Karembeu: «Pour Servette, tout se joue contre Sion et j’y crois!» (TDG, mercredi 22 mai 2013)

REVUE DE PRESSE

Le champion du monde français est toujours proche des Servettiens. Il livre son message avant le derby de ce soir (19 h 45)

TDG mercredi 22 mai 2013

Attablé au restaurant de La Ferme, où il a ses habitudes, Christian Karembeu n’a pas changé. Il a toujours dit qu’il aimait Genève et il y passe beaucoup de temps. Que Servette est un club qui l’avait séduit, pour toujours, malgré une expérience terminée en queue de poisson avec une faillite à la clé: c’est vrai aussi. Aujourd’hui encore, quand il parle des Grenat, quand il évoque cette saison affreuse et ce match capital contre Sion, ce soir au Stade de Genève, il dit «nous devons gagner, nous devons nous sauver de la relégation».

«Tout est encore possible»

Le sentiment d’appartenance est chose forte et Karembeu, tout champion du monde qu’il est, le cultive. Il est proche de Servette avec le cœur, et il est aussi impliqué dans l’aventure Fourteen, l’équipementier qui fournit le club grenat. Alors forcément, quand on évoque avec lui ce parcours servettien de 2012-2013, il y a d’abord un soupir. «Je voudrais commencer par dire que c’est fort d’être toujours en lutte pour le maintien après tout ce qu’a traversé Servette cette année, explique-t-il. Passer toute une saison à la dernière place et pouvoir encore lutter, c’est fort. La tentation était grande de baisser les bras. Ce n’était pas simple non plus pour «Piquet» (ndlr: le surnom de Sébastien Fournier ) dans cet environnement spécial de restructuration total d’un club. Après, malheureusement, cela peine à décoller. On y a cru quand Servette était revenu tout près de Lucerne. Et puis, non… Mais tout est encore possible.» Vraiment?

Jouer simple et efficace

Karembeu a vu le Servette-YB de samedi passé, ces occasions manquées. «Ces petites erreurs aussi qui coûtent cher, lance-t-il. A un moment, il faut arrêter de se poser des questions. Il faut retrouver les fondamentaux. Un défenseur, ça défend, un attaquant, ça attaque. Il faut parfois dégager en tribune? Et alors? Il faut le faire, c’est tout. Et c’est dans la simplicité que les solutions surgissent. Avec la volonté aussi.»

C’est pourtant tout le problème. On demande à Servette de jouer simple et efficace, tout ce qu’il n’a presque jamais su faire cette saison. La métamorphose est-elle sérieusement possible avant le derby contre Sion? «Il faut aller chercher certaines choses au plus profond de soi, assure Karembeu. Etre professionnel, c’est aussi trouver cette force, cet appétit. Bien sûr que c’est une prise de conscience. Mais j’ai vu jouer Servette plusieurs fois: les Grenat ont ça en eux. Ils peuvent le faire. C’est comme lors de France-Paraguay au Mondial 98. Nous devions gagner, il y avait cette obligation. Cela faisait partie de nos responsabilités. Alors il a fallu se montrer patient, il a fallu de l’abnégation, mais on a tous trouvé ça en nous. Les Servettiens peuvent faire pareil contre Sion.»

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Sion, un derby, celui qui doit absolument se conclure par une victoire de Servette, seule perspective pour qui veut encore se maintenir dans l’élite. Une victoire et Servette reviendrait souffler sur la nuque des Vaudois, avec plus qu’un seul petit point de retard. «Mathématiquement, tout restera possible, analyse Karembeu. Mais sportivement, tout se joue contre Sion pour nous. J’y crois. Servette a encore les ressources pour s’en sortir. Y croire, c’est dans les tripes. Cela dépasse le foot, c’est presque dans les gènes. J’espère bien que tout cela surgira du terrain ce mercredi. On peut aussi compter sur «Piquet» pour inculquer cette envie de ne rien lâcher. Et puis je crois savoir qu’à Sion il y a aussi une forme de fracture, un clash a eu lieu entre certains joueurs et le président Constantin. Une raison de plus pour y croire. Pour se dire qu’il faut se forcer à sortir de cette routine négative. Nous allons y arriver!» Un large sourire pour conclure, comme le bonheur suspendu d’une promesse folle. Christian Karembeu n’est pas champion du monde par hasard.

C’est cette force intérieure qui doit mobiliser les Servettiens ce soir. Tous, des titulaires aux remplaçants. Parce qu’au bout du compte, ce sont les joueurs qui… jouent.

