Zuberbühler: «A Servette, les gens ont faim de foot. Moi aussi!» (TDG, mercredi 10 juillet 2013)

REVUE DE PRESSE

Le grand «Zubi» n’est pas que le nouvel entraîneur des gardiens. Il sera aussi l’ambassadeur du club grenat

TDG mercredi 10 juillet 2013

C’est fait! C’est fait sans être encore fait, mais… c’est fait. Pascal Zuberbühler est Servettien. Il n’a pas encore paraphé officiellement le contrat qui va le lier pour plusieurs années au Servette FC, mais comme nous le laissions entendre depuis quelques semaines déjà, le colosse thurgovien ne fait plus mystère de son avenir grenat.

«Zubi» à Servette, c’est une preuve de plus que le club genevois veut s’attirer toutes les compétences pour reconstruire quelque chose de solide, de sérieux, de durable. L’homme a connu GC, Bâle, Leverkusen, West Bromwich, Xamax, Fulham et, bien sûr, les épopées en équipe de Suisse. Il est un leader, un mec qui serre la main en regardant dans les yeux, du haut de ses 197 centimètres.

A 42 ans, il aurait pu poursuivre sa carrière à l’étranger. Plusieurs clubs ainsi que des équipes nationales lui faisaient les yeux doux, pour qu’il devienne le patron de leurs gardiens. Il est pourtant désormais à Servette. Et pour longtemps, à l’entendre.

Pascal, on vous retrouve à Servette, en Challenge League, et c’en est presque étonnant…

Franchement, dans ma tête, les choses étaient claires. Après mon expérience à YB, j’ai profité de l’année écoulée pour voir plein de choses, passer tous les diplômes, vivre des expériences à l’étranger. Et je pensais donc poursuivre ma carrière d’entraîneur de gardiens hors de Suisse. J’avais des offres très intéressantes. Mais il y a eu Servette et cette rencontre avec le président Hugh Quennec.

Expliquez-nous ça.

Nous avions tous deux un ami en commun (ndlr: Philippe Wick, les équipements Fourteen notamment) . Nous avons été mis en relation. Pour tout dire, j’avais déjà été approché par Servette l’année passée. Sans rencontrer Hugh Quennec. J’avais eu l’impression qu’il manquait encore de substance dans le projet. Et puis là, à l’occasion de Suisse-Chypre, je suis venu à Genève. Pour voir. Pour rencontrer vraiment Quennec. Et là…

Là quoi? Tout a-t-il été évident d’un seul coup?

Oui. C’est ça. Nous avons parlé deux ou trois heures ensemble, avant le match. Et j’ai tout de suite senti que nous parlions le même langage. Il m’a exposé son projet, ses idées, ses vues pour le développement de Servette. Une forme de confiance s’est immédiatement installée. Je fonctionne à cela. Alors j’y ai pensé pour de bon. Après, je suis venu à Genève, pour sentir les choses, j’en avais besoin aussi.

Et alors, qu’avez-vous senti?

Que beaucoup de monde à Genève parle de Servette. Quel les gens, ici, ont faim de foot. Et moi aussi! J’aime la mentalité romande. J’ai connu Xamax: je sais les efforts que cela suppose pour remonter en Super League. C’est énorme. Il faut le savoir. Mais avec le projet qui existe, pour le long terme, Servette est sur le bon chemin. C’est ce qui m’a séduit. Il y a des fondations qui sont posées. Et sur lesquelles on pourra construire. Moi, je suis un bâtisseur. J’aime construire. C’est pour cela que je suis là, à Genève. Il y a tant à faire, c’est tout ce qui m’intéresse.

Servette va pouvoir compter sur vos qualités de leader naturel…

Oui. Je suis là pour apporter mon expérience. Tout comme Fournier. Je veux de la personnalité chez les joueurs. Cela ne veut pas dire être fort en gueule. Mais avoir une présence, prendre ses responsabilités. Dans une équipe, quand tout va bien, c’est sympa. Mais c’est quand les choses tournent moins bien que cela devient intéressant. Qu’on voit le caractère. Cela se travaille. C’est ce que j’aime: réagir, montrer, travailler.

En tant que gardien, parfois critiqué, vous avez connu ça…

C’est aussi pour cela que je voulais être gardien. Et pas joueur. C’est un rôle à part. C’est comme si tu es sur un trapèze. Les gens te regardent, t’admirent, t’applaudissent. Mais parfois tu fais une erreur et tu tombes. Le plus dur, ce n’est pas de te balancer sur le trapèze ou de réussir des arrêts, même miraculeux. Non, le plus dur, c’est de te relever tout de suite après être tombé et de remonter sur le trapèze. On a cherché parfois à me faire mal, quand j’étais tombé. Cela m’a fait mal, d’ailleurs. Mais j’ai assumé, mis à part les attaques privées… Et je n’ai pas répondu avec la gueule comme on dit. Mais sur le terrain. J’ai joué le Mondial 2006 sans prendre de but. C’est ça, remonter sur le trapèze. Et c’est cette mentalité que je veux apporter aux gardiens, aux joueurs.

Comment voyez-vous le futur de Servette?

Je veux un Servette qui soit d’ici à cinq ans parmi les trois ou quatre meilleures équipes de Suisse, en Super League. Je veux que quand les gens, à l’étranger, parlent du foot suisse, ils pensent Bâle, GC et Servette. Je veux un Servette stable, dont on parlera pour les résultats sportifs obtenus et plus pour les affaires ou la faillite. Et je sais que ce qui se construit aujourd’hui le permettra. C’est pour cela que je suis là!

