéressants. Malheureusement, dans les faits, chaque secteur, excepté peut-être à nouveau le triangle médian, laissa transparaître bien des difficultés. Pire, des insuffisances, des manques. Inquiétant pour l’avenir.

La défense

Joao Alves avait décidé de reconduire sa paire axial défensive Routis-Roderick, pourtant déjà fortement mise à mal lors de la dernière sortie à Bâle. Le choix n’est finalement guère étonnant, en l’absence de Baumann et Schneider blessés. Les solutions pour le druide se trouve ainsi limitées. En gros, il n’y a pas 36 solutions. Juste 2. Soit jouer ainsi. Soit jouer avec 3 axiaux, et par conséquent décaler Diallo au centre-droit et introduire alors Moubandje en latéral gauche et maintenir Ruefli latéral droit. Là où certains supporters auront probablement été surpris, c’est au niveau de la composition de ce 4 défensif. Notamment avec les présences de Diallo en latéral droit (alors que le joueur français semble davantage un joueur axial), et celle de Ruefli à gauche (alors qu’il joue généralement sur l’autre côté). N’aurait-il ainsi pas fallu miser sur un vrai gaucher en la personne de Moubandje?

A y regarder de plus près, les options d’Alves se défendent néanmoins. En effet, Diallo est peut-être le défenseur le plus en verve et en évidence depuis plusieurs matches. Ses interventions défensives et sa promptitude sur l’homme furent des qualités indéniables ces dernières semaines. De plus, son gabarit très athlétique semblait se prêter à merveille pour contrer celui très imposant des joueurs sédunois. Sa présence sur le terrain semblait donc s’imposer d’elle-même. Elle se justifiait en tous les cas.

Ensuite, si l’on approfondit l’analyse, on comprendra que de décaler Diallo sur la droite n’a rien de saugrenu. Issaga est effectivement difficile à franchir une fois qu’il est lancé et revient souvent très fort sur les ouvertures ou débordements adverses. Ses nombreuses interventions cruciales réalisées avant ce match dans des situations délicates par des retours salvateurs en témoignent. De plus, il possède une qualité de centre indéniable et se situe largement au-dessus d’un Moubandje dans ce registre. Plus solide aussi. En revanche, peu porté sur l’offensive, il n’a pas les capacités de profondeur et de projection que peuvent avoir un Moubandje ou un Ruefli. Mais, après tout, avec Esteban devant lui, devait-on vraiment jouer avec un latéral offensif? Bien évidemment que non.

Le 4-2-3-1 de dimanche n’est pas le 3-5-2 de Tourbillon. Et ne demande pas les mêmes aptitudes. Si le placement de Diallo put alors être défendu, celui de Ruefli fut plus discutable. Vincent fut en effet peu en verve en cet après-midi. On aurait aimé voir entrer, en 2e mi-temps, alors que le Servette se devait de presser et de se porter vers l’avant, l’enjoué Moubandje.

L’axe de la défense est bien trop inexpérimenté. Sa moyenne d’âge : 20 ans! Tout simplement. Si le potentiel y est bien présent (Roderick présente parfois des gestes de classe et une maturité étonnante), il peine encore fort logiquement à se révéler de manière constante et régulière sur l’ensemble d’une partie. Aussi, les deux axiaux soufflèrent le chaud et le froid, livrant des performances individuelles inconsistantes, encore très perfectibles. Le point d’orgue de ces difficultés et de ces limites résident toujours dans les mêmes écueils, notamment dans les problèmes que sont le manque de communication, les erreurs de placement, et les difficultés à lire le jeu sur le plan tactique (positionnement parfois trop large). Il en résulta quelques frayeurs. Toujours les memes : mauvaises relances, maladroites, dans les pieds directement des attaquants adverses, ou alors manque de présence rigoureuse sur les balles arrêtées défensives.

Une première alerte à la 20e minute, fort heureusement sanctionnée d’un hors-jeu sur un coup-franc botté un rien trop long. Un danger sous forme d’avertissement. Mais une défense incapable d’en tenir compte et d’enregistrer l’information, pour se faire cueillir peu après sur corner pour concéder l’ouverture du score. Les matches se suivent et se ressemblent malheureusement cruellement. Vanczak…encore lui. Devinez sur quelle phase de jeu? Les erreurs se répètent inlassablement.