Daniel Visentini

L’autre match du SFC

Il est une autre partie qui se joue en coulisses. Servette doit obtenir sa licence en deuxième instance, en montrant que les comptes de la saison seront à l’équilibre et que le budget du prochain exercice est viable. Le club attendait hier un retour après sa demande. C’est la procédure: s’il manque encore des documents ou des garanties, l’autorité de recours le signale aux clubs concernés et, dans la foulée, ceux-ci ont trois jours péremptoires pour satisfaire aux ultimes questions. Verdict final: le 3 juin.

Hier en fin d’après-midi, Servette n’avait encore rien reçu. Les Grenat peuvent encore être interpellés par l’autorité de recours aujourd’hui. Si Servette ne l’était pas, ce serait plutôt bon signe. Cet autre match se double de certaines obligations: préparer la saison suivante, quelle que soit la ligue. Dans les deux cas, il faudra une équipe compétitive: en cas de maintien, pour ne pas revivre le même calvaire, et en cas de relégation, pour se donner de vraies chances de promotion immédiate. Sébastien Fournier a déjà couché sur une liste plusieurs noms. Les joueurs en fin de contrat qu’il souhaite garder, si possible. Ceux aussi qu’il espère faire venir. C’est à Piero Bobbio, le coordinateur sportif, de concrétiser tout cela. Peut-être même que Fournier lui-même devra mettre la main à la pâte pour forcer certaines décisions.

Musique d’avenir en attendant la licence et les assurances sérieuses, financières, que Servette aura les moyens de constituer un groupe solide, quelle que soit la ligue dans laquelle il évoluera. Mais cette musique-là est au moins aussi importante que celle qui doit se jouer ce soir à la Praille.

D.V.

En direct du vestiaire

Kouassi blessé. Il était déjà suspendu pour le match de ce soir. Mais Xavier Kouassi souffre depuis samedi du mollet. Une vilaine contusion (hématome) qui le laisse déjà incertain pour le match de ce week-end à Saint-Gall. Sinon, Servette a surtout soigné des petits bobos (Kusunga, Mfuyi, Rüfli). Côté Sion, Vanczak est suspendu. Mais les Valaisans ont rappelé trois bannis: Bühler, Regazzoni et Yoda. De quoi donner un peu plus de choix à Michel Decastel. Ou à Christian Constantin…

Le mot de Fournier. L’entraîneur rejoint Christian Karembeu dans l’effort personnel à fournir, de la part des joueurs. «A un moment, il faut chercher les réponses plus loin qu’on ne l’imagine. En franchissant un cap. Même si ce n’est pas naturel. Y croire, c’est faire des choses qui dépassent la logique. C’est faire comme Vurens et Petrov le soir du titre, c’est faire comme Balet en finale de Coupe qui montait pour placer sa tête, avec rage. C’est faire des choses même si on ne sait pas si c’est possible.»

Le mot de Constantin. Le président a mis un coup de pied dans «sa» propre fourmilière valaisanne. «Je n’avais pas le choix, explique-t-il. J’étais face à un groupe qui imaginait qu’il bossait bien. Mais la réalité était autre. J’ai réagi. On verra après si cela a servi. Mais dans les faits, il n’y a pas besoin de grand-chose pour faire mieux que la situation actuelle. Après, le match contre Servette… Chacun lutte pour quelque chose avec une situation compliquée des deux côtés.»

Les invitations. Lors du premier match, renvoyé pour cause de terrain détrempé, la «Tribune de Genève» avait lancé l’opération «15 000», le nombre de spectateurs espéré. Ces invitations-là, les seules, toutes pour le secteur G de la tribune principale, tiennent toujours. Les heureux détenteurs du sésame pourront venir ce soir avec leur billet pour assister au match. Les joueurs, face à leur destin, attendent un réel soutien populaire. D.V.

5 réflexions sur « Karembeu: «Pour Servette, tout se joue contre Sion et j’y crois!» (TDG, mercredi 22 mai 2013) »

  1. Question ? Qui pour remplacer l’irremplaçable Kouassi à mi-terrain ? Je prendrais le risque de mettre MDA qui moins horrible dans l’axe que sur les côtés. Le coup de poker Machado je n’y crois pas (connaissant Fournier) pourtant le bonhomme a du potentiel. Cela risque d’être Pizzinat, il nous fera du bien mais ne tiendra pas 90 min.

    Kossoko d’entrée en soutien de Karanovic et Matias à droite.

    Rien d’autre que la victoire !!!

    Le reste c’est dans la tête. Nous gagnerons si l’équipe le veux vraiment et prêt à tout donner pour. Sinon…

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    1. « Qui sera titulaire en lieu et place de Kouassi ? » est certainement une question-clé de ce match.

      Je dirais que Pont pourrait bien s’y coller. Pizzinat pourrait le remplacer un peu plus tard dans la partie en fonction de l’évolution de la physionomie du match.

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