Entre Servette et Fournier, le dialogue s’intensifie (TDG, mercredi 10 avril 2013)

Une réunion a eu lieu entre le coach, le président Quennec et le coordinateur sportif Bobbio

La réunion a eu lieu lundi soir, tard. A table, trois Servettiens ont évoqué l’avenir du club grenat. Sur fond de bataille sportive pour le maintien en Super League et de sérieuses difficultés économiques, le président Hugh Quennec, le coordinateur sportif Piero Bobbio et l’entraîneur Sébastien Fournier ont eu une longue discussion.

On sait les problèmes de trésorerie que le grand patron doit affronter ce printemps après avoir sauvé le club de la faillite il y a un an. On sait aussi le combat sportif pour rester dans l’élite que conduit le coach; on sait enfin toute l’urgence de devoir négocier avec une quinzaine de joueurs en fin de contrat en juin, afin de constituer une équipe compétitive en vue de la prochaine saison, qu’elle soit en Super League ou en Challenge League.

Une décision prématurée

C’est pour régler tous ces problèmes que cette rencontre s’est tenue, même si elle a eu lieu tard dans la saison. Notamment pour parler avec un entraîneur qui doit lui aussi savoir sur quel pied danser, le cas échéant, la saison prochaine. Rappel de la situation contractuelle qui lie Sébastien Fournier et Servette: le club possède une option unilatérale pour prolonger son contrat en juin. Le club a-t-il déjà décidé de la lever?

«On n’en est pas encore là, c’est encore prématuré, explique Fournier. Nous avons surtout dressé un état des lieux, évoqué ce qu’il faudrait faire. Tous les rendez-vous avec les joueurs sont pris ou alors c’est imminent. Mais c’est compliqué de se projeter si loin étant donné notre situation actuelle. Moi, pour l’instant, je suis fier du travail fourni par les joueurs et par le staff. Nous nous sommes relancés à Berne, mais le chemin est encore long. Et je veux surtout me concentrer sur le Servette-Saint-Gall de samedi soir.»

Des incertitudes

Il faut lire entre les lignes. Fournier n’a pas besoin de grand-chose, au fond. Si le budget reste le même mais qu’il peut compter sur une équipe compétitive et construite avec les éléments qu’il souhaite, alors il sera partant pour une nouvelle aventure. «Cela ne me ferait pas peur. Que ce soit en Super League ou en Challenge League n’est même pas la question, assure-t-il. C’est le projet qui importe.» Mais encore faudrait-il que ledit projet soit viable. Autrement dit que les problèmes financiers que traverse Servette aujourd’hui (salaires en retard, soucis de paiements…) soient réglés. C’est même impératif si les Grenat veulent recevoir leur licence pour la prochaine saison.

Le président Hugh Quennec se démène pour finaliser des contacts à même de pérenniser la situation économique du club. Parallèlement, Fournier se bat avec ses joueurs pour le maintien dans l’élite. Il faudrait, dans l’idéal bien sûr, que leurs efforts conjugués soient couronnés de succès pour que Servette envisage enfin l’avenir plus sereinement. C’est le double défi qui attend le SFC ce printemps. Il est immense.

Daniel Visentini