Les gesticulations désespérées d’un Servette qui se noie… (TDG, lundi 6 mai 2013)

REVUE DE PRESSE

La défaite à Zurich, face à GC, est-elle déjà celle de trop? Entre le coup au moral et le constat comptable, tout se complique.

TDG lundi 6 mai 2013

C’est le défilé boiteux des âmes brisées, le cortège tremblant des espérances fuyantes. C’est le visage triste d’un Servette dévasté par une 17e défaite cette saison, qui quitte la pelouse du Letzigrund en ruminant des idées sombres et une frustration légitime, une de plus. Une de trop? Peut-être. Parce qu’au-delà des réalités mathématiques qui entretiennent un filet d’espoir toujours plus mince, il y a ce profond désarroi qui s’installe.

Bien sûr, tout est toujours possible. Servette pourrait subitement se mettre à gagner des matches, pendant que Lausanne sombrerait. Les Grenat profiteraient alors du match en retard contre Sion, puis de la confrontation directe contre les Vaudois pour s’offrir le rêve d’un maintien miraculeux. Réaliste? Pas sûr…

Condamné à l’excellence

Le Servette de samedi soir, qui n’a concédé la défaite que dans les arrêts de jeu, pointe désormais à sept longueurs du LS, le tout à sept journées du verdict final. C’est beaucoup, même avec un match en moins. Parce que cela suppose une série de victoires indispensable. Tout ce que les Servettiens n’ont jamais su faire cette saison. Et c’est ce contraste entre l’impératif de performance et la capacité d’un groupe courageux mais limité qui laisse songeur. Servette est condamné à une excellence qu’il n’a jamais tutoyée. C’est tout le problème.

Inutile de jeter des anathèmes. Servette est une équipe qui se bat avec ses moyens, ni plus ni moins. Et qui promet de le faire jusqu’à la fin de la saison. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé au Letzigrund samedi soir.

Les Grenat méritaient sans doute le point du match nul, avant de craquer à la 90e minute, puis de manière anecdotique dans les arrêts de jeu. Ce GC mou trouvait là une récompense inespérée pour une performance médiocre. Seulement voilà: les Servettiens n’ont pas su en profiter. Les Genevois ont livré une solide performance, comme on dit. Comment? En ne laissant pratiquement pas d’occasions aux Zurichois, avant le cruel épilogue. C’est le seul point positif.

L’occasion de Karanovic

Pour le reste, le constat se veut plus délicat. De tout le match, Servette ne s’est créé qu’une réelle occasion. Une interception de Rüfli (qui avait remplacé un Schneider souffrant d’une entorse), une passe lumineuse pour Karanovic. Mais une balle piquée poussive qui finissait dans les bras de Bürki. Difficile de jeter la pierre au centre-avant grenat. Le pauvre n’aura eu que ce seul ballon pour se mettre en évidence, comme c’est si souvent le cas. S’il transformait le 100% de ses occasions, il ne serait pas à Servette. Une autre réalité du monde grenat.

Le défi physique qui attend les Genevois durant ce mois de mai est également porteur de questionnements. Contre GC, Servette a reculé en seconde période. Parce que dans l’empoignade athlétique, les Grenat accusent un déficit. Encore une difficulté qui s’inscrit dans la réalité servettienne. Si Kouassi est au-dessus du lot, infatigable au milieu, Pasche est inconstant. Tandis que sur les côtés, Tréand et De Azevedo ont de la peine à tenir le choc. Ajoutez encore un Vitkieviez qui s’est trop souvent égaré en réclamations improductives et la mission était rude.

Alors quand Anatole a surgi, prenant pour la seule fois du match le meilleur sur un Mfuyi légèrement en retard, tout n’a été que frustration: un premier arrêt réflexe de Gonzalez, mais une balle qui rebondit vers Anatole, lequel servait sur un plateau Gashi. Cruel pour Servette, c’est sûr. Il faudra un cœur énorme aux Grenat pour y croire encore. Ils n’auront pas le temps de s’apitoyer sur leur sort: jeudi, c’est Thoune qui est attendu au Stade de Genève, avant un déplacement dimanche à Bâle.

