19e journée : SERVETTE FC – GRASSHOPPER CLUB ZURICH 0-1 (0-0) : Le match sous la loupe

Le Servette FC débute son second tour de tous les dangers par un non-match… Incapable de produire du jeu, de pratiquer du football, d’effectuer 3 passes consécutives. Le Servette FC version 2012-2013 tourne au désastre et semble se battre, non pas contre la relégation, mais contre le titre peu glorieux de l’équipe grenat la plus faible de l’Histoire de ce club légendaire. C’est peut dire que l’on n’a pas aimé. On a proprement détesté. Plus jamais ça, pitié…

Le système : Un 4-6-0… Du béton armé, de l’archi-défensif, du tue l’amour…

Alors oui, le Servette FC, lanterne rouge, recevait chez lui le leader. Il semblait donc cohérent de se défendre. Sauf qu’entre se défendre, et se réfugier au fin fond d’un bunker puissance 10, aux murs à 10 couches, il y a juste un océan de… tristesse. Quelle monotonie. Quelle honte. Un club recroquevillé en défense, pour « jouer », pardon pour appliquer, de l’ultra-défensif. Une ligne de 4 défenseurs, et…10 mètres devant, une ligne de 6 milieux. Des demis extérieurs presque latéraux. Un attaquant, plus tout à fait nominal ou isolé puisque si près des 9 autres défenseurs grenat, jouant dans son propre camp. Et puis, ce GC-là n’avait de leader que le nom…

Il fallait être diablement fort, samedi soir dans les travées de la Praille, pour comprendre que le Servette FC avait un besoin urgent de points. Et qu’il se devait de gagner urgemment des matches, pour réaliser… environ 25 points et avoir une chance de se sauver. Franchement, vous y croyez encore, vous? 25 points signifient, à peu près, 8 victoires. Il reste 17 matches. Il faudra affronter Bâle, Sion et Young Boys 2x. Cela fait déjà 6 matches sans la moindre chance sur le papier. Il y aura donc intérêt à gagner presque tous les autres matches. Mais bon, ce n’est pas grave, gardons le sourire, n’est-ce pas M. Quennec?

La défense : Une défense toujours aussi lente

On nous avait promis une équipe bien préparée, prête au combat. On aura vu une défense appliquée, volontaire, mais toujours aussi lente. Empruntée dans le mouvement. Kusunga y laissera un genou, lui qui sortira trop tardivement et tel un camion (tellement inutile) pour aller se briser sur un joueur zürichois. C’est peu coordonné, c’est emprunté, c’est lent à la détente. C’est mal anticipé, peu clairvoyant. Et ça fait mal. Une seule accélération bien placée aura eu raison de deux faux latéraux (Routis est un défenseur central, Kouassi un demi défensif), et de deux axiaux patauds. Où était donc Vincent Ruefli? Moubandje reviendra-t-il un jour?

A l’heure où l’on se focalise toujours plus sur l’engagement d’un joueur offensif, il serait commettre un grave impair que de perdre du point de vue que la défense grenat est truffée de failles et de points faibles. Toujours pas de leader en son sein. Toujours pas de latéraux en nombre suffisant dans le contingent, ce qui pousse le malheureux entraîneur à devoir bricoler en cas de blessure. Lesquelles touchent régulièrement des joueurs particulièrement fragiles. Kusunga dispose d’un physique trop chancelant qui l’empêche d’aligner des matches régulièrement. Que dire de Diallo, ou encore de M’Fuyi. Le constat est simple : manque d’expérience, manque de solidité, manque de vitesse, manque de leader, manque de régularité. Mais des dirigeants qui ne renforcent pas, ou qui recrutent à côté des besoins réels de l’équipe. Conclusion : on joue la dernière place, bien évidemment.

Le milieu : Du béton armé, sans génie, sans jeu, sans foot…

Un triangle médian composé d’un relayeur, Pont, combatif mais totalement invisible dans le jeu, et de deux axiaux, De Azevedo et Pasche, beaucoup trop repliés. Comment se projeter vers l’avant et déployer le jeu grenat quand un joueur comme Pasche, censé être le dépositaire du jeu, récupère un ballon à 20 mètres de ses buts, se retourne et voit tous ses coéquipiers dans un espace de 20 mètres? Le triangle médian, intéressant sous l’ère Alves, manque de complémentarité aujourd’hui. Il n’a plus de punch, plus de répercussions bénéfiques. Il paralyse le jeu grenat et n’est là que pour tenter de faire déjouer le jeu adverse. C’est largement insuffisant. Le constat débouche sur une incapacité chronique à effectuer plus de 3 passes consécutives dans la profondeur et la verticalité. Alors, oui, les Grenat se battent. Sans relâche. Mais, aussi, sans talent, sans football. Il n’est dès lors pas possible de gagner un match. La question est la suivante : les joueurs ont-ils simplement le niveau pour être en mesure de déployer du jeu en Super League?

Les demis extérieurs, autrefois fers de lance du système 4-5-1 grenat? Des latéraux avancés, reculés au 20 mètres des cages grenat, et destinés à courir dans le vide, à s’époumonner pour récupérer des ballons. Déjà peu inspirés en temps normal, il leur est dès lors bien plus difficile de se montrer percutants quand il s’agit soudainement de se projeter vers l’avant.

