David Marazzi : « Je ne peux pas être plus heureux qu’en ce moment »

SFC-SCH

Retrouvez l’interview du très sympatique David Marazzi la victoire des Grenat et son but face à Schaffhouse dimanche.

Les EdS : Bienvenue au Servette !

David Marazzi : C’est gentil.

Les EdS : Ça fait deux ou trois semaines que tu es ici, que penses-tu du club ? Quelles sont tes premières impressions ?

David Marazzi : Super. Là j’étais à Aarau pendant cinq ans, je ne vois aucune différence, je me sens super bien intégré dans ce club,  les gens sont super gentils, tout le monde s’occupe bien de moi, j’ai trouvé mon appartement, il y a encore deux trois choses à régler en Suisse allemande mais au niveau du professionnalisme, de l’équipe, de la mentalité, franchement, je ne peux pas être plus heureux qu’en ce moment. Je suis vraiment très très heureux. En plus il y a ma famille qui n’est pas loin, il y a plusieurs choses qui se passent maintenant dans ma vie qui me font du bien et j’espère pouvoir faire le plus possible pour le club.

Les EdS : Tu es Lausannois mais à l’inverse de Jocelyn qui a eu maille à partir avec certains supporters, toi tu te fais plutôt bien accepter par le public. En plus tu marques aujourd’hui !

David Marazzi : Ouais, c’est super, c’est un bon début pour moi, en plus j’ai un manque de rythme impressionnant parce que ça fait deux mois que je n’ai plus joué, pour un premier match je ne peux pas rêver mieux qu’une victoire et d’y avoir en plus contribué avec un but. Je comprends tout à fait que des fans soient énervés parce que j’ai entendu l’histoire contre Lausanne, ce qui s’est passé. Peut-être qu’il n’aurait pas dû faire ça, je comprends que ce ne soit pas facile pour les fans d’accepter la venue de Jocelyn mais il va nous apporter beaucoup, ça j’en suis sûr. Ce qui compte c’est que le club remonte, ils mettent tous les moyens pour ça. Voilà, maintenant Jocelyn Roux est là, qu’ils l’acceptent ou pas je pense qu’il va quand même marquer des buts pour le club et c’est ce qui compte.

Les EdS : Toi, tu as passé dix ans en Suisse allemande (5 à Saint-Gall et 5 à Aarau). Tu parlais de professionnalisme, est-ce qu’il n’y a vraiment, selon toi, aucune différence entre un club romand et un club alémanique ?

David Marazzi : A Saint-Gall par exemple, les gens vivent pour le club, on va dire que Genève est moins une ville de foot. A Saint-Gall, les gens vivent pour aller voir le match le week-end au stade et on le voit aussi par les chiffres : le stade est toujours plein. A Aarau, c’est la même chose : c’est une ville de 20’000 habitants et il y a trois à quatre mille spectateurs par match donc il y un engouement en Suisse allemande qui est plus grand qu’en Suisse romande.

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Les EdS : D’où cela peut-il venir selon toi?

David Marazzi : Genève est une ville plus internationale, la mentalité des gens n’est pas la même, mais il y avait quand même aujourd’hui, je ne sais pas exactement, 5000 ?

Les EdS : 4’100

David Marazzi : Oui, mais le stade est énorme et on ne peut pas s’attendre à avoir un stade plein mais l’ambiance est super. La seule chose qui me dérange est l’autre côté : il n’y a pas un seul spectateur donc c’est bizarre pour moi qui suis habitué à Aarau où on a les fans sur le côté mais sinon au niveau de l’ambiance, c’est super. En Suisse romande l’engouement est un peu moins grands qu’en Suisse allemande mais je pense que si on fait des résultats ici, si on engrange des victoires de plus en plus, si on fait une série, les gens vont s’entasser de plus en plus.