Multiplier les exploits…

Servette gesticule, désespérément. Servette veut éviter la noyade, une relégation sportive qui serait une première dans l’histoire du club. Il lui faut maintenant un sans-faute, une multiplication d’exploits, une fin de championnat comme lors de la promotion ou alors comme la saison passée pour accrocher l’Europe (ce qui a peut-être coûté bien des énergies…). Les Grenat en ont-ils la force? Physique, morale, technique? Cela fait beaucoup de questions pour une équipe dernière du classement.

Daniel Visentini Zurich

Les urgences du monde grenat

U Le mois de mai a très mal commencé sur le plan sportif. C’est l’une des urgences de Servette: réussir un sauvetage sur le terrain, qui s’apparenterait de plus en plus à une intervention miraculeuse. Après les matches contre Thoune et Bâle, jeudi et dimanche, les choses seront sans doute plus clairement définies, dans un sens comme dans l’autre.

«Je suis malheureux pour le groupe, qui a fourni de grands efforts et qui méritait un point contre GC», soupirait Fournier. Articulé dans un système proche d’un 4-4-2, Vitkieviez étant souvent à la hauteur de Karanovic, Servette s’est montré solide jusqu’à la dernière seconde. Mais toujours improductif offensivement. Fournier fait lui aussi avec les moyens à disposition, avec un contingent qui a ses limites. «Bien sûr que tout se complique actuellement, lâche l’entraîneur. J’ai maintenant quatre jours pour remotiver un groupe très abattu par cette défaite. Il faut rester constructif, redonner du moral, de la confiance.» Une première urgence pour espérer encore, même si c’est difficile.

La seconde urgence concerne le président Hugh Quennec. Aujourd’hui, le club doit renvoyer à la Swiss Football League et à son autorité de recours les documents adéquats et les assurances demandées pour obtenir la licence en seconde instance. Servette n’est pas encore relégué. Mais si tel devait être le cas, il devrait alors avoir de quoi jouer, quelle que soit la ligue. Et pour cela, il faut évidemment une licence de jeu, pour la Super League ou la Challenge League. Quennec affiche toujours un optimisme inébranlable quant à l’obtention du sésame. Il est lui aussi dos au mur, sa crédibilité étant en jeu.

Enfin, troisième urgence, la concrétisation des promesses de sérénité financière. Cela concerne toujours Quennec et c’est forcément lié à l’obtention de la licence. L’homme a affirmé que les solutions étaient là, que tout se mettait en place. Les salaires d’avril ont été payés grâce à de nouveaux partenaires, il a promis que les factures de plusieurs fournisseurs, qui s’accumulent, le seraient aussi, cette semaine déjà. Mais il n’a pas voulu rentrer dans les détails ou évoquer les noms de ceux qui sont, à le croire, sur le point de s’engager pour porter et assumer le projet servettien. Confidentialité oblige avant une concrétisation définitive. Il lui faut mener à bien tout cela, très vite. Et faire ensuite la démonstration du sérieux financier du projet, pour calmer les inquiétudes.

Il lui faudra aussi tirer un bilan sans concession d’une saison pénible. Pour tirer les bonnes conclusions: sportives, administratives, structurelles. Tout un programme pour un Servette à la croisée des chemins, à tous les niveaux.

D. V.

Grasshopper – Servette : 2-0 (0-0)

Letzigrund, 4050 spectateurs.

Arbitre: M. Bieri.

Buts: 90e Gashi 1-0; 94e Ben Khalifa 2-0.

Grasshopper: Bürki; M. Lang, Vilotic, Grichting, Bauer; Salatic (81e Rocha); Hajrovic, Abrashi (58e Ben Khalifa), Gashi, Zuber (67e Feltscher); Anatole.

Servette: Gonzalez; Schneider (62e Rüfli), Kusunga, Mfuyi, Moubandje; De Azevedo, Kouassi, Pasche, Tréand (69e Pont); Vitkieviez, Karanovic.

Avertissements: 9e Zuber, 48e Tréand (simulation), 76e Hajrovic (réclamation), 81e Ben Khalifa (réclamation).

