Servette poursuit sa route sans Alves, épilogue éculé d’une belle histoire (TDG, 5 Septembre 2012)

Le président Hugh Quennec a réagi après le début de saison désastreux. Cela ne règle pas tous les problèmes.

Le président Hugh Quennec et son directeur sportif Arpad Soos se sont rendus aux Evaux pour annoncer aux joueurs le licenciement de Joao Alves. Anthony Braizat et Ricardo Dionisio (photo du haut), qui assurent l’intérim, ont dirigé l’entraînement. ÉRIC LAFARGUE

A un moment, dans des temps plus calmes, quand les bourdonnements auront cessé, on repensera à lui en ces termes: «Joao Alves? Oui, je m’en souviens très bien, c’est l’entraîneur qui a ramené Servette en Super League.» Cela suffira au bonheur de cet homme simple et attachant, de ce technicien remarquable et c’est peut-être là le plus important. Parce que si l’on mesure la valeur aux traces laissées, alors celle-là est une bien belle empreinte dans l’histoire servettienne.

Aujourd’hui tout est encore trop frais. Joao Alves n’est plus l’entraîneur des Grenat, pas plus que son fils Carlos n’est resté adjoint, comme nous l’annoncions hier en exclusivité sur notre site tdg.ch , et il faut croire que cela fait partie de l’ordre des choses quand une équipe est à la dérive. Après tout, avec deux fantomatiques points en huit matches, Servette est bel et bien en train de suffoquer et dans ces conditions, aucun dirigeant ne s’embarrasse de demi-mesures pour secouer l’équipage.

Pas même Hugh Quennec. Cela fait plus de sept ans qu’il préside le Genève-Servette HC avec le même entraîneur à sa tête? En six mois, depuis qu’il s’est lancé dans l’aventure du football en sauvant le SFC, il a déjà viré deux entraîneurs (Pereira et Alves)!

La modernité en question

«Ce n’est pourtant pas dans ma nature, souffle-t-il calmement. Moi, j’aspire à la stabilité. Mais en l’état actuel de Servette, il fallait changer quelque chose. Il faut maintenant une autre direction, une autre méthode. Une méthodologie plus technique peut-être, avec plus de planification, plus de rigueur, plus d’organisation, bref quelque chose de plus moderne qui épouse les visions que j’ai pour ce club.»

Majid Pishyar en son temps déjà évoquait un certain manque de modernité pour virer, lui aussi, Alves. On connaît la suite. Et surtout la réalité: Joao Alves est peut-être un technicien qui marche au feeling, à l’ancienne comme on dit. Mais il n’a pas son pareil pour dénicher des talents, pour peu qu’on lui permette de les faire venir afin d’avoir des résultats. Plusieurs Servettiens d’aujourd’hui en savent quelque chose, à commencer par Kouassi, Moubandje, Rüfli, Mfuyi, Karanovic, Tréand et d’autres, sans oublier ceux déjà partis sans être remplacés, comme Yartey, Vitkieviez ou Nater.

Il n’empêche – et c’est vrai aussi – peut-être qu’une forme d’usure s’était installée, que son message ne passait plus et que dans ces circonstances, l’arsenal des mesures à disposition se rétrécit jusqu’à sa plus simple expression.

«Humainement, ce n’est jamais une décision simple à prendre pour moi, assure Hugh Quennec. Joao Alves était apprécié par tous et je veux le remercier pour tout ce qu’il a apporté au Servette FC. Je l’ai rappelé aux joueurs et je leur ai aussi dit qu’ils avaient une part de responsabilité, importante, dans ce qui se passe au niveau des résultats, depuis le début de la saison. Mais je veux croire que les choses peuvent repartir dans le bon sens et je leur ai aussi dit que je croyais en eux.»

Un intérim en attendant

Hier après-midi, c’est Anthony Braizat et Ricardo Dionisio, le deuxième adjoint et le préparateur physique, tous deux appelés par Alves à ses côtés, qui ont assuré l’intérim. Cela durera ainsi jusqu’à ce que les dirigeants servettiens aient déniché l’oiseau rare. Ils espèrent y parvenir pour le début de semaine prochaine au moins après avoir tout soupesé, tout évalué.

Il faut déjà, comme Alves l’a fait, souhaiter bonne chance au futur élu. Parce que l’éviction du technicien portugais n’a pas effacé d’un coup de baguette magique tous les soucis grenat.

ALVES: «GARDER LES BONS MOMENTS»

Joao Alves n’est pas homme à régler ses comptes sur fond de climat délétère, dans la foulée d’un licenciement qui le frappe, qui le touche, mais qu’avec sa classe naturelle il «comprend».