Une évidence s’impose : le Servette n’a toujours pas un patron expérimenté pour diriger sa défense. Il manque d’un leader défensif. Et c’est comme ça. Conséquences : 11 buts encaissés lors des 5 derniers matches. 22 à ce jour pour la 3e moins bonne défense du championnat. Les regards se tournent vers Majid Pishyar. Vers Costinha aussi. La défense du Servette de ce jour totalise 22 ans de moyenne d’âge et est composée par des joueurs qui n’ont jamais joué, avant cette saison, en Super League. Que peut-on alors être réellement en droit d’attendre de cette défense-là? Loin de vouloir apparaître négatif, cela est un constat sous forme de réalité incontournable. Le Servette ne pourra jamais être solide sans, au grand minimum, 1 renfort, et un vrai (!), derrière.

Le milieu

Une certitude servettienne demeure. Une conviction, comme un repère. S’il est bien une chose qui fonctionne et qui réussit à tenir la dragée haute aux adversaires en terme de consistance, c’est ce fameux triangle médian. La présence de Pizzinat en relayeur défense-milieu permit d’apporter à l’équipe le calme, la sobriété et l’expérience qui lui font (trop) souvent défaut. Kouassi, l’infatigable récupérateur, est incontournable. Encore une fois, il aura permis de récupérer un nombre conséquent de ballons. Son volume de jeu n’eut rien à envier à celui de son cerbère Serey Die. Mieux, on sent même le potentiel de l’ivoirien plus important. Peut-être le seul joueur servettien à ce jour à avoir l’étoffe d’un grand, l’envergure pour être contingenté dans les meilleures équipes de Suisse, comme le FC Bâle par exemple.

Devant eux, à la pointe du triangle, le brésilien De Azevedo. Rien de surprenant dans ce choix. Le meneur de jeu servettien ne fait pas l’unanimité parmi les supporters. C’est comme ça. Et cela demeurera. Aussi, certains l’auront trouvé bon sur ce match, d’autres littéralement mauvais. Pour notre part, nous défendrons sa présence sur le terrain par le fait qu’il est le seul grenat, à ce jour dans le contingent, à être capable d’entrer dans le rôle d’un meneur de jeu pour créer et livrer la dernière passe. Il montra d’ailleurs ses qualités sur cette partie, notamment en 2e mi-temps, étant relativement inspiré et lucide dans son jeu de passes. Là où les autres grenat, rattrapés par des défauts de jeunesse, avaient tendance tels des juniors à vouloir forcer le passage la tête dans les chaussettes et avec les oeillères, incapables de faire le bon choix dans le dernier geste, le brésilien aura su apporter de la clarté à son jeu, et par extension, à celui de son équipe. Ce n’est peut-être pas un hasard. Après tout, ce joueur n’est-il pas l’un des seuls, du haut de ses 30 ans, à pouvoir faire valoir un certain métier au sein du collectif grenat?

Alves prendra un risque en 2e mi-temps en sortant Pizzinat pour faire entrer un attaquant supplémentaire et tenter de donner au siens des possibilités pour revenir au score. Cela fut plutôt une bonne alternative et coïncida avec le moment fort du Servette, soit la première partie de la 2e mi-temps, là où les Grenat eurent le plus d’impact sur cette rencontre. Alors, que manque-t-il à ce milieu de terrain? Pas grand chose en fait. Le triangle médian marche bien. Il est une assurance, de match en match. Le point fort assuérement de cette équipe. Car le plus complémentaire, en la personne de joueurs typés différents. Voyez plutôt :

