Servette-Lausanne J-1. Challandes: «A un moment, ce sont les joueurs qui ont la clé» (TDG, vendredi 22 février 2013)

Fin connaisseur du foot suisse, l’ex-entraîneur de Thoune parle de Servette avant le derby de demain

TDG vendredi 22 février 2013

C’est un message d’espoir d’abord. Servette en a besoin. En période de disette, toutes les nourritures sont bonnes, fussent-elles spirituelles. Un message d’espoir, donc, de Bernard Challandes. Mais des vérités assénées aussi, de celles qui remettent certaines idées en place. Servette joue sans doute une part de son avenir sportif samedi soir à la Praille, dans un derby contre Lausanne. Challandes se fait fort de le rappeler à tous, avec ses mots et sa passion.

Il ne faut pas s’y méprendre: l’ex-entraîneur de Thoune n’est pas un donneur de leçons qui distille son savoir du haut de sa science infuse. Loin de là. Bernard Challandes a trop de respect pour le football et pour ses représentants, les Servettiens et Sébastien Fournier en premier lieu, pour jeter des anathèmes ou pour livrer des solutions toutes faites qui n’existent d’ailleurs pas.

Mais au moment où la mission de sauvetage est si impérieuse, quand son issue éclipse déjà tout, un regard posé depuis l’extérieur fait du bien. Surtout quand c’est celui d’un technicien sincère.

Logique et déclic?

Servette-Lausanne, c’est demain soir au Stade de Genève. Beaucoup parlent déjà du match de la dernière chance. De la furieuse nécessité pour les Genevois de l’emporter, de prendre trois points. Ce match est-il déjà celui d’une longue liste de rencontres capitales?

«En foot, la situation n’est jamais désespérée, assure Challandes. Mais il y a une certaine logique des chiffres qui rappelle la réalité. Quand on a joué plus de la moitié des matches de la saison et qu’on n’a que deux victoires au compteur, comme Servette, ce n’est pas simple. Parce qu’il reste toujours moins de matches pour gagner au moins sept ou huit fois… ce qui n’a pas été possible jusque-là. En fait, il y a une seule évidence: Servette doit gagner des matches. C’est la chance des Grenat dans leur malheur: savoir qu’ils n’ont plus le choix. Qu’ils doivent absolument réaliser une série. Et dans cette optique, un derby peut agir comme un déclic.»

La solution simpliste

Pourquoi pas, oui. Dans l’inconscient collectif, il suffirait donc que Servette décide d’attaquer? Tout suivrait ensuite, victoires et sauvetage sportif? Une vue de l’esprit, l’image d’un monde enchanté qui est bien loin de la réalité, du quotidien des Grenat.

«C’est tellement facile de penser comme cela, explique Challandes. Je sais bien ce que les gens peuvent se dire: attaquer, à fond, la seule solution. Mais le foot n’est pas si simple. On peut prévoir toutes les tactiques, tous les systèmes, toutes les stratégies. Mais il faudra défendre. Bien sûr qu’il faudra attaquer, mais défendre aussi! Il ne faut pas se raconter d’histoires. Au fond, moins qu’un système, c’est un état d’esprit qui peut faire la différence.»

Le mental convoqué

Le mental comme force positive d’un sauvetage sportif. C’est forcément à l’entraîneur d’entretenir cette flamme, de la faire grandir, d’ouvrir le champ des possibles.

«C’est son rôle, oui, concède Challandes. Mais il faut aussi dire une chose: il n’y a pas de recette miracle et un entraîneur peut installer toutes les tactiques qu’il veut, cela n’aura aucune influence sans la volonté des joueurs. Il faut le dire: à un moment, ce sont les joueurs qui ont la clé. Un entraîneur n’a pas de baguette magique. Les joueurs doivent prendre leurs responsabilités.»

La part des joueurs

Les joueurs. Au centre de l’équation, les Servettiens. Tout se tient. On n’imagine pas Fournier interdisant aux siens de prendre leur destin en main, on devine même qu’il encourage les preuves de caractère, comme quand Kouassi a monté la balle à Thoune, provoquant le but inscrit par Tréand. Ce sont ces attitudes-là qui font cruellement défaut dans le reste du groupe. Mais les Grenat ont-ils vraiment les moyens de cette ambition-là?

Challandes tranche net. «La question du talent suffisant? C’est simple: si les Servettiens pensent qu’ils ne sont pas assez talentueux, que c’est trop dur, alors ils peuvent déjà préparer la saison suivante en Challenge League. Bien sûr qu’ils doivent être conscients de la difficulté ou lucides sur leurs performances potentielles. Mais enfin, quoi, Servette n’est pas à des années-lumière de Thoune, de Lausanne ou d’autres, non? Alors les joueurs doivent aussi se rendre compte qu’ils doivent se dépasser.»