Les circonstances qui ont présidé au fiasco grenat de ce début de saison sont pourtant nombreuses et voir en Alves le seul responsable de la gabegie serait bien réducteur. Entre une campagne de transferts ratée, des demandes du technicien portugais ignorées, des rôles pas forcément si clairs entre Alves et Soos ou les moyens si modestes qui obligent Servette à recruter sans vraiment se renforcer, le nuage grenat est épais.

Seulement voilà: huit matches, deux points, sans révolte dans le groupe… Les joueurs et d’autres pourraient en profiter pour se regarder sérieusement dans le miroir, mais en attendant, c’est Joao Alves qui paie le prix fort.

Joao Alves, comment avez-vous accueilli cette nouvelle?

Je suis allé à la réunion souhaitée par le président Quennec en sachant ce qui pouvait en sortir. Le club veut changer, c’est son droit, je l’accepte. Bien sûr que si je rembobine le film de tout ce qui s’est passé depuis la fin de saison dernière, j’ai mon idée sur les événements et ce qui s’est déroulé. Cela dit, je ne tiens pas à en parler ouvertement. C’est dommage d’en être là, après tout ce que j’ai vécu ici. Mais c’est aussi le foot. J’assume. Je suis le responsable, c’est comme cela.

Vous n’oublierez pas Servette…

Oh non! Jamais! J’aime Servette, j’aime ses supporters, j’aime Genève. J’ai eu la chance de vivre des émotions fantastiques à la tête de la première équipe de Servette. Je ne regrette qu’une chose: ne pas avoir pu continuer sur la lancée de tous les bons résultats enregistrés. Mais je préfère ne garder que les bons souvenirs. Je souhaite le meilleur à mon successeur. Et aussi à toute mon équipe.

Franchement, Joao, il doit y avoir une part de frustration. Une grande part même avec tout ce qui s’est passé?

Quand une équipe est dans une situation comme Servette, il y a plusieurs raisons. Mais seulement deux moyens d’agir. Le premier, c’est de virer l’entraîneur. Je l’accepte. L’autre, cela aurait été de fonctionner selon de nouvelles règles, à ma manière, et cela aurait provoqué beaucoup de bouleversements. Mais bon, tout s’est passé courtoisement avec M. Quennec, qui est un gentleman.

Qu’allez-vous faire maintenant?

Je vais rester à Genève. J’ai de la famille ici. Et je dois dire que je suis prêt pour d’autres défis. Avec toute ma volonté. J’aimerais continuer à entraîner en Suisse. A moins que je ne reçoive d’autres offres. On ne sait jamais, tout va très vite dans le football.

Daniel Visentini

QUI POUR SUCCÉDER À ALVES?

A peine la guillotine est-elle tombée sur Joao Alves que la question de sa succession agite le landerneau. Que les fans du club grenat se rassurent: les noms susceptibles de prendre sa place ne manquent pas!

Trois d’entre eux se dégagent déjà. Premièrement, celui de Sébastien Fournier (41 ans). Abandonnant son poste d’entraîneur du FC Sion dans la nuit de lundi à mardi (lire en page 19) , l’ancien milieu de terrain grenat a demandé de

réintégrer le secteur de la formation du club valaisan, rôle qu’il avait également occupé à Balexert. Toujours resté très attaché à Servette, «Piquet» possède qui plus est une clause libératoire en cas d’offre émanant d’un club de Super League.

Marco Schällibaum (50 ans), actuellement sans club, est également cité. Ancien joueur et ancien coach du SFC, le Zurichois n’a pas oublié les années passées sous le maillot grenat. Déjà interrogé à plusieurs reprises quant à l’éventualité d’un retour à Genève, il a toujours reconnu qu’il y «reviendrait en courant».

Enfin, connaissant les liens qu’il entretient avec le président Hugh Quennec, Michel Pont (58 ans) n’est pas à écarter de la liste. Le rôle d’assistant que le technicien genevois endosse depuis maintenant onze ans en équipe nationale n’implique en effet plus les mêmes charges depuis que le sélectionneur s’appelle Ottmar Hitzfeld. Son importance dans le groupe helvétique n’est plus la même depuis le départ de Köbi Kuhn. Assistant d’Illija Petkovic lors du titre de 1994, le Carougeois est-il prêt à revenir au SFC? Outre ces trois noms, ceux de Jean-Michel Aeby, Ciri Sforza et autres Murat Yakin circulent. Avec beaucoup moins d’insistance, cependant.