  • On y retrouve une complémentarité, un équilibre, soit : un relayeur (Pizzinat ou Nater) -un récupérateur (Kouassi ou Pont)-un créateur (De Azevedo).
  • On y retrouve un jeune espoir de demain, plein de potentiel (Kouassi), mais aussi : 2 joueurs de 30 ans (Pizzinat et De Azevedo) et 2 joueurs de 25 ans au moins, qui possèdent un certain métier (Nater fut capitaine de son équipe avant de venir au Servette, et Pont est le plus ancien servettien dans ce groupe).
  • On y retrouve des alternatives intéressantes, au moins pour 2 rôles : Pizzinat- Nater // Kouassi – Pont. Quand De Azevedo manque, cela s’avère plus problématique. Certes, comme à Bâle, un milieu axial plus défensif peut le remplacer. Même si cela ne sera pas pour autant mauvais, il n’y aura malgré tout pas le même impact. Car l’équipe sera amenée irrémédiablement à reculer sur le terrain et à s’exposer. Elle perdra aussi son équilibre et sa complémentarité. Donc, s’il manque quelque chose aujourd’hui dans le secteur médian au Servette, c’est un meneur de jeu. Si possible vif et rapide, avec beaucoup de vista et, bien sûr, du métier.
  • On y retrouve des profils différents, complémentaires : un joueur explosif (Kouassi), du calme et de la lucidité (Pizzinat et Nater), un gros volume de jeu (Kouassi et Pont), de la technique et de l’inspiration (De Azevedo).

Ces différents éléments relevés sont les ingrédients qui font de ce secteur le plus efficace du jeu grenat. Le seul réellement satisfaisant. Or, ils devraient mettre en lumière ce qu’il manque encore au Servette à ce jour dans son contingent. En effet, aucun des autres secteurs ne présente une telle osmose d’éléments. Aussi, les dirigeants doivent absolument s’inspirer des atouts de ce secteur pour chercher à les appliquer aussi au niveau de la défense et de l’attaque. Nous pensons qu’ils doivent donc tenter de moduler le contingent pour parvenir au même équilibre au sein des autres secteurs.

L’attaque

Quels sont donc les attaquants servettiens? Là encore, en dressant l’inventaire, on se trouve confronté aussitôt à une réalité étonnante :

