Est-ce le début de la fin?

Cette saison était censée être la saison du renouveau, une saison porteuse d’espoir pour tous les servettiens. Aujourd’hui, le club est encore convalescent. Néanmoins, le patient grenat semble montrer des signes qui se veulent encourageants. Vivons-nous enfin les dernières semaines de notre martyr ?

photo: Eric Lafargue
(Les très probables dernières prières de Kouassi sous le maillot Grenat feront-elles la différence?)

Il y a un an presque jour pour jour, Servette venait de s’imposer à Zürich sur une réalisation de De Azevedo. Quelques jours plus tard, les Grenat battaient Bâle à domicile 2-1 avant que la pelouse de la Praille ne soit une nouvelle fois envahie dans une douce euphorie. Car oui, cela semble aujourd’hui fou mais le SFC venait de décrocher sa qualification pour l’Europe sous la houlette de Joao Alves. Deux mois plus tôt, l’inexistence de Pishyar avait laissée place au sourire et à l’optimisme de Quennec.  Les supporters genevois avaient des paillettes plein les yeux, eux qui avaient cru qu’ils assisteraient une nouvelle fois impuissants à l’indifférence de l’univers face à l’effondrement de ce club mythique qu’est Servette. La pause estivale a été longue. Peut-être trop. Peut-être pas. On ne saura jamais la vérité. Toujours est-il que le club surfait sur une vague que personne ne voyait s’échouer aussi vite sur les rochers de la dure réalité. Le recrutement effectué était vu d’un bon œil par la plupart des supporters. Soos semblait enfin être l’homme qui manquait tant au SFC.

Puis juillet arriva, et là patatra. Les ennuis commencèrent d’entrée avec trois défaites en championnant dont une cinglante et humiliante face à ce même LS que les servettiens chassent au classement depuis 10 mois. Les tensions entre Alves et Soos sortirent petit à petit au grand jour et plus les semaines passaient, plus le climat était délétère dans l’environnement du club. Alors certes, le supporter lambda pouvait se consoler sur les victoires récoltées contre le respectueux FC Gandzasar et sur un voyage improvisé en Arménie ou en Norvège. Mais pendant ce temps-là, le spitfire servettien était toujours dans le hangar, trop occupé à panser ses plaies, pendant que ses adversaires bataillaient déjà dans les airs.  Des plaies qui le poursuivront jusqu’à la pause hivernale. Et que la plupart d’entre nous pointerons du doigt comme les causes de ce qui semblait encore il y a quelques semaines inéluctable : la première relégation sportive du club. La pause hivernale, tiens, parlons-en. Alors que notre président suscita de nombreux espoirs en faisant comprendre aux fans que deux renforts de calibre ‘Super League’ seraient présents en Turquie, ce fut finalement notre Vitkieviez national qui revint accompagné d’un illustre inconnu chez les fans servettiens : Omar Kossoko.  Si le premier a répondu à nos attentes (en même temps on le connaît bien le Mati), le second ne peut que se targuer pour l’instant  d’un bilan que l’on qualifiera de mitigé. D’autant plus que Servette était dans l’urgence et dans le besoin d’un renfort immédiatement opérationnel. Mais le club avait-il réellement les moyens et les arguments pour s’offrir un autre joueur ? Poser la question, c’est y répondre… On notera tout de même que Kossoko semble être plus à l’aise techniquement que plusieurs de nos joueurs, à lui de travailler cet été sur son physique.

Bref, ne nous égarons pas. Cette saison aura une nouvelle fois rendu fou plus d’un servettien. Entre la folle remontée en Challengue League l’année de la promotion et le final en apothéose de l’année passée, on peut dire qu’on s’était habitué à vivre dans l’excès. Seulement voilà, cette saison a été différente. Tout simplement parce que l’équipe ne nous a jamais fait vibré. Ou trop peu. Ou alors qu’on s’était mal habitués ces deux dernières années. Le burn-out général qui a apparemment plombé le club a fait des supporters des victimes collatérales.  Il faut dire que ces deux dernières années, aucun club n’est passé par tant d’états d’âme que Servette dans notre beau petit pays.

Et Quennec dans tout ça?

