Diallo: «A Servette, certains joueurs pourraient donner plus encore…» (TDG, samedi 24 novembre 2012)

Moins de sept mois après sa blessure au genou, le défenseur est de retour. Avec son envie et ses vérités

«Cela faisait longtemps, hein…?» En s’attablant, presque impatient, sourire goguenard en prime, Issaga Diallo savoure le moment. Le football est comme la vie: il place sous la lumière ceux qui s’y montrent. Pour un joueur blessé, la part d’ombre n’est donc pas qu’une vue de l’esprit.

A l’écart de sa profession, de son équipe, de ce qui le constituait, Diallo a rongé son frein. Oui, Issaga, cela fait longtemps, c’est vrai, cela fait même sept mois. Le temps de reconstruire ce genou blessé, ce genou opéré le 23 avril.

«Je me suis blessé tout seul, comme un grand, à l’entraînement, raconte-t-il. Une feinte de Yartey que j’avais pourtant anticipée. Et puis crac. Le ligament croisé antérieur qui lâche. La toute première blessure de ma carrière.»

Tout le reste ne fut donc que rééducation, exercices, sueur. Il a vécu le sauvetage administratif du club de loin, il a marné pour retrouver le groupe rapidement, son genou a tenu le coup et il est prêt. Quelques minutes contre Sion, la semaine passée, l’ont déjà récompensé de ses efforts. La blessure de Kusunga devrait le propulser titulaire ce soir contre Zurich, au Letzigrund. On devine de l’impatience, aucune appréhension.

Issaga Diallo, le début d’année 2012 a été un moment difficile à vivre pour vous, avec le transfert avorté à Auxerre et ensuite votre blessure sérieuse au genou.

Oui, ce n’était pas idéal. C’est vrai qu’au début de l’année, quand Auxerre me voulait, j’étais prêt à partir. Mais le transfert ne s’est pas fait à cause des Pishyar. En fait, Servette a demandé une première somme qui a été acceptée par Auxerre. Puis une deuxième somme, plus élevée, et là encore Auxerre a accepté. Puis une troisième surenchère et là cela n’a plus joué. Ensuite la blessure: au pire moment, avec tout ce qui se passait à Servette. Alors oui, rien n’a été simple. Et pouvoir rejouer maintenant, c’est du bonheur.

Comment avez-vous vécu ce début de saison terrible de Servette?

En regardant les matches de l’extérieur. J’ai eu de la chance avec ma rééducation, tout s’est passé très bien et très vite surtout. Je ne me suis jamais dit: «Tu reviens, tu retrouves ta place de titulaire et c’est tout.» Non. J’ai voulu mettre tous les atouts de mon côté et être à disposition pour aider, le plus vite possible bien sûr.

Avez-vous craint à un moment que Servette ne compte plus sur vous, ce qui aurait permis au club d’avoir une place supplémentaire pour un renfort?

Ah… cette histoire de licence que l’on peut biffer… Non, je n’avais pas de doute. J’étais sûr que Sébastien Fournier compterait sur moi dès mon rétablissement complet. Nous en avions déjà parlé ensemble. Il n’y a pas eu non plus de compétition avec Baumann, pour savoir qui reviendrait le plus vite. Malheureusement pour lui, il a eu des complications. Mais nous avons toujours bossé ensemble.

Servette doit se soumettre à un immense effort collectif pour s’en sortir: tout le monde est-il conscient de cela?

Collectivement, tout le monde est prêt à s’investir. Mais sur le plan individuel, certains pourraient donner plus encore. J’ai parfois l’impression que certains joueurs ne se rendent pas compte qu’ils peuvent en faire plus et qu’ils doivent d’ailleurs en faire plus. C’est en tout cas ce que je pense.

Mais quelqu’un tient-il ce discours dans le vestiaire?

Nous sommes peut-être quatre ou cinq dans le vestiaire à oser élever le ton. Je ne me gêne pas de le faire quand il le faut. Mais c’est vrai que nous n’avons pas un Gattuso dans le groupe, qui forcerait naturellement le respect. Et puis certains sont aussi fragiles, il faut donc faire attention. En fait, le patron, c’est Fournier. Et c’est bien comme cela. Parce qu’au fond, cette équipe manque un peu de caractère ou plutôt de tempérament. Finalement, certaines vérités doivent sortir.

Votre contrat se termine en juin 2013: avez-vous déjà des contacts?

Je ne veux pas m’intéresser à cela, parler de départ, de transfert. Je suis concentré sur Servette et sur le sauvetage. Après, on verra.

Aucun dirigeant de Servette ne s’est approché de vous pour parler de prolongation?

Non, personne du club n’a pris contact avec moi. Mais je crois que je ne suis pas le seul dans cette situation…

Daniel Visentini

En direct du vestiaire

Les absents Côté Servette, Kouassi est suspendu pour ce match au Letzigrund. Kusunga, touché à la cuisse contre Sion, doit jeter l’éponge. Comme Pizzinat, Esteban, Moubandje, Baumann et Gissi. Côté Zurich, Kajevic est suspendu. Tandis que Benito, Chikhaoui, Gaetano Gonçalves et Kukeli sont blessés. Beda, convalescent, jouera avec les M21 zurichois. Et Chiumento est incertain.

Le point de la situation Servette, qui vient de perdre contre Sion, est toujours dernier au classement. Avec sept points de retard sur Thoune. Dans un monde idéal, Servette devrait donc réaliser un truc à Zurich (nul ou victoire) et ensuite battre Thoune le 2 décembre. Voilà pour la théorie.

Deux renforts, pas plus Diallo ayant joué contre Sion, un point d’interrogation s’est levé: le défenseur a pris une licence et Servette n’aura donc plus que deux places pour des renforts. Pour en disposer vraiment, Servette devra biffer Baumann de sa liste (c’est possible puisqu’il n’a pas joué cette saison). «Concernant Diallo, je veux aussi compter sur lui en sachant que Kusunga devrait jouer la CAN avec l’Angola et que Mfuyi a souvent des petites blessures. En plus, Diallo est polyvalent», explique Fournier.

Le mot de Fournier «Je crois que la seule victoire à domicile de Zurich, c’était contre Sion, quand j’entraînais encore Sion. Zurich a peut-être des soucis à domicile. Mais nous, Servette, nous n’avons inscrit qu’un point à l’extérieur jusqu’à présent. Donc je garde les pieds sur terre. Nous devons lutter sans nous focaliser sur le classement.» D.V.

4 réflexions sur « Diallo: «A Servette, certains joueurs pourraient donner plus encore…» (TDG, samedi 24 novembre 2012) »

  1. « Aucun dirigeant de Servette ne s’est approché de vous pour parler de prolongation?

    Non, personne du club n’a pris contact avec moi. Mais je crois que je ne suis pas le seul dans cette situation… »

    C’est ça, vraiment ça, que l’on aimerait ENFIN voir changer dans ce club… Lorsque ce jour-là sera arrivé, le Servette FC commencera peu à peu à retrouver sa grandeur et l’ère du professionnalisme.
    Ce jour-là seulement il aura le droit d’espérer reconquérir, vraiment, son public.

    Mais c’est décidément à désepérer que ce jour-là arrive… un jour.

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    1. Bah non, on attend qu’un club le prenne gratuitement au mois de juin prochain.
      C’est le management actuel. Pas de stratégie sinon celle d’avoir 29 joueurs sous contrat et pas d’argent dans les caisses.

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  2. Ouais c’est vraiment désespérant,on continue à gérer les contrats des joueurs comme des Pishyar,faudra pas venir pleurer si certain joueurs se tirent parce que l’on ne leur a rien proposé.

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