17 réflexions sur « Les gesticulations désespérées d’un Servette qui se noie… (TDG, lundi 6 mai 2013) »

  1. A vrai dire, je commence a souhaiter que le SFC aille en Challenge league afin de reconstruire une équipe de fond en comble…
    SI on reste à l’échelon supérieur, on ne fera que se coltiner des matchs tout pourris pendant encore 3 ou 4 ans… c’est désarmant!

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    1. ou on reste en SL (miracle), on a un gros investisseur qui débarque à coup de milions, on construit une nouvelle équipe, et après une année de rôdage on a le titre ……. xD

      Bon ok… je sors –>[- ]

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    2. Ben non… c’est en Challenge League que les matchs seront moins intéressants ! Quasiment pas de derbies romands, des clubs adversaires bien moins prestigieux en général, des terrains moins entretenus, des arbitres moins bons, et pourtant des équipes souvent rugueuses et difficiles à battre.
      Sans aucun doute, il faut rester en Super League, et peut-être souffrir encore un peu. On parlait de 3 ans difficiles en début de saison… mais évidemment la patience n’est pas la première qualité des supporters…

      Faisons quand même en sorte d’espérer dans la bonne direction, si j’ose dire.

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  2. Mois ce que je comprend pas c’est comment on a pu tous etre naive a ce point la: Je m’explique a la fin de la dernière saison le club était sauvé in extremis par HG on était european et on avait la licence. c’était a mon sens evident que cette saison aller etre la plus dur de toutes les saison, alors oui si le SFC est en Challenge league je serai frustré mais continuerai de soutenir l’équipe car elle est ma pation seront toujours présent.

    SFC For Ever

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  3. Evidemment que Servette doit être en 1ère division du championnat suisse. la 2e ville du Pays ne peut pas être absente d’un championnat d’élite à 10 clubs…

    Même s’il reste 7 matchs et que tout est possible au niveau des points, on doit quand même se rendre à l’évidence que nous sommes proche d’une relégation sportive !

    C’est peut-être le moment de se souvenir que le « grand » FC Bâle à fait un séjour en LNB. Il avait été relégué en Ligue nationale B à la fin de la saison 87-88. Il avait retrouvé la LNA pour la saison 1993-94. Et son premier titre depuis se retour a été fêté en mai 2002. C’était un long travail, même si le soutien financier était présent.

    Ce que Bâle a fait, Genève devrait pouvoir le réaliser également, non ?

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      1. Qui sera notre « Gigi Oeri » ? mais NOUS tous serons les Gigi Oeri. Les supporters unis dans le projet socios-actionnaires. Réinventer le club et lui donner son assise populaire.

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    1. Claude, j’aime vos paroles, toujours pleines de bon sens. Un amoureux du servette comme vous à la tête de ce club aurait été parfait !

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      1. Claude je suis admiratif de votre allant mais je pense que ces propos montrent une tres grande naivete…

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    1. j’aime votre optimisme, j’ai été l’un de vos socios, comme j’ai été l’un des souscripteurs siège grand public, puis souscripteur de briques, mais tout ça, même si c’est important ne suffit hélas pas, on est encore loin du compte. c’est pour ça que je soutiens à fond notre président, car il a la capacité, les contacts pour trouver
      de plus gros investisseurs.

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  4. J’arrête pas de penser à un truc, pourquoi Fournier n’essaie pas un 4-4-2 au lieu de son schéma pourri avec un attaquant ? Surtout quand on est relégué et nul devant… Pis franchement, essayez une fois de faire monter d’un cran moubandje sur l’aile gauche et ruefli aillier droit ?

    Avec kara kossoko devant et pasche kouassi au milieu…

    Suis-je bête ?

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  5. Ces commentaires : une oraison funèbre ! Sont pas encore foutus que diable ! Arrêtez de pleurnicher et gardez votre énergie pour soutenir cette équipe qui en bave plus que nous. C’est ça le sport, il y a des gagnants et des perdants. Le SFC fait avec ses moyens et surtout ses casseroles. Triste au retour de Zurich mais je positive un max. pour la suite.
    J’espère que tous les dénigreurs seront présents jeudi au lieu de se lamenter sur le net.
    ALLEZ SERVETTE ! On est les meilleurs ou bien !

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  6. DV me paraît incroyablement ‘mou’ et tolérant dans l’analyse du match comparé à ses précédents papiers.

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