  • Yartey – 21 ans – n’a jamais joué en Super League. Bourré de potentiel, mais manque encore clairement de lucidité et de métier dans son jeu. Aussi talentueux qu’il puisse être, il se montra souvent, au plus grand désarroi de ses coéquipiers, parfois maladroit dans le dernier geste. Les réactions d’humeur de certains joueurs grenat à son encontre, fâchés de ne pas recevoir le ballon alors qu’ils étaient placés idéalement à côté de lui, en témoignent. Bref, Yartey a la talent pour passer en revue toute la défense sédunoise sur une ou deux actions, mais n’a pas l’expérience pour se montrer décisif dans un match. Il manque de réalisme. Il manque de métier, c’est tout. Ses stats : 30 matches de division 2 portugaise pour… 4 buts, soit 1 but chaque 7-8 matches. 20 matches de division 1 (10 au Portugal et 10 en Suisse) pour 3 buts, soit une moyenne d’1 but chaque 7 matches..!
  • Karanovic – 24 ans – ses faits d’arme? 2 seuls matches disputés en Super League avant cette saison, et peut-être même pas en tant que titulaire. Il possède des qualités athlétiques indéniables. Mais il peine réellement à s’imposer à ce niveau face à de redoutables et imposants défenseurs. Il manque un peu de tout partout. Il manque encore de constance et de régularité pour s’affirmer en tant que titulaire dans cette catégorie de jeu. Ses stats : 12 matches de Super League (dont 2 avec Lucerne) pour 3 buts, soit 1 but chaque 4 matches. En Chl : 126 matches pour 30 buts, soit guère mieux : 1 but chaque 4,2 matches.
  • Esteban – 25 ans – mais plusieurs années perdues pour cause de blessures récurrentes. L’éternel espoir grenat se trouve dans une meilleure passe depuis quelques semaines, enfin laissé en paix par ses trop nombreuses blessures récurrentes. Soit, mais jusqu’à quand? Il retrouve un peu de rythme, c’est une évidence. Il a le potentiel pour s’imposer en Super League. C’est aussi une évidence. Mais dispose-t-il encore des moyens physiques pour le faire? La question demeure… Ses stats : n’a joué que 7 matchs au plus haut niveau suisse (+ 7 matches en France en trois saisons). Total de buts : 1 seul… Ses stats en Chl : 49 matches joués pour 24 buts, dont 14 avant son départ en France et ses blessures à répétition. Depuis son retour, cela fait une moyenne de 39 matchs sous le maillot grenat pour 10 buts, dont aucun inscrit en Super League.
  • M’Futi – 30 ans. Malheureusement presque jamais là… Possède de l’expérience. Et a déjà joué plusieurs saisons en Super League. Stats : 194 matchs joués en Super League (soit plus que tous les autres attaquants du club à ce niveau-là réunis!) pour 34 buts, soit un ratio de 1 but tous les 5,7 matches. Malheureusement, il n’a pas souvent eu l’occasion de démontrer son métier. Rapide et expérimenté, il pourrait être à même d’apporter du danger. Il peine cependant également à se montrer réaliste devant le but. Ne mériterait-il toutefois pas une réelle chance de nous faire mentir?
  • Eudis – 28 ans. Le brésilien n’y est plus. Apparaissant hors de forme, lent, il ne parvient pas à peser sur les défenses de Super League. Il y a pourtant déjà joué. 4 saisons de Super League : stats : 53 matches pour… 7 buts. Soit 1 but chaque 7-8 matchs dans cette catégorie de jeu. Si Eudis semble n’avoir jamais eu le profil du vrai buteur, les chiffres parlent simplement d’eux-mêmes.
  • Vitkiviez – 26 ans. Ses stats : 114 matches de Chl pour 29 buts, soit une moyenne d’1 but chaque 4 matches. Aucun match de Super League joué avant cette saison. 10 matches joués pour 3 buts, soit une moyenne d’1 but chaque 3 matches environ. Sa combativité est exemplaire. Son amour du maillot grenat lui donne la foi et la rage pour s’élever parfois au-dessus de ses limites. Malheureusement, s’il est parvenu à bien épurer son jeu depuis le début de la saison, il peine encore à jouer juste et simple et manque de clairvoyance dans la dernière passe, dans le geste final. Sa passe en retrait sur Esteban aujourd’hui au terme d’une action somptueuse, alors qu’il aurait dû shooter mille fois au but, en témoigne.
  • Saleiro – 25 ans. Ses stats : 62 matches de division 1 au Portugal pour une moyenne de 7 buts, soit 1 but chaque…9 matches! Au-delà de ses statistiques peu reluisantes, le joueur est de surcroît clairement hors de forme. Pire, il ne semble pas du tout concerné. Sa longue absence pendant sa blessure et son éloignement de Genève étaient finalement des craintes confirmées par son non-match d’aujourd’hui. Sa tête n’y est pas. Pire, son coeur n’est pas grenat. Pas encore tout du moins.

Voilà pour la réalité chiffrée. Elle suffit à mettre en lumière une vérité : Joao Alves, l’ancien entraîneur magique auteur de véritable exploits et qui a donné à son équipe une promotion totalement inespérée, est devenu pour beaucoup d’aujourd’hui un incapable, perdu dans ses idées. Et vous? Que feriez-vous à sa place, avec le contingent offensif à disposition?

La vérité : il y a beau changer à chaque fois, essayer tous les dispositifs possibles, s’inventer entraîneur et croire qu’on détient la recette miracle, l’absolue vérité. La consta est, là aussi, implacable : il manque en tout cas 1 leader-buteur devant. Un vrai tueur.

