Après le cauchemar face à YB, Servette peut-il relever la tête? (TDG, mardi 21 mai 2013)

REVUE DE PRESSE

Les Grenat attendent Sion demain soir (19 h 45). Succès obligatoire. Mais comment marquer après les ratés contre Young Boys?

TDG mardi 21 mai 2013

L’arrêt sur image vaut pour ce qu’il est: un instantané, la photographie sans complaisance d’un moment donné. A ce titre, le mortifiant Servette-Young Boys de samedi soir éclaire le paysage grenat sous bien des lumières. A la veille d’un Servette-Sion capital, cette nouvelle défaite illustre à elle seule tout le parcours des Servettiens cette saison.

Tout et plus encore s’est retrouvé dans ce match perdu, un de plus. Un de trop? Les Genevois ont l’occasion de répondre demain soir déjà. Mais avant, il faut voir s’ils en ont les moyens. A tous les niveaux. Et pour cela, il suffit de se replonger dans ce Servette-YB, match référence par la négative d’une saison affreuse.

Les débuts de match

Le premier constat est récurrent: Servette commence mal ses matches. Très mal. Ce fut encore le cas samedi, lorsque Afum cueillait à froid les Grenat dès la 6e minute.

Servette peut-il songer au maintien en roupillant durant les premières minutes, voire toute une mi-temps parfois? Sûrement pas. Peut-il corriger cela lors des quatre derniers matches? Il n’a plus le choix.

Des fébrilités troublantes

Servette compose avec ses moyens, on le sait. Il n’empêche: certaines fébrilités pèsent lourd. On pense notamment à De Azevedo, qui n’est plus à niveau. Le Brésilien pouvait, à l’époque, sauver son match par un coup franc ou une frappe. Ce n’est plus le cas et samedi, c’est sur son côté que le latéral Raimondi a pu s’engouffrer sans opposition. Ajoutez encore des balles perdues et des gestes simples ratés, et cela fait beaucoup.

Idem pour Karanovic. L’embellie d’il y a quelques semaines s’est déjà dissipée. L’attaquant est comme absent, même s’il se donne de la peine. On aurait aimé en parler avec lui: il refuse tout contact avec la presse, muré dans son mutisme comme sur le terrain. On pense aussi à Mfuyi, qui, au contraire d’un Kusunga agressif à souhait, ne donne plus tous les gages de sécurité en défense centrale, notamment lors de certains placements hasardeux qui ont coûté cher.

Servette peut-il se secouer? Peut-être faudrait-il faire des choix (Kossoko titulaire, De Azevedo remplaçant?), même s’ils sont difficiles.

Les choix, justement

Samedi, Servette a terminé le match avec Routis en pointe. Un choix de Fournier: «Je voulais donner du poids, du gabarit devant», expliquait l’entraîneur.

La curiosité était en tribune principale, où était relégué Eudis, même pas inscrit sur la liste de match. «Je ne suis pas blessé, bien sûr que j’ai été surpris, mais c’est le choix de l’entraîneur et je le respecte», soufflait-il. Eudis n’est sans doute pas Ibrahimovic. Mais à un quart d’heure de la fin, quand YB évoluait à dix (Spycher expulsé), il aurait pu apporter des qualités d’attaquant naturel, surtout quand les occasions se multipliaient, en vain.

Les limites du groupe

Pour gagner, Servette doit marquer. Et il a toutes les peines du monde à le faire. Contre YB, les chances de but ont été nombreuses. Mais toutes galvaudées.

C’est aussi l’image de ces difficultés qui a resurgi. Et qui montre les limites de ce groupe. Tréand, Routis, Vitkieviez, Kossoko ont eu des occasions nettes, énormes parfois. Sans les concrétiser.

Une fatalité? Le fait est que si les Grenat veulent encore croire au maintien, ils ne pourront plus se permettre de manquer l’immanquable, contre Sion déjà, demain soir.

Les limites du club

C’est aussi la réalité d’un club et de ses limites qui a sauté aux yeux. Lors de la pause hivernale, Servette avait besoin de renforts offensifs, d’un vrai buteur, un «tueur» devant. C’est d’ailleurs ce que le président Quennec avait promis. Il faut croire que les réalités économiques en ont décidé autrement. On croit savoir que Sébastien Fournier était sur la piste de réels renforts, mais que cela coûtait trop cher.

Servette a donc fait avec ses moyens, là aussi. En engageant deux joueurs qui n’avaient que peu (Vitkieviez) ou pas (Kossoko) joué et qui ne sont pas des buteurs à proprement parler. On a pu le constater samedi soir, même si cela ne remet pas en cause les efforts du premier ou les qualités indéniables du second, malheureux comme une pierre samedi soir après un gros raté et une latte. «Je m’en veux tellement», pestait-il.

La réalité du jour

Servette a toujours quatre points de retard sur Lausanne. Il est privé de Kouassi (suspendu et blessé) contre Sion. La victoire n’est plus en option contre les Valaisans: elle est impérative, pour revenir à un point des Vaudois.

