Avec son académie, Servette veut rattraper le temps perdu (TDG, mardi 14 mai 2013)

REVUE DE PRESSE

Immersion à Balexert, où les choses bougent. Un projet se met en place et Thierry Cotting est là pour l’incarner

TDG mardi 14 mai 2013

Dans l’ombre d’une première équipe qui a avalé bien des couleuvres ces dernières années et qui lutte aujourd’hui pour se maintenir dans l’élite du football suisse, il y a un centre de formation. Une académie qui a subi des dégâts collatéraux, sous l’ère Pishyar, et qui tente pareillement de se relever. Cette bataille-là n’est pas moins importante, parce que la relève, le centre de formation, c’est toujours le poumon d’un club. Pour le Servette FC, ce futur bouge à nouveau au centre sportif de Balexert. Il faut voir comment et vers quoi.

L’état des lieux

Balexert, c’est 12 équipes de jeunes, soit près de 220 joueurs répartis en 11 catégories de jeu. C’est aussi plusieurs professionnels (8 entraîneurs pros) qui encadrent un projet de développement. Le responsable de l’académie est Thierry Cotting. Il a pour mission d’installer une méthodologie cohérente pour la totalité du centre de formation.

Le projet genevois

C’est le projet GEF: Genève Education Football. Il concerne notamment les trois grands clubs formateurs: Servette, Carouge et Meyrin. «L’objectif, c’est de recevoir aussi un soutien politique, explique Cotting. Et puis nous avons désormais une structure, à Servette, qui permet de fonctionner correctement. Pour respecter les critères du label 1 de formation. Et pour suivre une vraie philosophie globale, à tous les niveaux.»

Les efforts concrets

Servette a maintenant un cadre dans lequel le projet genevois se conçoit. «D’abord, il y a les structures de formation que nous proposons, avec des gens compétents à tous les niveaux, lance Cotting. Nous nous efforçons aussi, désormais, de localiser les talents potentiels. Une fois que c’est fait, nous dressons une liste, qui va des M15 aux M21 avec les joueurs les plus intéressants. Et nous allons vers eux pour leur proposer un contrat ASF non amateur. C’est possible dès qu’un joueur a 16 ans révolus. C’est bien pour le jeune et c’est bien pour le club, qui protège son patrimoine. Pour les joueurs plus jeunes, on peut signer une convention. Nous avons une vingtaine de jeunes joueurs sous contrat. La volonté est de proposer un plan de carrière.»

La réalité à proscrire

Servette a payé cher ces derniers temps le fait de n’avoir pas pu se prémunir face aux clubs qui venaient «piller» l’académie. Dernier exemple en date, Mbabu, parti à Newcastle pour des clopinettes ou presque. Avant lui, Frick est allé à Lyon, tout comme Pagliuca. D’autres sont aussi partis. Gratuitement: car ce n’est que si les jeunes espoirs recrutés obtiennent un contrat pro à l’étranger qu’une indemnité de formation sera perçue par Servette.

Un «trou» à combler

Pas de Servettien en équipe de Suisse M21. Pas de Servettien en équipe de Suisse M20. Un seul en sélection M19, Alexandre Infante. C’est la réalité actuelle. En revanche, dans les sélections nationales juste en dessous, en M18, en M17 et en M16, plusieurs Servettiens sont présents. «N’oublions pas qu’une véritable bombe atomique a explosé à Genève, avec la faillite, s’exclame Cotting. Les jeunes qui étaient amenés à progresser encore ont immédiatement été propulsés en première équipe. Cela a créé un trou de génération après. Mais les choses rentrent désormais dans l’ordre. Ce n’est pas pour rien si Lyon ou Saint-Etienne s’intéressent de près aux jeunes Grenat.»

Cela va même plus loin concernant l’Olympique lyonnais. Il y a quelques jours, Bernard Lacombe, conseiller du président Aulas, a déjeuné avec Hugh Quennec, son homologue grenat. Un partenariat en vue entre les deux clubs?

Les développements à venir

Le projet grenat, c’est aussi une idée de développement à Balexert. Des études sont en cours. «Nous y avons pensé, assure Thierry Cotting. Nous savons que sur le plan de l’urbanisme pur, dans dix ans il faudra sans doute délocaliser le centre de formation. Mais en attendant? C’est sur cela que nous avons planché. Le but: davantage de terrains, dont un synthétique moderne. Davantage de vestiaires, des chambres, des salles de cours. Une espace pour manger. Un vrai centre de formation, en fait. Cela passera peut-être par des constructions en préfabriqué.»

Cela représente aussi un coût, un investissement financier. Un élément de plus dans les discussions que Quennec veut avoir avec les pouvoirs publics, concernant le Stade de Genève, mais aussi Balexert donc.