Le supplément d’âme

Chercher le plus. Ce supplément d’âme convoqué pour avoir une chance.

«Quand on est un joueur de Servette, dans la circonstance actuelle, on n’a pas le droit de se dire qu’à la fin de la saison on ira à Nuremberg ou ailleurs, lance Challandes. On met en jeu l’avenir du club et sa propre crédibilité aussi. Alors il faut en faire encore plus puisque, manifestement, cela ne suffit toujours pas. La question que doit se poser un Servettien aujourd’hui c’est: suis-je prêt à aller vraiment au-delà de mes moyens, suis-je prêt à au moins essayer? En jeu, il y a le maintien dans l’élite. Et se sauver, pour Servette, ce serait un exploit qui aurait autant de valeur que le dernier titre remporté. C’est à tout cela que les joueurs doivent penser. Et vite!»

Daniel Visentini

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Eudis blessé, place à Karanovic?

Nous l’annoncions hier matin en primeur sur notre site tdg.ch : Eudis s’est blessé mercredi et ne pourra pas jouer samedi contre Lausanne. Il est touché derrière la cuisse. «A l’entraînement, en pleine vitesse, j’ai ressenti une douleur vive, explique le Brésilien. Cela me mine, pour l’équipe. Je passerai une IRM lundi pour être fixé, apparemment il n’y a pas d’hématome, c’est déjà ça.»

C’est surtout une solution offensive de moins pour Sébastien Fournier, qui devra aussi se passer des services de De Azevedo. L’autre Brésilien était déjà suspendu. Il s’est lui aussi blessé mercredi et ne pourra pas revenir avant le match contre Lucerne.

Les regards se tournent donc vers Karanovic. Si loin de son réel potentiel depuis le début de la saison, l’attaquant pourrait bien avoir sa chance. A lui de la saisir. Comme Kossoko, qui fera ses débuts officiels avec Servette.

Aux autres Grenat de se montrer enfin à la hauteur du sauvetage sportif aussi. On pense à Pont, pas convainquant en 2013, à Vitkieviez, qui doit être un renfort, à Tréand, à Lang, à Pasche, bref à tout un groupe qui est dos au mur, Fournier y compris. Le retour à un 4-2-3-1 plus ambitieux doit être d’actualité pour se donner une chance sans se jeter dans la gueule du loup.

Mais rien n’est simple pour Servette. Hier, seuls 19 joueurs étaient présents à un court entraînement, dont les deux gardiens, ou encore Moubandje et Pizzinat, tous deux convalescents. Les autres étaient ménagés. C’est aussi cela, le lot d’un Servette qui doit s’adapter à un rythme de Super League, seule chance de maintien, avec des joueurs qui n’en ont pas ou plus l’habitude.

Mais comme Bernard Challandes le dit, il faut dépasser tout cela, aller au-delà. Contre Lausanne, dès demain soir. D.V.

9 réflexions sur « Servette-Lausanne J-1. Challandes: «A un moment, ce sont les joueurs qui ont la clé» (TDG, vendredi 22 février 2013) »

  1. Intéressant point de vue de Challandes.
    Ceux qui l’invoquent par moment devraient d’ailleurs bien le lire, notamment sur l’attitude vis-à-vis de la relégation.

    Servette est dos au mur, défaite impensable, victoire obligatoire.

    Allez Servette !

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  2. Challandes est un des meilleur entraineur suisse, à peine moins bon que Lulu, c’est à dire très haut niveau. j’espère qu’il viendra chez nous et Piquet avec nos M21, il est plus fait pour çà.

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  3. premiere fois que je propose une équipe.
    Barroca
    Schneider
    Dialo
    M fuyi
    Rufli( si Moubandje est apte, je sors Schneider)
    Kouassi
    Pasche ( mais je mettrais bien le jeune Machado)
    Vitkiviez
    Lang
    Kossoko
    Karanovic

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  4. voici mon équipe: barroca;rufli-m’fuyi-schneider-routis;kouassi-pasche;tréand-vitkieviez-kossoko;karanovic….remplaçant pont,lang,diallo

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  5. Je laisserai Piquet faire l’équipe, mais que nos gars bouffent la pelouse et se battent jusqu’à la fin. Mais que tous aient le couteau entre les dents et pas la peur au ventre, yc toi Stef.

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