Christopher Mfuyi: «Servette ne doit pas avoir peur de Bâle» (TDG, samedi 2 mars 2013)

Le champion sera demain au Stade de Genève. Les Grenat veulent jouer leur carte à fond. Parole de défenseur!

TDG samedi 2 mars 2013

Tous les voyants ne sont pas (encore?) au vert, mais il y a incontestablement du mieux dans le ciel du Servette FC. La victoire de samedi dernier contre Lausanne a fait du bien à la tête, au cœur et au corps. Ainsi, à la veille d’affronter le FC Bâle au Stade de Genève (dimanche, 13 h 45), un fol espoir anime à présent le groupe dirigé par Sébastien Fournier. Et si, aux trois points pris contre les Vaudois, s’en ajoutaient d’autres face au champion de Suisse?

«C’est évidemment notre objectif, confie le défenseur genevois Christopher Mfuyi. Le FCB est certes une grosse équipe avec un gros effectif, mais Servette ne doit surtout pas en avoir peur. On évoluera à la maison, on devra éviter de subir, ne pas attendre l’adversaire. Le but sera de jouer au football, comme nous l’avons fait contre le LS…»

Valenciennes sans regrets

De tels propos prouvent que le numéro 19, lancé par Joao Alves en 2009, n’a pas égaré ses ambitions au travers d’une première partie de saison compliquée. C’est même tout le contraire pour lui qui répète qu’il n’est pas revenu dans sa ville natale pour y faire de la figuration. «L’été passé, j’ai sauté sur l’occasion de retrouver le SFC, dit-il. Après avoir goûté à la Challenge League, je voulais un jour porter le maillot grenat au niveau supérieur.»

L’intéressé tenait surtout à revenir en pleine lumière, espérait relancer sa carrière après deux années passées dans l’anonymat du côté de Valenciennes, en Ligue 1 française. «Même si je n’y ai jamais eu ma chance, je ne regrette pas d’être allé là-bas, précise-t-il. C’est un très bon club, mais il m’a fallu un temps d’adaptation au début, puis Valenciennes a changé d’entraîneur au terme de ma première saison.» Daniel Sanchez, qui a succédé à Philippe Montanier – parti à la Real Sociedad – en juin 2011, n’a jamais accordé de crédit au Genevois.

Surplus d’énergie

«J’ai tout de même beaucoup appris au Stade du Hainaut, précise celui-ci. Surtout avec ces deux grands messieurs que sont Montanier et son adjoint, Michel Troin.» Lequel, pour la petite histoire, est l’homme qui a découvert en son temps un certain… Xavier Kouassi. «Je suis au courant, se marre Mfuyi. On parle d’ailleurs souvent de lui.»

Si l’étranger continue d’alimenter les rêves du Servettien, celui-ci avoue ne penser pour le moment qu’au maintien dans l’élite. «Ce qu’on a réalisé contre Lausanne montre que tout est possible, souffle-t-il. Le succès nous a permis de passer une semaine plus sereine. Une victoire amène forcément un surplus d’énergie. Face aux Vaudois, on a montré autre chose du point de vue du football, on a davantage joué au ballon, on est apparu moins crispé. C’est typiquement ce genre de performances que nous devons reproduire.»

Aujourd’hui, tout comme son club, Christopher Mfuyi retrouve petit à petit ses marques sur le terrain. «Au premier tour, j’ai connu pas mal de blessures, rappelle-t-il. Ce n’était pas évident. Maintenant, avec la répétition des entraînements, je me sens mieux.» L’heure est donc venue de ne pas s’arrêter en si bon chemin. «On travaille pour cela», conclut le robuste défenseur, qui cite Raphaël Varane (Real Madrid) en exemple. Si l’un stoppe Messi, l’autre peut bien arrêter Streller ou Frei. Non?

Arnaud Cerutti

TDG samedi 2 mars 2013 Frei

Alexander Frei: «Je ne veux pas faire d’histoires…»

U Alexander Frei, c’est un peu l’épine dans le pied d’un Murat Yakin qui ne veut manifestement pas compter sur le buteur, mais qui devra peut-être bien revoir sa position. Bâle a des problèmes que les autres clubs n’ont pas, car peu d’équipes en Suisse et même en Europe se priveraient si souvent d’un finisseur de la trempe de Frei, même si ce dernier a déjà annoncé qu’il raccrochera définitivement les crampons à la fin de la saison.