Arnaud Cerutti

56 réflexions sur « Servette poursuit sa route sans Alves, épilogue éculé d’une belle histoire (TDG, 5 Septembre 2012) »

  1. Le retour de Schällibaum serait vraiment une bonne chose, piquet connait trop les joueurs, ce qu’il leur faut c’est quelqun qui a de l’autorité et que tous le monde sente le besoin de se battre pour sa place.

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  2. Michel pont? Je signe tout de suite! Avec son carnet d’adresse, il ferait venir n’importe quel joueur suisse au servette à la peine à l’étranger…
    En plus l’équipe suisse est moderne et pont à pris de la bouteille avec la sélection et aux côté de hitzfeld, il serait l’homme idéal!

    Et c’est se que recherche Quennec, Quelqun qui fait du travail moderne…

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    1. Oui, mais comme manager qui cumule les fonctions de coach, d’entraineur ET de directeur sportif! Marre de tous ces postes qui ne servent qu’à saboter le travail du terrain…

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    2. Ca sera jamais lui! Il préfère être planqué avec l’équipe Suisse et partir dans deux ans au Brésil, plutôt que d’aller entraîner une équipe dernière du classement et qui risque d’être reléguée.

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    3. Pont ne dispose pas des capacités pour entraîner un club. Il n’a plus entrainé de club depuis plus de 10 ans et son rôle d’assistant du sélectionneur de l’équipe de Suisse n’a aucun point commun avec celui d’entraineur de club. Faut arrêter d’écrire et de dire n’importe quoi si on veut un bon Servette !

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  3. Sans être méchant Schalli n’a pas eu beaucoup de succès lors de son dernier passage à Genève. Pourquoi pas Castella?
    Avec qui nous avons gagné le titre en 99.

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    1. Ça colle aussi avec castella. Il a presque toues les critères : caractère, technique, genevois, expérience… Mais peut être pas assez moderne aux yeux de Quennec?

      À rappeler que Michel pont est genevois, et Quennec veut un servette aux genevois…

      Bon on aura pas un entraîneur genevois à vie c’est impossible

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      1. Je pense que la il a les joueurs pour terminé « en tout cas » 9ème… Et sa rappel la saison de 99, lutte entre Lausanne et servette… Mais cette fois ci, on retourne le classement à lenvers

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  4. Schallibaum, Aeby serait de mauvaise décision. Castella j’ai un GROS doute. Pont je n’y crois pas une seconde avec les qualif qui comment dans deux jours. Yakin serait pour moi la meilleure solution s’il est dans le même ordre d’idée que le Président. Sforza était très apprécié par les joueurs de GC mais sans résultat et sans moyens.

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  5. a mon avis, Quennec mise tout sur un entraîneur en dessus du lot. On le voit avec le hockey, l’entraîneur est la pièce maîtresse du club. Quitte à lui octroyer le plus gros salaire du club.
    D’ailleurs, Fergusson disait que le seul moyen de se faire respecter par ses joueurs, c’était de gagner plus qu’eux!
    Malin le vieux 🙂

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    1. Il fait clairement sa promo mais rien ne dit qu elle aura des effets sur la direction. Je pense sincerement que c est l une des plus mauvaises solution… Perreira est synonyme d un jeu defensif animé par des passes a 10 avec l espoir d amener le joueurs avec le ballon dans les buts…

      Bref berk…

      Comme il le dit si humblement (ironie) il a reussi a maintenir le sfc la derniere saison… mouais… l equipe ne lui doit pas grand choses et son jeu ne correspondait pas a notre équipe… Alors envisager son retour pour nous faire remonter au classement… Merci mais NON merci
      Son seul avantage , il ne coute pas cher….

      Moi je suis pro Fournier…

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      1. Fournier s’est planté et fait virer après 8 matchs à Sion… Constantin est certes invivable, mais Fournier s’est comporté comme un entraineur débutant valaisan….

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  6. Mc sorley, ça fait des économies… d’ailleurs au point ou on en est on peut essayer 2-3 joueurs de hockey, ils seront peut-être plus vif (lol) 🙂

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  7. Pont dans l’immédiat ne viendrait pas car il a une très bonne « nouvelle » sélection. A moins qu’il allie les deux mais c’est peu probable. Je pense néanmoins que c’est son but dans le futur, à voir comme il s’est investit pour tenter de redresser le club et en plus il est genevois! Comme le dit artic, Quennec devrait prendre un entraîneur de renom, peut-être Yakin car il a certainement les indemnitées de Lucerne et accepterait un moindre salaire cette saison et une majoration à la prochaine.

