Les Grenat ont l’occasion d’effacer demain (16 h) la défaite de lundi contre Vaduz. Plus qu’une chance, c’est déjà un impératif

Pour un premier match à la maison, tout le monde avait autre chose en tête. Autre chose qu’une prestation poussive, que ces passes mal ajustées, que ces placements hésitants. Pour tout dire d’une défaite contre un Vaduz pas folichon lui non plus, mais plus solide. Demain au Stade de Genève contre Locarno, ce Servette qui a raté sa première rencontre à domicile a la possibilité de corriger le tir. Une chance, c’est déjà important.

C’est sans doute dans l’impact physique que les Grenat doivent monter d’un cran. Ils ont pu mesurer lundi soir, face aux gabarits liechtensteinois, ce que serait une bataille en Challenge League. Servette s’en sortira sans doute par le jeu, il en a le potentiel, mais il y aura beaucoup de ces matches âpres aussi, où le combat primera l’esthétisme.

Une prise de conscience

Il faut maintenant que tous en soient conscients. Les jeunes Servettiens, de Bua à Gazzetta, en passant par Ben, Bytyqi et autres, ont besoin de temps pour s’adapter à cette lutte-là. Le talent se travaille.

Les plus expérimentés, eux aussi, doivent élever leur niveau de jeu. Lundi, Dams a été de loin le meilleur Servettien. Quand un défenseur central est le meilleur élément d’un groupe lors d’un premier match à domicile, ce n’est jamais bon signe.

Pasche a également tiré son épingle du jeu, comme Tadic, Barroca, voire Sauthier. Trop peu de joueurs pour une performance d’ensemble, de nature à bousculer vraiment Vaduz. C’est sans doute pour tout cela que Sébastien Fournier était amer après la défaite. Il espérait mieux, comme tout le monde. Tout en soupesant depuis un moment déjà les efforts à fournir et la réalité moins glamour du vrai potentiel actuel des siens.

Il n’aime pas que l’on parle de promotion ou de rôle de favori. On peut le comprendre: il faut d’abord le mériter sur le terrain.

La culture de la gagne

«Franchement, le but, c’est d’installer ici une culture de la gagne, lance Fournier. C’est quelque chose qui n’est pas forcément naturel pour tous dans ce contingent. La finalité, ce n’est pas d’être dans la première équipe de Servette. C’est de gagner! A tel point que je ne suis même pas sûr que tous ont bien saisi le ratage de lundi contre Vaduz. Sur ce plan, on manque peut-être encore un peu de leadership sur le terrain. Il faut aussi muscler le milieu de terrain, d’une manière ou d’une autre. Certains doivent encore s’affirmer. D’autres se découvriront. Mais on en est là. En reconstruction.»

Muscler le milieu, cela passe aussi par un renfort de poids. C’est pour cela que Loïc Favre est actuellement au Venezuela, traquant l’oiseau rare. Le directeur sportif pourrait pousser ses investigations en Colombie et au Brésil.

Routis-Dams derrière?

Contre Locarno, moins armé que Vaduz à tous les niveaux, Servette devra donc se reprendre. Le retour de Routis donnera la possibilité à Fournier de revoir sa défense centrale, en l’associant peut-être à Dams. Tréand, Pont, Moutinho et Cespedes manqueront toujours à l’appel, tous blessés.

On notera encore que Roland Müller est qualifié et que le Germano-Philippin sera donc sur le banc. Et que Clarence Bitang, le milieu camerounais, est enfin là. Mais il doit encore passer la visite médicale.

Daniel Visentini

Grosse chaleur, grosses suées: les joueurs doivent s’y préparer

Il y a sans doute pire pour gagner sa vie, mais dimanche, sous le cagnard, le footballeur professionnel va mouiller le maillot. Le Servettien comme les autres. C’est en tout cas souhaité après la contre-performance générale de lundi contre Vaduz.

Les hautes températures attendues ce week-end ne vont pas sans une préparation spéciale, afin d’y faire face, justement. Pour affronter la déshydratation et l’hyperthermie.

D’abord, les joueurs doivent boire avant. Donc arriver au match en parfait état d’hydratation.

Ensuite, il faudra aussi boire, beaucoup, durant le match. La Swiss Football League laisse désormais les arbitres siffler des pauses boisson. C’est important. Parce que pendant un effort intense, un corps peut perdre jusqu’à deux litres par heure. Enfin, il faudra également bien boire après le match.

Gérald Gremion, médecin du sport, parle aussi d’autres solutions. «On peut faire du precooling , explique-t-il. En appliquant des poches de glace sur le corps, avant l’effort ou pendant la mi-temps. Cela permet de lutter contre l’hyperthermie. Mais il faut aussi dire une chose. Ce sont des sportifs professionnels et entraînés. Donc préparés. Il n’y a pas de danger particulier. Et puis ces chaleurs sont rares pour la Suisse, mais elles existent ailleurs sans que cela ne pose problème.» D.V.