L’avis de l’ASF

L’ASF a un œil sur ce qui se met en place à Genève. Comme les autres académies, Servette est suivi. C’est Gérard Castella, sélectionneur des M18 suisses, qui est en charge des Grenat. Son avis sur l’académie servettienne? «Ce qui est fait n’est pas bien: c’est excellent, lance-t-il. Un staff technique est en place. Pour avoir de bons joueurs, il faut de bons entraîneurs, c’est le  cas. Après, il est évident que les meilleurs joueurs doivent être sous contrat. Mais le meilleur contrat, c’est d’ouvrir une porte vers la première équipe. A Bâle, si les jeunes restent alors qu’ils sont au moins autant courtisés par des clubs étrangers qu’à Servette, c’est parce qu’ils savent qu’ils auront une chance. Et c’était moins le cas ces années avec Servette. Mais c’est ce qui se met en place.»

Il est ainsi prévu dès la saison prochaine que les M21 s’entraînent eu aussi aux Evaux, pour être plus proches de la première. Et que cinq jeunes espoirs intègrent directement la première équipe.

Daniel Visentini

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18 réflexions sur « Avec son académie, Servette veut rattraper le temps perdu (TDG, mardi 14 mai 2013) »

    1. Oui valid, les choses avancent, mais en ce
      moment Quennec ressemble à tout les présidents de pays. Ils font une campagne.. Ils promettent des choses et finalement rien… Fautes d’argents… Alors le blabla il y en a marre..

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    2. Il semble en effet que les choses évolent dans le bon sens pour la relève, ce qui est comme tu le dis un point plus que positif.

      Reste que la relève n’aura pas forcément envie d’évolue dans une équipe peu compétitive ou qui évolue en Challenge League…

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  1. Super nouvelle car c’est là que tout se joue aussi pour l’avenir du Servette (d’abord c’est la licence soit super league, soit challenge league). Il faut simplement être patient car pour sortir de bons joueurs c’est au minimum 3 à 5 ans. On part de tellement loin. Alors que Servette était reconnu en Suisse pour sa formation dans les années 90 avec GC, désormais nous nous faisons prendre nos meilleurs joeurs par le FC Sion notamment. Pour un club c’est moins cher et moins risqué d’investir dans le développement de joeurs que d’aller chercher des joueurs qui marchent sur une jambe soit parce qu’ils ne jouent plus depuis des mois, soit parce qu’il n’ont pas les qualités footbalistiques pour faire une carrière.

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  2. Voilà un article rassurant, sur le fait qu’il y a des jeunes qui arriveront bientôt dans le cadre de la 1ère, et qu’il y a un staff compétent chez les jeunes. Les bases de l’avenir. Ces derniers temps j’avais un peu l’impression que le club était en perdition à tous les niveaux, ce qui n’est heureusement pas le cas. Moi perso je suis soutiens Quennec.

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  3. HS mais est-ce que vous avez vu le prix des billets pour SUISSE-CHYPRE !? 45 francs tribune NORD/SUD tarif plein et 90 tribune EST !!! Qui est responsable de ces prix de malade pour un match qui compte d’accord, mais c’est du vol ! Si c’est l’ASF uniquement, ils sont tombés sur la tête. Mais si le club a quelque chose à voir la dedans, il est encore plus fou. Au lieu d’avoir une fête populaire et 30’000 personnes, 15’000 personnes seront présentes maximum et après on va dire que Genève ne remplit pas son stade. J’ai payé 100.- pour aller voir Bâle – Chelsea et j’étais très bien placé., mais la c’est exagéré. Un article là-dessus les EDS?

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    1. A mon avis c’est l’ASF qui fixe les prix. Je doute que le club y soit pour quelque chose et qu’il récolte d’éventuels ‘bénéfices’. Bref, bienvenue en Suisse.

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  4. Il reste des places en tribune Nord en bas à 13.- on voit mal, mais c’est pas cher. J’ai pris 4 places en peu plus haut et c’était les dernières du gradin derrière les goals…je pense que les supporters seront là, n’oubliez pas que les Suisses Allemands se déplacent..eux!

    Avec l’équipe nationale, l’ambiance est quand même sympa avec tous les drapeaux Suisse et les chants, je vais y aller en famille et sa me fais plaisir que mes enfants voient pour une fois le stade comme il devrai l’être lorsque Servette joue.

    Le prix est un peu cher pour les adultes..mais la Suisse joue pas souvent un match à enjeu à Genève, et c’est toujours moins cher qu’un concert…alors tous au stade de bleu!

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      1. 13.- pour les moins de 16 ans, j y ai cru au début mais le prix de 47.- s affiche lorsque tu valides ton panier sur ticketcorner…

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  5. Bientôt il y aura deux grand centre de formation à geneve . Le GEF et l olympique de geneve c’est bien pour le football genevois.

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