Alors oui, cette équipe et ce club ont montré leurs limites. Le moment est venu, maintenant et pour la fin de saison, de les dépasser.

Daniel Visentini

Servette – Young Boys : 0-1 (0-1)

Stade de Genève, 4281 spectateurs.

Arbitre: M. Graf.

But: 6e Afum 0-1.

Servette: Barroca; Rüfli, Kusunga, Mfuyi, Moubandje; De Azevedo (77e Routis), Kouassi (85e Pizzinat), Pasche (54e Kossoko), Tréand; Vitkieviez; Karanovic.

Young Boys: Wölfli; Zverotic, Nef, Veskovac, Raimondi; Spycher; Nuzzolo (78e Sessolo), Farnerud, Frey (78e Bertone), Afum (68e Sutter); Gerndt.

Avertissements: 26e Kouassi (jeu dur), 43e Frey (jeu dur), 58e Spycher (antijeu).

Expulsion: 75e Spycher (antijeu) deuxième jaune.

28 réflexions sur « Après le cauchemar face à YB, Servette peut-il relever la tête? (TDG, mardi 21 mai 2013) »

  1. J’aimerai y croire encore vu que tant que mathématiquement…..

    Mais bon…. j’avoue que je suis fatigué de cette équipe, fatigué du piètre niveau… fatigué qu’on n’arrive pas à mettre un goal…

    Notre jeu est d’une pauvreté affligeante…

    Je ne sais plus quoi en penser……

    désolé…

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  2. Servette colectionne les anes au point de vu dirigant.. quennec est un chef d entreprise il ne connait rien au foot…et notre fournier est spectaculaire faire rentrer Routis en attaque…nan mais alo quoi? Il a quoi comme diplome cet abrutie??? ALVES REVIENS

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    1. Pour dépanner Routis a déja jouer avant -centre
      avec les -21,au fait il a qui sur le banc comme
      attaquant Fournier?pas grand monde il me semble.

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  3. Qu’on le veuille ou non, Visenti de la TDG voit souvent juste. Fournier est un bon technicien et un excellent motivateur mais sa gestion des changements laisse parfois perplexe. Alves avait un meilleur « feeling » pour les changements.

    Cette équipe se bat comme des fous, c’est pour cela que je la soutiens mais force est de constater que la qualité « limite » du contingent laisse très peu de place aux erreurs et aux occasions manquées.

    Allez, un encore un effort contre Sion avec Pizzinat d’entrée j’espère !

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    1. On peut toujours critiquer pour tel ou tel choix. Cependant, de façon général comme le dit d’ailleurs M. Visentini, il fait avec les moyens qu’il a c’est à dire pas grand chose. Ce groupe n’a clairement pas le niveau. Demain j’irais, je partirai exprès à 16 heures de Berne, mais je n’y crois plus au regard de la copie rendue Samedi. Une équipe qui est en danger de relégation et qui dort pendant près de 45 minutes, n’a pas le niveu pou rester en Super League. Ce n’est pas la faute de l’entraîneur ce sont des erreurs qui ont été commises avant. Fournier n’y est pas pour grand chose lorsque Tréand choisit de ne pas lever la tête, Si Mfuyi est lourd et maladroit.

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      1. Et si Eudis est dans les tribunes, il n’y peu pas grand chose? Et si l’équipe dormait en 1ère mi-temps, il est vraiment un bon motivateur?

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      2. C’est qui qui met MDA en milieu gauche. Rien que ça c’est une preuve d’incompétence ! Le pire c’est d’insister alors que ça ne marche pas… Aberrant.

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  4. Le dernier joker n’a pas encore été utilisé. On méritera tout simplement la CL si on n’arrive pas à battre ces pêcheurs qui coulent déjà tout seuls.

    Certes, ils ne nous reste plus beaucoup de cartouches, mais on a encore de la chance que les joueurs puissent avoir le destin entre leurs mains (encore).

    Le rêve : être à +5pts après la confrontation directe
    Le cauchemar : être à -10pts après la confrontation directe

    Entre deux, tout est encore possible, alors GO !!!

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  5. D. Visentini voit juste lorsqu’il dit qu’il manque un finisseur devant. Un vrai buteur. Les dirigeants nous en avaient promis un. Ils n’ont pas tenu leur parole. Ce sont eux aujourd’hui qui se sont trompés. Davantage que Fournier ou que les joueurs qui font avec leurs moyens et leur manque d’expérience.
    En revanche, il est vrai que Fournier doit convoquer un joueur comme Eudis quand on sait à quel point l’équipe manque de réalisme et de poids offensif. Ce choix est proprement incohérent. La situation est urgente. A ce moment-là de la saison, on ne peut pas se passer de l’un de nos très rares joueurs à être capable de marquer…
    Finalement, pas besoin d’avoir des moyens pour dénicher un profil-buteur. Il en existe partout, à tous les niveaux. Si nous disposions d’un vrai directeur sportif à 100%, nul doute que nous aurions pu en trouver un pour rien, soit en prêt, soit en fin de contrat. Les dirigeants ne se sont pas donnés les moyens de leurs objectifs. Et cela n’est pas dû au manque de moyens financiers. Mais bien plus au manque de connaissances et de compétences dans le milieu…

