
Les Grenat sont dos au mur. Les Valaisans doivent se reprendre. Le derby de samedi à Tourbillon s’annonce chaud

D’abord les picotements. Ce sentiment étrange qui prédomine, qui éclipse la réalité comptable et qui inscrit un match dans une autre dimension. Sion – Servette, c’est toujours un moment à part, en dehors du temps, le choc entre deux ennemis intimes. Toutes proportions gardées, c’est le Barça – Real ou le PSG – OM du championnat de Suisse.
Au fond, peu importent les circonstances. Sion est à des années-lumière de ses ambitions de titre, Servette se bat contre une relégation qui dessine chaque semaine un peu plus sa vraisemblance. Mais le derby enfle comme une évidence qui se soustrait aux contingences sportives. Le tout est de savoir comment. Et surtout quel Sion Servette va devoir affronter samedi soir à Tourbillon.
Sion, c’est Constantin
S’il est un président qui incarne son club, c’est Christian Constantin. L’omnipotent patron est l’homme des coups d’éclat, à tort ou à raison.
On se souvient de son bras de fer logiquement perdu avec la FIFA la saison passée. On sait aussi son impatience envers les divers entraîneurs qu’il nomme lui-même. Il a été président du FC Sion de 1992 à 1997, il l’est à nouveau depuis 2003. Au total, il a déjà épuisé, pendant ses seize années de règne, 37 entraîneurs. Plus de deux par année donc. Avec un record cette saison, puisqu’il en est désormais à son sixième «fusible» depuis qu’Arno Rossini a été invité lundi à prêter sa licence UEFA pro.
Cette saison, la valse a été intensive depuis l’été. Fournier: 8 matches. Decastel: 7 matches. Schürmann: 4 matches. Muñoz: 3 matches. Gattuso: 3 matches. Gattuso-Rossini depuis lundi soir. La méthode a ses limites, Sion n’est actuellement que quatrième du classement, treize points derrière les deux leaders que sont Bâle et GC. Pour qui voulait disputer le titre, la réalité est cruelle.
Sion, c’est Gattuso
La nouvelle figure du FC Sion, c’est depuis l’été 2012 Gennaro Gattuso. Un transfert éminemment médiatique. De joueur, il est devenu entraîneur-joueur. Son charisme naturel en fait désormais le vrai entraîneur du FC Sion, Rossini n’étant présent que pour satisfaire aux exigences de la Ligue.
Samedi, Gattuso, suspendu, ne jouera pas. Mais il retrouvera Sébastien Fournier, avec qui il a immédiatement fait corps, dès son arrivée. Avant qu’il ne soit évincé par Constantin (l’affaire des joueurs qui ne s’étaient pas comportés professionnellement et dont Fournier a publiquement fait état). «Gennaro et moi, nous nous sommes trouvés tout de suite, dit Fournier. Des liens d’amitié forts se sont créés très vite, parce que nous ressentons les choses de la même manière.»
Pour autant, depuis que Gattuso est seul maître à bord, Sion a enregistré deux défaites (à Zurich 3-1 et à Tourbillon contre Lausanne 0-1), pour un nul poussif à Berne contre YB. Rien de très glorieux; certains entraîneurs ont déjà été virés pour moins que ça… Sauf que Gattuso est une icône et que Constantin veut travailler sur le long terme avec lui (lire ci-contre ).
Sion, c’est Tourbillon
Le stade de Tourbillon est un lieu-dit du football suisse. Un endroit que les supporters servettiens aiment détester, entretenant la rivalité entre les deux clubs. Samedi, les deux kops se feront à nouveau face et les noms d’oiseaux voleront, comme toujours.
Sion, c’est la Coupe
Douze finales, douze victoires: le FC Sion défie toutes les statistiques. Cette année, les Sédunois sont toujours en lice; ils attendent Bâle le 17 avril à Tourbillon pour une demi-finale qui peut les propulser en finale. C’est désormais un objectif majeur de la saison, d’autant plus que tous les supporters valaisans rêvent d’une treizième Coupe, pour renvoyer aux treize étoiles du drapeau cantonal.