Choc de deux personnalités, choix tactiques, incompréhension, malaise interne entre deux hommes? Bâle fait tout pour minimiser la situation. Et Alexander Frei? Que dit-il de tout cela? Il a accepté de nous répondre. Alors: comment vit-il sa situation actuelle? «Bon, c’est simple: il me reste encore trois mois dans ma carrière puisque j’arrête en juin, explique-t-il. Bien sûr que j’aimerais jouer plus, comme tous les joueurs qui ne jouent pas. Mais bon… Si je suis sur le terrain, je donne mon maximum, comme toujours. Pour le reste… que dire? Je ne veux pas faire d’histoires, je crois qu’il y en a déjà assez eu autour de moi par le passé, alors je ne veux pas trop parler.» De là à déduire que s’il avait envie de parler il aurait bien des choses à dire sur ce qu’il vit actuellement, il n’y a qu’un pas. Qu’Alex Frei ne franchit pas. Pas encore tout du moins.

Il préfère se rappeler de ses années servettiennes, lui qui fera donc son dernier déplacement de footballeur à Genève dimanche. «J’ai vécu des beaux moments à Genève, lance-t-il. C’était encore les bonnes vieilles Charmilles. J’ai toujours aimé le public genevois. Et grâce aux résultats obtenus avec Servette, je suis ensuite parti à Rennes. Je n’oublie pas. Mais si je joue dimanche, je ne ferai pas exprès de tirer cinq mètres au-dessus pour autant…»

Le match de dimanche? «Nous devrons faire attention, glisse-t-il. Après, je souhaite que le nouveau président des Grenat trouve les moyens pour que Servette se reconstruise bien. Comme Bâle l’a fait. C’est une question de volonté locale d’aider un club comme Servette. Parce qu’il y a au moins autant de moyens à Genève qu’à Bâle, non…?»

Daniel Visentini

En direct du vestiaire

Alex Frei titulaire? A Bâle, Streller ne s’est pas entraîné cette semaine. Il souffre d’un coup reçu au genou contre GC. Un test sera effectué aujourd’hui. Cela relance les actions d’Alexander Frei, surtout après son doublé à Thoune. Schär est suspendu. Sauro devrait le remplacer.

Le mot de Fournier «Tout le monde dit que nous n’avons rien à perdre contre Bâle. Mais nous avons besoin de points, comme les Bâlois… Je veux voir les mêmes intentions que contre le LS.»

La même équipe Servette devrait commencer comme contre Lausanne, seul Diallo remplaçant Routis (blessé) au poste de latéral droit. D.V.

27 réflexions sur « Christopher Mfuyi: «Servette ne doit pas avoir peur de Bâle» (TDG, samedi 2 mars 2013) »

  1. C’est une question de volonté locale d’aider un club comme Servette. Parce qu’il y a au moins autant de moyens à Genève qu’à Bâle, non…?»

    Tout est dit….

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    1. Mais ça a toujours été comme ça. Et le club et ses supporters n’ont jamais tellement fait ce qu’il fallait pour que ça change.
      Le club a eu la chance d’avoir un passé glorieux et d’accueillir de grands joueurs mais n’a plus rien gagné de significatif depuis 15 ans et a une image trouble depuis 30 ans.
      Mais au lieu de patiemment reconstruire le club depuis les fondations, on se contente depuis de courir après des illusions en voulant considérer le SFC comme un club encore prestigieux alors qu’il est rentré dans le rang depuis bien longtemps. Comme si le FC Aarau ou le FC La Chaux-de-Fonds fonctionnaient encore comme à l’époque de leurs titres de champion de Suisse…

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      1. Même si y a du vrai dans ce que tu dis, Genève n’est pas non plus la Chaux-de-Fonds ou Aarau. Il est quand même légitime de se dire que la 2e ville de Suisse peut faire plus pour son club (pas les autorités seulement, mais aussi les milieux économiques). La remarque de Frei ne fait à mon sens que souligner cette incohérence entre la taille de la ville et le soutien apporté au SFC.

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      2. C’est justement parce qu’il n’y a pas de lien entre taille de la ville et capacité financière d’un club qu’il ne faut ni utiliser l’argument que Genève est une grande ville suisse ni celui que le club a un passé prestigieux.
        Tu peux bien avoir des souhaits pour ton club et des attentes envers le milieu économique genevois, ça ne change rien à la réalité des choses connue depuis des décennies. Attendre des dirigeants successifs qu’il satisfassent immédiatement des désirs de grandeur irréalistes ne fait que promouvoir des mecs comme Roger et Pishyar capables de promettre n’importe quoi pour s’emparer du club ou faire fuir le peu qui voudrait réellement s’investir en mettant en place une politique viable.

