
La consternation de voir aujourd’hui partir João Alves n’a d’égal que la gratitude pour tout ce qu’il a apporté à Servette. En espérant que la fin de son règne de druide n’inaugure pas celui des marchands de poudre de perlimpinpin, un petit clin d’oeil de bric et de broc sur les traces de Servette et de la Suisse dans sa vie de joueur… moustachu ou glabre… mais toujours ganté de noir et cheveux au vent !
13 novembre 1974 : Wankdorf, Berne
Le Portugal joue son premier match international après la Révolution des oeillets, à l’image du pays, l’équipe nationale fait peau neuve, le grand Eusebio vient de se retirer et lors de ce match amical contre la Suisse, 7 néo-internationaux portent le maillot portugais dont un joueur de Boavista Porto, pas encore âgé de 22 ans : João Alves. Il sortira à la mi-temps, juste le temps de voir le Servettien Joko Pfister marquer le second but suisse. La Suisse l’emporte 3-0. La défense suisse lors de cette soirée bernoise : Burgener, Guyot, Bizzini, Valentini. La défense du SFC au début des années 80… mais à ce moment-là, seul Guyot était grenat.

30 mars 1977 : Estádio dos Barreiros, Funchal
Encore une partie amicale contre la Suisse, à Madère cette fois-ci. João Alves, qui porte désormais la tunique de Salamanque, affiche quinze sélections à son compteur. Il recroise Lucio Bizzini et fait connaissance avec les Servettiens Didi Andrey et Bertine Barberis. Score final : 1-0 pour le Portugal. Buteur ? João Alves sur un exploit personnel. Meilleur homme sur la pelouse ? João Alves.

11 août 1979, stade Bonal, Sochaux
Alves joue au PSG, il vient de donner la victoire au PSG dans le classico contre l’OM et est acclamé par les tribunes du Parc. Il faut maintenant se rendre dans le Doubs pour affronter Sochaux. 50ème minute de jeu : tacle assassin de Bernard Genghini, Alves se blesse gravement : fracture du péroné et rupture des ligaments de la cheville. Genghini ne sera même pas averti par l’arbitre qui sera cependant radié à vie après cette action (Souvenez-vous la rage d’Alves après l’agression sur Yartey à Neuchâtel !). 5 mois d’inactivité et un retour sur la pelouse raté, par peur des contacts physiques… Sochaux continue son petit bonhomme de chemin, se qualifie pour la Coupe de l’UEFA et élimine… Servette ! Genghini change un peu de registre, devient un “petit Platini” et rejoint … Servette à l’été 1986. Mais un autre magicien qui a aussi reçu bien des coups lui chipe sa place : José Sinval !

24 novembre 1982 : Letzigrund, Zurich
Huitièmes de finale de la Coupe de l’UEFA, match aller. Zurich nourrit un mince espoir avant d’affronter Benfica car le “cerveau” de ce grand d’Europe n’est pas au mieux de sa forme : João Alves. Il joue néanmoins mais se fait avertir en deuxième mi-temps pour un foul. Zurich marque, Benfica égalise peu avant le coup de sifflet final puis écrase les Zurichois au match retour. Les Lisboètes n’échoueront qu’en finale contre Anderlecht. Ce soir-là, un autre club suisse dominait la partie sans parvenir à passer l’épaule : Servette (2:2 contre les Bohemians de Prague aux Charmilles). Un fait à noter : les supporters de Benfica représentaient la moitié des 19 000 spectateurs du Letzigrund. Leur attirail favori : des gants noirs ! Tiens, tiens…

Germinal Walascheck
bravo pour cette belle chronique
J’aimeJ’aime
MA-GNI-FIQUE
J’aimeJ’aime
Toujours autant de talent mon cher Germinal!
J’aimeJ’aime
grand entraineur, encore plus grand joueur. Il fait l’unanimité auprès de tous!
J’aimeJ’aime
Sauf auprès des dirigeants servettiens mon cher CharleBarkley…
J’aimeJ’aime
Oui, la nuance est de taille…
J’aimeJ’aime