Sur ce match, on aura surtout vu 3 choses sur le plan offensif :

  • Un début de match où les trois attaquants du Servette semblaient perdus. Esteban commence milieu droit, pour se retrouver très vite à gauche, puis devant dans l’axe. Idem pour Karanovic, qui sera à nouveau milieu droit après le quart d’heure… Bref, que de manques de repères.
  • 25 minutes de feu en début de seconde mi-temps. Les servettiens sont revenus du thé remontés et gonflés à bloc. La présence aux avant-postes de 4 joueurs rapides (Esteban-Vitki-Kara-Yartey) étaient de nature à mettre sous pression la défense sédunoise. Elle le fit fort bien. Las les changements suivants interviendront bien trop vite…
  • L’entrée en jeu de Eudis et de Saleiro. Totalement inexistants. Peu ou pas du tout concernés. Rappelons que le Servette jouait là LE derby de la saison. Rien que ça, pourtant…

A la lecture de cette analyse, le constat est toujours le même. Non, le Servette n’a pas manqué d’envie, ni de volonté et d’abnégation. Oui, il a manqué de réussite et ne fut jamais aidé par un arbitre à nouveau de mauvaise foi (comment n’a-t-il pas pu voir la main dans les 16 mètres de Vanczak. Tout le stade l’a vue…). Mais l’échec grenat s’élargit au-delà de ces considérations. Il repose une nouvelle fois sur les manques qui demeurent au sein du contingent grenat à ce jour. Aussi, à notre sens, avant de commettre l’irréparable en renvoyant à ses chères études probablement le plus brillant entraîneur grenat de cette dernière décennie, le président Pishyar ferait bien de procéder à son autocritique.

La gestion sportive et la campagne de recrutement cet été n’ont pas été à la hauteur d’une promotion. Le contingent actuel du Servette manque de beaucoup d’équilibre, de consistance à bien des endroits. Mais comment peut-il en être autrement? L’équipe d’aujourd’hui est la même que celle de la Chl, excepté dans ses rangs la présence de Barroca (qui n’est pas un renfort – 2 matches seulement joués en 1e division portugaise, pour une carrière essentiellement en 3e division), de Diallo (qui vient de Locarno) et de Yartey (jeune espoir). Joao Alves l’avait dit : il me manque encore 3-4 joueurs. Il ne savait si bien dire. Mais ses appels du pied n’ont jamais été pris en considération.

Costinha est arrivé tel le Messie, habillé d’un costard et de beaux discours et présentant bien. Tiens, ça ne vous rappelle pas quelqu’un? Or, ses méthodes sont décalées, pas en adéquation avec la réalité du club et de la région dans laquelle il oeuvre. Depuis son arrivée? Le club ne s’est en tous les cas pas renforcé. Pire, il a perdu son innocence, son insouciance. Des discensions internes apparaissent. Des tensions aussi. L’ambiance et le climat semblent avoir changé et apparaissent plus pesants. Nous n’avions pas besoin de cela M. Costinha. Nous avions juste besoin, avant tout, de l’apport de 2-3 leaders, si possible 1 par ligne, possédant du métier.

M. Pishyar aussi n’est pas exempt de tout reproches. Car, finalement, n’est-ce pas lui qui détermine les moyens à disposition? Or, rappelons qu’il veut faire du Servette le club champion de Suisse en 2014. 2014 c’est dans… 1 année et demie!! Car la saison 2013-2014 commence dans un peu plus de 18 mois. Il ne reste donc que ce bref temps-là pour faire de ce Servette format Challenge League (rien que les stats le démontrent), un club plus fort que l’équipe européenne du FC Bâle. Cela situe l’ampleur de chantier!! simplement ENORME!!

Pendant ce temps, les semaines avancent. Les leaders ne débarquent toujours pas. Et le souci actuel ne semble pas forcément de les faire venir. Non… Le souci actuel consiste à diminuer les primes de promotion promises. Après avoir tenté de négocier le salaire d’un entraîneur héros d’une promotion en essayant de le diminuer par 2, après avoir fait languir des joueurs héros d’une promotion pendant plus d’1 mois pour arriver, après d’intermibales et âpres négociations, à les conserver (en misant notamment sur l’amitié entre les joueurs), voici une nouvelle bizzarerie. Non, ce n’est pas très sérieux M. Pishyar. Le chantier qui vous attend pour être champion, sur un plan sportif, est aussi conséquent que celui qui vous attend pour habiller enfin le stade de la Praille. Autrement que par de vulgaires posters affichés le long des murs… Là aussi, on est très loin des projets de grandeur promis, de la crèche pour enfants… Le stade d’aujourd’hui ressemblait davantage à un cimetière sombre avec, au final, les deux cadavres Eudis et Saleiro pour tenter de l’occuper…