Les EdS : C’est ça le problème qu’on a connu : pendant une année on a quasiment pas vu de foot à Genève. Avec Alves, on avait plusieurs beaux matchs, on a eu 7’000 de moyenne en Challenge League puis 10-12’000 quand on est remontés. On recommençait à avoir un peu de foot après la faillite et ensuite il y a eu les problèmes extra-sportifs avec Pishyar, l’arrivée de Quennec, des problèmes internes, avec Fournier la mayonnaise n’a pas vraiment pris avec le public parce qu’on s’emmerdait au stade. Aujourd’hui ça semble revenir avec Jean-Mich qui semble vouloir joueur un jeu un peu plus offensif. Tant pour les fans que pour les joueurs c’est peut-être difficile à comprendre et à accepter, mais au-delà de la frange des 3’000 spectateurs, les autres ils ont besoin, peut-être comme à Lausanne, de voir du vrai foot et le club en haut pour s’identifier. En Suisse allemande, ils dominent le foot depuis une quinzaine d’années donc les gens suivent parce qu’ils sont devant au classement. Peut-être que si Bâle faisait comme Servette, monter-descendre, je ne suis pas sûr qu’il y aurait 25’000 à tous les matchs.

David Marazzi : Moi je pense qu’il y en aurait toujours beaucoup…

Les EdS : Tant mieux pour eux, il faut vivre avec…

David Marazzi : oui, comme tu dis. Maintenant je pense que Jean-Michel fait un très bon travail, on une très bonne ambiance dans cette équipe, on a de très bons joueurs vraiment. Pour moi, le niveau de jeu qu’on a est plus élevé qu’à Aarau mais par contre à Aarau il y a d’autres points forts : l’esprit d’équipe, la solidarité, le fait de se battre jusqu’à la dernière seconde, de courir comme des fous, d’autres choses qu’en Suisse romande où on aime bien voir du beau jeu, de belles actions. Mais il faut être efficaces : si on veut remonter, il faut savoir mettre des buts même si on ne domine pas le match. Comme aujourd’hui : on n’a pas fait une grande première mi-temps, on a eu deux trois occases et on a marqué le premier but…

Les EdS : On a été plus percutants que face à Wil où on a dominé mais perdu le match.

David Marazzi : Il faut se focaliser sur le goal, faire du beau jeu c’est joli mais si tu fais un power-play autour des seizes, ça n’apporte rien, je pense qu’il faut plus tirer au but. On ne sait jamais : le gardien il peut faire une erreur. Franchement, le jeu est productif en ce moment, aussi à Lugano, on a été assez productifs, assez efficaces donc c’est de cette manière-là qu’on va gagner les matchs.

Les EdS : Aujourd’hui c’est toi qui ouvre le score.

David Marazzi : Oui, c’était une belle action sur le côté.

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Les EdS : Et une belle tête quand même !

David Marazzi : Ouais, c’est le premier but que je mets de la tête dans ma carrière.

Les EdS : Tu étais à la limite des seize il me semble.

David Marazzi : Oui, je suis rentré dans les seize puis j’ai vu le centre de Didier qui m’avait vu et je la dévie un tout petit peu, je pense que c’était une libération un peu pour nous parce qu’à la maison je crois qu’on a souvent pas fait de très bons résultats ces derniers temps donc c’était important pour nous et le public qu’on fasse un résultat positif, pour que les gens se disent : « quand les autres équipes viennent à Genève, pour elles c’est dur de battre Servette. » C’est aussi l’objectif : il faut gagner les matchs à la maison. Après, les matchs à l’extérieur, c’est toujours différent mais à la maison, il faut gagner tous les matchs. Il faut faire une série pour les matchs qui vont arriver.

Les EdS : Quel est l’objectif pour Noël ? Rester sur une série positive ou arriver en tête ?

David Marazzi : Pour le championnat ? Je n’ai pas regardé le classement, franchement, pour le moment, ça ne m’intéresse pas.

Les EdS : Vaduz est à cinq points avec un match de moins.

David Marazzi : Notre but est de revenir sur les équipes de tête jusqu’à cet hiver pour être une des trois ou quatre équipes à être en haut. En fin de compte, ce sont les résultats qui montreront où on va se trouver mais je dis que le but à court terme est de rejoindre les équipes de tête puis bien sûr à long terme, avec le potentiel qu’on a, avec l’équipe qu’on a, on peut monter, on peut y arriver. Mais la saison est encore longue, il faut voir match après match, on verra bien.

Les EdS : Tu as vécu la relégation avec Aarau puis la remontée, il y avait eu un gros brassage d’effectif mais les cadres étaient restés. A Servette, c’est différent, seuls quelques cadres sont restés, des jeunes ont été intégrés. Sens-tu que le manque d’expérience peut être un point faible pour Servette ?