L’attaque : Le néant… Rien… Niente…

…

Le bilan : Misérable

Le Servette FC essuie sa première défaite du second tour. Sa première… car il y en aura d’autres. Le bilan est froid, mais sans détour : l’équipe servettienne entrevue ce samedi soir à la Praille est combative, possède une âme de guerrier, mais demeure incapable de jouer au football et de se hisser au niveau de la Super League. En regard d’un tel match et d’une si triste prestation, sa place est en Challenge League. Logiquement.

Cela ne semble pas poser un quelconque problème aux dirigeants. Eux qui promettent depuis plus de 2 mois maintenant l’arrivée de 2 renforts confirmés, d’expérience et de niveau supérieur. Sans le retour du bien-aimé Vitkieviez, amoureux grenat, on serait toujours là à attendre de vaines promesses… Dire que cela est très mal géré sportivement est un trop doux euphémisme. Ce n’est même plus de l’amateurisme ou de l’incompétence crasse. C’est tout simplement du niveau de la ligue régionale. Le Servette ne s’est pas renforcé. Le couteau sous la gorge, il s’est même fatigué, durant une préparation en surrégime. Et l’on sait bien que de faire tourner une 2 CV au rythme d’une Ferrari peut faire péter la mécanique. Le boulon Kusunga a déjà sauté…

M. Quennec a sauvé le club. Il demeurera à jamais le grand sauveur. Mais il ne semble pas, à ce jour, être (encore) un président de football. Voilà aujourd’hui presque une année qu’il est à la tête du second club le plus titré de Suisse. Et que peut-on y voir? Un club désastreux sportivement. Sans avenir. Composé de joueurs en prêt, et de joueurs en fin de contrat. Donc de joueurs qui ne seront plus là dans quelques mois. Quelle équipe le Servette FC, incapable d’effectuer le moindre transfert, alignera en juillet prochain? C’est d’ailleurs à se demander si les dirigeants ne souhaitent pas une relégation pour éviter de se poser une telle question… La campagne de transferts ratée en été, a laissé place à un mercato catastrophique. Certes, le vilan barbu Pishyar est parti en laissant le club dans la dèche, les caisses totalement vides… Mais n’est-il pas possible, dans une ville internationale comme Genève, de faire vivre un club professionnel de football avec un budget pour le moins décent lui permettant de jouer agréablement dans l’élite? Cela nécessite des démarches, des entreprises, qui relèvent du rôle du président rassembleur qu’est censé être M. Quennec.

Hugh Quennec a sauvé le club, mais sa méconnaissance du milieu du football plonge celui-ci dans le néant sportif. Sauver un enfant d’une mort précoce est un acte divin.. Mais le condamner à une relégation certaine, sans même réagir et en se fendant d’un sourire, c’est de la maltraitance. Et cela est juste inhumain.

Le site officiel du club en est la métaphore même. Il n’y a pas de vie. Plus de vie, plus rien. Tout fout le camp. C’est triste, morne. A mourir. Le club ne communique plus. C’est mort… Allô Maman Bobbiô, qu’est-ce que t’as t’es plus là-hô dans ton burô? Ces deux renforts, là… Il fallait les faire venir pour le 2 janvier, non? Pour la reprise des entraînements, non? Ils sont où?! Allô, allô…….

M. Quennec, vous êtes un homme providentiel, un sauveur éternel. Mais vous n’êtes pas encore à la hauteur pour un club de l’envergure du Servette FC. Sortez du bois, venez-vous expliquer et répondre à nos questions. Ou alors, après nous avoir sauvés, repartez, avec les plus grands honneurs et notre reconnaissance éternelle, d’où vous venez et retournez dans votre patinoire. Pour laisser la place à un vrai président (si cela existe encore), totalement concerné par le seul destin du Servette FC…

Le prochain match : Revenir les pieds sur le gazon…

Tout, absolument tout changer. La philosophie, la tactique, l’approche. Quitte à être morts, autant mourir la fleur au fusil. Il sera toujours reproché à Fournier de jouer petit bras. Il ne lui sera rien dit s’il tente le tout pour le tout. Avec les moyens, limités, à sa disposition, faut-il le souligner.

Il faut abandonner urgemment le triangle médian qui n’est plus efficace et qui n’amène plus rien, si ce n’est le renforcement de cette sinistrose ambiante. Il faut sonner la révolution. Passer dans un 4-4-2. En redonnant de l’élan, en cherchant la percussion offensive, la projection vers l’avant.

Barocca au but. Puis Diallo latéral gauche et Ruefli latéral droit. Soit un joueur capable d’évoluer sur le côté car relativement explosif, et un vrai latéral. Puis aligner deux vrais axiaux, M’Fuyi et Schneider (ou Routis). Au milieu un seul, et vrai(!) récupérateur, Kouassi. Devant lui, un dépositaire du jeu, De Azevedo ou Pasche. Sur les côtés, deux demis de couloirs capables de percuter, Lang à gauche (ou Tréand), et Vitkieviez à droite. Devant, 2 attaquants, Karanovic (Vitkieviez) et Eudis. C’est le retour du b.a.-ba. Cela semble si simple. En attendant l’illusoire renfort…

Aux dernières nouvelles, il semblerait être…ENFIN(!)…arrivé…

GrenatDC