Malgré les critiques dont il fait l’objet, Hugh Quennec semble être à l’heure actuelle la personne la plus adéquate à occuper le fauteuil de président. Certes, il a commis plusieurs erreurs depuis son arrivée. Mais il a également fait beaucoup de bonnes choses que toute personne dotée d’un minimum de lucidité parviendra à discerner. Cette saison semble avoir été une année de transition à tous les niveaux. Espérons que cette dernière phrase se confirme dans les prochains mois et que le projet servettien continue petit à petit à grandir dans tous les domaines.

Le maintien

Dans la course au maintien que les Grenat livrent depuis la première journée, nombreuses ont été les désillusions. Mais les plus grosses ont certainement été les défaites qui ont suivies les rares victoires porteuses d’espoir. En effet, on a tellement perdu l’habitude de voir notre équipe gagner, que à chaque fois qu’elle gagne, on a l’impression qu’on a gagné la Champions League. Ainsi, la victoire à Berne du 7 avril aura remplis à nouveau d’espoir tout un peuple. Malheureusement, dès le match suivant les joueurs sont retombés dans leurs travers. On pensait avoir touché le fond lors de la défaite concédée dans les arrêts de jeu face à GC. Mais non, il faut croire que malgré l’actualité rocambolesque de ce club, cette équipe a toujours une partie de cette âme qui avait attirée plus de 23000 personnes un soir pluvieux de mai 2011… Et c’est tant mieux ! Le football romand a beau être triste voire pathétique (surtout ces derniers temps), Servette reste un club qui a une âme. Un club qui doit retrouver les sommets qui étaient les siens il n’y a pas si longtemps.  Après tout, ne nous avait-on pas promis le titre pour 2014 ?

Aux joueurs donc de faire le boulot. Et à nous, supporters de les pousser pour que les 5 prochains matchs, à compter de ce soir contre YB, soient les 5 derniers pas de notre martyr.

Post tenebras Servette

11 réflexions sur « Est-ce le début de la fin? »

  1. Très bon article, qui se veut positif et qui a raison d’adopter ce ton en cette période charnière. Il faut souffler un vent d’enthousiasme et réunir toutes nos forces autour des Grenat dans ce sprint final!
    Concernant Quennec, vous connaissez mon point de vue. Les erreurs qu’il a effectivement commises sont trop nombreuses pour dire aujourd’hui qu’il représente la personne idéale dans ce fauteuil de président d’un club de foot de la réputation du Servette FC.
    Allez les Grenat, vous pouvez le faire!!

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  2. Article lucide, réaliste mais porteur d’espoir… Magistral résumé de la saison qui se termine et de l’état d’esprit chahuté des supporters soumis aux douches écossaises à répétition à cause des prestations en dents de scie de l’équipe sur le terrain, et des rumeurs soufflant alternativement le chaud et le froid, provenant du défaut de communication claire de la direction du club: on aura tout vécu, rien ne nous aura été épargné, avec un été cahotique, un hiver (inter) minable et un printemps pourri… Est-ce enfin le bout du tunnel? Réponse sur le terrain ce soir et mercredi, et des coulisses tout début juin… Saint Xavier, priez pour nous!

    PS: j’y crois, on va s’en sortir.

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  3. Article plein de justesse et de perspicacité. Bravo.
    Tous à la Praille.
    Les joueurs ont besoin de notre soutien !
    Aux armes !!!!

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  4. Le foot est tellement loin d’être une science exact. Donc on croit. On va à la Praille. On hurle notre soutien. Quand on vous dit que les joueurs en on besoin, ça n’est pas une image. Certain d’entre eux on vraiment besoin de ça.

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  5. SFC a son destin en mains et de bonnes raisons d’y croire.
    on recoit yb qui n’est pas meilleur que nous au 2e tour, puis sion qui est moins bon que nous 2e tour. pas besoin de miracles ou d’exploits hors norme pour faire 4 ou 6 points.
    on va chez les pêcheurs qui sont moins bons que nous au 2e tour et qui n’ont pas de public pour les encourager.là aussi victoire ou match nul sont dans nos cordes. puis dernier match a domicile contre lucerne qui jouera pour « beurre ».
    bien sûr, il faudra les faire ces points, mais il s’agit de 4 matchs ou on aura autant ou plus de chances que nos adversaires de gagner. le seul match très difficile sera a st gall.

    on y croit, tous au stade

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