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      3. Après réflexion, on peut dire que le phénomène est aussi plus ou moins présent dans les autres pays européens. De grandes villes ne sont pas représentées dans l’élite ou alors leur club a des performances pas en adéquation avec la taille de la ville (soit irrégulières, soit anciennes).
        En France, on citera Nantes et Strasbourg, voire Rouen et Grenoble. On pourrait même rajouter la quasi disparition de Reims malgré son statut de monument ou le fait qu’il n’y ait qu’un seul club à Paris.
        En Allemagne, on peut citer Essen, Duisburg, Leipzig, Dresde et bien-sûr Berlin.
        En Italie, c’est déjà moins évident mais je dirais Palerme (malgré ses performances récentes) ou Bari.
        En Espagne, Gijon, Oviedo, Cadix, Alicante ou Elche n’ont que des clubs de seconde zone depuis un moment.
        Et en Angleterre, on peut quand-même citer Bristol, Sheffield, Leeds ou Portsmouth dont les clubs ne sont plus au niveau prestigieux connu dans le passé.

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      4. Au risque de dire une connerie : Genève est la ville ayant le plus de nationalités au monde … cela ne joue-t’-il pas un role sur l’identité du club dans la ville ?

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      5. Dans toutes les grandes villes d’Europe occidentale de nombreuses nationalités cohabitent. Mais quand le club local est suffisamment populaire et attractif, il fédère tous les habitants. Même si certains ont peut-être un club « de coeur » dans leur pays natal. Quand tu vas en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, en France (pour ne citer que des pays que je connais bien), c’est très souvent le cas.
        Le problème du SFC, c’est qu’en-dehors des fanatiques inconditionnellement fidèles (3’000-4’000 en SFL mais déjà moins en 1L), le club n’a pas une identité positive assez forte ni des résultats attractifs pour attirer durablement des spectateurs supplémentaires.
        A Genève, quand tu as moins de 20 ans, tu n’as jamais connu un Servette qui corresponde à l’histoire prestigieuse qu’on peut bien te raconter. A peine une promotion en SL dans des conditions rocambolesques mais beaucoup d’embrouilles extra-sportives. Franchement, ça fait pas envie.
        Moi, quand je veux voir du foot, je préfère aller ailleurs qu’à la Praille.

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      1. Merci, j’ai l’impression que Grippo ne nous a montré qu’une petite partie de son potentiel.. Et j’espère vraiment revoir Pizz cette saison qui sera sûrement sa dernière, qu’il aie l’ovation qu’il mérite. En plus, il peut encore nous beaucoup nous apporter.

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  2. kazak@
    Si tu connaitrais un peu l’histoire du Sfc cela t’éviterait de
    raconter n’importe quoi,Depuis toujours le Sfc a un public
    événementiel,une base de 4000 fidèles irréductible,et quand
    tout va bien et en plus avec un événement comme la promotion contre Belinzonne on peut monter jusqu’a
    23.000.A noter que la saison dernière,le club a eu la
    moyenne de spectateurs par saison la plus élevée de
    son histoire.

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    1. @joel
      si tu lisais ce que j’écris, ça t’éviterait de raconter n’importe quoi. j’ai précisément dit qu’il y avait une base de 4’000 depuis le retour en ChL. mais j’explique surtout pourquoi le club ne peut pas espérer plus de façon durable. et partant de là, pas d’engagement massif de partenaires financiers.
      avec depuis 30 ans une histoire plus riche en coulisse que sur le terrain et un public de 4’000 spectateurs (dont une partie qui ne manque pas une occasion de foutre la merde partout en suisse), le club ne peut pas espérer mieux que ce qu’il est aujourd’hui. actuellement en SL, à part lausanne et thoune, tous les clubs ont un potentiel largement supérieur au sfc. et encore, car ces deux clubs ont l’avantage de travailler sérieusement depuis plusieurs saisons. donc servette est bien à sa place, sur tous les plans, dans les trois derniers de SL.