Alors, par pitié, avant d’enlever au Servette son élément le plus expérimenté, le plus brillant probablement, le club aurait urgemment besoin de porter un regard autocritique sur sa gestion sportive. Au plus vite. Le temps presse. Il en va du maintien d’une équipe qui n’a qu’une raison d’être après tout : sa présence dans l’élite du championnat suisse

Servette FC  –  FC Sion  0-2 (0-1)

Servette FC : Barroca ; Diallo, Roderick, Routis, Ruefli ; Pizzinat (56e Vitkiviez), Kouassi ; Esteban (72e Saleiro), De Azevedo, Yartey ; Karanovic (72e Eudis).

FC Sion : Vanins ; Sauthier, Vanczak, Adailton, Bühler ; Rodrigo, Serey Die ; Sio, Obradovic, Yoda ; Mrdja (62e Zambrella).

Buts : 28e Vanczak 1-0, 78e Sio 2-0.

20 réflexions sur « 12 ème journée : SERVETTE FC-FC SION : 0-2 (0-1). Le match sous la loupe! »

  1. Bravo pour cet article digne d’un professionel : aspect critique cohérent et d’un réalisme époustoufflant… la classe, tout est dit !

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  2. 10 000 spectateurs?
    Ce chiffre est surprenant car en regardant l’occupation des tribunes, il y avait au minimum, la moitié du stade rempli!

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  3. et si Pishyar faisait avec les moyens du bord ? Et si il n’avait pas autant d’argent qu’on veut bien le croire ? D’ou viennent les ressources financières ? De lui uniquement. Ce n’est pas avec 3-4 mille abonnés et des petits sponsors qu’on va faire gonfler le budget. Revenons sur terre on a l’équipe qu’on mérite, une équipe jeune, parfois courageuse et volontaire. Une équipe qui va jouer le maintien, mais cela on le savait dès le début du championnat.
    Au niveau des sponsors, regarder le site officiel : aucun sponsor officiel hormis les cie de 32 group !!! ce n’est pas avec des GHI, Jenny et les échaffaudages Von Ro qu’on va pouvoir se payer un renfort de choix !!
    en outre, bon travail d’analyse, mis à part les aspects liés à la défense, Diallo latéral ? vous avez vu la technique du gars ? Ruffli à gauche ? pourquoi pas Schlauri ? Sorry mais les choix d’Alves ne sont pas de tout reproche !!

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    1. c’est vrai ça, il y a pas une famille genevoise genre les Pictet ou une grande banque de la place qui veut bien être sponsor de notre club?! le rêve

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    2. Mais qu’à fait MP pour améliorer les choses, qu’à t’il mis en place pour augmenter les rentrées au stade, qui à t’il engagé comme chasseur de sponsors ?? Je ne parles même pas du merchandising, ni du food au stade. Faut donner pour recevoir, MP fait le contraire, il promet et oublie, bon je m,énerve là

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      1. qu’à fait Pischyar? vous rigolez j’espère, il a professionnalisé le club, il assure le 90% des dépenses, il a redonné du rêve au Genevois et autres supporter de toute la Suisse, ou sont les autres, quand on joue contre le leader devant 6000 personne on devrait avoir honte, quand on joue notre premier mach de SL depuis 6 ans devant 6’000 personnes on devrait avoir honte. Comment un président de club doit réagir en assurant le 90% des dépenses et que personne ne vient lui donner un coup de pouce financier dans les grandes entreprises Suisse et de la place. C’est clair que le public ne doit pas toujours payer les pots casser, mais il faut arrêter de dire que fait Pischyar! Il a acquit le club pour environ 3 millions il l’a rendu professionnel, on articulait des sommes comme 500’000 francs par mois de dépense qu’il assume dans sa plus grande majorité et que fait Pischyar. Que faisons nous plutôt, pour revendiquer une équipe plus forte avec de vrais renforts. oui il en faut, mais le but c’est pas d’aller au stade avant que servette gagne il faut y aller tout le temps, être 15’000 un match et 6’000 le suivant ne donnera l’envie ni à Pischyar ni à de futur sponsor d’investir plus dans le club. Notre vieux copain Roger avait fait une équipe de rêve qui a mis du temps pour apprendre a jouer ensemble avec un début de championnat complètement râté, mais après bordel que c’était beau et combien nous étions 8’000 bon d’accord question tarif il me semble que j’avais payé en tribune est 68.-…. Nous voulons une équipe compétitive alors prouvons le en nous déplacant avec une superbe moyenne de spectateur et nous gueulerons quand on aura l’impression de se faire sucer pour parce nous voyons rien venir.