Servette va-t-il remonter tout de suite en Super League?

Ce «tout de suite», je ne l’aime pas. Bien sûr que tout le monde aimerait ça. Mais je ne veux pas entendre un joueur affirmer que cela sera le cas. Monter, cela se mérite par le travail au quotidien. Et ceux qui pensent qu’après avoir connu la Super League, ce sera plus simple, eh bien ils se trompent lourdement. Il faudra au contraire en faire plus, à tous les niveaux. Ce message, les joueurs l’entendront, croyez-moi. Ce n’est que comme ça que Servette remontera dans de bonnes conditions.

Daniel Visentini

Ambassadeur du club

Pascal Zuberbühler aura un autre rôle à jouer dans le projet grenat. En plus d’être le nouvel entraîneur des gardiens (il aura un œil aussi sur les jeunes et veut lancer un camp de gardiens à Genève pour mieux recruter), il sera parallèlement une sorte d’ambassadeur du Servette FC. Quelqu’un chargé d’assurer des contacts avec des partenaires, de leur parler du projet. Une aubaine pour Hugh Quennec, qui en parle du Canada, où il est en vacances: «Zubi dégage une telle énergie, explique-t-il. Il a une culture et un vécu. Son charisme sera précieux pour convaincre de futurs partenaires. Il pourra incarner notre projet, l’expliquer, le porter.» Et Zubi d’enchaîner: «Je n’ai peut-être jamais porté le maillot grenat, même si j’aurais bien aimé. Mais ce n’est pas un problème. Parce que je crois en ce projet et en Servette. Et je le montrerai par des actes!»

Il sera juste loin de Genève à quelques reprises, pour honorer son contrat avec l’ASF (entraîneur des gardiens M20), lors des pauses internationales.

 D.V.

Victoire grenat

Dernier match amical de Servette hier soir à Carouge. Ultime répétition générale, donc, avant la reprise du championnat, samedi à Wohlen. L’occasion pour Fournier de faire une revue d’effectif. Qu’a-t-il vu? Un Servette sans doute un brin émoussé, après une première séance matinale. Les Grenat, dominateurs, ont dû attendre un exploit individuel de Kevin Bua pour trouver la faille (29e). Le jeune Grenat, déjà très inspiré contre Meyrin, a remis ça face à Carouge, passant en revue la défense stellienne avant de glisser le ballon au premier poteau. Pour le reste, Servette a surtout eu un avant-goût de ce qui l’attend cette saison, avec une équipe carougeoise solide, difficile à manœuvrer. Un souci malgré tout: après la blessure de Pont samedi (ligament latéral interne, il faudra au total deux mois de patience), c’est Routis qui a quitté le terrain prématurément hier soir, touché à la cheville gauche. D.V.

18 réflexions sur « Zuberbühler: «A Servette, les gens ont faim de foot. Moi aussi!» (TDG, mercredi 10 juillet 2013) »

  1. « Je veux un Servette qui, d’ici 5 ans, soit dans les 3 meilleurs de Suisse ».

    On veut et on croit en la même chose. Bienvenu Zubi!

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  2. J’aime beaucoup Zubi et je pense qu’il peut apporter beaucoup. Mais honnêtement vous le voyez dire, je suis venu au Servette car j’avais besoin d’un revenu et franchement ce club n’a rien à faire en Super League…. Certe il est motivé mais on a toujours tendance à embelir le bébé… C’est de bonne guerre. En même temps il faut des ambitions, c’est bien mais il faut aussi les moyens de ses ambitions.

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    1. Les ambitions peuvent monter aussi grâce à lui… Ce sera un excellent ambassadeur… Le meilleur gardien d’une phase finale de coupe du monde… Ça a quand même de la gueule!

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  3. J’étais sûr qu’il viendrait. Nous étions assis l’un à côté de l’autre lors du concert du Boss Mercredi dernier. Il était avec des amis et cela a un peu discuté du SFC. Donc…

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  4. excellente nouvelle que cette arrivée de Zubi.
    primo, car il doit être 10 fois meilleur entraineur de gardien que le précédent (qui en plusieurs saisons n’a pas réussi à faire progresser gonzo de 1%).
    secundo, il a cette mentalité de guerrier et cette expérience internationale qui va nous faire du bien.

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    1. Il a réussi à le faire régresser… Mais Gonzo a sans doute une part de responsabilité aussi.

      Zubi a énormément apporté à Xamax et c’est indéniablement un excellent renfort tant humain que professionnel. Bravo à Quennec !

      Manque plus qu’un buteur et un fort n°6 capable d’orienter le jeu (Stefan Rehn a pas un fils ?).

      On peut faire un bon début de saison mais clairement pas avec Moubandje en milieu droit. Fournier reviens à la raison !

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      1. je le pensais, mais j’ai pas voulu l’écrire. mais là encore une fois, c’est le devoir de l’entraineur gardien et l’entraineur principal d’exiger que les joueurs n’ait aucun kilo en trop. c’est le minimum pour un sportif professionnel.

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  5. j adore sa réponse à la question …..Servette va t il remonter tout de suite en Super League? A imprimer en grosses lettres, et afficher dans le vestiaire grenat!

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  6. Monsieur Zuberbühler, bienvenue à Genève où tout est possible mais rien n’est facile. Je demandais un peu d’esprit suisse alémanique, et suis content qu’au moins dans le staff il soit représenté. On en aura tant besoin dans ce difficile championnat de CL.

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