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      1. Je me répète,dans les époques 60,70 ect… il y a eu
        toujours un carré de 4000 fidèles qui grandit selon
        les événements ou les périodes favorable.Genève a
        une mentalité spéciale,qui s’est hélas toujours désintérésser de son club.Il a connut ses heures
        de gloire et put demeurer en vie,grâce a des généreux
        mécènes,comme Weiler.Cohannier,Lavizzari,,,,ect,
        Donc je ne vois pas ce que les supporters qui viennent
        faire la merde font dans cette histoire,

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      2. Le nombre de spectateurs et les comportements déviants de certains d’entre-eux font partie des éléments défavorables pour que des gens s’investissent dans le club. Peu importe que le public genevois soit « spécial » ou je sais quoi.
        Prend un peu de recul et met de côté deux secondes ton attachement irrationnel au club pour avoir un minimum de lucidité pour voir ce qu’est aujourd’hui ce club. Dans l’esprit des gens, c’est juste une succession de scandales, d’histoires rocambolesques, de défaites marquantes, la faillite et l’anonymat de la 1ère ligue quand les gens pensaient que le club était mort, des incidents dans les tribunes et 4’000 perdus dans un stade vide. Dans une ville comme Genève, ça ne représente RIEN de séduisant. A Winterthur ou à Bienne peut-être mais pas à Genève.
        Et pendant ce temps-là, les gens s’acharnent sur Quennec parce qu’ils ont déjà oublié qu’ils auraient pu retomber sur un Pishyar, un Roger, un Coencas, un lüscher, un warlu, un Ambrosetti… Parce que les gens veulent les performances d’un grand club qui n’existe plus que dans leurs rêves et dans les discours mégalos des escrocs susnommés alors qu’un Quennec, comme un Vinas avant lui, ne fait qu’avec la cruelle réalité et les modestes moyens à disposition.

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      3. et soit dit en passant, j’ai des souvenirs d’enfance dans des Charmilles désert (sans parler de la 1ère ligue…) alors les 4’000 toujours présents, laisse-moi rire.

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  3. Bonne nouvelle,lucerne n’a pas battu thoune,il va être très
    très chaud le prochain lucerne-sfc,encore plus si on arrive
    a accrocher Bâle demain.
    Allez Servette!

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    1. dramatique résultat pour Luzern, c’est clair. Mais j’avais déjà exprimé avant le match thun-sfc que les bernois ont une jolie équipe trop souvent sous-estimée.
      et on peut aussi saluer la performance du fcz qui semble définitivement s’éloigner de la zone dangereuse.

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  4. Hors sujet mais un petit Harlem shake au stade… Ce serait cool avec l aide du club qui passe la musique et la SG qui lance le mouvement à la mi temps? Plus une petite annonce au début du match pour que tous les spectateurs soient au courant… Ça pourrais être cool non?

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  5. kazak@
    Un Sfc qui marche,le monde vient au matche.La saison
    dernière on a eu la moyenne de spectateurs au matche
    sur une saison la plus haute de notre histoire.Mais cette
    saison il ne se passe rien,les gens ne viennent plus.

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    1. exactement. et c’est bien pour ça qu’il n’y a pas une forte volonté locale de s’investir dans le club, ce qui était le sujet au départ.

      tu fais exprès de rester dans le constat ou tu es incapable d’en tirer la moindre analyse?

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      1. D’un autre coté, il faut voir le problème autrement…

        Si les partenaires financiers s’investissent plus pour avoir une meilleure équipe, il y aura plus de monde aux matches…

        Si on a un public événementiel, autant jouer la carte à fond, quelques belles saisons d’affilée pourraient changer ce mode de fonctionnement des supporters genevois.

        Ceci dit, on n’arrivera pas a ramener du public au stade si on joue comme cette saison…

        J’arrive pas a blâmer ceux qui sont absents tellement je me suis ennuyé, énervé, désolé pour notre équipe première cette année.

        Vivement des temps meilleurs (et suis certain que M. Q nous sortira quelques sponsors de son chapeau dès que Servette se sauvera)

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      2. Mais Jack Bauer, des « partenaires financiers s’investissent » s’ils y trouvent un intérêt. Actuellement, le SFC ne présente pas d’intérêt (en-dehors des fans évidemment), donc pas d’augmentation de la capacité financière.
        Quant au public, en-dehors d’événements très ponctuels qui peuvent permettre de dépasser les 20’000, le noyau est à 4’000 et la moyenne maximale est entre 8’000 et 10’000. Le club n’a jamais dépassé la moyenne de 10’000 ces 30 dernières années et pire, ne l’a atteinte que récemment. On pourrait aussi rappeler l’échec ces dernières années des groupes de soutien sous l’ère Vinas, des projets socios et des récoltes de dons auprès des supporters. Ca montre aussi les limites de l’implication réelle des supporters.

        Plutôt que regretter l’absence de généreux mécènes ou le désintérêt du public, il faut juste faire avec cette réalité-là. Fonctionner sur la durée avec un budget modeste et mettre en place des moyens alternatifs de faire rentrer de l’argent dans les caisses. Et pas se jeter tous les 3 ans dans les bras du premier escroc venu sous prétexte qu’il fait des promesses de gloire.

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