        Je ne parle pas pour les personnes qui sont toujours aux matchs, je parle pour les gens qui donnent leur avis et genre le dernier match de Servette que j’ai vu c’était aux charmilles….

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      2. 90% des dépenses? Là tu es très loin de la réalité. Le budget est proche de l’équilibre. Pishyar ne dépense plus pour Servette. Il faut arrêter avec les arguments sans fondement.

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      3. Comme hier j’avais mal aux trippes non seulement à cause de la défaite mais tu sors du stade et t’entends les commentaires  »genre c’est la première fois que je viens cette année mais si c’est comme ça je suis pas prêt d’y retourner », il y a des baffes qui se perdent

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      4. Alors je sais vous êtes au courant des salaires des charges principal du club et de tout le reste, j’ai beaucoup de respects pour ce que vous faites et franchement j’admire votre travail, mais jusqu’à preuve du contraire les dépenses du club sont payées grâce aux sponsors principaux qui appartiennent à notre président. Alors l’argument que fait Pischyar me fait péter un plomb.

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      5. Et les chiffres que j’ai dis c’était bien entendu à sa prise de pouvoir. J’espère bien que ce n’est plus la réalité…

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      6. David, je répondais à Mitch, bien sur que MP à fait de bonnes choses dès son arrivée, J’ai personnellement jamais cru aux 6 millions par année, mais là n’est pas le problème.
        Ce que je reproches à MP c’est son manque de gestion post promotion, avec le recul ont à appris que jamais MP à cru un instant à la promotion, donc ne la pas anticipée. Aujourd’hui ont le paye cash, tu parles professionnalisation, je réponds amateurisme et manque de moyen, administratif, merchandising, accueil et food au stade, renouvellement tardif des joueurs et du staff, « Comment ne même pas prendre la peine de répondre à Horchtrasser » renouvellement tardif de l’encadrement du staff et des responsables du mouvement junior.
        tu veux encore des exemples ? primes !!
        Maintenant en tant que « Vieux supporters » avec un bon pouvoir d’achat, j’aimerai bien dépenser plus, mais MP m’en donne pas vraiment la possibilité, ni en merchandising, ni en restauration au stade.

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      7. Les salaires ont les connait, les 12000.- promis en primes correspondent à un 13ème moyen, de la je te laisse extrapoler.

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      8. Léo oui il y des lacunes, sa fait un mois que j’attends mon maillot, que j’ai pourtant payé immédiatement, oui il y des problèmes d’organisation, oui il faut être plus réactif, oui moi aussi je suis déçu et que même naivement je pensais qu’on aurait plus de point à ce moment du championnat. Je vais aussi à l’extérieur voir les matchs et je remarque aussi que dans les stades berne ou bâle c’est beaucoup mieux organisés les buvettes etc… mais je suis content de voir ce qu’est devenu servette 6 ans après la faillite, même quand je pars déçu de la praille après une défaite je me dis mais pourquoi tu fais tout sa 400 bornes allez retour chez moi la praille tout les matchs, c’est pas grave même déçu le week-end suivant je reprends ma voiture et je descends à Genève pour revoir notre Servette. Alors pour moi Pischyar m’a redonné du rêve et je regarde le Servette comme quand j’étais enfant, j’ai des idoles qui sont presque 2x plus jeunes que moi et même si qq fois j’entends qu’il y a des promesses ou des rumeurs de promesses qui n’ont pas été respectées par notre président, je réagi car personne derrière lui se bousculent pour donner une meilleures situations au club et j’aime mieux les peut-être soit disant promesses de notre président actuel que les mensonges de Canal, de Coencas, Roger et Maus etc.. Car cette homme me permet de regarder Servette comme quand j’avais 10 ans.