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    1. Svp pas pont ni Peirreira, l’un n’as aucun carisme ni de système de jeu attrayant et pont je le vois pas revenir entraîneur au quotidien.

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  8. quand on est dans une mauvaise phase et qu’on risque de vouloir changer un entraîneur il faut deja avoir quelqu’un au cas ou. Je pense de laisser équipes sans un patron pendent une semaines c’est un faux pas du management, il fallait négocié avec le nouveau et le nommer tout de suite après le départ d’Alves, quitte a le changer au début de la semaine prochaine. Mais avoir personne aux commandes pendent une semaine je n’imagines pas le désordre dans un vestiaire qui est en plein doute!
    Je donne pas une bonne note aux président dans la manière dont il fait ce changement.

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    1. Ecoute c’est souvent comme ça… Pour faire du physique pas besoin d’entraîneur, les entraîneurs d’interims le feront très bien…

      Au moin ils font pas du tactique pendant une semaine pour rien avec alves, car le nouvel entraîneur amènera ses propre tactique.

      Ça leur fait pas de mal à ses chèvres de faire du physique pendant une semaine 🙂

      Et le nouvel entraîneur aura 1-2 semaines pour faire que du tactique pour instaurer son nouveau système, avec un léger physique tout de même…

      Moi je trouve que c’est parfait comme ça…

      Et je pense pas que les joueurs soient dans le doute à cause de ça, ils son sûrement soulager d’une nouvelle aventure et vont tout donner pour convaincre le nouveau coach… Car nouveau coach = tout est à refaire pour tout le monde, plus de titulaire indiscutable

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      1. Si tout les défenseurs sont en forme, je pense que MFyui va chauffer le banc, parce que Routis est plus productif, puis sera le tour de Kusunga de chauffer le banc parce que Baumann est un VRAI…Puis Diallo il fait comme il peut pour ne par marcher sur le ballon.

        Je mettrais Kusunga en milieu défensif, vu que Kouassi peut très bien faire des passes décisives et participer dans l’animation offensive.
        Faut juste les motiver, les remettre en question puis aller vert avant.

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    2. De toute facon si on suit un minimum des posts le seul le vrai l unique c etait MP…

      Ce n est pas parce que son nom nous est inconnus que la direction ne le connait pas… on est pas a Sion… Quennec doit rendre des comptes aux bailleurs de fonds et ne prend pas des decisions de maniere unilaterale… Et discuter ca prend du temp…
      On ne peut pas reprocher a la direction de ne rien faire, puis de faire mais pas comme il le fallait, puis d avoir fait faux (la j anticipe un peu )

      MP on a vu, on a de quoi juger… HQ on a pas encore vu, ( A par un mini sauvetage au passage) on attend encore un peu…

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    1. …ça c’est une piste, on dirait! Un ancien attaquant servettien, international, qui en veut, sans prétentions salariales exagérées, ayant fait ses preuves comme joueur et comme entraineur…Que demande le peuple? Un essai de quelques mois est à tenter, non?

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    2. Ca c’est le genre de type qu’il nous faut!!!
      – Ancienne gloire du Servette!(Amour du maillot).
      – Ancien grand international !(Ca remettrait nos starlette au rang de joueur qui ont encore tout a prouver)
      -Homme des pays de l’est (méthode à la dure et à la sueur du front)
      -Jeune (donc pas de méthode à l’ancienne)

      Avec Pont je pense que c’est les deux meilleurs choix pour le moment!

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  9. Si M. Quennec veut de la modernité, il va logiquement se tourner vers un entraîneur jeune. Donc ni Castella, ni Pont.
    Je suis personnellement en faveur de l’arrivée de Murat Yakin. L’homme a prouvé ses aptitudes tactiques à travers des principes modernes.
    Fournier est un enfant du Servette, mais il n’a que peu d’expérience dans l’élite. Et celle-ci s’est mal terminée, bien trop brièvement, car il n’a pas su gérer le stress. Trop entier probablement, il a tenu des propos déplacés. Le jeu pratiqué par Sion depuis le début de la saison n’a guère été folichon, eu égard aux joueurs et au potentiel à disposition. Je pense que Fournier est un excellent formateur. Et là Servette a malheureusement perdu de l’or en barre avec son départ.

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      1. Servette est dernier avec 2 points et une passoire en défense… Alors, s’il faut mettre de l’ordre dans le jeu et faire des points, un entraineur défensif serait une bonne solution. Quand on doit reconstruire une équipe, on commence toujours par la défense….

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