Daniel Visentini
Constantin: «Si Servette arrive à se sauver, ce sera un sacré exploit»
Christian Constantin, vous êtes un grand consommateur d’entraîneurs: 37 changements en seize années de présidence. Vous ne croyez pas que cela déstabilise un groupe?
Bon, d’abord, je rectifie. En fait, j’ai travaillé avec 29 entraîneurs différents, certains revenant parfois au club. Ensuite, c’est bien beau de donner ce chiffre. Mais il faut le mettre en parallèle avec les résultats obtenus. Et là, on se rend compte que ce n’est pas toujours négatif, avec à la clé deux titres, dont le doublé Coupe-championnat en 1997 et six Coupes de Suisse au total, sans parler des nombreuses qualifications pour les places européennes. Au fond, je n’ai pas pour vocation de changer pour changer.
Cela veut-il dire que vous pourriez travailler vraiment sur le long terme avec un technicien? Cet homme-là existe-t-il?
C’est homme-là, c’est Gennaro Gattuso. C’est d’ailleurs pour cela que je suis allé le chercher à Milan. Pour la personnalité qu’il représente et pour qu’il endosse ensuite le rôle d’entraîneur du FC Sion. Je voulais le lancer dans cette carrière, c’était prévu.
Mais en attendant, vous avez dû nommer Arno Rossini, titulaire d’une licence UEFA pro que Gattuso n’a pas encore?
Oui, il est en fait co-entraîneur avec Gattuso. Je vais être clair: si Gattuso avait la licence ou si la Ligue ne m’imposait pas cela, je n’aurais pas fait appel à Rossini. Mais bon, il est là et il devra composer avec Gattuso, c’est clair. Alors on peut toujours dire que c’est le sixième entraîneur de la saison. Ce n’est pas faux. Bien sûr que cela fait beaucoup. Mais c’est comme ça.
Samedi, c’est Servette qui vient à Tourbillon. Un Servette qui a un immense besoin de points…
Je pense que ce sera un match très difficile. Servette est dernier, avec en plus la malchance de voir son égalisation contre Zurich annulée injustement. La situation des Grenat est compliquée. Il faut être clair: si Servette parvient à se sauver de la relégation cette saison, ce sera un sacré exploit. Il faudrait que les Genevois enchaînent des victoires, ensuite tout peut aller très vite. Reste que ce n’est pas simple. Cette équipe a un potentiel, elle peut faire jeu égal avec les meilleurs. Mais pour avoir une chance de maintien, il faut faire la différence en gagnant, en faisant basculer un nul en victoire. Et ça, c’est plus compliqué pour Servette.
D.V.
À défaut d’être un entraîneur expérimenté, et sans savoir s’il possède des capacités pour cela, Gattuso représente une solution idéale pour Constantin et sa politique.
L’avoue comme entraîneur permettra effectivement au président sedunois de retirer un max de pognon en marketing, et de faire venir des grands noms par relations interposées. Lesquels feront vendre à nouveau et amèneront du pognon.
On ne va pas apprendre à Constantin comment faire des affaires.
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pour une fois, je n’adhère pas à 100% à tes propos cher GDC.
si effectivement Sion a généré quelques dizaines de milliers de francs de bénéfice sur la vente de maillots au nom de gattuso, il ne faut pas oublier que son salaire se chiffre en million(s). en tant que joueur, son apport a été très relatif. je doute qu’il fera venir bien plus de grands noms qu’un Munoz qui était là en janvier. a prat peut être des vieilles gloires italiennes qui n’apporteront pas grand chose et que l’on ne pourra revendre avec bénéfice.
par contre, le fait que les médias parlent bcp de CC lui permet de gagner quelques millions de plus chaque année avec son entreprise d’architecte. et çà, CC le sait bien et ne se prive d’ailleurs pas pour le dire.
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je me réjouie d’être demain préparez vous a vous faire botter les cul les valesco tous a Sion on veut un beaux derbi !!!!
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rien à dire, en réponse à la dernière question, Constantin a 100 % raison.
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effectivement, faire beaucoup de matchs nuls ne nous sauvera pas.
Si Piquet arrive a comprendre que 1 défaite + 1 victoire rapporte 50% plus de points que 2 matchs nuls, nos chances seront meilleures.
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