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  4. Perso juste pour critiquer, le diallo est vraiment nul, il est grand et puissant ok, il tire fort ok, mais le pauvre il loupe tout, ce genre de joueurs fais mal au yeux et frustre beaucoup de monde.. Comment ce mec est-il professionnel ? Incroyable de nos jours… Un autre coup de gueule pour Saleiro.. Le mec il marche, il est hors tempo, il est juste énervant, bravo a lui d’avoir acheté une Porsche et de pouvoir venir se la Peter devant ses coéquipiers… Monsieur Saleiro vous êtes pas d’insultes!!! message édité

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  5. Moi ce qui me fait halluciner c’est l’excuse de Pyshar… Ils se sont pris tard dans le recrutement parce qu’on ne savait pas si on montait ou pas.

    Donc juste pour info Saint-Gall ont une équipe de SL et on se serait faire exploser par eux en CHL au final pour finir peut-être 2ème ?

    Juste pour dire que Pyshar avance beaucoup de chose, mais y’a beaucoup de vent (vous avez parlé de porsche?)… Et au final ça commence à saouler tout le monde.

    En 2014, on sera surement champion de CHL mais pas en CL… (c’était mon petit coup de gueule)

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  6. Sinon pour en revenir sur ce qui ne va pas :

    1. Nos latéraux sont incapable d’adresser un centre correct.
    2. Nos défenseurs centraux ne communiquent pas.
    3. Nous n’avons pas de meneur de jeu sachant tenir sur ses jambes (trop frêle).
    4. Nous n’avons pas de renard des surfaces.
    5. Nous sommes plus capable de faire des corners ou des coups francs indirects qui amènent du danger.

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    1. Pour la défense central, si on veut mettre de l’expérience y’a toujours Pizzinat… En plus il soignera nettement plus les relance.

      Ca ferait toujours un point de corrigé dans ceux que j’ai énuméré 😉

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  7. Tres juste se que vous dites là les EDS.

    Il est temps de mettre un coup de pied dans la fourmillière.

    Il faut de l’expérience pour épauler nos jeunes loups qui ne manquent pas d’envie et qui ont un coeur gros comme ca.

    Allez servette on va y arriver j’en suis sur et pour le moment n’oublions nous somme a notre place.

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  8. Superbe analyse, une fois de plus. BRAVO !

    Je réitère cependant ma composition.

    En l’absence de leader en défense, au milieu et en attaque et d’un réel distributeur, je place ESTEBAN en soutient des attaquant. C’est le seul qui a la patte (à part MDA mais bon….), le dribble, la vitesse, les 2 pieds pour mettre à mal une défense. Sa place n’est pas sur le côtés, ni dans les 16 mètres, sa place est en soutien de l’attaquant POINT BARRE. Il doit encore travailler sa couverture de balle (Obradovic quelle classe pour cela) mais sinon il peut faire mal. Laissons-lui le temps. Joao Alves doit une fois pour toute se décider et laisser les blessures et suspensions chambouler l’équipe pas lui !

    Les automatismes sont la clé. Entre les attaquants, les latéraux et ailiers, les centraux, etc… La paire Pizz – Kouassi est très complémentaire, Nater – Kouassi également. Cela prend du temps alors ne le gaspillons pas. Même si mettre Diallo en latéral peut s’expliquer (il est limite techniquement mais c’est le plus fort sur l’homme et il est très dur à passer) c’était une énorme connerie de mettre rufli à gauche alors qu’on a Moubandje (ok…) ou Schlauri (qui doit jouer pour retrouver la forme).

    J’adore Alves, il respire et sent le foot mais il doit aussi apprendre de ses erreurs.

    Et si je peux aider ;)))

    Vitkiviez (Soares) – Esteban – Yartey (M’Futi)

    Karanovic (un jeune pour le remplacer)

    C’est compliqué ça ???

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