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  6. Eudis ? N’oublions pas que le seul qui le voit tous les jours à l’entraînement, c’est le coach. Donne-t-il tout ? A-t-il une âme de guerrier ? Pense-t-il plus à son futur loin de Genève qu’au sauvetage du club ? Je pose la question sans avoir la réponse… Si SF juge qu’Eudis n’est pas le guerrier dont il a besoin, c’est qu’il a quelques raisons. Routis n’a pas peut-être pas la technique de Eudis, mais il mouille son maillot, il donne tout, il se bat, va là où ça fait mal. Avant les échéances capitales de ces prochains jours, Eudis n’avait pas démontré grand chose pour un attaquant de formation, étranger de surcroît. Si Routis avait pu marquer un goal, SF serait un génie… Et je me répète peut-être, mais ce n’est pas de la faute de SF si Tréand est maladroit, si Mati prend 4 secondes pour tirer alors qu’il est à 6 mètres des goals, si le tir de Kossoko est 10 centimètres trop haut, si Karanovic est aux fraises depuis si longtemps (et sans d’autres solutions).
    Comme lu dans un autre sujet, il ne faut pas se tromper de cible avec SF. Ceux qui sont à blâmer sont ceux qui ont grillé tellement de licences pour des joueurs inutiles, ceux qui ne se sont pas rendus compte que pour marquer des buts et gagner des matchs il faut un finisseur dans le contingent, ceux qui ont construit une équipe de SL sur des joueurs de niveau ChL, ceux qui ont fait qu’on a pléthore de défenseurs et très peu de joueurs à caractère offensif au point de déséquilibrer l’équipe, etc… etc… Et ce n’est pas les prestations d’Eudis ces derniers mois qui auraient changé grand chose.

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    1. +1000!
      Tout à fait! Tout ce que tu dis constitue les raisons principales de mes critiques envers les dirigeants. Fortement responsable du désastre sportif de cette saison et, le cas échéant, de la relégation, si relégation il y a. Argent ou pas argent, il y a un manque de compétences certain à ce niveau.

      Concernant Eudis, probablement que SF a ses raisons. Malgré tout, je pense que dans la période cruciale que le club traverse en ce moment, on doit laisser de côté certains paramètres et tenir compte du fait que l’équipe a besoin absolument de gagner. Et pour gagner, il faut marquer. On peine clairement à ce niveau puisque l’on ne dispose pas de finisseur dans le contingent. Il est donc particulièrement incohérent de se passer d’un attaquant qui a prouvé par le passé qu’il pouvait marquer des buts décisifs. Cf.: la qualification pour la coupe européenne la saison passée. Eudis doit être dans le contingent grenat en ce moment. Même si pas très crocheur à l’entraînement. Ce qui reste encore à voir 😉

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      1. Tu as raison, ce qui paraît bizarre, c’est de le laisser dans les tribunes plutôt que sur le banc. On connaît SF sur ses exigences. Celui qui ne donne pas le meilleur de lui-même au service de l’équipe n’a pas droit à sa chance. Explication plausible ?
        Ceci dit, j’ai tellement vu Eudis se traîner et être hors sujet … Quant aux fameux buts que tu cites, sans doute, mais c’est un peu son job quand même, et au niveau efficacité, faut reconnaître qu’on est loin du compte. Enfin, on ne saura jamais si notre Brésilien aurait fait mieux que ceux qui était sur la pelouse.

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  7. Et s’il avait laissé Eudis de côté pour qu’il puisse se défoncer demain à 300000% en nous inscrivant le but de la victoire à la dernière seconde?

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      1. Même si effectivement, je sens que SF le fera jouer demain 😉
        Eudis répond plutôt présent quand c’est important!

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    1. J’ai trouvé pourquoi Fournier n’avait pas mis Eudis. C’est parce qu’il est à un jaune d’une suspension. Du coup SF préfère prendre le risque qu’il purge cette suspension contre Skt Gallen plutôt que contre Sion qui ‘théoriquement’ est un adversaire plus prenable pour pleins de raisons, l’une d’entre elle étant qu’il s’en sont pris 5 à SG. 🙂

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      1. ;-))
        J’aime ton positivisme!
        Ton argument pourrait se tenir, c’est ça le pire!
        Je doute quand même que l’on puisse se permette de penser ainsi. YB était une proie accessible. Cette équipe ne tourne pas très bien, et est fragile à l’extérieur. Elle était donc bonne à prendre. Cela aurait été une erreur de se passer volontairement d’un joueur que l’on souhaite préserver, et donc qui est forcément important. 😉

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