David Marazzi : Le manque d’expérience ?

Les EdS : Regarde Bua sur la dernière action, bien sûr, il est jeune, mais il se freine au lieu d’accélérer…

David Marazzi : Ouais, c’est clair qu’on a un groupe très jeune par rapport à Aarau où on avait presque gardé les mêmes joueurs qu’en Super League. On avait fait deux saisons où on avait fini dans les premiers rangs. Il faut être très constants dans ce championnat. La constance est essentielle, il ne faut jamais perdre deux matchs d’affilée, sinon tu perds le fil. J’ai un petit peu d’expérience quand même, je vais tout faire pour aider ces jeunes à ne pas avoir peur, à prendre les bonnes décisions. On a vu qu’au début de championnat les résultats de Servette n’étaient pas encore là, l’équipe avait besoin de reconstruction, je ne sais pas combien il y a eu de nouveaux joueurs.

Les EdS : Les trois quarts de l’effectif.

David Marazzi : Il faut laisser du temps à l’équipe pour trouver des automatismes, pour trouver un fond de jeu. Maintenant, depuis trois quatre matchs, d’après ce qu’on m’a dit, le jeu commence à se produire, les automatismes commencent à venir, l’équipe commence à venir aussi et comme l’a dit  Jean-Mich à la théorie : maintenant cet engouement qu’on a, cette euphorie qu’on a , ça doit devenir une spirale positive qui reste positive jusqu’au bout. Si on veut monter, il faudra être très constants et très efficaces tous les matchs et perdre le moins de points stupides comme contre Wil. Quand je vois le match contre Wil, on a 70% de possession, si on la met au fond, on gagne le match 4:0 mais ils ont eu une occasion et ils ont gagné. C’est le genre de match que tu n’as pas le droit de perdre. Il y a un peu de regret.

SFC-SCH

Les EdS : Que peut-on te souhaiter ?

David Marazzi : Le plus gros des succès pour l’équipe, des résultats positifs, que les gens viennent au stade voir cette jeune équipe, la soutenir parce que je pense que tout le monde le mérite ici, tout le monde se donne à fond à l’entraînement pour faire de bons résultats et rester en haut du tableau. On va tout faire pour monter et mon souhait est vraiment que le Servette remonte là où il doit être.

Les EdS : Merci David, et revi d’avoir fait ta connaissance!

David Marazzi : Moi de même, merci!

Julian Karembeu/Germinal Walaschek

8 réflexions sur « David Marazzi : « Je ne peux pas être plus heureux qu’en ce moment » »

  1. Super itw! Je le sentais bien ce transfert. Il me donnait l’impression d’être un joueur sain, combatif et avec un super état d’esprit de Suisse Allemand. Pour l’instant je suis ravi.

    Intéressant quand il dit que pour lui le niveau technique est « plus élevé qu’à Aarau ». C’est évident que des clubs comme Thoune, Aarau et St Gall par exemple réalisent des trucs incroyables avec des effectifs qui ont des qualités techniques pas forcément au-dessus de la moyenne. Ils marchent clairement au mental, à l’envie. Surtout quand on voit le budget d’un FC Thoune, c’est juste impressionant.

    Bienvenue à Genève David!!

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  2. Le mec connais pas le classement ne sais meme pas combien de nouveaux joueur sont venus et partis depuis l année derniere…quand tu change de club si t es interessé c est de t informer un minimume…Au point de vu salarial j pensse pas qu il a du etre aussi j menfoutisste…bref à voire le niveau qu il présentera cette saison…p.s j le prefere quand meme au pote à Djokovic… 😉

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  3. Même si je n’ai malheureusement pas encore eu la
    chance de voir David à l œuvre, tout le monde s’accorde à dire que c est un renfort de choix qui apporte l expérience qui manquait encore un peu au club.

    Bravo et merci d’avoir partagé cette belle rencontre avec notre nouveau grenat!

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  4. Excellente interview, merci les eds! Un bon renfort je penses, et une bonne mentalité, même si je trouve bizarre qu’il ne connaisse pas le classement, cest peut être une façon de parler.. En tout cas bienvenu à toi david et continu comme ca!

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  5. Merci, encore une fois d’une belle et intéressante interview.
    Je suis convaincu que Marazzi apportera l’expérience et peut-être une certaine approche des rencontres dont le SFC à besoin !

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