
Etouffés par les Rhénans, les Grenat s’effacent en toute logique. Seule «bonne» nouvelle: Lausanne a perdu lui aussi…

Caresser l’idée d’un rêve est une chose. S’en donner ou en avoir les moyens en est une autre. Servette est parti hier matin de Genève pour Bâle, première différence de standing financier: Bâle, lui, aurait voyagé à Genève la veille déjà, surtout pour un match à 13 h 45. Servette avait malgré ça une idée derrière la tête, celle de réaliser un exploit, de bousculer la hiérarchie. Deuxième différence, de capacité cette fois: supérieurs dans tous les domaines, les Bâlois ont survolé la rencontre, étouffant les Grenat dès le coup d’envoi. Dans ces conditions, pas de miracle possible.
En fait, la seule bonne nouvelle, pour les Servettiens, est venue de Thoune, avec la victoire des Bernois sur Lausanne. Statu quo donc au classement entre les deux équipes romandes: Servette est toujours à quatre points de Lausanne, avec un match en moins contre Sion, qui sera rejoué le 22 mai. De quoi continuer à espérer, malgré la défaite de Bâle, qui semblait si logique qu’elle s’est imposée d’elle-même.
Un seul frisson
Un seul frisson aura finalement parcouru le Parc Saint-Jacques quand De Azevedo a frappé fort en direction de Sommer, à la 23e. La seule fois où le Brésilien s’est mis en évidence. Un ballon puissant et flottant à la fois, que le portier bâlois a repoussé comme il a pu, avant qu’Eudis ne parvienne pas à en profiter. Il y avait encore 0-0 à ce moment et pour leur première incursion dans le camp rhénan, les Grenat auraient pu être royalement payés. Il faut croire qu’un tel salaire n’était pas forcément mérité eu égard à la physionomie de la partie. Alors, les choses ont repris leur cours normal: un Bâle archidominant, un Servette dépassé, pressé, acculé, qui a seulement retardé l’inéluctable autant que possible.
Bâle a logiquement présenté la première addition à la 32e minute. Une action limpide avec Stocker au départ et à la conclusion, Salah ayant pu s’engouffrer dans le dos de Mfuyi avant de centrer. Rebelote peu avant la pause. Sur un coup franc de Stocker (intervention de Rüfli alors que Bobadilla avait commis la première faute…) qui trouvait la tête de Dragovic, au nez et à la barbe de Kusunga, pourtant au marquage. Bâle avait pressé, s’était montré dangereux sans plus. Mais à ce rythme, soumis à cette pression-là, constante, Servette ne pouvait que plier.
C’est ce constat d’impuissance, tant physique que technique, que les Servettiens ont payé cash à Bâle. Bien sûr, ce n’est sans doute pas sur le terrain du champion en titre, leader du championnat, que Servette était appelé à prendre trois points. Déjà vainqueurs à la mi-temps, les Bâlois se sont ensuite contentés de gérer sans peine la situation, se créant encore des occasions sans les concrétiser. Epilogue cousu de fil blanc, sans surprise.
Objectif plus réaliste
Servette a maintenant une semaine pour préparer la venue de Young Boys. Avec un objectif de victoire sans doute plus réaliste. Mais qui n’en demeure pas moins impératif. Pour y parvenir, les Grenat pourront compter sur les retours de suspension de Vitkieviez et de Tréand. Et il faut espérer que Kossoko sera prêt, lui aussi. Cela permettra de remplacer notamment un De Azevedo hors de forme, tout en apportant plus de percussion offensive.
Servette a de moins en moins le droit, surtout à la maison, d’égarer des points. Tous les Grenat en sont conscients. Ils savent aussi qu’avec une victoire contre Young Boys, ils pourraient peut-être profiter d’une défaite de Lausanne à Bâle, jeudi soir. De la musique d’avenir sans doute. Mais les Servettiens doivent éviter toute fausse note. Parce que même si le LS semble si fébrile, c’est toujours Servette qui doit faire des points pour dépasser les Vaudois au classement. C’était sûrement un brin trop dur à Bâle. Mais c’est aussi pour cela qu’il s’agira de montrer autre chose samedi prochain contre YB.
Daniel Visentini Bâle
Un départ aux aurores…
Les Servettiens ont pris le chemin de Bâle dimanche matin, vers 7 h 30. C’est aussi cela la réalité des moyens grenat. L’équipe lutte pour le maintien et les détails sont tous importants. Or, pour jouer un match à 13 h 45 au Parc Saint-Jacques, les Servettiens ont dû mettre le réveil à l’aube. Ils seraient partis la veille que cela n’aurait peut-être pas suffi non plus pour battre Bâle, ou pour ramener un point. Mais dans la bataille que livre Servette pour se maintenir dans l’élite, ces efforts supplémentaires sont des handicaps de plus.
«Je m’adapte à la situation, explique Fournier. C’est clair que ce n’est pas une préparation idéale, surtout pas après avoir joué jeudi contre Thoune et en ayant donc un jour de moins de récupération que notre adversaire. Cela a obligé tous les joueurs à se lever très tôt. Mais bon… c’est comme cela.» La raison est sans doute financière, l’état des comptes de Servette ne permettant pas ce confort-là. Piero Bobbio était présent à Bâle: comment le coordinateur sportif explique-t-il cette décision de partir le matin même et pas la veille? «Je ne réponds pas à cette question», s’est-il borné à répondre. Bon. Bien. Passons. On espère juste qu’il est plus disert pour négocier les prolongations de contrat et autres recrutements pour la saison prochaine. A ce sujet, Rüfli aurait des touches notamment en France et en Suisse (Sion), tout comme Kouassi (Sion et Zurich)
Du côté des joueurs, après avoir fait contre mauvaise fortune bon cœur, tous pensaient déjà au match de samedi contre Young Boys. «Contre Bâle, physiquement c’était dur, relevait Rüfli. Partir si tôt le matin du match n’aide pas. Pour le reste, bien sûr que la défaite de Lausanne est une bonne nouvelle pour nous. Mais il ne faut pas s’occuper des Vaudois. C’est nous qui devons les dépasser au classement en faisant des points. Et c’est pour cela qu’il faudra recharger nos batteries pour être d’attaque contre YB.»
D.V.
Bâle – Servette : 2-0 (2-0)
Parc Saint-Jacques, 26 797 spectateurs.
Arbitre: M. Klossner.
Buts: 32e Stocker 1-0; 42e Dragovic 2-0.
Bâle: Sommer; Steinhöfer, Schär, Dragovic, Park; F. Frei; Salah, Elneny, Serey Die (74e Diaz), Stocker (83e D. Degen); Bobadilla (73e Zoua).
Servette: Barroca; Rüfli, Kusunga, Mfuyi, Moubandje; De Azevedo, Pasche, Kouassi (80e Pizzinat), Moutinho (46e Schneider); Eudis (67e Routis); Karanovic.
Avertissements: 56e Rüfli (obstruction).
HS:
Constantin fait le menage, decastel entraineur, gatusso revient comme joueur les assistants viré et 10 joueurs de la 1ere equipe ecarté!
http://www.lematin.ch/sports/football/constantin-grand-menage-sion/story/17904534
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Le vol plané de Kouassi sur la photo de l’article est impressionnant, d’autant qu’il a toujours son bandeau, a priori à la blessure reçue contre Thoune.
C’est donc bien un Servette effectivement au mauvaise posture qui a souffert à Bâle. Pourvu qu’on se reresse contre YB, puis Sion – 2 matchs loin d’être faciles quand on y pense.
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